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vendredi, 11 octobre 2019

Devoir de Lakevio du Goût N° 12

Aldo Balding.jpg

Vous avez déjà une idée de ce qui surgit de cette toile d’Aldo Balding.
Racontez l’histoire que vous avez à coup sûr imaginée et prévenez en le disant en commentaire du devoir que je vous présenterai lundi.

jeudi, 10 octobre 2019

Propos sur le bonheur...

France Inter a inventé un concept aujourd’hui.
Un mot « mal élevé » me vient à l’esprit mais il me semble tellement adapté…
Ce matin, France Inter voulait nous parler de « bons souvenirs ».
Hélas, France Inter s’est embarqué de façon maladroite dans un babil « languedehuimauvesque » sur le bonheur.
France Inter a inauguré l’émission sur le bonheur chiante.
Dès les premiers mots on sentait qu’on allait, avec cette mauvaise dissertation sur le bonheur, nous en tirer plus malheureux après l’émission qu’avant.
Le même effet que celui qu’on voit en ce moment après les discussions sur la paix menées par Donald Trump, en somme.
En y réfléchissant un peu, toute la matinée sur cette station est une suite de gamelles improbables.
Bon, je ne vais pas changer de station de radio, les autres sont pires et en prime on doit écouter des publicités interminables.
Ça avait commencé avec l’invité d’Auguste Trapenard.
Je ne citerai pas de nom pour préserver la réputation de M. Pokora.
La suite arriva.
On nous promettait des informations sérieuses sur la façon dont notre cervelle triait les souvenirs.
Les bons étaient de bons souvenirs, les mauvais, du moins d’après moi, devaient servir d’enseignement pour éviter de futures déconvenues.
Hélas, trois fois hélas, alors que je me laissais justement aller à la rêverie qu’avait laissé dans mon casier « bons souvenirs » le premier baiser échangé avec une fille, je fus arrêté net.
Ma station de gauchistes avait convié un Danois, un cador de « L’Institut de recherche sur le Bonheur » de son pays.
Déjà, un pays qui en est réduit à créer une « Institut de recherche sur le Bonheur », c’est assez inquiétant et en dit long sur la façon dont on a pavé l’enfer…
D’ailleurs, là, ça a commencé à devenir assez compliqué.
Je m’attendais à des développements construits de façon scientifique par un type du calibre de Lionel Naccache.
Eh bien non !
Le bonheur me semble maintenant une affaire particulièrement ennuyeuse dont j’ai fini par me dire qu’il était heureux ( !) qu’il fût inaccessible…
Ouaip ! Lectrices chéries, ne courez pas après le bonheur !
Vous en sortiriez probablement plus malheureuses en l’ayant rencontré qu’avant.
En tout cas, vous vous seriez ennuyées à coup sûr…  

mercredi, 09 octobre 2019

A l'Opéra, bouffe...

20181005_133811.jpg

S’il ne pleuvait pas quand je suis dehors, cet automne serait parfait.
Nous sommes partis vers l’Opéra où nous avions rendez-vous avec une copine.
Plus exactement au café de la rue Auber où nous allons de temps en temps.
Vous n’en avez rien à cirer je le sais, néanmoins lectrices chéries, que je vous dise : On n’a pas pris le 95 pour y aller.
Et pourquoi ça ?
Parce qu’il est à côté d’une station de métro et qu’on peut donc y acheter des tickets.
« Le Goût est bien parti pour nous raconter une histoire palpitante je le sens… », vous dites vous.
C’est vrai au fait ! Pourquoi je vous raconte ça ?
Eh bien parce qu’on a pris le 21, un bus qu’on n’aime pas trop.
La population du 21 est assez différente de celle du 95 mais ce n’est pas la raison qui fait qu’on préfère le 95.
La raison principale est qu’il prend un chemin qui ne nous plaît pas, une avenue de « boutiques de sape » dont les trottoirs sont parsemés de « fleurs de pavé » dont nombre sont de sexe ambigu.
Dans ce bus donc, pas de « vieux pied-noir réac » mais quelques « 2 en 1 » qui vont « au charbon ».
Trois exemplaires sont montés avec nous dans le 21, sans doute partis gagner leur « pain de fesse ».
Leur courage est salué par Heure-Bleue qui me dit « Ah… Là il y en a pour toutes les bourses… ».
Et elle ne parle pas là que de porte-monnaie.
Comme beaucoup de gens qui vivent du désir des autres ils sont descendu-e-s avenue de Clichy.
Il tombait un léger crachin quand nous sommes montés dans le bus.
Il tombait des cordes quand nous en sommes descendus.
Nous avons attendu notre amie quelques minutes.
Elle est arrivée, traînant avec peine une valise presque aussi grande qu’elle.
Bon, la valise est normale, c’est notre amie qui est petite…
Heure-Bleue était en pleine forme, elle avait décidé que le monde entier devait être « bien élevé » et a donc tancé d’importance des gens qui allaient aux toilettes et se comportaient comme des porcs.
Je devrais me méfier quand elle est comme ça, j’ai un mauvais souvenir, ancien certes, mais mauvais, de ses façons de remettre à leur place les importuns…
À part ça, ce fut une chouette rencontre, comme toujours.
Notre copine est quelqu’un au verbe vif bien sûr, mais d’une profonde gentillesse.
Et puis, si cet été est aussi chaud que le dernier, nous pourrons aller chez elle, à quelques kilomètres du Mont Saint-Michel.

lundi, 07 octobre 2019

Du plus loin de l'oubli.

John Everett Millais Ophelia.jpg

Ce serait bien que ces mots, par lesquels vous commencerez votre devoir, vous inspirent :

« Sur l’onde calme et noire
Où dorment les étoiles… »

Et ce serait parfait s’il se terminait sur :
« Encore aujourd’hui, il m’arrive d’entendre, le soir, une voix qui m’appelle par mon prénom, dans la rue. »
Entre les deux, vous contez sans compter…
À lundi.
Et n’oubliez pas, quand vous passerez lundi pour lire mon devoir, d’annoncer aux foules avides de vous lire, que vous avez-vous aussi, raconté une chouette histoire.


« Sur l’onde calme et noire
Où dorment les étoiles… »
C’est ce qui m’est venu à l’esprit quand je me suis accoudé au parapet du pont de l’Archevêché.
Oh ! Je n’allais pas la jouer « La blanche Ophélia flotte comme un grand lys »…
Non… En réalité, pour paraphraser Arthur, « la blanche Ophélia flotta dans mon grand lit ».
Ça avait commencé bêtement, au printemps précédent, il faisait beau mais frais en ce mois d’avril.
Il n’y avait que peu de place sur le flanc de l’escalier de pierre ou elle était assise.
La dernière pierre était libre, je m’y suis assis.
Je m’étais retourné et avait été charmé par cette femme à l’air un peu triste.
Et même de mauvaise humeur…
Elle m’avait jeté peu aimablement « Qu’est-ce que vous faites là ? Qu’est-ce que vous cherchez ? »
Pris de court, j’avais haussé les épaules et la seule chose qui m’était venue à l’esprit en voyant sa chevelure rousse avait été d’abord « ben… » puis saisi d’une inspiration subite, j’ai ajouté  « C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pâle, un pauvre fou muet s’assit à vos genoux ».
Elle a sifflé. Vraiment sifflé. Un sifflement dont elle m’assura plus tard qu’il était admiratif.
Mais pas devant le texte, non, devant ce qu’elle avait appelé « mon culot ».
De fil en aiguille, nous avons appris des tas de choses l’un sur l’autre.
Puis elle n’est plus là.
D’un coup.
D’ailleurs, je crois qu’elle n’allait pas bien, que quelque chose la rongeait.
Depuis j’erre toutes les nuits dans les quartiers que nous avons parcourus.
Je suis passé maintes fois dans cette rue des boutiques obscures.
J’ai même passé des nuits dans le café de la jeunesse perdue.
Mais plus le temps passe, plus je crois qu’elle est morte.
Elle ne serait pas partie comme ça.
Alors je la cherche.
Je la cherche toutes les nuits.
Je parcours les rues où nous sommes passés, silencieusement, examinant tous les porches où nous nous sommes arrêtés.
Encore aujourd’hui, il m’arrive d’entendre, le soir, une voix qui m’appelle par mon prénom, dans la rue.

samedi, 05 octobre 2019

Du moment qu’on sème…

Ouais... Je sais...

RATP_ligne_95_Paris.jpg

Avant-hier j’ai été victime d’une hausse impromptue des tarifs de la RATP.
Je partais joyeux pour une course lointaine.
De fait, j’allais rue de la Victoire vers la Trinité à ma « Maison des bancals » pour faire renouveler l’autorisation de passer devant tout le monde dans les musées et en plus ne pas payer sous les regards scandalisés de ceux qui font la  queue et paient plein pot.
Je suis donc monté d’un pas léger jusqu’à la place.
J’ai attendu le 95 quelques minutes.
Il est arrivé, s’est arrêté, plein comme un service d’urgence un dimanche soir.
Je suis monté et là, miracle ! Un siège m’a tendu son accoudoir, là, juste devant moi.
Je me suis assis aussitôt, mon ticket à la main et j’attendis que l’accès au valideur se libère.
Hélas ! Trois fois hélas ! Je m’étais assis face à ce vieux machin réac qu’Heure-Bleue et moi évitons comme la peste et que nous croisons trop souvent.
Ce type, vieux pied-noir nostalgique de l’Algérie française, est intarissable sur le sort du pays, voué selon lui aux pires malheurs à cause des « bougnoules » et de « tous ces gauchistes ».
Oui lectrices chéries, parce que « moi môssieur j’ai payé de mon sang la retraite qu’on me verse et à quatre vingt six ans je l’ai bien méritée !!! »
À ce point du discours il lève fièrement le menton pour montrer combien malgré son âge il « fait jeune ».
Sa voisine eut l’air soulagé de voir arriver quelqu’un qui peut-être prendrait le relais et la soulagerait du babil saoulant du vieil atrabilaire.
Il a effectivement commencé à me conter tous les malheurs du pays, dus disait-il « à ce Macron dont on ne sait pas d’où il sort ce morveux ! »
J’ai eu le tort de le regarder,  toujours mon ticket à la main.
Il a démarré illico…
« Mais qu’il le dise ! Il veut se débarrasser des vieux ! On lui coûte trop cher à ce jeune con ! »
J’ai commis l’erreur de dire « Hon hon »…
Ça a eu l’effet d’un coup d’accélérateur.
«  Il n’a qu’à nous faire piquer ! Ah ça ! La piqûre pour les vieux, ça l’arrangerait ! »
Sa voisine lui a jeté un regard qui disait clairement que ce n’était pas forcément une si mauvaise idée…
J’ai failli penser la même chose quand je me suis rappelé que je n’étais plus assez jeune pour penser ce genre de chose.
Je me suis plongé dans mon bouquin pour échapper au vieux.
J’étais absorbé, « tripatouillant » mon ticket toujours intact.
Je tournais la page quand une main s’est posée sur mon épaule.
Une dame, pleine d’appareils étranges dont un « TPE », m’a dit :
- Votre titre de transport s’il vous plaît Monsieur.
J’ai tendu sans y prêter autrement attention le ticket que je tenais à la main.
- Il n’est pas validé Monsieur.
D’autres tickets dépassaient de mon bouquin, elle a dit :
- Dans ceux là ?
- Non, non…
- Aahh… Monsieur…
- Euh… Ben oui, j’ai oublié.
- Eh bien ça fera 35€, Monsieur.
J’ai tendu ma carte Visa et le « TPE » qu’elle portait m’a soulagé de la somme.
Heure-Bleue s’est moqué de moi.
En plus je suis allé à la maison des bancals pour rien car à Paris, le délai pour renouvellement est de six mois et non de douze…