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vendredi, 20 décembre 2019

Te regarder t’échiner, c’est ma saison préférée…

Ouais, je sais, Mab…
Comme en décembre 2018, principalement aujourd’hui, je pense à Mab.
Ce sera la deuxième fois que je n’aurai pas la remarque attendue sur notre joie commune de voir enfin le solstice d’hiver.
Chaque année, Mab et moi –et d’autres sans aucun doute- attendions quatre points de l’année.
Deux solstices et deux équinoxes.
Dès le solstice d’été Mab regrettait que les nuits tombassent plus tôt.
Dès l’équinoxe d’automne, elle préparait Noël ce qui chez elle était un travail de Romain plus que de chrétien.
Nous n’attendions pas tous ces évènements avec joie évidemment mais le solstice d’hiver était notre préféré.
Je m’engage peut-être un peu pour la préférence de Mab mais de nombreuses années d’échanges de vue me permettent d’affirmer que comme moi elle le préférait à l’autre, celui d’été.
Cette date magique qui flotte entre le 20 et le 22 décembre est celle où elle commençait, de bon matin car c’était une lève-tôt, à regarder le ciel pour y deviner les traces d’un lever plus précoce que la veille.
Oh ! Pas de beaucoup ! Simplement cette impression que les étoiles sont un peu plus pâles, que le ciel est un peu moins sombre qu’hier.
Je n’ai pas passé beaucoup de nuits chez Mab et Maky et essentiellement l’été.
Dès son café avalé elle se mettait, je le sais, à la porte qui donne sur le jardin, guettant le premier signe de raccourcissement des nuits.
Je la savais supputant, les premières fourmis lui courant déjà dans les doigts, le moment où elle pourrait enfin se saisir de son sécateur.
Je savais aussi, « au feeling », que certaines branches se recroquevillaient pour se mettre à l’abri du bras court mais dévastateur de Mab en pleine furie jardinière…
C’est probablement pour ça que l’herbe et les bourgeons se retenaient de sortir dans son jardin, sachant que ce serait signer l’arrêt de découpe de branchettes jugées inutiles.
Mab était petite, certes, mais voyait clair.
Depuis la porte qui donnait sur le jardin, elle voyait l’albizia planté par sa mère.
Oui lectrices chéries, « albizia » est un mot que m’a appris Mab.
Je sais que c’est une fleur assez flamboyante qui se planque dès qu’elle entend le bruit du sécateur.
Aujourd’hui, 20 décembre, Mab ne m’enverra pas de petit mot pour me dire :
« Ah ! Ton titre, j’adore ! »
Puis « Tu as vu ? Les jours allongent ! »
Je ne lui dirai donc pas « Fais plutôt gaffe à tes doigts, avec ton engin de malheur pour fleurs ! »
Ce n’est pas le sécateur qui l’a embarquée, c’est la faux…

jeudi, 19 décembre 2019

"Après moi viendra le temps des financiers et des comptables..."

Ainsi parlait, non pas Zarazoustra mais « Tonton »
Tiens, au fait ! La télé n’a pas montré ça mardi dernier :


Il est probable que c’est pour éviter d’accuser ceux qui chantent « d’œuvrer pour les ennemis du pays ».
Sous quelles pressions ceux qui trouvent que les « baby-boomers » aujourd’hui à la retraite, en sont quasiment réduits à entendre, comme Heure-Bleue et moi l’avons entendu dire par quelqu’un de notre connaissance « Vous touchez tout ça à ne rien faire ! »
L’air surpris et vaguement scandalisé de la connaissance en question nous a un peu soufflé.
Je n’ai pas trop su si elle m’accusait de trouer les finances du pays au lieu d’être occupé à être mort comme tout bon retraité ou bien si elle m’accusait de bénéficier indûment des cotisations que j’ai versées sans discuter pour nourrir mes parents et les siens.
Sans parler de celles versées à la CAF et la Sécu pour la soigner et la nourrir elle…
Qu’a-t-on réussi à faire croire à ces gens de la génération de nos enfants pour qu’ils soient persuadés que nous sommes coupables de la désindustrialisation du pays ?
Comment peut on croire que le numérique –et je sais de quoi je parle- va créer assez d’emplois ?
Qui peut croire qu’un pays peut vivre quand seuls sont au travail ceux qui sont devant  un écran les doigts sur un clavier ?
Qui peut prétendre, sauf un PDG des GAFA, qu’un pays peut vivre de « gestion automatisée de la clientèle », de « big data », de « Iot », de « Saas » de « développement d’applications mobile », de « CRM » (customer relationship management ) et autres néologismes faussement américains et entièrement « barbarismes maketing » ?
Bien sûr, il faut des ingénieurs et des banquiers.
Mais il faut surtout des politiques et pas que la politique ne devienne comme c’est le cas une affaire de comptables inconscients.
Pour avoir passé des décennies dans l’industrie –ce qui fait que « je touche tout ça à ne rien faire »…- je suis bien placé pour savoir que les bureaux d’ingénieurs et « cad’ sups » seraient de sacrés bordels s’il n’y avait les équipes de « femmes de ménage », 
– désolé, c’est comme ça que ça se disait- qui passaient avant l’ouverture de la boîte.
Bref, je ne sais pas comment a été élevée la génération de nos enfants pour qu’ils nous reprochent à mots de moins en moins couverts de n’être pas morts ou à tout le moins de ne pas être sans abri.
Je me demande surtout comment ils ont été instruits pour savoir si bien résoudre un problème de comptabilité et si mal un problème de société…
Comme disait Brel « Chez ces gens là, Monsieur, on ne vit pas Monsieur, on triche ».
Ou, pour le paraphraser « Chez ces gens là, Monsieur, on ne vit pas Monsieur, on compte »…

mardi, 17 décembre 2019

Réveillons nous, c'est réveillon.

Heure-Bleue vient de me faire part d’une super nouvelle :
« Pas la peine de donner un devoir vendredi ni le vendredi suivant… C’est Noël et puis le Jour de l’An. »
Comme elle est gentille et vous fait confiance, elle n’a pas dit «  en plus c’est bête, vont toutes et tous être en train de cuver ou de vomir… »
Alors, lectrices chéries et mon lecteur chéri, vous êtes en vacances.
Du coup, vos vacances vont me reposer…
Alors, évidemment, vous aurez probablement droit à ma note merdique de fin d’année, celle où je vous fiche le moral par terre parce que franchement, vous trouvez que la nouvelle année s’annonce mieux que celle qui tourne le dos ?
Personnellement, je trouve que Janus a une aussi sale tête de quelque côté qu’il la montre.
C’est bien la peine d’avoir deux visages si c’est pour qu’ils soient aussi moches l’un que l’autre.
J’eu aimé avoir un Janus avec le visage de « Jo la belle Irlandaise » peinte par Courbet d’un côté et le visage d’Heure-Bleue fabriquée par sa maman, de l’autre.
Alors que là, j’ai l’impression d’avoir un Janus avec la tête de Fernandel d’un côté et Michel Simon de l’autre.
Je pense néanmoins écrire quelques notes d’ici 2020...

lundi, 16 décembre 2019

Devoir de Lakevio du Goût N°20

claude-guilleminet-ane,-vache-et-poules-dans-une-étable.jpg

Avec leur grève je me retrouve coincé à Petaouchnok.
Enfin, pas tout à fait là mais dans la banlieue de Petaouchnok.
Te foutrais tout ça à la retraite, moi, avec un régime vraiment spécial…
Genre piqûre…
Comme si je n’avais que ça à faire, marcher encore des kilomètres !
De kilomètres en kilomètres, je me suis retrouvé en pleine campagne.
Je commençais à avoir faim quand je suis passé devant une ferme.
Tout était éteint, des couche-tôt dans ce coin, pour dîner c’était fichu alors j’ai continué..

C’est un peu plus loin, peut-être un kilomètre, devant ce qui semblait une des dépendances de la ferme, peut-être bien une étable, que j’ai entrevu une lumière vacillante.
Je me suis approché, craignant qu’un incendie ne se soit déclaré.
J’ai jeté un regard à l’intérieur, entre les planches disjointes de la grange.
Cette lumière n’était pas un incendie.
Je n’ai d’abord vu que deux personnes qui se tenaient là, dans la lumière d’une chandelle, l’air ébloui regardant quelque chose posé sur la paille.
La femme regardait la chose comme si c’était le bon dieu…
Oui, un gosse, vaguement enroulé dans un chiffon, était posé sur la paille.

Il n’y avait pourtant pas de quoi être ébloui parce qu’avec un peu de jugeote on comprenait qu’une longue vie d’emmerdements débutait là.
Ah ça, le gamin n’aurait pas froid, c’est sûr avec la fièvre carabinée qui l’attendait avec ce bœuf qui se penchait sur lui.
Bon départ, ça ! Le môme allait débuter directement par la fièvre aphteuse.
Ou bien finir piétiné par le bœuf.
A moins que ce ne soit par l’âne qui attendait que le bœuf ait fini de lui souffler ses miasmes pour en faire autant…
Pour ne rien arranger, sa mère était voilée et le mec à côté, probablement son père, portait une djellaba.
Il regardait le rejeton et avait l’air emmerdé des pères dans ces affaires.

Pauvre gosse… À tous les coups, encore un petit rebeu…
Je suis sûr que les parents étaient des « étrangers en situation irrégulière ».
Des migrants, quoi.
En plus, ça avait beau être calme, ça faisait quand même un peu nouba, dans l’étable.

Eh oui... Une fois accoutumé à  la pénombre j’ai vu les trois autres…
Déjà il y a un black, ça n’arrangeait rien parce que dans ce bled, si t’es pas blanc, rien que si t’es basané, tu te fais salement regarder de travers.
En plus il était « fringué dorure », genre marabout à Château Rouge qui a réussi.
A tous les coups, demain le village va lancer un avis de ratonnade…

Et puis il y a ce « noich », à tous les coups on va l’accuser d’avoir bouffé le chat qui dormait dans l’étable.
Le troisième, c’est un Gaulois, comme vous et moi.
Enfin comme nous si on était riche…
Si ça se trouve c’est un type du Crédit Agricole qui essaie de leur placer un compte épargne retraite vu l’ambiance ces temps-ci.

Ils sont « sapés voyant » mais bon, aujourd’hui tout le monde s’en fout.
Quand même, je ne peux pas laisser ce môme comme ça.
Mal surveillé par des parents incapables, avec une mère qu’a l’air de croire que c’est le bon dieu qu’on dirait une mère juive, bref complètement paumés.
En plus il est maté par des types bizarres, limite piétiné par un bœuf et un âne.

Alors je me suis éloigné, j’ai sorti mon portable et appelé les pompiers avant qu’il y ait un drame.
Ce gamin va mal finir, c’est sûr et on va encore en parler pendant des siècles...

dimanche, 15 décembre 2019

Si vous êtes comme ci, téléphonez mi...

Hier on est allé traîner.
C’était bien.
Ça faisait longtemps.
On est allé à pied de chez nous à la place Villiers qui ne s’appelle plus comme ça depuis 1906 mais bon…
Je ne sais plus pourquoi, sans doute l’enseigne d’une boutique qui nous a fait penser à une chanson d’Hugues Aufray.
« Dis moi Céline ».
Et nous avons alors eu notre fou-rire quotidien.
Il nous faut peu de chose, quand même…
On s’est demandé combien il avait pris de vestes avec sa conception du compliment.
Parce que tout de même, pas un mec, sauf Hugues Aufray, ne s’aviserait de dire à une femme « tu as encore de beaux yeux » ou « Tu aurais pu rendre un homme heureux »
Même moi, qui ne suis pas un cador en matière de drague, il ne me viendrait pas à l’idée de dire de –et encore moins à- une femme « Vous avez encore de beaux restes » ou « Vous avez dû être belle ».
Il faut avouer que c’est quand même le meilleur moyen de passer le restant de ses jours tout seul devant une pizza fournie par Deliveroo et le reste de ses nuits dans un lit de 90…
À part ça on a trouvé quelques petites choses à faire.
« Elle » a bien voulu m’offrir un café rue de Lévis.
À l’intérieur en plus ! Pas en terrasse.
Oui lectrices chéries, pas en terrasse !
Puis j’ai offert un bouquin à Heure-Bleue et nous sommes revenus à la maison.
Nous avons pris « Le » 31 du mois de décembre.
Il était plein à craquer.
J’étais bien parce que quand c’est comme ça j’ai chaud, plus exactement on se tient chaud.
Hélas, une dame (?) téléphonait pour tout le bus et parlait sans un seul temps mort.
J’ai eu l’impression qu’elle n’avait dit qu’un seul mot de deux milliards de syllabes durant trois stations.
Re-hélas, quand j’ai chaud, Heure-Bleue a trop chaud et quand il y a foule, elle a beaucoup trop chaud.
Elle a donc demandé à la dame de baisser d’un ton.
Après un échange un peu vif, nous avons eu juste chaud, mais dans le silence, jusqu’à destination…
Bref, je n’ai rien à vous dire ce dimanche, alors j’ai meublé parce qu’il faut bien que j’écrive une fois par jour.
Affaire de discipline.
Et ne me dites pas que j’aurais pu m’abstenir car je n’avais rien à dire, je le sais.
Ce fut un chouette samedi...