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mercredi, 20 août 2014

Légion döner.

Alors voilà, lectrices chéries. Il semblerait que cette affaire de döner suscite encore quelques réactions. Notamment de Brigitte, qui me précise qu’elle ne peut pas manger ce genre de chose autrement que sur une assiette car, dit-elle « sinon je ne sais pas manger élégamment ».
Que je te dise, Brigitte, il est impossible de manger un sandwich quelconque élégamment.
Que ce soit un « sec-beurre-cornichons » ou un döner.
Bon, d’accord, le döner, c’est pire.
Mais moins que la « pita-houmous-schwarma » qui, en plus te flanque des gouttelettes de houmous pleines d’huile d’olive sur le plastron pendant que tu essaies vainement de rattraper le bout de poulet qui vient de t’arriver sur le pantalon, histoire d’y laisser une autre tache…
Pour le döner, je peux néanmoins dispenser quelques lumières.
D’abord, tout d’abord, évite de faire comme Heure-Bleue qui tient absolument, malgré les objurgations de votre Goût préféré, à commencer par mordre dans cette merveille par le milieu.
Erreur ! Tragique erreur qui voit chaque fois se réaliser la prophétie de votre serviteur.
La déformation du petit pain laisse échapper de chaque côté des lèvres bien-aimées un tas de petits morceaux de veau.
Veau délicieux lui aussi mais qui sera irrémédiablement perdu.
Il finira, après avoir constellé de taches de gras le chemisier de la lumière de mes jours et un bref passage sur sa jupe, sur le sol.
Parfois, avant d’arriver per terre, un orphelin décorera tristement la chaussure d’Heure-Bleue.
Donc, Brigitte, il convient tout d’abord de faire attention et de se pencher sur son plateau. Surtout ne pas tenter d’amener à sa bouche cet échafaudage instable.
Ensuite, tourner la tête pour commencer, en ayant pris grand soin de maintenir le döner aussi parfaitement horizontal que possible, de commencer  à mordre dedans PAR-UN-BOUT !
Et continuer, un peu comme si tu faisais un zig-zag vertical, de façon à conserver un flanc aussi droit que possible.
Reste un dernier piège, hélas.
Oui, Brigitte, tu n’échapperas pas à la rondelle d’oignon, vicieusement planquée qui, accrochée à tes dents lors d’une morsure enthousiaste, entraînera la moitié du reste de viande.
C’est là que le conseil de se pencher vers le plateau prend tout son intérêt.
Tu pourras récupérer, avec les doigts certes,  le veau qui te narguera sur le plateau.
Mais pense une seconde à ce qui serait arrivé si, dans un souci d’élégance masticatoire, tu avais alors amené le döner jusqu’à ta bouche. Bien droite sur ta chaise comme ta maman te l’a seriné toute ton enfance.
Et imagine l’effet de l’avalanche de petits bouts de veau délicieux que non seulement tu ne pourrais pas déguster mais qui, vicieusement, auraient pourri et tes habits et une journée qui s’annonçait si belle.
Et ne me cherchez pas d'histoires car celui qui serait capable d'avancer des arguments irréfutables pour que j''écrive « aurait pourri » plutôt que « auraient pourri » est prié de se faire connaître...

mardi, 19 août 2014

Tant qu'on n'a pas tout döner, on n'a rien döner. Signé J.C.

Il semblerait que certaines de mes lectrices chéries ne sachent pas ce qu’est un « döner ».
Ça pourrait évidemment commencer comme ça :

doener.jpg

Bon, selon mes maigres rudiments de la langue de Goethe, ça donne à peu près ça mais les germanophones corrigeront mes erreurs :
« Suffit d’assaisonner plus, comme ça on ne sent pas le goût de vieux… »

Mais ne vous affolez pas, lectrices chéries, ce n’est pas courant. Le Turc est souvent de solide constitution. Ça ne le met pas forcément à l’abri d’une gastro mais ça incite le mastroquet à la prudence.
On ne sait jamais, n’est-ce pas, ce qui sort des chantiers ou ateliers alentour.
Tenter de fourguer du döner pas frais à un Kurde fort comme un Turc est risqué.
Surtout s’il a le caractère ombrageux du peshmerga exilé, population courante dans cette partie du Xème à la frontière du IXème…
En réalité, lectrices chéries, le vrai döner ressemble à ça. 

doner-kebab.jpg

Et dites vous que ce que vous connaissez sous le nom de « kebab » n’est qu’une mauvaise copie du döner, ce sandwich qui a permis de préserver une paix, fraîche, certes mais durable, en Allemagne, entre le Mamelouk et le Reître.
Et je ne le prends jamais avec les frites.
Juste piquant.
Un peu de tomate pour le goût.
Un peu d’oignon pour l’haleine.

lundi, 18 août 2014

Jamais le dimanche…

Dimanche, je suis allé traîner seul à Paris.
Plus précisément Porte Saint Denis. Pour y déjeuner d’un döner largement arrosé de  « Château La Pompe ».
Je confirme, les döner turcs sont les meilleurs. Et celui du 9 rue du Faubourg Saint Denis est le meilleur des döner turcs.
Le döner turc a un net avantage sur le döner rebeu. Il est fait avec du veau, pas avec de la dinde bas de gamme. Le commerçant turc est sûrement aussi attaché à sa marge que le commerçant rebeu ou gaulois mais il tient beaucoup à ce que sa gargote ne soit pas dévastée par des hordes d’ouvriers turcs déçus de voir le mastroquet plus séduit pas une baisse des coûts que par la satisfaction de sa clientèle.
J’ai donc déjeuné de ce délicieux döner et je suis sorti avec l’idée de boire un café.
Ça s’est mal passé. Le boulevard de Bonne nouvelle était peu animé. La plupart des cafés étaient fermés. Alors, quand j’ai dépassé la Poste, j’ai pris à droite car je me suis rappelé un café de la rue d’Hauteville qui était ouvert le dimanche.
J’ai descendu la rue d’Hauteville jusqu’au-delà de l’endroit où ce café se trouvait. Presque jusqu’à la rue Lafayette.
Et là, lectrices chéries, le temps m’a roulé dessus sans faire gaffe et m’a écrasé.
Il y a une grande différence entre les dimanches d’il y a longtemps et les dimanches de maintenant, lectrices chéries. Dans les dimanches de maintenant, les cafés ont fermé. Et pas qu’eux. Je suis remonté jusqu’au 83 de la rue d’Hauteville, juste après la caserne de la gendarmerie.
Tout fout le camp.
Il y avait dans cette rue une densité incroyable de fourreurs.
Il n’en reste qu’une poignée, remplacés qu’ils furent tous, en à peine cinquante ans, par de vagues boutiques de « retouches cuirs et peaux », des pizzerias et s’il reste un ou deux fourreurs, ils semblent dans une débine noire.
Le café que je visais était donc fermé, remplacé par un bistrot vaguement branchouille. L’auvergnat qui le tenait est probablement parti nourrir les vers à Saint Chély d’Apcher…
Déçu, je suis descendu jusqu’à la rue des Petites Ecuries que j’ai parcourue jusqu’à ce qu’elle croise la rue du Faubourg Poissonnière que j’ai descendue jusqu’à Bonne Nouvelle. Les bistrots n’ayant toujours pas ouvert, j’ai continué jusqu’à Sentier par où j’étais arrivé. Là, je n’ai pas continué vers la Seine parce que le temps était si gris et triste que j’ai craint un moment être tenté de me jeter  dedans pour égayer un peu la journée…
Mais bon, j’ai eu de la chance. Il n’a pas plu. Alors j’ai pris la rue Réaumur et celle du Quatre Septembre jusqu’à la Place de l’Opéra. Peu d’animation, là non plus. J’ai été content d’arriver à Saint Lazare…

samedi, 16 août 2014

La boîte de tons…

Hier, j’ai abandonné Heure-Bleue.
Je suis allé chez un ami, à Paris, bidouiller des haut-parleurs.
J’ai eu l’impression d’être en vacances.
Heure-Bleue aussi, mais bien plus…
J’ai vu des choses intéressantes pendant le trajet. Notamment un bel exemple de l’adaptation des métiers de la mendicité à la loi du marché et à l’exigence d’efficacité du XXIème siècle. Même là, la compétitivité a droit de cité...
A la station Richelieu Drouot, un expert de la « manche muette » est monté dans le wagon et a disposé sur les sièges libres le petit bristol destiné à exposer le pourquoi de sa présence et que si on voulait bien etc. il nous en serait éternellement reconnaissant.
Il posa un petit bout de cartonnette sur le siège libre face à moi et continua la distribution. Je me mis à lire ce qui était écrit. Ô surprise ! Il était écrit la même chose que dans mon Transilien quand les mêmes y font leur job, mais en anglais.
Et un anglais plutôt châtié.
Mon mendiant, qui ne parlait ni le français ni l’anglais était manifestement un tâcheron de la manche. En plus, il n’avait rien compris sinon il aurait su que pour faire la « manche muette » en anglais, c’est sur la ligne 1 qu’il faut le faire. Pas sur la 9…
Ébloui par la sureté de jugement de Darwin en matière d’évolution des espèces, je me suis saisi de mon appareil photo pour vous montrer comme les choses sont bien faites dans ces petits métiers issus de la crise.
Hélas, mon Roumain m’a vu et, alors qu’il était monté boitant bas et souffreteux, il arrivé du fond du wagon en un sprint magistral et à prestement piqué son bristol en me jetant un sale œil.  Il ne me reste donc de cet épisode qu’une photo de siège RATP d’un intérêt discutable.
Arrivé chez mon ami, j’ai espéré que le barbecue prévu ne se ferait pas dans le salon.
Le temps s’est quand même amélioré et, bavards comme nous le sommes tous les deux, nous n’avons commencé à déjeuner d’ailes de poulet que vers une heure et demie bien passée.
Le repas fut frugal mais dura.
Nous ne sommes d’accord sur rien.
Nous n’avons pas les mêmes idées sur la politique.
Nous n’aimons pas la même musique.
Nous n’aimons pas les mêmes peintres.
Nous n’aimons pas les mêmes auteurs.
Il n’a pas de goût pour la poésie.
Je n’ai pas de goût pour l’économétrie.
Il ne connaît rien à la physique, alors il fait appel à moi.
Quand j’ai besoin d’un éclaircissement en épistémologie, je lui envoie un mail.
Nous nous chamaillons donc chaque fois que nous nous voyons mais ne sommes jamais fâchés.
C’est normal, c’est mon ami.
J’ai finalement fait ce pour quoi j’étais venu. Il est ravi. Il a le son qu’il souhaitait.
Celui qui va bien avec les vinyles entre le milieu des fifties et le milieu des sixties.
Il écoute ça l’air rêveur et m’assure « Non non non ! Je ne suis pas nostalgique ! D’ailleurs j’étais pas né ! »
J’attends cinq minutes car je connais la suite.
Et ça marche. Il dit « Et je le regrette, j’aurais aimé vivre cette époque là. »
Puis cinq autres minutes « Dis moi, comment c’était ? Moi je suis né en 62, je me suis fait ch… à Versailles, mes parents étaient des  cathos de gauche, Télérama etc. »
Bref, c’est mon ami et j’ai passé une bonne journée.
Mais j’ai quand même pensé à ramener le pain…

vendredi, 15 août 2014

L’amie, l’adorée. Et une note de plus

Bénies soient mes lectrices chéries qui me donnent si souvent le sujet de ma note les jours -nombreux hélas- où mon manque de cervelle se fait cruellement ressentir...

Je viens de lire le commentaire de Lakevio.
J’y note, à moins que comme Heure-Bleue elle ne soit une de ces championnes du double-sens, le signe indubitable d’une jeunesse que beaucoup envieraient.
De corps autant que d’esprit…
Oui, lectrices chéries, que pensez vous donc d’une apostrophe qui vous dirait
« Nous n'avons pas pu jouer aux boules (de fort) mais ça mouille ici aussi ! »
Apostrophe dont je suis sûr qu’elle lui est venue à l’esprit en regardant la photographie de la plaque « Rue des Deux Boules ».

Ah… Lakevio, pourquoi diable lâches tu des commentaires comme ça ?
Tu sais pourtant très bien que j’ai, comme on dit, « l’esprit mal tourné »…