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mardi, 23 septembre 2014

La came isole…

Enfin ! Nous sommes enfin allés au Simply ! La nouvelle drogue d’Heure-Bleue.
Prête à faire des réserves de lessive pour avoir le bon de six €uros qui nous coûtera un œil…
Ne croyez pas, lectrices chéries, que ce fut si facile.
D’abord Heure-Bleue tint absolument à papoter avec un des ouvriers chargés de nettoyer le parking. Ça a duré assez longtemps pour vérifier ce dicton de djeun’s « les vieux, ça cause à tout le monde »…
Ensuite, il nous fallut traverser cette passerelle pour « aller en face », là où il y a le Simply. J’y vais carrément sautillant jusqu’au souterrain car cette passerelle passe au dessus de deux voies et sous deux autres, un truc de nul, quoi…
En revanche, gravir l’équivalent de plus de deux étages est toujours éprouvant.
D’abord parce que je suis fainéant comme une couleuvre.
Ensuite parce que ça consomme rapidement le peu d’oxygène dont mes lambeaux d’éponge veulent bien gratifier un organisme par ailleurs passablement esquinté.
Je ne récupère un peu d’allant qu’arrivé à la maison de la presse. Là, évidemment, plein d’espoir j’ai sorti un des rares billets de Loto que j’achète dans l’année.
Des « Loto flash », vous ne pensiez tout de même pas que j’allais m’amuser à cocher des cases, tout ça…
Oui, lectrices chéries, il m’arrive d’acheter un carnet de bus au bureau de tabac, et je prends un billet de Loto pour atteindre les quinze €uros qui me permettront de régler par carte.
Je suis arrivé à la maison de la presse pour m’apercevoir évidemment qu’un malfaisant m’avait étouffé les quatre-vingt-six millions d’€uros qui me revenaient de droit. Alors, au lieu d’acheter un appartement de deux cents mètres carrés dans le IXème, j’ai acheté quelque chose dans mes moyens.
Libé…
Après avoir erré dans les rayons, Heure-Bleue et moi sommes arrivés à la caisse des bancals. Comme toujours, elle était squattée par des avec tout ce qu’il faut là où il faut.
J’ai eu bien du mal à retenir Heure-Bleue qui voulait chasser tous ces bien portants à coup de sac à main. Elle s’est calmée en allant discuter de la mauvaise éducation ambiante avec un jeune femme qui poussait un landau.
Je me suis quant à moi excusé platement de gruger une jeune fille qui m’a prié, confuse, de passer devant elle. Au bout d’un moment, j’ai dit à la jeune fille :
- Vous avez vu ce que ça donne, deux femmes ensemble avec un landau ? 
- Euh… Non…
- Ça dit du mal des mecs.
Elle écouta quelques instants, en convint et nous avons conversé.
Au bout de quelques phrases, elle me dit :
- Quel âge vous me donnez ?
Je l’ai regardée attentivement, c'est-à-dire comme la minute d’avant mais ouvertement, moins discrètement et j’ai avancé :
- Pfff… Même pas vingt ans.
Elle a semblé soulagée et m’a dit fièrement :
- Dix neuf !
- C’est un scandale ! Profitez en bien, jeune fille.
- Mes parents m’ont déjà prévenue que ça ne durait pas.
- Ils ont raison, d’expérience, ça ne dure pas. Et je suis sûr que votre mère vous a dit aussi « je ne te souhaite pas de mal, ma petite fille, seulement d’avoir des enfants comme toi… »
- Ouiii ! Comment vous le savez ?
- J’ai eu la même… Vous avez eu votre bac ?
- Je l’ai eu, l’année dernière.
- Repassez-le chaque année, c’est fou ce qu’on apprends à préparer le bac.
Elle a eu la gentillesse de sourire et m’a dit d’une voix douce « je sais… » puis « au revoir » quand j’ai pris un sac de courses qui m’a allongé le bras de dix centimètres.
Je suis parti, Heure-Bleue à mon autre bras.
Elle n’a même pas dit que j’allais bientôt faire la sortie des écoles avec le seul charme qui me restait : un paquet de bonbons…
Arrivé à notre immeuble, la réalité m’a frappé durement. Ce foutu ascenseur ne fonctionne toujours pas. J’ai ma dose d’escaliers, ces temps ci.

dimanche, 21 septembre 2014

Pas de bus si...

Samedi, première des deux « Journées du Patrimoine », Heure-Bleue et moi ne sommes pas allés à Paris.
Non, non lectrices chéries, pas à Paris. Nous sommes allés à Saint-Germain-en-Laye.
L’idée, c’était d’aller au musée Maurice Denis. Elle a changé en cours de route.
Nous nous sommes arrêtés au musée Claude Debussy.
Je n’ai rien vu de ce musée.
Pour deux raisons. La première est qu’il n’y a rien à y voir. Bon, j’exagère, il appert qu’il n’a pas laissé grand’ chose dans la maison où il est né ce qui est le cas de tous ceux qui ne sont pas nés dans un château…
La seconde raison est que j’ai profité de l’occasion pour assister à un concert donné dans les murs de la maison pendant qu’Heure-Bleue est allée traîner je ne sais où.
Un bidouillage pour piano, violon et violoncelle de « La muse et le poète » de Saint- Saëns, le premier mouvement d’une sonate de quelqu’un dont j’ignorais jusqu’à l’existence, Rebecca Clarke et le quatuor N°1 pour piano et cordes de Fauré.
C’est à la fin du 1er mouvement de celui-ci que je suis sorti, désespéré.
Évidemment, pas une seule rousse dans la salle pour retenir ne serait-ce que mon attention…
Les quatre jeunes gens qui interprétaient ce quatuor étaient fort intéressants et ma foi assez bons dans Saint-Saëns, l’altiste qui interprétait Rebecca Clarke m’a intéressé, l’œuvre est bien fichue et  je ne la connaissais pas.
En revanche, avec Fauré que je connais plutôt bien, m’a encore frappé ce qui me fait remarquer la même chose chaque fois.
Ces jeunes gens ont une technique et une connaissance de leur instrument parfaite, voire impressionnante.
Il ne leur manque hélas que l’âme d’un musicien. En ingénieur expérimenté, je me suis dit qu’avec un ordinateur et un bon synthétiseur, les deux bien programmés, j’arriverais au même résultat.
Oh ! C’était absolument impeccable dans l’exécution. Je me demande même si ce n’est pas pour ça qu’on parle d’exécution alors qu’autrement on parlerait plutôt d’interprétation…
Brassens disait que « sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie », je pense quant à moi que l’inverse ne vaut pas plus cher.
Je suis donc sorti, dépité, à la recherche de la lumière de mes jours. Je l’ai rejointe et elle m’a emmené écouter quelque chose de drôle.
Au départ, ce n’était pas censé être drôle. C’est sûrement pour ça que ce le fut, mais Heure-Bleue vous racontera ça mieux que moi.
Nous sommes rentrés sous la pluie. Grâce aux travaux divers de la SNCF et la panne permanente de certains escalators, j’ai dû, avec ma moitié d’éponge, gravir au moins cent millions de marches. En ramassant « Direct Matin » sur le siège du RER qui nous accueillait  j’ai eu l’attention attirée par un entrefilet.

ACQUITTÉ DE VIOL CAR IL SOUFFRAIT DE «SEXSOMNIE»
Un Suédois ayant eu une relation sexuelle pendant son sommeil a été acquitté de viol parce qu’il souffrirait de «sexsomnie», une forme de somnambulisme, selon la cour d’appel de Sundsvall (Suède). Celle-ci a estimé qu’il « se trouvait dans un état d’endormissement, inconscient de ce qui se passait », une possibilité confirmée par une experte des troubles du sommeil. (Direct Matin du 19/09/2014)


Je me suis fait rappeler à l’ordre par Heure-Bleue quand j’ai fait une remarque plutôt crue sur les horizons que ça pouvait m’ouvrir sans voir qu’une petite fille était assise face à nous et écoutait de toutes ses oreilles.

samedi, 20 septembre 2014

Valentine, je ne pourrai plus te voir en peinture !

Valentine, que je pensais mon amie.
Valentine, que je pensais généreuse.
Valentine, que je savais brillante.
Valentine, qui a fabriqué Hiboute.
Valentine, qui a circonvenu Tigre-Chou, que dis-je, séduit au sens anglais du terme.
Valentine, je te hais !
Valentine, pourquoi m’as-tu « taggé » pour ce « miky branlou questionnaire » ?
Ayant prouvé que je peux moi aussi user de l’anaphore (merci Ckan) comme n’importe quel candidat à la Présidence de la République, je peux enfin m’atteler à répondre à ces questions qui reflètent plus ton côté branlou que ton côté Milky.
J'aimerais bien que mab (j'en ris d'avance, elle va nous parler de liseron...), livfourmi (elle, comme d'habitude, se retranchera derrière le secret professionnel), lakevio (va nous raconter tout ça en images) et liwimy (qui  hésite toujours va se faire attendre un an ou deux...) transpirent un peu sur ce pensum...
Au taf, Le Goût !

1 - est-ce-que ça t'arrive de porter des chaussettes trouées et de te dire que tu t'en fous parce que personne n'est au courant ? Si oui, tu troues tes chaussettes plutôt au niveau du pouce ou du talon (ou ailleurs !) ?

Évidemment, tu crois que je passe mon temps à examiner mes chaussettes ?
Bon, c’est toujours l’ongle du gros orteil qui vient à bout d’un fil dont je ne sais jamais si c’est le fil de trame ou le fil de chaîne..
Et je vais bientôt aller chez C&A renouveler un jeu de dix paires identiques.
Enfin, identiques moyen, mais noires. Chaque paire porte un jour de la semaine.
Chaussettes dépareillées dès le départ, l’ouvrier Chinois ne lisant pas autre chose que l’idéogramme « exit » de son atelier,  il y a des paires qui arborent deux jours différents dès le déballage…

2 - quels sont tes prénoms, les deux ou trois ? En es-tu content ? Pourquoi tu t'appelles comme tu t'appelles ?

Patrice et Gabriel.
Oui, il y avait peu de Patrice à l’époque. J’en connais une qui trouve que c’est bien suffisant…
Patrice, c’est une idée de ma mère, elle a dû voir un film avec un Patrice qui la branchait.
Gabriel, c’est sûrement parce que dans mon genre je suis un ange.

3 - raconte-nous un détail précis de ton rêve de vie pour le futur ?

Déjà avoir une vie avec un futur. Du moins un avenir qui ne soit pas peuplé que de racines de pissenlit…
Le rêve, ce serait un genou droit qui marche bien. Mon genou droit me gâche la vie depuis que j’ai seize ans. Saleté de patinoire.

4 - elle est comment ta culotte pref' de pref' ?

Je porte des caleçons.
Et j’ai un énorme problème –mais non… Pfff… Vraiment…- avec mes caleçons. Quand ils deviennent assez doux à mon goût, ils sont bons à servir de charpie. De véritables ruines. Mais douces.

5 - qu'est-ce-que tu adores dans ta vie (à part tes amis et ta famille) ? Que voudrais-tu, au contraire, y améliorer ?

Traîner, lire, écouter et regarder les gens dans les transports et dans la rue.
Y améliorer ? Mon genou. Au bout d’un moment à traîner, je claudique et Heure-Bleue me dit « Tiens, tu boîtes ! C’est ça les vieux ».
J'ai remarqué qu'elle le dit toujours à haute voix quand on croise une rousse…

6 - que veux-tu comme cadeau pour Noël ?

Tu veux me faire arracher les yeux par Heure-Bleue ?

7 - quel âge as-tu le sentiment d'avoir ?

150 ans quand je me rase. Sinon 14 ans.
Heure-Bleue dit « 14 ans, c’est les jours où tu réfléchis. »

8 - dans quel lieu as-tu aperçu pour la première fois la personne dont tu es amoureux?

Si tu lisais mon blog attentivement au lieu de survoler négligemment, tu le saurais.
Mais bon, c’est dans un bureau de la rue Vivienne, entre la Bourse et le Boulevard Poissonnière.

9 - tu es plutôt thé, café ou chocolat au p'tit dej' ? (ou autre chose !)

Café au lait.
Une fois, pour démarrer une partie de pêche, on m’a fait tenter le verre de blanc sec avec le sandwich. La première gorgée de blanc sec à cinq heures du mat’ ne fait pas partie des plaisirs minuscules. Il n’y eut pas de seconde gorgée. C’est immonde et ça arrache la g… pour la semaine.

10 - montre-nous la photo de tes dernières vacances qui te fait le plus rêver.

Comme je suis en vacances jusqu’à la mort, mes vraies vacances ce sont certains moments de ma vie au boulot.
Comme ça, par exemple.
 

vraies_vacances.JPG 

11 - quel blog aimerais-tu voir renaître de ses cendres ?

« La rose pourpre du Caire » qu’Heure-Bleue tenait et qu’elle a détruit en quittant 20six.
J’aimerais bien voir le mien renaître parce que je trouve que j’étais moins ennuyeux avant. Mais je ne dis rien sinon je vais encore entendre « Pfff… C’est bien un truc de vieux, ça… »

vendredi, 19 septembre 2014

Histoire d’eau…

Ça fait des jours qu’on doit faire des courses au Simply parce que Monop’, ça coûte un œil.
On se méfie parce que nos retraites sont dans le collimateur d’un ministre de la Santé qui dit que le minimum vieillesse ne sera pas augmenté pour cause d’inflation trop faible.
Je trouve, pour ma part, assez gonflé que ce soit quelqu'un qui relève de l’ISF qui annonce à des gens sous le seuil de pauvreté qu’ils touchent trop de sous mais bon…
La mode est à ce que ce sont toujours ceux qui ont tout expliquent à ceux qui n'ont presque rien qu'ils ont encore trop.
Paniqués que nous fûmes à l’idée de ne pas pouvoir mettre de beurre Bordier dans nos pétoncles, nous avions décidé d’aller au Simply histoire de nous cantonner à de la margarine dans nos coquillettes.
Il nous fallait quand même sortir.
Nous avons hésité, enfin Heure-Bleue à procrastiné sévèrement car elle a toujours le temps.
Je la soupçonne même d’attendre qu’il pleuve pour sortir et se contenter du Franprix à côté, histoire d’économiser ses pas.
Toujours est-il que quand le moment est venu de descendre, elle a prévenu « Hollande doit causer, il va pleuvoir… »
A peine sa prophétie annoncée, elle s’est réalisée.
Elle avait raison. Le déluge est arrivé.
Ce mec me pourrit la vie. En vrai, c'est Noé ! Déjà qu’on a une gauche de droite, ce qui assombrit mon horizon, j’hésite à aller au cinéma quand on annonce un débat.
Je me dis « Il va l’ouvrir, et paf ! On va être inondé… »
Et chaque fois c’est pareil. Il apparaît. Au deuxième mot, on est trempé.
Et il explique toujours que ce n’est pas sa faute.
C’est le seul que je connaisse qui est toujours trempé sans jamais se mouiller…
Ça doit être le génome type du politicien.

jeudi, 18 septembre 2014

La laine fraîche de l’artisane…

Nous écoutions tout à l’heure France-Inter.
Heure-Bleue a eu cette réflexion époustouflante : « Pfff… La couverture rêche ! Un concept ! Franchement… »
Elle m'a jeté ça en entendant une dame, artisan « lainière » de son état  
Évidemment, si elle n’a pas été élevée dans la soie, Heure-Bleue, contaminée par son quartier dont personne n’a oublié qu’il vit naître Guy Môquet, a développé avec cet exemple une forte personnalité.
Je le sais, je suis marié avec… Et j’ai bien du mal à exister.
Bon, fini de pleurer, je me vengerai plus tard.
Cela dit, un autre aspect de ce quartier lui a caché la dure réalité d’un monde féroce.
Notamment  avec ceux qui ne sont pas nés dans ce coin de Paris.
La lumière de mes jours m’a donc estourbi en lâchant avec mépris ce « Pfff… La couverture rêche ! Un concept ! Franchement… »
Manifestement, la douceur des couvertures familiales lui avait caché que la plupart des colonies de vacances, des foyers et des pensionnats d’après guerre couvraient leur pensionnaires avec les couvertures des surplus de l’armée américaine.
Avec le recul de l’âge et l’expérience du cynisme des Etats, j’en viens à me demander si cette armée n’était pas venue nous sauver de l’enfer allemand uniquement pour se débarrasser d’un stock de couvrantes qui aujourd’hui ferait condamner le fabricant pour « atteinte au moral des troupes ».
Franchement, je ne vois que ça. Les armées du Reich avaient tenu en échec l’Europe entière pendant plus de quatre ans. Il n’a pas fallu un an pour la réduire et l’acculer à la reddition sans conditions. Réfléchissez y, lectrices chéries, à part ces couvertures, je ne voit rien d’assez efficace pour obtenir ce résultat.
Certes, elles tenaient chaud. La douceur de ces couvertures marron foncé, dont les bords étaient souvent couverts d’écritures jaune vif, était toutefois très  relative.
Des années, j’ai été protégé du froid par ces couvertures qui m’ont toutes donné, que ce soit chez les Frères ou en « colo », l’impression délicieuse de passer la nuit dans un gant de crin géant…
Alors, la couverture rêche, oui lectrices chéries, ça existe !
Je suis même sûr qu’il y en a encore en circulation. Ces trucs là, c’est increvable ! Soixante dix ans, c’est peu pour du matos militaire de l’époque. La preuve, de temps à autre un obus envoie encore ad patres le gamin curieux.
On peut seulement regretter qu’on n’ait pas prévu pour elles l’obsolescence programmée, cette trouvaille qui permet de bouffer les matières premières et l’énergie à un rythme qui va faire camper les prochaines générations dans des grottes sans chauffage.
Heureusement qu’il restera encore de ces couvertures.