jeudi, 28 août 2014
Science friction
Par une chance insigne, nous avons pu dîner chez les enfants, ce mercredi soir.
J’avais amené une bouteille de Bordeaux, le sommelier de notre ex-coin, que je connais depuis plus de trois ans a profité de mes goûts pour me fourguer vicieusement une bouteille de qualité.
Comme chaque fois que je vais chez l’Ours & JJF, P’tite Sœur commence par me faire la gueule tandis que Merveille squatte mes genoux sans vergogne.
Merveille, toujours elle, est venue me voir, tandis que je papotais avec ma fille, JJF.
Elle a commencé, d’un ton hésitant, par me demander si dormir à la maison était possible.
Vous connaissez, lectrices, la faiblesse coupable de votre Goût adoré pour Merveille.
J’ai acquiescé sans réserve. Ce ne fut pas suffisant. Merveille, croyant percevoir une certaine réserve chez son papy, se mit à avoir les larmes aux yeux. L’ours, d’un naturel bourru et qui avait oublié que lui-même avait cette propension à chougner pour rien quand il avait l’âge de Merveille, a râlé sur la précocité de l’adolescence de Merveille.
La réaction normale de JJF a d’abord de pester après l’homme de sa vie. Merveille a dit « mais ne vous disputez pas ! »
Je me suis donc retrouvé entraîné dans la salle de bains par une Merveille pleurante qui s'est installée sur mes genoux.
Une Merveille prétendant à gros sanglots que « papa ne m’aime pas !!! ».
Après une longue séance de consolation, Merveille m'a entraîné dans sa chambre, puis, comme n'importe quelle fille qui ne sait pas ce qu'elle veut, elle m'a dit en se tordant les mains -douée pour le théâtre, cette petite- « maintenant, laisse moi, papy, je te rejoindrai tout à l'heure... »
Je me suis donc précipité sur mon verre de Bordeaux parce que quand même, hein, faut pas exagérer…
P’Tite Sœur profitait honteusement de la situation pour traîner à quatre pattes dans la maison en foutant le balagan partout.
La P’Tite Sœur se trouva satisfaite d’être ligotée dans la chaise haute avec l’illusion de participer au dîner avec tous.
J’étais à côté de ma fille, celle que m’avait donné la providence et nous discutions du caractère de ses deux filles.
JJF a regardé Merveille avec amour et un peu d'inquiétude.
Puis, après avoir considéré ses deux filles un moment, JJF m'a dit « L’une est une heureuse, l’autre est une romantique .»
Nul besoin de précision, nous savions tous deux qui était qui.
J’ai acquiescé.
JJF dit :
- C’est vrai, non ?
- Oui, ça ne va pas être drôle tous les jours.
- Qu’est ce que ça va donner ?
Je me suis contenté de dire :
- Une s’enverra en l’air, l’autre sera amoureuse…
Nous sommes tombés d’accord. JJF a soupiré :
- Oui... Sans aucun doute...
Pas la peine d’insister, nous savions tous les deux qu'il manquerait toujours à l'une ce que l’autre avait et le lui envierait…
Il n'est jamais facile d'avoir le beurre et l'argent du beurre...
07:24 | Commentaires (9)
mercredi, 27 août 2014
Je suis serin…
Vous avez vu ce temps, lectrices chéries ?
Un temps à se foutre dans la Seine ! Le SAD va frapper fort ces temps ci…
C’est un temps à se laisser embarquer dans les souvenirs, ça.
Et à se retrouver avec des histoires. Le problème, c’est que les rues de Paris que je parcours régulièrement sont pleines de souvenirs, que beaucoup de celles qui ne me rappellent rien de particulier sont les rues d’arrondissements qui ne me plaisent pas.
J’ai bien un souvenir dans la rue Raffet, plus précisément la portion de cette rue bien pensante entre la rue Jasmin et la rue de la Source, tout près de l’avenue Mozart.
C’est bien le seul souvenir agréable que j’ai du XVIème arrondissement. Cet arrondissement m’a toujours semblé profondément ennuyeux, tout comme le XVème m’a toujours semblé assez tristounet.
Mais le XVème, c’est sans doute parce qu’une amourette, hélas frustrante, m’a fait apprécier modérément le square Saint-Lambert.
Que voulez-vous, lectrices chéries, il y a les jours à pelle, les jours à tarte et les jours à râteau.
Et pour ce que je constate, pour être aller retrouver mini-néphro à l’Hôpital George Pompidou, le XVème n’a pas changé.
On dirait bien qu’une part de Paris a vocation d’être ennuyeuse.
Et si, pour le XVème, j’ai écrit « tristounet », ce n’est pas par goût de l’euphémisme. C’est parce que là, même la tristesse a un côté ennuyeux.
Ce n’est pas la tristesse, la mélancolie qui peut vous saisir quand vous traversez certaines rues quand le temps est à l’unisson, quand Léo Ferré parle de « ce mal qui nous fait du bien ». Ce sentiment qui fait qu’on s’y complairait presque, si on avait des tendances masochistes. Non, non, cet arrondissement là est seulement ennuyeux et j’ai, hâte d’en sortir.
Ah ça ! Ce Paris là n’a rien de commun avec la ville, la vraie ville. Ce Paris dont j’emprunte les rues avec délices. Bon, il y a eu quelques modifications, surtout du côté des Halles mais tout de même, si vous aviez connu les rues Tiquetonne et Rambuteau, pas loin de là où est mort Gavroche, c’était quelque chose. Maintenant, évidemment, Gavroche est devenu un nom de gargote pour touristes et la rue Rambuteau n’a plus rien de commun avec ce qu’elle était avant les années 1970 et la construction du musée Pompidou et du Forum des Halles.
Mais je vous en dirai plus demain.
Ou après demain…
10:59 | Commentaires (11)
mardi, 26 août 2014
T’as de beaux vieux, tu sais…
En juillet 2012 , Mab m’avait laissé un commentaire disant « Plus on avance en âge et plus l'enfance est présente, c'est ainsi que je vois les choses. En tous cas c'était bien agréable. »
Puis, en janvier 2014 , elle a insisté, lâchant imprudemment « A 86 ans maman disait souvent que dans sa tête elle était toujours la jeune fille de 15 ans et plus ça va plus je suis d'accord avec cette façon de nous voir. »
Pourquoi cette accroche ?
Parce que je cherchais sur mon blog, pour répondre à une réflexion de la Tornade, quelque chose qu’aurait dit Heure-Bleue.
J’ai donc remonté le cours passionnant des bêtises que je vous ai racontées pendant deux ans, lectrices chéries.
Et je suis tombé justement sur ces deux commentaires de Mab.
Et là, un douloureux doute m’étreint…
Mais je suis plein de doutes.
Si plein que je ne me rappelle plus lequel…
10:24 | Commentaires (7)
lundi, 25 août 2014
Elle a ce qu’Ulysse, qui m'intéresse…
Et qu’il m’arrive d’envier, a…
Samedi, je ne me suis pas contenté d’être agacé par l’affiche d’un film qui va me faire économiser une dizaine d’€uros.
Je suis allé, avec Heure-Bleue et la Tornade, faire un mélange de deux périples que j’ai faits il y a peu.
D’abord un remake de « Frogs & Rosbif » mais en croisant le « club sandwich » et le « fish n’ chips ».
Autant dire que ce fut exactement le déjeuner de la veille.
Puis, après avoir traîné jusqu’à la rue Elzévir, nous sommes entrés dans le musée Cognac-Jay. Nous y avons, comme chaque fois, papoté avec un gardien très au fait de ce que comportait son musée. Ce n’était pas le même gardien que lors de notre précédente visite. Évidemment, les avis des deux divergeaient salement sur Guardi et Canaletto.
Malheureusement pour nous, ce musée fermera bientôt jusqu’au mois de novembre.
Malgré nos demandes pressantes, « ils » n’ont pas voulu abriter leur unique Rembrandt chez nous. Nous ne le proposions pourtant que dans le but de le protéger des plâtriers.
Cela dit, j’ai repéré quelque chose dans une des pièces, une chambre.
Derrière le lit, un petit tableau rappelant avec acuité les dures réalités qui frappent parfois sous le baldaquin comme sous la ceinture.
Ce charmant petit tableau, montre un homme légèrement, très légèrement, dépenaillé sur un fauteuil, et debout à ses côtés, une femme l’air presque satisfait.
Le cartouche au bas du cadre indique au passant que le peintre, dans un accès de réalisme désolé, a appelé son œuvre « Le carquois épuisé »…
C’est merveilleusement autant que délicatement explicite, non ?
06:40 | Commentaires (9)
samedi, 23 août 2014
Nos étoiles contraires.
Cette affiche m’énerve.
Je la vois chaque fois que je vais prendre le train ou que je vais au Monop’.
Ce soir, en revenant de Paris avec Heure-Bleue et la Tornade, elle me saute de nouveau à la figure.
Pour le peu que j’en ai appris, il s’agit d’une histoire genre « Love Story » - Ce truc beuglé par Mireille Mathieu il y a plus de quarante piges- mais en « politiquement correct ».
Là, c’est sûrement pour des raisons de respect de la parité que les deux ont un crabe. C’est pas comme dans « Love story » où un fils de banquier s'amourache de la fille d'un pâtissier. Dans « Love story » il n’y a eu que la fille qui s'est retrouvée avec une leucémie mais l’ordre naturel des choses l’emporte : C’est elle la pauvre, donc elle meurt et c’est normal alors que lui, fils de banquier s’en tire avec seulement un gros chagrin et récupérera la thune de papa.
Là, c’est un peu pareil mais il est probable qu’ils vont tous deux lâcher la rampe.
Mais bon, si vous avez moins de seize ans ça peut marcher.
Lui, gamin à qui il manque une jambe.
Elle, jeune fille avec un respirateur à oxygène dans le nez.
Il m’est venu à l’esprit qu’après tout, « pas de pattes » versus « pas d’éponges » ça peut marcher.
Je me suis fait regarder de travers quand j’ai remarqué que « Finalement, il a une patte en moins. Comme il ne peut pas courir les filles, il s’est rabattu sur une qui n’avait pas de souffle… »
Je suis sûr qu’ « on » a pensé que j’étais sans cœur.
Alors que c’est même pas vrai…
19:16 | Commentaires (12)