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mercredi, 25 janvier 2023

Bêtes à chagrin.

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Adrienne, encore elle, qui parle d’animaux de compagnie dont les noms sont honteusement pompés sur les réseaux sociaux, m’inspire le billet d’aujourd’hui.
Pendant plus d’une décennie, nous vécûmes chez un chat.
Une chatte pour être précis qui nous émut, nous plut, nous squatta honteusement au point que nous sentîmes comme un signe d’adoption dans le fait qu’elle ne nous expropria point de chez elle.
Elle finit par mourir et ce fut un crève-cœur.
Feue notre greffière chérie s’appelait « Balagan » (grosso modo « bazar », « désordre » et autres « foutoir »).
Ce n’était pas par hasard, cette chatte quadricolore était un véritable escroc en version « bordélique ».
Elle était indiscrète.
Elle vous câlinait.
Elle vous séduisait.
Elle volait à la première occasion.
Elle eut pu faire un arnaqueur de haut vol si elle avait été moins maladroite.
Vous vous mettiez à table ?
Elle s’installait sur vos genoux, telle « la couverture pour vieux frileux » qu’on pose sur les cuisses du vieillard pour le maintenir au chaud.
Vous détourniez le regard de votre assiette ?
Elle se réveillait soudain, agrippait votre morceau de poulet et bondissait, s’enfuyant pour le dévorer sous la table.
Elle réussissait parfois des exercices dont on ne l’aurait jamais crue capable.
Elle qui risquait de se rompre le cou dès qu’elle grimpait dans un arbre et n’a jamais réussi à attraper un moineau ou une souris, faisait preuve d’une adresse impressionnante dès que la proie était inerte et si possible cuite…
Quand elle entrait dans notre lit elle allait jusqu’à, la scélérate, nous faire croire qu’elle nous réchauffait alors qu’en fait elle se réchauffait, elle !
Elle nous aura tout volé, même nos dernières larmes !
Je sais seulement que nous en gardons une réserve pour pleurer quand la moitié de l’autre rendra son dernier soupir.
Mais c’est en août 2012 que nous avons compris l’expression « bête à chagrin » quand on parle de nos bestioles.
Nous avons été assez sage pour comprendre qu’elles n’ont jamais de remplaçant, seulement des successeurs et que nous n’étions plus assez jeunes pour lui trouver un successeur.
Qui s’en occuperait quand nous irons regarder les fleurs par en dessus ?