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mardi, 03 février 2015

Ticket de qu’est-ce ?

Pendant que j’écoutais une voix de hautecontre chanter le « colloque sentimental » de Verlaine mis en musique par Léo Ferré, m’est revenu comme chaque fois dans ces circonstances, quelque souvenir.
Tout comme une autre œuvre jouée ce soir, l’adagio du concerto pour clarinette de Mozart.
Mais si, lectrices chéries, la musique qui accompagnait la scène où Robert Redford lavait les cheveux de Meryl Streep dans Out of Africa...
Bon sang, c’est vrai que cette scène m’a frappé, j’en parle régulièrement.
Bon, hier soir il s’agissait de l’Ours.
La lumière de mes jours m’a donné aujourd’hui une preuve supplémentaire, s’il en avait fallu une, que l’Ours était bien le fils de votre Goût adoré.
Pour aller chercher Merveille à la sortie de l’école nous sommes allés à l’arrêt du bus.
Nous sommes arrivés « pile poil » au moment où le bus arrivait à l’arrêt.
Je ne sais si c’était plus pile que poil mais nous nous sommes précipités dans le bus.
Pressés que nous étions, nous avons « grugé ».
Je sais, c’est pas beau mais nous avions attrapé le bus au vol et par la mauvaise porte…
Quand nous sommes arrivés chez l’Ours avec Merveille, Heure-Bleue a balancé « On a grugé dans le bus, tu te rends compte ? »
- Vous allez vous faire serrer un de ces jours, les parents…
- Ah bon ? On fait pas ça souvent…
A dit Heure-Bleue, forte d’un aveuglement coupable.
Et l’Ours, insistant lourdement :
- Je le sais, au lycée j’ai « grugé » pendant au moins deux ans…
La lumière de mes jours a objecté :
- Mais non, je t’ai acheté ta « carte orange » tous les mois !
- Ah mais non, « manman » ! Tu m’as donné juste les sous de la « carte orange », c’est pas pareil !
- Mais alors comment t’as fait pour ne pas payer les amendes ?
- J’ai donné l’adresse de mamie et j’ai dit à mamie de répondre « n’habite pas à l’adresse indiquée »…
- Ne me dis plus rien mon chéri, je veux encore garder des illusions sur toi, mon fils…
Ça m’a rappelé les histoires de tickets de métro et les dix francs que ça me coûtait deux fois par an pour aller suivre l’enseignement généreusement dispensé par le lycée et la fac.
Assez au fait des stratagèmes mis en œuvre par les jeunes gens, j’évite de demander à mon Ours préféré à quel usage il a consacré tous les sous qui lui furent versés au long de longues études universitaires…
Il semble depuis longtemps tout à fait avéré que les chiens ne font pas de chats.

lundi, 02 février 2015

La mouche du coach.

Je viens d’entendre dans mon poste qui me truque de plus en plus les nouvelles du monde, que vient d’arriver une « appli » ébouriffante.
Un « jeu facilitateur de dialogue » entre les parents et les adolescents.
Histoire, prétend mon poste, « d’éviter les discussions prise de tête » qui ne manquent jamais d’arriver dès qu’il est question de rentrer tard ou de se faire tatouer une mygale sur la joue « passque tu comprends, comm’ça on va pus me prend’ pour un bolosse ».
J’ai écouter le psy normalement dévolu à l’explication du pourquoi de la nécessité absolue de claquer près de quarante €uros pour savoir comment causer à son rejeton de quinze ans.
Et comment les ados apprendraient ils à se défendre sans les « dialogues prises de tête » avec leurs parent ? Hmmm ?
C'est quand même le meilleur entraînement.
En plus ils ne risquent pas de se faire démonter à la sortie du collège ou du lycée pour un mot de travers.
Au pire ils risquent la confiscation du PC pour une soirée...

Il me vient à l'esprit que depuis quelques décennies j’ai vu fleurir les revues chargées de montrer aux parents comment élever leurs enfants.
Je dois avouer que je n’ai pas remarqué d’amélioration ou de dégradation particulière de l’éducation chez les enfants.
Ce n’est probablement dû qu’au fait que j’ai souvent constaté que les enfants dits « mal élevés » le sont par des parents qui ne valent pas plus cher…
« J’attends un enfant » puis « j’élève mon enfant » sont tombés dans les oubliettes chez nous.
Il reste bien « je marie mon enfant » qui a encore cours dans nombre de pays, puis « j’enterre mon enfant » dans les mêmes pays, c’est connu sous le nom de « crime d’honneur » mais c’est tout…
Puis, il y a moins longtemps , c’est le Web qui s’est mis à nous noyer de conseils sur la façon d’élever nos enfants, de rester en bonne santé, de s’éclater au lit, de séduire son patron autrement qu’avec des compétences dûment constatées.
M’est venu quant à moi une question.
Je me demande si nous n’allons pas avoir droit un de ces jours à un article dans une revue pour savoir comment pisser.
Réflexion faite, si !
J’ai lu ce souhait de divers politiciens aussi nordiques qu’égalitaristes et manifestement souffrant « d’hypertrophie bénigne de la prostate » poussant l’homme à pisser assis.
D’autres, censément féministes, se sont aussi prononcés en faveur de ce changement au nom de l’égalité entre hommes et femmes.
Je ne peux m’empêcher de penser que l’inégalité ne tient pas à ça.
Oui, lectrices chéries, à une époque pas si lointaine puisque ça existait encore quand j’étais gamin, j’ai vu des grand’mères pisser debout.
C’était l’époque où les culottes fendues n’étaient pas, du moins pas partout, un outil destiné à faciliter le travail des péripatéticiennes…
Ce matin, j’en suis venu à me dire que, par voie de media, on nous n’a de cesse de nous dire que nous sommes mauvais en tout.
Nous ne savons pas nous laver.
Nous ne savons pas manger.
Nous ne savons pas travailler.
Nous ne savons pas nous occuper de nos enfants, de nos maris, de nos épouses, de nos petits copains, de nos petites copines.
Nous ne savons pas apprendre.
Nous ne savons pas aimer.
Il nous faut nous rendre à l’évidence, nous ne savons rien et sommes incapables d’avancer tranquillement vers la tombe sans les conseils plus onéreux que judicieux de coaches et de revues innombrables.
Et quand on pense que l’espèce a survécu pendant quelque six millions d’années sans ces aides indispensables… 

dimanche, 01 février 2015

Quand le Goût, comme Mathias, s’endort…

Oui, je sais Mab, je sais...
J’ai honte, mais des fois je ne peux résister...
Voyez vous, lectrices chéries, il m’arrive de m’endormir en rêvassant pendant qu’Heure-Bleue me lit quelques lignes de la revue ou du livre qu’elle lit.
J’aime qu’Heure-Bleue me lise à haute voix quelque chose dont elle pense que ça pourrait m’intéresser.
La sensation de confort qui s’empare de moi est incomparable.
Elle me pousse à me coller contre la lumière de mes jours et parfois à poser une main sur sa hanche.
Comme elle me soupçonne toujours d’avoir des arrière-pensées je m’en tire avec un coup de pied ou une tape sur la main mais ce n’est pas bien grave, occupé que je suis par les gesticulations de Morphée qui m’appelle à grand gestes.
C’est dans ces moments que je commence parfois à songer à la note du lendemain.
Celle qui se sera évidemment enfuie dès mon réveil.
Ces moments où je me demande comment je vais bien pouvoir transformer la séquence Mini-Market en un de ces récits échevelés, que dis-je, épiques, que vous attendez avec impatience.
Ça se construit parfaitement tandis que je m’enfonce dans le sommeil.
Quand les premières scènes du rêve que j’aurai oublié le lendemain se dessinent et m’emportent, la note est prête.
Peaufinée. Équipée du titre qui va faire craquer Mab.
Bref, le truc parfait.
Seulement voilà. Nous sommes ce matin.
Et plus rien ne subsiste de ce petit bijou pourtant parfaitement ciselé auquel j’avais mis la dernière touche vers minuit.
Pffuiit… Evaporé le bijou !
Alors voilà, je n’ai rien à dire ce matin lectrices chéries, j’en suis désolé.
Mais j’espère que vous aurez remarqué que j’aurais réussi à tartiner aussi longuement que le premier Énarque venu sans jamais employer de langue de bois ni de ces mauvaises astuces qui consistent à employer trois mots là où un seul suffit.

Long, léger, vide, sans intérêt...
C’est tout Le Goût quoi…
Mais en bon français tout de même, j’y tiens.

samedi, 31 janvier 2015

Pendant que les paons dorent…

Que de progrès depuis cette époque, lectrices chéries ! Non ?

« Dans les banlieues déshéritées, règne une terreur molle. Quand trop de jeunes ne voient poindre que le chômage ou des petits stages au terme d'études incertaines, ils finissent par se révolter. Pour l'heure, l'État s'efforce de maintenir l'ordre et le traitement social du chômage évite le pire. Mais jusqu'à quand ? Aucun désordre n'est à exclure quand les rapports sociaux se tendent.
Ne laissons pas notre pays éclater en classes et en castes, avec des dignitaires arrogants, des parias désespérés et un peuple déresponsabilisé »

Voilà donc ce qu’écrivait Jacques Chirac en janvier 1995dans son bouquin «  La France pour tous ».

Pas de doute, on aurait dû l'élire Président, on n'en serait sûrement pas là...
Bon, il fut élu et manifestement, pas plus lui que les deux suivants ne se sont occupés d’autre chose que de l’élection suivante et de bidouiller leurs frais de campagne…
Grâce a tous ces efforts démesurés pour éviter de faire quoi que ce soit, non pour régler le problème mais pour éviter de froisser « les marchés » nous sommes face à diverses vagues de haine ou de détestation de son compatriote.
De celui qui est trop « petit blanc » ou trop « gaulois » à celui qu’on pense trop basané ou trop juif pour être un « vrai Français ».
Encore un effort et on verra une réaction acceptable dans le tabassage de juifs dans un square ou « l’accompagnement dans le local technique de la RATP » du rebeu, comme au bon vieux temps de la guerre d’Algérie.
Pourquoi vous parlais-je de ça, lectrices chéries ?
A cause de l’anniversaire de la libération des camps de concentration.
Je ne sais pas si j’y suis sensible parce que né peu après cette « libération ».
J’ai mis des guillemets à « libération » parce que mon beau-père avait été « libéré » par les troupes russes et en a gardé toute sa vie un souvenir ému au point de promettre régulièrement à ses trois filles de les tuer si la Guerre Froide se transformait en guerre chaude et que les Russes se pointaient vers chez lui.
Il faisait assez peu confiance à l’armée française pour les arrêter.
Donc, j’y suis sensible et à l’écoute des réponses de jeunes gens et jeunes filles d’aujourd’hui, pourtant en 1ère ou en Terminale à propos de ces camps, je suis un poil effrayé.
Que beaucoup ne sachent pas vraiment de quoi il retourne est une chose.
Que d’autres, fervents adeptes de la théorie du complot, ce machin qui apporte des réponses simplistes à des questions qui ne le sont pas, prétendent, au choix que « ils ne l’ont pas volé » ou « c’est même pas vrai ».
Assorti de l’habituel « ils ont tout l’argent », oubliant que les premières fortunes du monde sont arabes, mexicaine ou chinoises.
Ou bien « C’est vrai quoi, ils mènent le monde », ce qui à mes yeux montre qu’ils suivent plus volontiers C. Hanouna que Planète Histoire ou Arte…
« Il n’y a pas de fumée sans feu ! » disent ils à propos de tous les méfaits qu’on prête aux uns et aux autres.

On devrait se méfier, d’ici qu’un leader d’opinion remarque qu’après tout « s'il n'y a pas de fumée sans feu, il n’y a pas de feu sans four » il n’y a pas des kilomètres…

vendredi, 30 janvier 2015

Aujourd’hui, j'ai une fée rosse à la maison…

Certains jours comme hier la lumière de mes jours aborde un sujet sur lequel nous ne sommes pas forcément d’accord.
Il y a des sujets sur lesquels les dissensions sont aussi vives qu’aux premiers jours de notre rencontre.
Elle a beau prétendre le contraire, je la connais, alors, si c’est un jour où je n’ai pas de goût pour les joutes oratoires stériles, je m’écrase.
Mais n’allez pas croire, lectrices chéries, que je vais m’en tirer si facilement.
Sa remarque à peine formulée, mon Heure-Bleue préférée me jette avant même que j’aie dit quoi que ce soit :
- Tu es de mauvaise foi !
- Je ne peux pas être de mauvaise foi, je n’ai rien dit…
- Ah mais je te connais ! Tu peux parfaitement être de mauvaise foi sans rien dire !
- Ah…
- Oui ! Je peux même te dire que je sais ce que tu as pensé !
- Bon…
- Oh, c’est facile, ça… Ne pas répondre pour ne pas avoir tort, moi aussi je peux le faire !
- Tu as raison ma Mine.
- Ne crois pas m’avoir avec ça, je sais que tu penses que j’ai tort mais tu as tort…
Déesse Raison a encore un long chemin à parcourir avant d’arriver à la maison.
A ce moment, une vive douleur m’a traversé la main.
La vieillerie tentait une attaque sur mes articulations digitales.
C’est là que je me suis aperçu que l’amour qu’on espère toute sa vie n’est qu’une farce et que non seulement la vie mais les épouses sont cruelles.
Oui, quand j’ai dit, tentant de faire jouer mes doigts :
- Ma carrière de violoniste est gravement compromise…
La lumière de mes jours me consola d’un sourire narquois et d’un féroce :
- C’est pas grave, comme joueur de flûte tu te défends parfaitement…
Quand elle m’assure qu’elle m’aime, j’ai comme un vieux doute.