vendredi, 06 mars 2015
C’est la poule qui philosophe…
Le beau temps d’hier nous a poussé, Heure-Bleue et moi à aller à Paris.
Elle a bien voulu m’emmener avec elle.
Elle est sympa, la lumière de mes jours.
Elle n’a pas voulu me laisser tout seul.
Bon, comme nous sommes allés la Fnac, j’ai eu la mauvaise pensée de croire qu’elle ne voulait pas faire la queue à la caisse et que c’est plutôt mon coupe-file de bancal qu’elle a voulu emmener.
Mais non, elle aime bien traîner avec moi dans Paris.
Pas dans les mêmes coins bien sûr.
Comme toujours, je suis intéressé par les femmes que je croise.
Heure-Bleue m’a parlé d’une horreur.
Je ne l’avais pas remarquée.
Elle m’a jeté « évidemment, elle était laide comme une chenille, alors tu ne l’as pas vue »…
Pourquoi ce petit aparté sur les femmes ?
Parce qu’avant de partir, j’ai écouté un écrivain parler.
De lui évidemment.
Il a dû préférer la radio parce qu’à la télé son melon aurait bouché l’écran…
Là où il m’a assis, c’est quand il a parlé des femmes.
Cet homme, pourtant normalement doté d’un vocabulaire plutôt riche, grâce à une agreg’ de philo, a vu celui-ci sérieusement esquinté par un séjour à HEC, école où l’on apprend plus à compter qu’à écrire…
Et qu’a-t-il sorti d’extraordinaire, cet auteur ?
Eh bien, à propos des femmes, il s’est embarqué dans une tentative d’explication à l’usage des demeurés qui n’ont pas compris que les femmes et les hommes doivent être traités avec égalité tout en défendant leur droit à la différence.
Comme s’il s’agissait d’un droit…
C’est là qu’il m’a estourbi d’un « Faut pas confondre ! L’égalité entre les hommes et les femmes, ce n’est pas la mêmeté » !
Ouaip ! Notre agrégé de philo nous a sorti ça ! « La mêmeté » !
« La mêmeté » ! Je t'en foutrais, moi de « La mêmeté » !
A croire qu’un truc aussi clair que « il ne faut pas confondre l’égalité et l’identité » est beaucoup trop simple pour un cerveau que je pense maintenant plus encombré que rempli…
Il est vrai que ça manque de jargon psychologisant...
10:34 | Commentaires (11)
jeudi, 05 mars 2015
Cet homme est un Sisyphe...
Hier, je suis allé à Paris.
Ça m’a à la fois bien plu et pas trop.
Bien sûr j’ai ramené les composants que j’étais allé chercher.
Tais-toi, Clair, je m’occupe de ta platine !
Puis je suis allé voir un copain.
Qui ne va pas tarder à lâcher la rampe s’il continue comme ça.
32/14, comme tension, c’est pas top pour atteindre la retraite…
Surtout quand l’hôpital veut le garder quatre semaines et qu’il signe une décharge pour s’en aller.
Puis j’ai continué mon périple.
C’est mon périple perso. Celui que je fais seul habituellement.
Puis j’ai pris de nouveau le bus. Le 26. Celui qui me ramène à Saint Lazare.
Et comme chaque fois que je descends la rue de Maubeuge, je suis assailli.
Mais bon, il faisait beau et c’était bien de voir au loin le haut de la Tour Eiffel se détacher « dans le ciel d’or » comme chante Régine Crespin dans Schéhérazade.
Mais ça n’empêche pas les réminiscences au croisement de la rue de Rochechouart et de la rue Condorcet.
Le passage de la rue du Faubourg Poissonnière puis celui de la rue Lamartine me ramènent quelques années en arrière.
Je dirais genre cinquante ans…
Je regarde dans le bus, peu peuplé vers ces coins là, beaucoup moins qu’entre la Nation et la Gare du Nord.
Je me demande à quoi peut bien penser cette femme à l’air triste, le front appuyé contre la vitre et regardant dehors, les yeux un peu vides.
Vous me connaissez, lectrices chéries, j’ai commencé un roman illico, me racontant des histoires telles qu’on en écoute dans le blues de Robert Johnson, des histoires de couples à la dérive, de maris ivrognes et violents.
D’enfants qui se droguent, peut-être. Bref, votre goût tel qu’en lui-même.
Vers la place Kossuth est enfin arrivée une animation.
Peu souhaitée. Une femme avec un gamin qui a soulevé chez plusieurs passagers dont moi, des envies de meurtres, des souhaits d’enfant martyr.
Le gamin infernal, capricieux, hurlant et une mère incapable de lui résister.
Encore une qui aurait dû penser au congélateur quelque temps plus tôt.
Elle aurait au moins pu penser à l’emmener à une séance du Conseil de l’Europe.
Je suis sûr qu’au lieu de rappeler la France à l’ordre à propos de la fessée elle aurait émis un avis encourageant l’usage du chat à neuf queues, de la douche glacée et du ceinturon dans l’éducation…
J’ai aussi offert des fleurs à la lumière de mes jours car c’était aussi le pff…ième anniversaire de notre passage devant monsieur le Maire.
Déjà ?
Je n’ai pas vu le temps passer…
10:19 | Commentaires (12)
mercredi, 04 mars 2015
Tant qu’il y a de l’amie, il y a de l’espoir.
Ce matin je pensais à Merveille qui a eu huit ans hier.
Puis la lecture du blog de Marie-Madeleine a suscité une réflexion, bizarre, à propos des enfants.
Je me disais, le printemps sans doute, que les hommes aiment commencer les bébés et les femmes les finir.
Même s’il y a des jours où les deux ont envie de les achever…
Bon, aujourd’hui je vais à Paris.
Tout seul.
J’ai des gens à voir.
Des composants à récupérer pour un ami.
Eh non, la « platine vinyle » dite « haut de gamme » des années 2010 est hélas beaucoup plus chère et beaucoup moins fiable que la platine Thorens des années 60, « haut de gamme » elle aussi…
Quelqu’un à voir pour prendre des nouvelles et en donner.
Parler des temps enfuis…
Essayer d’oublier que la vie n’est pas drôle tous les jours.
Il y a toujours de bons moments à se rappeler pour sourire.
Alors je profite que le temps est moins triste qu’hier pour m’en aller ailleurs.
C’est bien le diable si les gens que je croiserai dans le métro ou le bus ne m’arracheront pas un sourire intérieur.
Je ne sais même pas où ira Heure-Bleue.
Mais je le saurai ce soir.
Alors nous nous raconterons notre journée…
09:31 | Commentaires (7)
mardi, 03 mars 2015
Je livre des Merveilles.
Je ne sais pas si la mer est verte mais le ciel est bleu.
Ce matin j’ai été sorti du lit par des piafs qui cuicuitent comme des fous.
Je conçois bien que ça ne vous intéresse pas, lectrices chéries, mais aujourd’hui deux choses chouettes arrivent.
Le temps est printanier. Les arbres commencent même à être moins nus et à cacher le passage des trains.
La vraie nouvelle est quand même que Merveille a huit ans aujourd’hui.
Huit ans... La vache...
Elle a à peine changé.
A six mois elle est déjà dragueuse.
A un an et demi, elle vient de s’apercevoir que papy est un type extra.
Oui, je fais souvent ça aux filles…
A deux ans, elle a toujours faim.
A deux ans et demi elle a parfois un moment de calme.
Après, plus de photos sur le Web...
Maintenant vous savez que le père de Merveille est en train de tourner chèvre, qu’il se demande si l’adolescence commence vraiment à sept ans, qu’il se dit que l’enchaîner n’est peut-être pas une idée idiote.
Je me demande si avoir une fille est une bonne chose pour des nerfs paternels.
Mais attendons le baccalauréat et surtout les vacances de Pâques qui le précèdent, si propices à cette fameuse préparation des épreuves.
J’aime assez l’idée d’être encore parmi vous, lectrices chéries.
Pas que pour vous.
Pour voir Merveille jeune fille.
Pour entendre l’Ours penser que le mieux pour elle serait quand même de se marier vierge à cinquante ans…
Pour l’entendre m’engueuler parce que je ne sais pas ce que c’est qu’avoir des enfants.
Pour entendre Merveille lui dire « Ouuiiiee ! Tu peux pas comprendre, tu ne sais pas ce que c’est ! T’as jamais été amoureux d’abord ! »
J’en ris d’avance.
Je le sais, j’ai entendu mes sœurs dire ça à mon père.
J’ai renoncé quant à moi à dire quoique ce soit à ma mère.
Mais, comme disait Kipling « ceci est une autre histoire »…
Celle qui arrive semble connue mais chaque fois renouvelée.
09:45 | Commentaires (9)
lundi, 02 mars 2015
Cinquante nuances de graille...
Vous savez quoi, lectrices chéries ?
Eh bien Heure-Bleue et moi avons expérimenté hier « la journée où tout tourne de travers ».
Du moment où la porte de l’immeuble a claqué derrière nous quand nous sommes partis au moment où la porte de l’immeuble a claqué derrière nous quand nous sommes revenus à la maison.
Et même un peu après.
Une idée, germée samedi dans nos cervelles de piaf enchantées par l’apparition d’un ciel printanier, nous avait semblé intéressante.
Aller déjeuner d’un « döner » à la Porte Saint-Denis.
Puis revenir tranquillement à pied jusqu’à Saint Lazare en nous arrêtant près de la Bourse pour boire un café dans le « bistrot à brunch » tout proche de l’endroit où j’ai croisé pour la première fois ma rousse alors flamboyante.
Tout était prévu au quart de poil.
Comme tout ce qui est réglé au quart de poil, ce fut fichu en l’air par un trente-deuxième de poil.
Nous sommes donc sortis hier, peu après midi, sous un ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle.
Partis malgré tout joyeux pour des courses lointaines, et comme tous ces marins et tous ces capitaines, avons failli de pas revenir. Plus exactement ne pas partir…
Arrivés à la gare, les grilles étaient fermées et une affiche ricanait que « pas de trains jusqu’à dix-huit heures » mais nous proposait néanmoins des bus de substitution jusqu’à la gare voisine.
Nous avons traversé la passerelle et avons pris ce bus dont le chauffeur nous a obligeamment dit qu’il ne fallait pas payer.
Arrivés à la gare suivante, un agent nous a renseigné et nous avons attendu le train.
Aucun composteur n’était en état et aucun portillon ne nous a barré la route.
Notre moral est remonté malgré la grisaille et, arrivés à Saint Lazare avons rejoint l’arrêt du 20.
Nous y avons appris que l’arrêt était supprimé jusqu’en octobre 2015 et déplacé rue de Rome sans autre précision…
Nous avons décidé de prendre le 29 jusqu’à la Bourse avec l’idée de remplacer le « döner » par un « brunch » à la Bourse..
Hélas, ce bus voyait sa fréquence désespérément basse et une attente de plus de vingt minutes parut démesurée à nos estomacs.
Nous avons tenté de trouver l’arrêt du 20.
Arrivés quasiment place de l’Europe, nous avons pris le 95 jusqu’à la place de Clichy.
Nous nous étions dit qu’un « döner assiette avec boulgour et tout » avenue de Clichy, juste après le Cinéma des Cinéastes, ce serait bien aussi.
Évidemment, le kebab en question était fermé.
C’est là que nous avons commencé à rire. L’enchaînement des ratages devenait comique.
Nous avons trouvé un « döner » sur le trottoir en face.
100% poulet, 0% veau et avec frites pas terribles alors que nous l’avions demandé sans frites.
Bon, c’était pas cher mais ça ne valait pas plus…
Pour le digérer nous sommes allés boire un café rue de Levis.
Pour parfaire le désastre nous avons acheté un, un seul, éclair dans une pâtisserie malheureusement ouverte.
Arrivés à Pont Cardinet pour revenir chez nous, l’affichage du quai était faux.
Le train est arrivé à l’heure. C'est-à-dire dix minutes après l’heure prévue pour la reprise du trafic.
Le dîner fut léger et plutôt bon.
La fin en fut comme prévue gâchée par l’éclair, particulièrement raté.
Il y a des jours, comme ça.
Mais ce fut agréable et nous avons bien ri.
09:59 | Commentaires (9)