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lundi, 11 août 2014

Caprice, c’est fini…

Heure-Bleue m’a secoué cette nuit.
Elle a commencé à dire à votre serviteur, encore tiré par les bras de Morphée :
- Pffiouuu… Minou ! Je faisais un rêve, hou la !
- Hmmmh ? Et alors ?
- Pfff… Ça s’est arrêté pile au bon moment, c’est frustrant tu ne peux pas savoir comme c’est frustrant…
Réveillé pour de bon, flairant la bonne affaire, je me suis renseigné.
- Alors, qu’est-ce que tu faisais ?
- Oui, j’allais manger un éclair au chocolat et je me suis réveillée pile au moment où j’allais mordre dedans.
J’ai remballé mon espoir, me suis tourné et rendormi…
Je me demande si ce n’est pas le commentaire de Brigitte sur cette note-là qui a réveillé la bête qui chez moi a déjà le sommeil léger.
Comme je suis un gentil garçon, je ne me suis pas vexé.
Je me demande si je ne fais pas des repas trop légers…

dimanche, 10 août 2014

Le Marais cage...

J’avais raison. Elle repleure page 189… Ce « livre de filles » n’avance pas vite, j’en aurai lu trois autres avant de l’avoir terminé…
Mais ce n’est pas le propos aujourd’hui, lectrices chéries.
Hier je suis allé dans le quartier du Marais avec Heure-Bleue et Manou.
Ce quartier m'emprisonne l'esprit tant j'y ai de souvenirs.
J’ai vécu vingt ans à côté des Archives Nationales et au coin de rue suivant celui où j’habitais il y avait le « Musée de la Chasse et de la Nature ». Ce musée fut inauguré en 1967, l’année de mon arrivée dans le quartier.
La ville de Paris devait pressentir quelque chose d’important…
Il faut dire qu’en ces temps reculés de ma jeunesse folle et du plein emploi, ce musée s’appelait tout bêtement « Musée de la Chasse » et, pas du tout intéressé par la chasse, je n’y avais jamais mis les pieds.
J’avais tort.
J’y suis allé hier avec Heure-Bleue et Manou.
Il y a de belles choses. Pas tant les tableaux, œuvres de peintres  animaliers des XVIIème et XVIIIème siècles sans grand intérêt à mes yeux. Les vues de chiens éventrés par un sanglier ou de cerfs étripés par des chiens, si bien peintes soient elles, ne m’ont jamais attiré.
Il y des bestioles naturalisées, dont ce renard, affiché sur le blog d’Heure-Bleue, qui semble comme un chat dormant sur un fauteuil.
Un tableau de Rubens, représentant de jeunes femmes, opulentes et très déshabillées, observées avec concupiscence par des satyres planqués derrière un arbre.
Heure-Bleue fit une remarque à propos d’un chien. Le gardien de la salle, très au fait des choses du musée et de la chasse, nous expliqua longuement ce qu’il fallait saisir de ce tableau de Rubens.
Il le regarda attentivement et dit « Aaahhh les vieux satyres… ».
Il a répété avec, me semble-t-il, un peu de regret dans la voix « les vieux satyres… »
Ça m’a poussé à dire « Oui… Quand ça peut… »
Heure-Bleue m’a jeté un sale œil.
Manou a souri, elle.
Ce fut un bel après-midi, malgré l’obstination d’Heure-Bleue qui voulait à toute force me faire lever de mon banc du jardin de l’Institut suédois pour aller chercher de mauvais cafés servis dans des gobelets de polyéthylène, minces comme ma retraite et qui donnent un goût immonde au café.
Ces cafés ne sont pas chers mais ne valent pas plus.
Nous avons fini à la terrasse d’un café qui a pris la place d’une boutique où Heure-Bleue, quelque trente ans plus tôt, avait acheté un ensemble de daim bleu qui lui allait si bien qu’il me faisait tomber à la renverse.
La serveuse était charmante et avait vraiment de très beaux yeux vert foncé…

samedi, 09 août 2014

Les obsédés de l’alcool me saoulent, ceux du tabac m’enfument…

Ces jours-ci, lectrices chéries, mon « livre de filles » me bouche les yeux.
Mais pas les oreilles.
Ça me contraint hélas à entendre, où que je tourne le cadran de ma radio, des choses que je prenais seulement pour des inepties alors que ce sont des inepties dangereuses.
Avant-hier soir, j’écoutais l’émission censée traiter des addictions.
Comme toujours, personne ne s’est demandé ce qui pouvait pousser les plus faibles à fumer ou picoler par millions. L’idée qu’on vit dans une société de compétition forcenée qui n’était pas bonne pour tout le monde ne leur est pas venue.
Hormis les assauts habituels de mauvaise foi et la détestable coutume qui veut que la meilleure façon d’avoir raison reste d’empêcher le contradicteur de parler, je me suis aperçu que le côté laïc de notre beau pays s’effrite qui voit naître et grandir de nouvelles religions.
On m’objectera que ce ne sont pas des religions car elle n’ont pas de divinité clairement évoquée.
Seulement, à les écouter, j’en tire l’impression inquiétante que nous sommes tous des pécheurs et que nos fautes sont si graves qu’elles ne relèvent d’aucune forme d’absolution.
Avant-hier donc, nous picolions et nous clopions et c’était pas bien du tout.
Quelque temps plus tôt, nous conduisions et chômions et c’était pas bien du tout.
Il y a quelques semaines, une folle avait prêché pour que la consommation d’alcool n’excédât point un ( tout petit) verre de (très léger) vin par semaine voire par mois.
Hier matin, histoire de nous pourrir le déjeuner, on nous reprocha de n’être pas « vegan ».
Quand je pense à tout le mal qu’on dit des salafistes, opposés à l’idée même de démocratie alors qu’ils ont au moins le mérite d’emmerder des étrangers et pas nous.
Le problème est qu’il y a peu entre ces fondus du bon dieu et ceux que j’entends ici qui sont du même genre, mais sans mosquée.
Ils ont en commun que l’idée de choisir notre mode de vie leur est insupportable.
Bon, ils essaient seulement de nous expliquer qu’ils sont seulement les porte-paroles d’une église sans dieu appelée « Bonne Santé » et qu’on devrait obéir, si possible au doigt et à l’œil, à leurs injonctions.
Hélas, j’apprends aujourd’hui que cette église souffre depuis son avènement d’un schisme.
On dirait bien que la lutte est sévère entre « Bonne Santé » et certaines chapelles écologistes dont une branche particulièrement rigoriste s’attache à nous pourrir la vie encore plus efficacement que « Bonne Santé ».
Non seulement, vous pouvez jeter votre steack, votre omelette ou votre sole à la poubelle mais vous pouvez aussi abandonner l’idée de sucrer votre café du matin avec une cuillerée de miel.
Laissez tomber, lectrices chérie, l’idée de vos ballerines ou mocassins en cuir fin. Va falloir songer à enterrer des bœufs morts de vieillesse et à tailler vos godasses dans de vieux pneus.
On dirait bien que l’idée même qu’on puisse prendre plaisir à quoi que ce soit est intolérable à ces Torquemada de la santé.
Il y a ceux qui veulent nous réduire en esclavage parce que le travail c’est bon pour la santé.
Il y a ceux qui veulent nous mettre à l’eau parce que l’alcool c’est pas bon pour la santé. Surtout s’il est bon.
Il y a ceux qui veulent nous mettre au sport parce que glander donne de mauvaises pensées et laisse le temps de réfléchir.
Il y a ceux qui veulent nous mettre au régime salade-carotte parce que si c’est bon et varié, c’est pas bien.
Bref, je me sens assiégé par une armée de censeurs qui veulent me faire vivre une vie de pénitence sans même avoir goûté aux joies du péché.
Il y a des jours où je proposerais bien d’étendre le Concordat de 1905 à toutes ces associations fascisantes.
J’aimerais tant qu’on se préoccupe de mon bien-être plutôt que ma santé…
J’allais oublier la conclusion de ce superbe billet :
Je ne fume pas mais je les emmerde et ce soir je me sers un single malt !

vendredi, 08 août 2014

Je ne vous dirai même pas le titre…

Ces temps-ci, lectrices chéries,  je lis « un livre de filles ». Un truc genre Bridget Jones mais en plus gentil.
 Ouaip ! C’est normal, c’est écrit par une Américaine. Les Anglais ont ce petit quelque chose de féroce qui fait que j’aime bien, même si ça aide à comprendre la réaction des Irlandais et des Ecossais.
Heure-Bleue va jusqu’à prétendre que c’est même « cucul-la-praline » ce bouquin.
Je ne peux pas encore lui donner tort ou raison. Je n’en suis qu’à la page 150 et même si je sais déjà comment ça va finir depuis la page 46, ça n’avance que très lentement.
Je dirais même « laborieusement ».
Cela dit, ça me change agréablement des romans « efficaces » tels ceux pondus par machin et truc, nos duettistes de la bluette façon « cours d’écriture ». Ces trucs –j’allais écrire « livres »- où on sait aussi assez tôt comment ça va finir sauf que c’est déjà à la page 13 et où en plus c’est fatigant à lire parce qu’on ne peut les lâcher que quand on arrive à la fin et que là on s’aperçoit qu’on a perdu deux et parfois trois heures à lire une m…
Au moins là, je sais que je lis une m… mais sciemment et elle ne malmène pas mon petit palpitant. Limite elle se lit toute seule, je dirais « au fil de l’eau ».
C’est reposant. Et comme je suis fainéant, ça me va bien.
Bon, c’est un bouquin gentil, elle va craquer pour le mec de la page 46 mais elle a des tas de choses à faire.
Je parie qu’elle va repleurer avant la page 200.
Et puis, c’est une Américaine qui ne parle pas tout le temps de fric et ne court pas après.
Bon, c’est sans doute parce qu’elle n’en manque pas.
Que voulez-vous, chacun se bat pour ce qui lui manque.
Comme lança Surcouf à un Anglais qui lui reprochait de se battre pour de l’argent alors que lui se battait pour l’honneur…

jeudi, 07 août 2014

En haut de la rue Saint Vincent…

France Inter me fait parfois l’effet que je fais à Mab
Ma radio préférée me colle dans la tête une chanson que je fredonnerai toute la journée.
Enfin… Quand je dis toute la journée…
En réalité jusqu’à ce que, dans la salle de bains, j’élève la voix en me rasant et qu’Heure-Bleue me hurle depuis la salle de séjour « Minouuuu !!!! Tu me saoules !!! »
Et aujourd’hui je pressens quelque chose comme ça.
Peu avant neuf heures, alors que la lumière de mes jours finit son petit déjeuner, ma radio me susurre « La complainte de la butte ».
Évidemment, que fait votre Goût adoré, lectrices chéries ?
Eh bien, il tente et réussit une reprise « en canon » de la chanson qu’il connaît par cœur.
Tout aussi évidemment, Heure-Bleue qui, le matin, déteste tous les bruits sauf celui qu’elle fait, peste
- Minou…
 J’arrête de chanter, la radio continue, et Heure-Bleue persiste :
- Pfff… Carrément les chansons de tes grands-parents maintenant… Tu ne t’arranges pas…
- C’est la radio, eh nunuche !
- Ah booon ???
Lance-t-elle innocemment.
Tandis que la complainte me trotte dans la tête, je vais m'asseoir au bord du lit et nous nous demandons quel âge a Patachou.
Nous savons que Cora Vaucaire a dévissé il y a un moment…
Ça m’a rappelé que j’ai entendu cette chanson pour la première fois en Bourgogne, une des deux seules fois où la fille de ma tante Olga m’a emmené au cinéma là-bas.
C’est quand j’ai vu French Cancan au cinéma des Laumes en 1955, quand « Les Laumes » ne s’appelait pas encore « Les Laumes-Alésia », un temps où Alésia s’appelait encore Alise Sainte Reine.
Bref, avant que je ne vous embarque dans un voyage dans la Bourgogne des années cinquante, je vous dis l’essentiel : J’ai « La complainte de la butte » dans la tête pour toute la journée.
Mab est vengée…