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lundi, 23 janvier 2023

Devoir de Lakevio du Goût N° 150

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Le musée des Beaux-Arts de Nancy expose cette toile d’Émile Friant.
Cette interprétation domestique de « La naissance de Vénus » semble dévolue, au premier abord, à la stimulation d’un amant peu assidu.
Seulement voilà, j’ai vu quelque chose dans cette toile qui m’a amené à me poser des questions.
De moi, je suppose que ça ne vous étonne pas…
Encore que non, n’allez pas penser à des histoires de galipettes, non, pas du tout.
Mais vous ?
Qu’y voyez-vous ?


Je me suis soudain arrêté devant la toile.
Pourquoi ?
Qu’est-ce qui m’avait interpellé ?
Quel détail m’avait frappé au point de me pousser à m’approcher pour être sûr que je n'avais pas rêvé ou subi une attaque soudaine de la rétine ?
Évidemment, c’était une très jolie femme posant de façon à attirer le regard, voire la main de qui la voyait.
J’ai examiné la toile plus attentivement.
Non, ce n’était pas cet appel à l’amour qui m’avait poussé à m’arrêter, c’était autre chose de bien plus discret.
Je me suis approché.
J’ai vu ce qui clochait.
Tous ces traits minces, ces légères altérations des couleurs de la chair de cette jeune femme.
Sa peau offrait évidemment diverses nuances, telles celles des peaux exposées puis celées mais ce n’était pas le passage rêvé du soleil d’une clairière à l’ombre des ramures qui causait ces nuances.
Elles était bien trop droites et suivaient des lignes que je qualifierais de « morales ».
Des lignes dignes de ces époques où le corps des femmes n’était jamais qu’une source de tentation plein de ce que les moniales appelaient « les endroits honteux ».
Je pense avoir alors saisi d’où venaient ces lignes qui n’avaient rien à faire dans cette œuvre.
Je fus soudain sûr que cette beauté, au hasard des endroits où elle avait été exposée, avait été « habillée » puis de nouveau « déshabillée ».
Un peu à la manière de cette peinture de Tiepolo dans la salle de presse du Conseil italien « rhabillée » sur décision du Président du Conseil des ministres Silvio Berlusconi.
Voilà ! J’en étais sûr cette fois, ces traits superfétatoires sur la toile n’étaient que la trace de vêtements ajoutés puis retirés au gré des effrois de ceux qui acquéraient la toile…