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lundi, 21 mars 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°117

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Où mène cette passerelle ?
Que traverse-t-elle ?
Le savez-vous ?
Si vous le savez, dites-le !
Si vous ne le savez pas, inventez-le !
J’essaierai de trouver où mène cette passerelle.
À lundi…

J’étais, comme souvent, en train de rêvasser en marchant.
Ça m’avait déjà valu quelques mésaventures au point qu’une fois au moins, je m’étais retrouvé dans le Loing avec mon vélo.
Là, je marchai le long du canal dans la lumière pâle du soleil d’un matin légèrement brumeux.
J’ai continué lentement sur le chemin de halage, regardé le lavoir en contrebas sur la rivière.
Tout était calme et beau.
Le bref cri des poules d’eau et celui de l’écoulement de l’eau sous les planches du lavoir m’accompagnaient.
Passé le lavoir, j’ai continué.
Mon but ? Atteindre le « déversoir ».
Le « déversoir » était cette curieuse porte coulissante, actionnée par une manivelle, qui permettait d’évacuer le trop plein du canal dans la rivière.
Je le savais bien, mon grand-père m’avait expliqué, en ronchonnant comme toujours quand je le dérangeais, c’est-à-dire chaque fois que je lui parlais.
Il arrondissait sa retraite en faisant office d’éclusier après une vie de marinier.
Très au fait de la chose, il mordilla sa moustache.
« Quand les péniches, s’arrêtent pour la nuit, il finit par y en avoir beaucoup dans le bief, avant la prochaine écluse… »
Il remordilla sa moustache.
« Alors tu vois, après plusieurs éclusages, le canal monte, alors pour éviter qu’il ne déborde, abîme les chemins de halage et envahisse les jardins et le bois, on ouvre le déversoir… »
Il remonta sa casquette sur un front dont la pâleur contrastait terriblement avec des joues très rouges et un nez quasi bleu et continua.
«  On regarde le niveau, il y a une marque sur la glissière et quand c’est bon, on referme… »
C’était tout pour la journée, il reprit son aiguille et sa ficelle et se remit à tricoter une « araignée » pour les pêcheurs qui braconnaient dans les bras du Loing.
Rêvassant donc, je marchai sur le chemin de halage, jusqu’au « déversoir », descendis jusqu’à la rivière et en suivis un bras dans la direction du moulin.
Le chemin était difficile, marcher dans de hautes herbes en évitant de mettre un pied dans un trou plein d’eau ou éviter de d’écraser un nid de poule d’eau plein d’œufs n’était pas aisé.
C’est là, un peu plus loin que je la vis.
Une passerelle traversait ce bras du Loing et menait je ne sais où.
Maintenant, je le sais.
Elle mène vers les souvenirs, vers l’enfance, vers les jours enfuis…

vendredi, 18 mars 2022

117ème devoir de Lakevio du Goût

Devoir de Lakevio du Goût_117.jpg

Où mène cette passerelle peinte par Toutounov ?
Que traverse-t-elle ?
Le savez-vous ?
Si vous le savez, dites-le !
Si vous ne le savez pas, inventez-le !
J’essaierai de trouver où mène cette passerelle.
À lundi…

jeudi, 17 mars 2022

Ô Porto ! Ô low cost...

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Nous avons des invités ce midi.
Ils viennent déjeuner avec nous.
Ces deux invités ?
Un ami qui, comme votre Goût préféré est d’ascendance « pied-noir ».
Une amie de Tornade mais, alors que Tornade aime le Gewurztraminer « Vendanges tardives », cette amie est amatrice de Porto.
Pour l’occasion, l’ami et moi nous sommes lancés dans la confection d’un couscous.
Je me suis chargé de l’épluchage et de la cuisson des légumes.
Il s’est chargé de la coupe et de la cuisson des viandes.
Heure-Bleue s’est chargée de la cérémonie dite « Apéro ».
Nous avons donc acheté du Porto.
Du même négociant que précédemment.
Et c’est là que j’ai appris quelque chose que je ne soupçonnais même pas.
Et vous non plus je suppose, lectrices chéries.
Maintenant j’ai peur.
Deux options sont possibles :
- À mon insu, l’Ukraine est devenu un pays producteur de Porto.
- Pire, il est possible que le Porto soit mélangé avec du gazole pour ajouter cette petite touche de luxe si appréciée du « Bobo ».
Ce qui non seulement donnerait à ce vin, réputé pour sa douceur, un goût épouvantable.
Le résultat lui, est immédiat.
Le Porto que nous achetons a augmenté de 26% en vingt jours.
Je vais devoir convaincre ma moitié et notre amie de se jeter sur le Romanée Conti sous peu, histoire de faire quelques économies…

mercredi, 16 mars 2022

Allo maman ! Bobo !

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Ce vieux monsieur qui m’émeut n’est pas un Ukrainien.
Je vous avoue que je suis un peu effrayé à l’idée de vous révéler qui est ce monsieur.
Non que je le connaisse, simplement cette photo a amené chez moi quelque chose de rare.
Une réflexion…
Une réflexion à propos d’un qualificatif qu’on me jette de temps à autre à la figure.
Je lis et entends trop souvent quelque chose qui me déplaît profondément, surtout depuis le début de ce qui n’est pas vraiment une campagne électorale.
Me hérissait déjà le « racisme de comptoir ».
Celui qui consiste à trouver que le Noir court plus vite que le Gaulois mais devrait se contenter de bananes selon une interprétation étrange des Evangiles répandue par certains bigots.
Il semblait prouvé aussi, selon des sources voisines, que le Maghrébin vole mieux, plus vite et surtout plus souvent que nos avions.
Pour en revenir à ce vieux monsieur, sur la photo, il pourrait être un Ukrainien, tout aussi bien un Malien mais il n’est pas noir.
Parmi tous les malheurs qui le frappent, en plus c’est un Arabe ! Un Syrien !
Alors, ces temps-ci, inutile de vous dire qu’il ne pourrait pas être « un réfugié » mais au mieux « un migrant »…
Mais ma réflexion porte plutôt sur un autre racisme, le « racisme social ».
La droite, d’abord extrême puis plus récemment dite « droite décomplexée », c'est-à-dire la même mais sans Chirac pour les calmer, a donc trouvé il y a quelque temps un nouvel ennemi, une classe indéterminée dont votre Goût adoré s’honore de faire partie.
« Le bobo » !
Dès que quelqu’un les invite à y aller doucement, remarque que la vie n’est pas drôle mais qu’elle est courte et qu’il faut en profiter, qu’il faut vivre et laisser vivre, que la fin ne justifie pas tous les moyens.
Ou encore qu’il y a des choses qu’on ne fait pas, surtout si ce n’est que pour l’argent.
Eh bien le type qui dit des choses comme ça est un « bobo ».
Vous n’êtes pas dans la misère et vous trouvez que le trader est beaucoup trop payé compte tenu de son apport à la société ?
Vous êtes aujourd’hui un bobo alors qu’il y a cinquante ans vous auriez été un « crypto-communiste ».
Vous vivez dans un appartement plutôt sympa mais vous trouvez que La Lanterne est une chouette maison qui vous plairait bien ?
Alors là vous êtes un « sale bobo ».
En plus vous trouvez que la façon de traiter les Roms ou les gens qui fuient la guerre ou la misère est scandaleuse et indigne ?
Là vous devenez un de ces « affreux bobos ».
Vous trouvez débile et indigne d’aller distribuer des horions à des gens dont les préférences ne sont pas les vôtres ?
Là, ça s’aggrave, vous devenez alors un de ces  « horribles bobos ».
Pour ces gens, être bobo est un dévoiement de la pensée alors qu’elle consiste surtout à s’apercevoir que si la vie n’est pas drôle tous les jours et en aucun cas quelque chose de sérieux.
Pour ceux qui aimeraient en savoir un peu plus sur le monsieur de la photo, c’est là :

lundi, 14 mars 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°116

devoir de Lakevio du Goût_116.jpg

J’ai enfin réussi à savoir ce que cache cette porte.
En avez-vous une idée ?
Si j’osais, je vous demanderais de commencer votre découverte par :
« Ma songerie aimant à me martyriser s’enivrait savamment du parfum de tristesse »
Et plus encore, la clore sur :
« Ne t’imagine pas que je dis des folies. »
Si vous estimez être mal armé pour faire de la sorte, faites comme vous voulez.
Mais dites quelque chose lundi.


Ma songerie aimant à me martyriser s’enivrait savamment du parfum de tristesse.
Elle s’enivrait un peu trop même.
Quand elle surgissait, cette songerie me traînait toujours devant cette porte verdâtre.
Cette porte, je savais bien sur quoi elle s’ouvrait.
La première fois que je l’avais franchie, je n’avais rien vu d’autre que celle qui l’avait ouverte.
D’ailleurs je ne voyais qu’elle…
Chaque fois que je l’avais franchie je n’avais vu qu’elle.
Je ne la voyais jamais assez.
Je n’en voyais jamais assez.
Cette songerie, celle qui me martyrise plus qu’elle ne m’enivre aujourd’hui, n’a pas que le parfum de la tristesse, non…
Elle a encore un peu le parfum de la félicité, ce parfum qui, avec le temps, devient celui de la douleur du souvenir.
Je le savais bien qu’un jour cette porte s’ouvrirait !
Elle s’est parfois ouverte quand le rêve s’approfondissait.
Elle me montrait toujours cette image dont j’imaginais qu’elle illustrerait la peine et l’espoir.
Au-delà de la porte d’entrée, d’abord et toujours ce mouchoir, échappé de son sac et abandonné là.
En entrant, à la fois inquiète et impatiente ?
En partant, blessée et pressée ?
Et puis, le couloir traversé, l’autre pièce, où je voyais chaque fois ses chaussures jetées là, avant-dernière preuve de son abandon.
Enfin ce moment où on ne sait jamais si c’est la première ou la dernière fois.
Ce moment où l’émerveillement de la première fois est déjà habillé de la tristesse de la dernière fois.
Mais non, ne t’imagine pas que je dis des folies…