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dimanche, 26 janvier 2020

Le porc de l’angoisse…

Oui, je sais, Mab…

SAUCISSES-AU-COUTEAU.jpg


Samedi on est allé chercher de la « saucisse au couteau » rue de Bretagne.
« Passionnant, le Goût ce matin ! » vous dites vous lectrices chéries.
Nous partions donc confiants vers un avenir radieux.
Plus exactement, le cœur plein de l’espoir d’un dîner avec « saucisse au couteau » auvergnate garantie impeccable, pas faite avec du cochon importé, et tout.
Bref, on salivait déjà en descendant l’escalier, à l’envers de Clémenceau qui salivait  quand il le montait…
Évidemment, arrivés sur la place, le 95 nous avertissait que le passage de « Gilets Jaunes » compromettait gravement le passage du bus et que nos pieds devraient y pourvoir.
Pour ce que j’avais lu sur ces Gilets Jaunes, il semblerait qu’il s’agissait de gens qui demandaient,», de vivre décemment de leur salaire sans passer le tiers de leur de veille à aller et revenir d’un boulot qui leur permettait tout juste d’atteindre le dix-huit du mois.
Bref, de pauvres idiots « inconscients des réalités économiques » comme dit Amélie de Montchalin…
Quant à nous, poussés par la gourmandise, nous avons entamé notre « Longue Marche » en direction de l’Opéra car le 20 ou le 29 étaient censés assurer leur service.
Las… Arrivés place de Clichy, un doute nous étreignit et une foule de pandores nous entoura.
Un peu inquiète, la lumière de mes jours demanda à un « maréchaussien » :
- Bonjour Monsieur…
- Madame ???
- Vous pensez qu’on peut aller jusqu’à l’Opéra sans danger ?
- Bien sûr Madame, vous ne craignez rien !
- Oui parce que je ne vois que d’un œil et je n’ai pas envie qu’un… enfin, qu’on me blesse l’autre avec…
- Hmmm…
- Oui, enfin je n’aimerais pas être « bavurée » par un abruti et privée de la vue, vous comprenez…
Se demandant si c’est du lard ou du cochon, le flic finit par sourire et dire :
- Mais non Madame, ne craignez rien je ne vais pas vous « bavurer »…
- Ah bon, parce que…
Je ne sais pourquoi, avec son regard innocent et ses yeux clairs, la lumière de mes jours bénéficie indûment d’un préjugé favorable quand elle dit à un CRS qu’il risque de l’éborgner.
Si je me risquais à ce genre de remarque il se pourrait bien que je tâte de la « chaussette à clous » dans un commissariat plutôt que de la « saucisse au couteau » chez le charcutier de la rue de Bretagne.
Son ton doux, vaguement craintif même, m’a convaincu que c’était une comédienne chevronnée car moi qui la pratique depuis un long moment, je sais que si j’étais mal élevé je pourrais dire à voix haute « craintive ? Mon… Ouais ! »
Nous sommes parvenus à nos fin tout de même et les cinq kilomètres de promenade dans le froid ont eu en plus l’avantage de nous faire épuiser d’avance toutes les calories superfétatoires apportées par  la « saucisse au couteau » qui était délicieuse.
Bref, c’était bien…

vendredi, 24 janvier 2020

Caillebotte nous donne le 24 ème devoir de Lakevio du Goût ?

devoir de lakevio du gout_24.jpg

Mais que regarde, qu’attend –ou non- cet homme à la fenêtre.
Je sais qu’il regarde par la fenêtre d’un appartement que je reconnais près de la gare Saint Lazare.
Attend-il ou regarde-t-il simplement cette femme qui s’éloigne du côté à l’ombre de cette rue ensoleillée ?
Si vous avez une idée de ce qui occupe ses pensées, dites le lundi.

jeudi, 23 janvier 2020

Alas my love, ye do me wrong…

Adrienne raconte dans sa note d’hier qu’elle a croisé un élève dans la salle d’attente du médecin et qu’un de ces médecins lui-même est aussi un ancien élève.
Elle dit aussi qu’elle comprend que des collègues préfèrent habiter à trente ou quarante kilomètres de l’école.
Comme je la comprends…
Elle me rappelle que nous avons parfois l’esprit bien loin de ce que nous dit un prof sur le texte de « Greensleeves », cette romance anglaise du XVIème siècle qui commence par « Alas my love, ye do me wrong ».
Je me souviens de cette époque, hélas trop lointaine.
J’avais environ quatorze ans et cette année là, les cours d’anglais nous étaient dispensés par une prof qui nous distrayait efficacement de la langue anglaise.
C’était une jeune femme très mignonne qui ne nous passionnait pas tant par ses connaissances sur William Shakespeare que par le mouvement de jambes qu’elle avait fort jolies.
Il se disait dans la cour que dans une des salles de classe, des élèves avaient retiré le panneau avant du bureau de façon à avoir pendant les cours une perspective plus intéressante que celle de son visage pourtant avenant.
N’ayant jamais constaté cette absence, je pense que c’était ce qu’on appellerait aujourd’hui « une légende urbaine », légende qui vaut bien celle colportée depuis Jules Ferry sur cette cantinière assommant un rat d’un coup de louche magistral puis replongeant l’ustensile dans la bassine de pâtes.
C’est à ce genre de souvenir que je comprends le choix des collègues d’Adrienne qui préfèrent vivre loin de l’école de façon que selon les mots d’Adrienne « aucun élève ou ancien élève ne voie leur caddie ou ne connaisse les secrets de leur corps »…
Je dois avouer, lectrices chéries, que nous étions nombreux à rêver à ce que pouvaient être les secrets du corps de la dame chargée de nous apprendre la langue de Barbe Bleue…
Il y a des périodes de la vie où « le secret des corps » suscite beaucoup plus d’intérêt que les matières enseignées…


mercredi, 22 janvier 2020

Jeu, set et match...

gomme-ballon-de-football.jpgspoutnik.jpg

Ce matin, j’ai l’oreille frappée par un commentaire émis par Mme Duflot à propos des inégalités.
Elle dit, enfonçant allègrement une porte ouverte,  « quand on est arrivé dans le bon utérus, on peut naître avec des milliards. ».
Beaumarchais, qu’elle pompe outrageusement sans lui rendre hommage était plus élégant qui disait « Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. »
Ces remarques tournaient dans ma cervelle tout juste éveillée tandis que je préparais les petits-déjeuners.
Du bruit m’attire vers la fenêtre alors que la lumière de mes jours dort encore, je vois des gamines qui « piaillent » en entrant au collège tandis que des gamins se disputent un ballon.
Parmi ces gamins, un jeune Noir se défend bien semble-t-il avec le ballon et je pense à Mbappé.
Revenu à la cuisine, j’entends parler d’une vague embellie sur le chômage, sachant qu’il ne s’agit que de CDD qui vont empêcher un tas de gens d’emprunter pour acheter une voiture ou de louer un appartement.
Me revient alors une annonce lue sur mon journal d’informatique matinal.
«  Vous êtes ingénieur, niveau bac+5, à la tête d’une équipe de 5 personnes vous aurez en charge l’étude et le développement de systèmes dans le domaine de l’avionique. Salaire : 35/42 k€/an »
« 35/42 k€/an »…
Soit moins de la moitié de mon salaire en 1990.
L’affirmation de Jupiter me laisse rêveur qui disait « Le succès de la lutte contre le chômage passe par un niveau de formation élevé. »
J’en vois les limites quand ce jeune Noir devant le collège me pousse à vérifier un détail.
Il me suffit de taper un seul mot : « Mbappé » et ça me saute à la figure.
J’apprends sur le champ que Kylian Mbappé a vingt ans avait déjà marqué plus de soixante-dix buts et gagne douze millions d’€uros par an nets d’impôts.
Je me demande tout à coup si je n’ai pas commis une erreur tragique en devenant ingénieur.
Et encore, j’ai eu la chance de travailler à une époque où un DRH qui aurait osé proposer des salaires aussi minables que « 35/42 k€/an » à un ingénieur aurait suscité un fou-rire chez le candidat…
Pourtant, quand j’avais quelques mois, enfin années, disons quelques décennies de moins, j’avais l’œil vif, la jambe fine et musclée, la cervelle pas encore embrumée par des bêtises comme Ophélia, La divine comédie, la loi de Lentz, la constante de Planck, La mort des amants, les quatuors Rasumowski ou les équations de Maxwell, j’aurais pu, j’en suis sûr, être footballeur.
Bon, ça n’a évidemment pas que des avantages,  je dois avouer que rien que l’idée de me taper des matinées entières à arpenter un stade à petites foulées sous les engueulades d’un entraîneur caractériel ne m’emballe pas vraiment.
Pas plus qu’aller courir comme un cinglé pendant quatre-vingt-dix minutes une ou deux fois par semaine sous les huées d’une foule de lascars qui ne sont jamais contents.
Sans parler des centaines de milliers d’autres, avachis sur leur canapé avec une bière dans une main et une poignée de cacahuètes dans l’autre expliquant doctement à leur copine blasée ce que j’aurais dû faire pour gagner le match…

mardi, 21 janvier 2020

Les appas rances trompent…

Oui, je sais… Ne dites rien…
Hier, en ouvrant mon navigateur Internet, je suis resté un poil coi devant ce qui a sauté à l’œil valide qui me reste.
Je suis sûr, lectrices chéries, surprises que vous fûtes sur le champ, que vous vous êtes dit « Et quoi laissa 
coi Mr Le Goût ? »
Eh bien, « MSN News », qui habituellement se penche sur le sort cruel qui frappe Lord & Lady Mountbatten, duc et duchesse de Sussex obligés d’abandonner leur gourbi, s’est penché cette fois sur un futur procès censé faire trembler le monde de la vidéo pornographique.
Oui lectrices chéries, un homme dont un élément ne fonctionne pas mais que non pas celui-là mais les oreilles, s’estime lésé par le manque de sous-titres dans les vidéos qu’il regarde.
D’autant plus lésé qu’il aurait semble-t-il souscrit un abonnement « premium ».
J’ose espérer néanmoins pour lui plusieurs choses.
La première étant qu’il n’a pas une compagne trop regardante sur ce qu’il fait de son temps libre.
La seconde étant qu’elle se donne la peine, lorsque la chose échoit, de remplir les « post-it » indispensables à la satisfaction de son malentendant partenaire.
Ce qui doit quand même salement nuire à la spontanéité des ébats…
Je me pose tout de même une question.
Pourquoi insérer dans un film pornographique des sous-titres qui seront de toute façon mensongers ?
La lecture dans le bas de l’écran de « Hmmm… Ouiii… Vas-y mon loup !!! » doit en outre distraire le spectateur de l’action.
Sans compter que s’il a goûté à la réalité de la chose, il est probable que dans la vraie vie il devrait avoir souvenir d’expériences qui donneraient des sous-titres comme « Non… Pas là, plus haut… » et encore plus souvent « Mais qu’est-ce que tu peux être maladroit ! » suivi de « Pfff… Laisse tomber, j’y arriverai mieux toute seule… » ou autres « Mais ça sert à quoi que je t’explique, imbécile ! »
Si ce n’est « Mais t’as des doigts sans nerfs ou quoi ? »
Arrivé à ce point je me dis qu’effectivement, il vaut mieux éviter les sous-titres trop réalistes.
Mais je me demande encore pourquoi cet idiot que a la chance d’être sourd, ce qui ménage son amour-propre, exige que les films qu’il regarde soient sous-titrés de mensonges.
Peut-être pour lui remonter le moral…