samedi, 16 août 2014
La boîte de tons…
Hier, j’ai abandonné Heure-Bleue.
Je suis allé chez un ami, à Paris, bidouiller des haut-parleurs.
J’ai eu l’impression d’être en vacances.
Heure-Bleue aussi, mais bien plus…
J’ai vu des choses intéressantes pendant le trajet. Notamment un bel exemple de l’adaptation des métiers de la mendicité à la loi du marché et à l’exigence d’efficacité du XXIème siècle. Même là, la compétitivité a droit de cité...
A la station Richelieu Drouot, un expert de la « manche muette » est monté dans le wagon et a disposé sur les sièges libres le petit bristol destiné à exposer le pourquoi de sa présence et que si on voulait bien etc. il nous en serait éternellement reconnaissant.
Il posa un petit bout de cartonnette sur le siège libre face à moi et continua la distribution. Je me mis à lire ce qui était écrit. Ô surprise ! Il était écrit la même chose que dans mon Transilien quand les mêmes y font leur job, mais en anglais.
Et un anglais plutôt châtié.
Mon mendiant, qui ne parlait ni le français ni l’anglais était manifestement un tâcheron de la manche. En plus, il n’avait rien compris sinon il aurait su que pour faire la « manche muette » en anglais, c’est sur la ligne 1 qu’il faut le faire. Pas sur la 9…
Ébloui par la sureté de jugement de Darwin en matière d’évolution des espèces, je me suis saisi de mon appareil photo pour vous montrer comme les choses sont bien faites dans ces petits métiers issus de la crise.
Hélas, mon Roumain m’a vu et, alors qu’il était monté boitant bas et souffreteux, il arrivé du fond du wagon en un sprint magistral et à prestement piqué son bristol en me jetant un sale œil. Il ne me reste donc de cet épisode qu’une photo de siège RATP d’un intérêt discutable.
Arrivé chez mon ami, j’ai espéré que le barbecue prévu ne se ferait pas dans le salon.
Le temps s’est quand même amélioré et, bavards comme nous le sommes tous les deux, nous n’avons commencé à déjeuner d’ailes de poulet que vers une heure et demie bien passée.
Le repas fut frugal mais dura.
Nous ne sommes d’accord sur rien.
Nous n’avons pas les mêmes idées sur la politique.
Nous n’aimons pas la même musique.
Nous n’aimons pas les mêmes peintres.
Nous n’aimons pas les mêmes auteurs.
Il n’a pas de goût pour la poésie.
Je n’ai pas de goût pour l’économétrie.
Il ne connaît rien à la physique, alors il fait appel à moi.
Quand j’ai besoin d’un éclaircissement en épistémologie, je lui envoie un mail.
Nous nous chamaillons donc chaque fois que nous nous voyons mais ne sommes jamais fâchés.
C’est normal, c’est mon ami.
J’ai finalement fait ce pour quoi j’étais venu. Il est ravi. Il a le son qu’il souhaitait.
Celui qui va bien avec les vinyles entre le milieu des fifties et le milieu des sixties.
Il écoute ça l’air rêveur et m’assure « Non non non ! Je ne suis pas nostalgique ! D’ailleurs j’étais pas né ! »
J’attends cinq minutes car je connais la suite.
Et ça marche. Il dit « Et je le regrette, j’aurais aimé vivre cette époque là. »
Puis cinq autres minutes « Dis moi, comment c’était ? Moi je suis né en 62, je me suis fait ch… à Versailles, mes parents étaient des cathos de gauche, Télérama etc. »
Bref, c’est mon ami et j’ai passé une bonne journée.
Mais j’ai quand même pensé à ramener le pain…
10:46 | Commentaires (6)
vendredi, 15 août 2014
L’amie, l’adorée. Et une note de plus
Bénies soient mes lectrices chéries qui me donnent si souvent le sujet de ma note les jours -nombreux hélas- où mon manque de cervelle se fait cruellement ressentir...
Je viens de lire le commentaire de Lakevio.
J’y note, à moins que comme Heure-Bleue elle ne soit une de ces championnes du double-sens, le signe indubitable d’une jeunesse que beaucoup envieraient.
De corps autant que d’esprit…
Oui, lectrices chéries, que pensez vous donc d’une apostrophe qui vous dirait
« Nous n'avons pas pu jouer aux boules (de fort) mais ça mouille ici aussi ! »
Apostrophe dont je suis sûr qu’elle lui est venue à l’esprit en regardant la photographie de la plaque « Rue des Deux Boules ».
Ah… Lakevio, pourquoi diable lâches tu des commentaires comme ça ?
Tu sais pourtant très bien que j’ai, comme on dit, « l’esprit mal tourné »…
09:32 | Commentaires (4)
jeudi, 14 août 2014
La gare demeure mais ne se rend pas…
Oui, Mab ! J’arrive !
Heure-Bleue, Manou et moi sommes partis à Paris, bien décidés à voir l’exposition « Il était une fois l’Orient Express ».
En descendant du 24, nous sommes d’abord allés boire un café à « L’Institut » qui ne s’appelait pas comme ça quand j’avais dix-huit ans.
Puis nous avons traversé la rue des Fossés Saint Bernard pour arriver sur le parvis de l’Institut de Monde Arabe. L’essentiel nous fut caché par un wagon de la « Compagnie Internationale des Wagons Lits et des Grands Express Européens », le truc qui en jette, et une locomotive à vapeur.
Oui, l’essentiel fut que si, grâce à ma carte de bancal, nous ne fîmes pas la queue pour l’accès au guichet, nous apprîmes qu’il nous faudrait attendre plus de deux heures pour visiter trois wagons. Je ne sais pas si ce qui nous a le plus découragés furent les deux heures d’attente ou une queue qui ressemblait furieusement à celles qu’on devait voir devant les boucheries moscovites sous Khrouchtchev.
Nous sommes donc repartis d’un pas presque alerte vers Notre Dame et le Marché aux Fleurs qui intéressait « Manou la Main Verte ».
En passant sur le Pont de l’Archevêché, j’ai remarqué que les cadenas étaient couverts d’inscriptions. J’ai regardé un peu plus attentivement et après avoir vu des tas de serments dont ceux qui les ont tenus sont probablement séparés depuis, j’en ai remarqué quelques uns dont celui-ci :
Qui indique clairement que celui qui l’a accroché vient de se faire plaquer et ce qu’il pense des femmes.
Ou celui-là, qui ne risque pas la déception :
Puis nous sommes allés prendre un café chez Delyan, à côté de la Tour Saint Jacques, le temps de prendre une super douche. C’est en revenant par le quai de la Mégisserie et en rejoignant la rue de Rivoli pour prendre le bus que nous avons eu l’attention attirée par deux personnages de sexe ambigu au langage particulièrement châtié.
Ils se sont engagés dans une rue dont le nom m'a semblé prémonitoire et adapté à la situation :
09:36 | Commentaires (9)
mercredi, 13 août 2014
Ils font des maths à mort…
La note de Mab me rappelle ce matin quelque chose que j’avais déjà entendu alors que je pestais contre l’absence de personnel dans une station de métro.
Pas de ticket, pas de cash, la flemme de remonter au niveau de la rue pour demander des sous « au mur », un automate dont le lecteur avait été vandalisé et pour tout recours un guichet « Renseignements » derrière lequel s’emmerdait profondément un agent de la RATP.
Il s’emmerdait si profondément qu’après m’avoir expliqué qu’il ne délivrait pas de billets, nous nous sommes mis à bavarder.
Il m’expliqua, fort des renseignements donnés par le syndicat auquel il adhérait, que la RATP visait à faire ce qu’avait commencé la SNCF.
Le but ? Vider les stations de tout personnel et le remplacer par des automates pour délivrer les billets et des plans pour indiquer le chemin…
Pas de malades, pas de statut de fonctionnaire, pas de grève. On ne vire pas les automates, on les jette...
Il m’appris aussi que la SNCF avait ralenti un peu l’avancée du projet « Gares sans personnel » car les voyageurs commençaient à se sentir inquiets à l’idée de se trouver seuls dans les gares au crépuscule.
Il commençait à se faire jour l’idée que des gares sans voyageurs, c’est pas bien bon pour le chiffre d’affaires.
Il serait temps que les brillants économistes qui nous gèrent à défaut de nous gouverner sortent les yeux des tableaux EXCEL qui leur donnent du monde une idée virtuelle et parfaite mais totalement irréelle et surtout fausse.
S’ils usaient des transports en commun qu’ils sont persuadés d’améliorer ils s’apercevraient que ça ressemble assez à une volonté de transformer les gares et les stations en coupe-gorges une fois passées les « heures de pointe ».
Au moins, pendant ces dernières, on ne risque que son portefeuille ou son I-phone…
Les deux si on n'a pas de chance.
Cela dit, ça n'a pas que des inconvénients.
Il y a deux ou trois ans, Heure-Bleue et moi avons achetés quatre billets pour aller chez Mab et revenir.
Il m'en reste deux alors que nous sommes allés deux fois chez elle et visiter une fois le château de Fontainebleau.
La panne quasi perpétuelle des composteurs m'aura permis de récupérer un peu des économies qu'ils font sur mes impôts...
09:56 | Commentaires (7)
mardi, 12 août 2014
Ils ont paniqué…
Sont cinglés !
J’ai eu la curiosité de cliquer sur une invitation à tout connaître des « divorces de stars ». Oui, il y a des jours, comme ça, où je me complais à jeter un œil sur des âneries.
Ça me donne l'impression d'être intelligent sans avoir à en fournir une preuve irréfutable...
Ces stars, qu'elles divorcent ou non, ont souvent pour moi un point commun : Je n’en connais aucune et elles ont toutes participé à de « grands films » que je n’ai jamais vus à l’affiche.
Le dernier « divorce de star » en date est celui qui voit consacrer la séparation de machin Duchov.y et de truc L.oni.
Je ne connais ni l'un ni l'autre. Ce n'est pas que je sois resté coincé à Erich Von Stroheim et Pierre Fresnay mais je ne suis pas de près la carrière de gens qui ne sont célèbres que dans les pages de « Pure People ».
Là où j’ai bien ri, c’est quand j’ai lu que Machin avait divorcé après avoir été traité pour « addiction au sexe ».
J’en ai déduit rapidement que le traitement avait parfaitement réussi et que du coup, sa femme l’avait jeté parce qu’un mari guéri du sexe, quand on n’est pas nonagénaire, c’est pas top.
Heure-Bleue a évidemment rectifié sur le champ, insinuant que peut-être il était addict au sexe mais pas celui de sa légitime…
Cela dit, ces Américains sont trop forts !
En réalité ils n’ont rien compris.
Ils ont commencé par croire qu’un moralisme rigide pouvait compenser une morale élastique.
Du coup, ils ont répandu partout l'idée que « le câlin, c’est pas bien » .
Alors que nous, en Europe, non seulement on trouve en général que c’est bien -sauf les Anglaises, qui préfèrent le chocolat et les Anglais à qui ça colle la migraine- mais en plus on voudrait bien ne pas guérir de cette délicieuse affection.
Ça prouve au moins qu’ « affection » peut être un mot particulièrement bien choisi comme synonyme de « maladie »…
On remarquera par ailleurs que les vieux de la vieille de là-bas ne cherchent pas à guérir. Je n’ai pas entendu dire que Kirk Douglas, qui était connu pour avoir le feu au c…, avait voulu guérir.
Tandis que son fils, lui, a éprouvé le besoin de se faire soigner pour la même affection.
Chez lui l’affection est devenue une maladie. Étrange gauchissement de l'entendement, n’est-ce pas ?
Michael, lui, n’a pas la chance d’être un immigré venu de la vieille Europe.
Hélas pour lui, il a du coup parfaitement assimilé le côté imbécile qui conduit à prendre pour une maladie tout ce qui fait varier le rythme cardiaque pour une raison autre que les alea de la fortune…
Voilà ce que c'est que lire le Financial Times au lieu de Roméo et Juliette pourtant tous deux purs produits de la culture anglo-saxonne...
09:37 | Commentaires (6)