samedi, 13 septembre 2014
Les bouchers à l’arène.
Comme tous les matins, lectrices chéries, j’ai écouté hier, les quarante minutes allouées par Patrick Cohen à son invité du « 7/9 »
Michel Onfray m'avait déjà laissé une impression désagréable avec son bouquin sur Freud. Constatant que Sigmund n'était pas un saint, il en avait déduit que ça discréditait la psychanalyse.
Raisonnement qui, venant d'un intellectuel de haut vol, m'avait semblé aussi fondé que celui de Goebbels affirmant « les soi disant lois de la relativité ayant été découvertes pas un juif, il n'en sera pas fait mention dans les universités allemandes.»
Verlaine était un type assez odieux avec ses proches, avait la torgnole facile avec sa femme et ses gosses, mais ça ne retire rien à ses poèmes.
Ce vendredi, c’était Michel Onfray l'invité.
J’ai assisté, du moins auditivement, à une mise à mort qui n’honore pas le toreador.
Ce philosophe n’a pas dit que des idioties, certains de ses propos étaient même intéressants et il a dit quelques vérités qu’on tait généralement sur Mai 68 en usant d’un parallèle qui m’a semblé pertinent. Celui qui, des idées généreuses de 1789 a conduit aux excès désastreux de 1793.
Il parlait là de l’éducation et, comme votre serviteur, était quelque peu effondré en constatant ce qu’on appelle dans l’industrie « le déchet en fabrication » ou « les refus au contrôle ».
Manque de chance, emporté par son élan, il a joué à l’expert.
Il aurait dû se souvenir que non seulement l’expert se trompe, et très souvent, mais qu’en plus il se contredit avec une aisance confondante.
La preuve, notre célèbre philosophe a dit ce matin :
«Aujourd'hui, on ne peut plus rien dire, rien faire sans que cela soit filmé, montré, photographié et surtout commenté par n'importe qui, qui s'autorise à donner son avis et à se considérer comme expert. C'est le délire narcissique et subjectif de chacun.»
Ce en quoi il ne se trompait pas.
Malheureusement, il nous démontre avec brio à quel point son propos se vérifie rien qu’à ajouter :
«L'idée que François Hollande aurait dit, en parlant des pauvres, que c'étaient des « sans-dents », on n'a pas l'impression que le discours vienne de quelqu'un en particulier mais que c'est une vérité. Or cela vient de quelqu'un qui se venge, qui est jaloux, qui est méchant dont on connaît le trajet de Rastignac. Ce n'est pas une oie blanche, on sait que la libido lui a beaucoup servi dans son trajet.»
Il étale son « délire narcissique » d’une façon pas plus élégante que l’ex dans son bouquin.
Je n'ai pas de sympathie pour Valérie Trierweiler, mais si j'avais été à la place de celle-ci et que j'avais entendu Michel Onfray dire à la radio ce qu'il a dit d'elle, j'aurais appelé immédiatement un taxi, serais allé à la Maison de la Radio, entré dans le studio et profité qu'il déblatérait sur mon compte devant une caméra pour gifler Michel Onfray devant tout le monde.
Je suis sûr que, rien que pour le fun, on lui aurait ouvert les portes et qu’il se serait bien trouvé quelqu’un pour diffuser sur le Web la vidéo que l’administration de France Inter se serait empressée de censurer...
Quelque peu déçu par Michel Onfray qui donne si volontiers des leçons sur l'usage raisonnable de la liberté d'expression, je me suis dit qu’il ferait bien d'appliquer les préceptes qu'il vante.
Il semblerait que la façon la plus efficace de décerveler un philosophe soit de le mettre en présence d’un micro et d’une caméra.
J’en connais au moins trois qui sont dans ce cas…
06:40 | Commentaires (12)
vendredi, 12 septembre 2014
Les vieux s’attrapent…
Depuis que je suis allé voir mini-néphro, ça va nettement mieux.
Maintenant, avec Heure-Bleue, on joue au docteur tous les jours.
Des fois c’est tout simplement pas possible parce qu’on est dehors.
C’est mini-néphro qui l’a demandé.
Elle a dit qu’il faut que je le fasse quatre fois par jour jusqu’à ce que je retourne la voir et je ne peux pas toujours.
Mais Heure-Bleue et moi on s’est arrangé.
Ça nous a coûté moins de trente €uros mais ça marche super bien.
Oui, on prend notre tension tous les jours alors je prends celle d’Heure-Bleue aussi.
Ça nous a permis de constater l’inanité des antihypertenseurs quand on fait attention à éviter certaines choses…
06:45 | Commentaires (10)
jeudi, 11 septembre 2014
De viris illustribus urbis Lutetiae... Dont R.
Hier, nous sommes allés chez une blogueuse qu’on aime.
Oui, d’accord Milky, « chez une des blogueuses qu’on aime », je sais que as toujours apprécié les démonstrations d’affection. Mais bon, il y a tout de même Tigre-Chou et Hiboute, en plus de tous les autres qui t’entourent, alors, hein…
Hier, donc, nous sommes allés chez cette blogueuse qu’on aime. Nous avions quelques raisons d’y aller. Pas seulement le plaisir de les voir, elle et son mari. J’avais un peu de boulot. Un travail que je n’ai pu mener à bonne fin. Hélas.
Je suis donc revenu de la cuisine, dépité. Comme elle est très gentille, la blogueuse m’a assuré que ce n’était pas important et qu’elle allait tenter de terminer la réparation de cette p… de théière de m… dont l’anse avait souffert.
Nous avons donc continué notre conversation qui a porté sur les talents divers et parfois surprenants que peuvient montrer les enfants en sortant de maternelle voire avant.
Les gosses, c’est vraiment la galère. Je le sais j’en ai été un. Merveille prétend même que je le suis resté dans la tête.
Et c’est en rédigeant cette note d’un intérêt discutable que me revient un de ces épisodes scolaires qui me ravissent et qui prouvent que j’ai un mauvais fond. Si si, lectrices chéries ! D’ailleurs Heure-Bleue me le jette à la face de temps à autre.
Je crois vous avoir parlé de mon premier prof de lettres, celui qui fut le « professeur principal » de ma sixième. Oui, en « A » le « prof’ principal » était le professeur de lettres, français, latin. En « M », c’était le professeur de maths.
Les professeurs de lettres considéraient avec méfiance les élèves de « A » mais à coup sûr avec mépris les élèves de « M ». Si certains sont encore de ce monde, ils doivent être effondrés à voir la façon dont il a tourné…
Dans cette sixième, il y avait un type, R. dont on m’avait déjà dit « c’est un sale c…, toujours premier en latin ». Bref, un lèche-cul.
Il était grand, blafard, blond et promenait sur le monde, c'est-à-dire sur nous autres, un regard plein de morgue. Il avait quelque chose du dindon dans la démarche et le port de tête.
Que ça lui valût de mordre le ciment de la cour quelques fois quand les pions ne regardaient pas, ne l’empêchait pas de nous toiser du haut de son mépris. Arrivé dans cette classe au second trimestre précédé de la renommée douteuse de gamin indiscipliné et jeté du lycée Michelet, j’avais été mis au premier rang.
Hélas à côté de ce R. prêt à tout pour éviter d’être mon copain.
Hélas pour lui, je me débrouillais bien en latin et avais une place honorable dans les interrogations écrites, que ce fût en version ou en thème. MM Morisset et Thévenot ne me rebutaient pas plus que MM Gaffiot et Hatier. Je dois même avouer à ma grande honte que j’aimais ça. Les dévoiements de l’esprit sont parfois étranges…
Vers la fin de ce second trimestre, les compositions se succédaient, histoire de vérifier que des hordes de profs n’avaient pas discouru dans le vide pendant ce trimestre.
Même si c'était essentiellement dans le but d'em...bêter R. que j'avais fait un effort, j’eus la chance d’être meilleur que lui en latin.
Ouaip ! Je fus, ce trimestre là, le premier de la classe en version et en thème latins. J’étais ravi. D’être premier, bien sûr, ce qui ne se reproduirait pas de sitôt, mais surtout, surtout de voir sur le visage de R. cette expression scandalisée. Ce fut un de mes meilleurs moments de l’année. J’avais commis là un crime horrible, celui d’avoir expulsé R. d’une place dont il se considérait propriétaire. Un véritable coup d’état à ses yeux. Je ressens encore cette « schadenfreunde », cette joie mauvaise, rien qu’à me rappeler la tête de ce type ce jour là.
Non seulement j'étais et suis resté un gamin, mais un gamin avec un mauvais fond…
10:28 | Commentaires (8)
mercredi, 10 septembre 2014
Les confitures de tomate verte.
Il y a quelque temps, j’ai vu un pot de confiture dans la vitrine d'une de ces boutiques de la rue de Rivoli faites pour tenter le « bobo », citadin nostalgique d’une campagne où il ne vivrait pour rien au monde.
Et pas n’importe quelle confiture, lectrices chéries, non, pas n’importe quelle confiture !
De la confiture de tomate verte ! De la confiture comme je n’en avais pas vu depuis mes dernières vacances chez ma tante Olga. Autant dire des vacances qui ne dataient pas d’hier…
A regarder cette vitrine, j’ai commencé à sentir sur la langue le goût de cette confiture longuement cuite par ma tante.
Son bistrot, qui n’était pris d’assaut que quand la sirène de la tuilerie sonnait la fin de la journée de travail, lui laissait du temps pour des choses comme fleurir sa terrasse, « soufrer » les tonneaux à la cave, faire de la liqueur de cassis et des confitures. Une autre sirène retentissait au même instant mais amenait moins de monde, celle de la filature de l’autre côté du pont du canal.
Il est vrai que la tuilerie ne comptait pratiquement que des hommes tandis que la filature ne comptait guère que des femmes.
Femmes qui ne venaient au café de ma tante que pour le quatorze juillet et quand elles venaient y chercher leur mari. Elles évitaient la visite du retour de « la retraite aux flambeaux » car la balade assoiffait les hommes, tout comme le travail à la tuilerie, dans la poussière d’argile et la chaleur des fours entre deux cuissons de ces briques qui entraient grises et sortaient rouges.
A l’inverse des ouvriers qui entraient rouges dans le café et en sortaient gris…
Ma tante, donc, faisait des confitures de tomate verte. Elle faisait pousser ces tomates dans son jardin, avec des tas d’autres choses, dont des fleurs et des haricots verts. J’aimais bien les haricots verts parce qu’ils poussaient sur des grandes tiges dont j’avais le droit de me servir comme lance pour jouer au chevalier. Même quand j’ai commencé à jouer à autre chose le long du canal, j’aimais le « quatre-heures » avec cette tartine ronde de confiture de tomate verte. Les tartines étaient toujours rondes parce que ma tante n’achetait jamais autre chose qu’une couronne. Ça évitait les chamailleries à propos du croûton car il y avait à chaque repas, si je compte bien, huit personnes à table.
Pour éviter de claquer une fortune car il eût fallu quatre baguettes au bas mot à chaque repas, la solution était la couronne débitée en tartines.
Mon dieu ces « quatre-heures » ! Ces tartines de confiture fuyaient par tous les trous de la mie, elles collaient aux doigts, la confiture me coulait le long du menton, parfois le long de l’avant-bras, mais bon sang quel délice…
Vous pensez bien, lectrices chéries que je n’allait pas laisser passer une occasion comme ça de reculer de quelques années, disons quelques décennies, six en réalité, en passant devant cette vitrine.
Je suis donc entré. Seul car Heure-Bleue n’aime pas la confiture. J’ai acheté un pot de confiture de tomate verte pour une somme qui aurait sorti la Grèce du marasme. Arrivé à la maison, j’ai voulu goûter à la vie des années cinquante.
P… ! Quelle déception ! Au lieu de la confiture plutôt sirupeuse et absolument délicieuse de ma tante, je me suis trouvé avec un bidule solide, noyé de tant de pectine que ça lui donnait la consistance d’un flan.
Le retour dans les années 2010 fut brutal…
10:06 | Commentaires (12)
mardi, 09 septembre 2014
Ça y est ! Je sais !
Je sais ce qu’il a dit en entendant parler du bouquin.
Il a dit ça.
14:23 | Commentaires (9)