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lundi, 11 septembre 2017

Fais moi un cygne...

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Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. »
Ça me faisait ça souvent quand je revenais du côté de chez Swann…
Mais aujourd’hui autre chose avait attiré mon attention.
Oh ! Ce n’était qu’un détail bien sûr mais il m’avait frappé.
Cet ours en peluche, qui souvent n’était pas le seul « doudou » sur le lit était cette fois-ci seul.
Mieux, il n’était pas sur le lit.
Je ne savais pas si je devais me sentir soulagé ou fier.
Je me souviens du premier soir où je n’étais pas rentré chez moi pour rester avec elle.
Je me souviens de la surprise du premier matin lorsque je l’ai vue endormie.
Elle suçait son pouce !
Ce n’était pas la première fois que je voyais une jeune femme endormie mais c’était la première fois que je me réveillais au côté d’une femme qui suçait son pouce.
Elle perdit rapidement cette façon de se rassurer et dormit plus calmement.
Évidemment, je me rengorgeai intérieurement, persuadé que ma présence seule avait contribué à lui faire perdre cette habitude de prime enfance.
Prudent néanmoins, je suis gardé de prétendre que j’en étais la cause car si elle avait la peau douce, elle avait la dent dure…
Tout allait pour le mieux même si moult peluches continuaient à occuper le lit et donnaient au coucher un air de déménagement…
Je n’en dis rien pendant quelque temps.
J’évitais même d’avoir un soupir agacé quand il fallait débarrasser le lit avant de s’y glisser.
Bien m’en avait pris car elle si gardait malgré tout un tempérament inquiet, voire anxieux, elle avait un caractère assez vif et j’étais sûr qu’un mouvement d’humeur à ce sujet l’aurait fait fuir et sortir de ma vie.
Je débarrassais donc chaque soir le lit et posais les peluches en tas et en silence sur le radiateur.
Puis ce soir, ce fut la surprise.
Plus de peluches dispersées sur le lit.
L’ours lui-même relégué de son côté du lit.
Quand elle est rentrée je lui ai demandé :
- Mais où sont passées les peluches ?
- Je n’en ai plus besoin mon chéri.
- Mais l’ours ?
- Il me faut toujours dormir entre deux ours, tu sais bien…

Peut-être a-t-elle un peu raison…