jeudi, 18 septembre 2014
La laine fraîche de l’artisane…
Nous écoutions tout à l’heure France-Inter.
Heure-Bleue a eu cette réflexion époustouflante : « Pfff… La couverture rêche ! Un concept ! Franchement… »
Elle m'a jeté ça en entendant une dame, artisan « lainière » de son état
Évidemment, si elle n’a pas été élevée dans la soie, Heure-Bleue, contaminée par son quartier dont personne n’a oublié qu’il vit naître Guy Môquet, a développé avec cet exemple une forte personnalité.
Je le sais, je suis marié avec… Et j’ai bien du mal à exister.
Bon, fini de pleurer, je me vengerai plus tard.
Cela dit, un autre aspect de ce quartier lui a caché la dure réalité d’un monde féroce.
Notamment avec ceux qui ne sont pas nés dans ce coin de Paris.
La lumière de mes jours m’a donc estourbi en lâchant avec mépris ce « Pfff… La couverture rêche ! Un concept ! Franchement… »
Manifestement, la douceur des couvertures familiales lui avait caché que la plupart des colonies de vacances, des foyers et des pensionnats d’après guerre couvraient leur pensionnaires avec les couvertures des surplus de l’armée américaine.
Avec le recul de l’âge et l’expérience du cynisme des Etats, j’en viens à me demander si cette armée n’était pas venue nous sauver de l’enfer allemand uniquement pour se débarrasser d’un stock de couvrantes qui aujourd’hui ferait condamner le fabricant pour « atteinte au moral des troupes ».
Franchement, je ne vois que ça. Les armées du Reich avaient tenu en échec l’Europe entière pendant plus de quatre ans. Il n’a pas fallu un an pour la réduire et l’acculer à la reddition sans conditions. Réfléchissez y, lectrices chéries, à part ces couvertures, je ne voit rien d’assez efficace pour obtenir ce résultat.
Certes, elles tenaient chaud. La douceur de ces couvertures marron foncé, dont les bords étaient souvent couverts d’écritures jaune vif, était toutefois très relative.
Des années, j’ai été protégé du froid par ces couvertures qui m’ont toutes donné, que ce soit chez les Frères ou en « colo », l’impression délicieuse de passer la nuit dans un gant de crin géant…
Alors, la couverture rêche, oui lectrices chéries, ça existe !
Je suis même sûr qu’il y en a encore en circulation. Ces trucs là, c’est increvable ! Soixante dix ans, c’est peu pour du matos militaire de l’époque. La preuve, de temps à autre un obus envoie encore ad patres le gamin curieux.
On peut seulement regretter qu’on n’ait pas prévu pour elles l’obsolescence programmée, cette trouvaille qui permet de bouffer les matières premières et l’énergie à un rythme qui va faire camper les prochaines générations dans des grottes sans chauffage.
Heureusement qu’il restera encore de ces couvertures.
13:50 | Commentaires (7)
mardi, 16 septembre 2014
Les contraires, ça tire.
Mais non, pas ça ! Pfff...
A boulets rouges, lectrices chéries, à boulets rouges...
Contrairement à ce que qu’on pourrait croire à me lire, je ne suis pas le seul avoir de la mémoire.
Mais autant de mémoire pour les trucs qui dérangent , je ne vois qu’Heure-Bleue.
Heure-Bleue se vengeant méchamment au hasard de nos chamailleries, des décennies plus tard, de faits normalement prescrits.
Elle me remet en mémoire des choses que je n’avais déjà pas oubliées mais que j’évitais soigneusement quant à moi d’aborder.
Les ricochets, hein… Lectrices chéries…
Cette fois là, Heure-Bleue était enceinte jusqu’aux yeux, hoquetante et dégueulante. Oui elle avait la grossesse genre Kate Middleton, nauséeuse est un euphémisme.
Les trajets avec elle avaient un côté pointillé du plus bel effet sur le trottoir.
Elle s’accrochait à mon bras, tortillant des doigts sur mon bras au point de laisser des rayures sur l’humérus de mon bras gauche.
Je suis sûr que si j’examine les images de mon dernier scanner, je vois encore les traces de ses ongles sur l’os de mon bras…
Je pense encore à une soirée chez des copains où nous dînions un soir au temps de notre jeunesse folle.
Jerevois encore la lumière de mes jours me jetant un regard noir parce qu’une copine se renseignait sur mon état d’esprit.
Elle me l’a encore jeté récemment à la figure « Je la revois encore, cette pouffe de Juliana, avec son accent italien, qui te demande « Alors Patrrrriiice ? Tu es heurrrreux ? » La s… ! »
Il y a des choses, comme ça, qui reviennent régulièrement, comme les saisons et les feuilles mortes. Il y a même des jours où je me demande si la pleine lune n'arrive pas trois ou quatre fois par lunaison...
Bref, ce n’était pas pour vous raconter nos chamailleries que je passais ce matin mais pour tenter de trouver quelque chose à vous raconter. Et je suis sec comme le vent du nord.
Un jour je vous parlerai de copains que la lumière de mes jours a virés de mon environnement car ils étaient toxiques dans tous les sens du terme…
10:06 | Commentaires (10)
lundi, 15 septembre 2014
Le rat passe…
Ce matin, après en avoir entendu parler sur France Inter, je viens de lire l’article qui traite d’une des trouvailles de notre esclavagiste en chef, je veux parler du président du MEDEF.
Oui, celui-là même qui trouve, après avoir augmenté ses revenus de près de 30%, que les autres sont trop payés et que c’est pour ça que les entreprises ne sont pas « compétitives ».
Comme d’habitude, il remarque que nous –pas lui, bien sûr, à qui il reste apparemment beaucoup de temps pour pester- ne travaillons pas assez, entretenu dans ses croyances par la lecture d'un Figaro dont le boss ne s’est jamais remis de l’instauration des congés payés.
Notre patron du MEDEF national constate avec vigueur que nous avons trop de jours fériés.
C'est sans doute qu'éloigné des réalités qu’il est, comme il ne fait pas les courses, il ne s’est évidemment pas aperçu que les magasins sont ouverts « exceptionnellement, pour mieux nous servir », les jours de Pâques, de Toussaint, Noël et autres fêtes carillonnées ou non.
Il est scandalisé par l'entêtement de ces salauds de « partageux » à ne pas vouloir s'échiner à augmenter sa fortune le 1er mai.
En réalité il a dû vouloir acheter quelque chose un dimanche et être horrifié de découvrir le rideau de la boutique baissé, d’où son souhait de nous voir au boulot sept jours sur sept.
Il y a près de trente ans, constatant que le chômage était une plaie qui allait s'agrandissant, un rapport de l'OCDE remarquait en substance que si on n'était pas obligé de payer les employés, on pourrait embaucher tout le monde...
Les entreprises ayant aussi la mauvaise habitude de faire traîner les factures de matières premières, on peut en déduire que si on ne paie ni les matériaux ni le travail, les entreprises deviennent rentables.
J'allais gueuler que ce Gattaz n’avait même pas les c… de réclamer la légalisation de l’esclavage, dégonflé, va ! Quand j'ai réfléchi au fait qu'on doit nourrir et héberger un esclave et qu'il est bien possible que ça coûte plus que le payer une misère en le laissant se dépatouiller avec son gîte et son couvert...
Quelque chose me chiffonne quand même dans le raisonnement bancal de ces rapaces. Il reste me semble-t-il un détail non résolu : Comment gagner de l’argent en vendant des produits finis à des gens sans argent ? Hmmm ? T'a pensé à ça, Pierrot ?
T'es pas comme ton père !
Yvon, lui, savait nettement mieux noyer le poisson.
Il avait réussi à faire avaler à l'Assemblée Nationale que la disparition de « l'autorisation administrative de licenciement » permettrait de créer 470.000 emplois.
Pas un député n'avait remarqué que ça ne changerait en rien le taux de chômage car c'est le nombre de jeunes gens arrivant sur le marché du travail chaque année
Toi, Pierrot, t'as trop les dents qui dépassent et ça se voit...
09:39 | Commentaires (5)
dimanche, 14 septembre 2014
Bienvenue en terrain connu…
Une de mes lectrices chéries remarquait chez Heure-Bleue « Et il a accepté sans rien dire ? », faisant allusion à cette séquence de bidouillage de lampe.
Bien sûr, Brigitte, que j’ai accepté sans rien dire !
Tu ne crois tout de même pas qu’en plus de quarante ans je n’ai pas appris à accéder au moindre désir de la lumière de mes jours.
Ce n’est pas tant cette affaire d’esclavage qu’une réflexion intense sur les avantages et les inconvénients des tentatives de rébellion.
Et j’ai abouti à la conclusion suivante : Refuser de faire quelque chose qui prend un quart d’heure coûte au bas mot deux heures de ronchonnements.
Pire, si la chose est jugée d’importance par la demandeuse, ces deux heures de récriminations peuvent être suivies de deux jours où « on » vous fera une tête longue d’une aune.
Pour être tout à fait honnête, quand ça m’ennuie vraiment je dis « oui chérie ».
D’une part, ça me donne la satisfaction d’avoir le dernier mot, d’autre part ça satisfait l’élue de mon cœur à peu de frais. Du moins sur l’instant.
Il ne me reste plus qu’à faire semblant d’oublier, voire oublier vraiment, de satisfaire la demande.
Au bout d’un certain temps, quand ce n’est pas d’un temps certain –comme ces « tulipes » à mettre au plafond de la cuisine- la situation peut alors être :
- La lumière de mes jours a laissé tomber l’idée ou l’a oubliée.
- La lumière de mes jours a fait elle-même ce qu’elle m’avait initialement demandé.
Cela dit, j’obtempère souvent, ne serait-ce que parce que les chamailleries sont peu constructives et plombent l’atmosphère de la maison.
Et puis, je dois avouer qu’Heure-Bleue supporte déjà tant de mes lubies et du souk que j'ai toujours mis dans la maison que ce n’est pas payer très cher qu’accéder à ses demandes.
Pour tout dire, j’ai quelque chose en vue. J’avais, depuis quelque temps renoncé à faire des enceintes acoustiques.
Cette saine occupation, qu’Heure-Bleue supporte plutôt bien quand j’en suis à la phase du calcul, l’horripile au plus haut point quand je passe à la réalisation car cette activité est génératrice de sciure et de bruit .
Or, il se trouve justement que j’ai deux haut-parleurs de douze pouces qui attendent dans le haut du placard et que je suis arrivé au bout du calcul de ces caisses à double résonateur de Helmholtz. Cette technique qui permet de discerner avec précision les coups de timbale lors d’un fortissimo orchestral.
Vous savez maintenant, lectrices chéries, ce qui peut se cacher derrière l’acquiescement à une demande qui prend un petit quart d’heure.
Alors si vous êtes surprises de voir votre camarade de jeux acquiescer sans discussion à un souhait autre que celui pour lequel il est toujours partant, méfiez vous.
Demandez-vous tout de suite quelle sera l'inévitable contrepartie…
10:20 | Commentaires (3)
samedi, 13 septembre 2014
Les bouchers à l’arène.
Comme tous les matins, lectrices chéries, j’ai écouté hier, les quarante minutes allouées par Patrick Cohen à son invité du « 7/9 »
Michel Onfray m'avait déjà laissé une impression désagréable avec son bouquin sur Freud. Constatant que Sigmund n'était pas un saint, il en avait déduit que ça discréditait la psychanalyse.
Raisonnement qui, venant d'un intellectuel de haut vol, m'avait semblé aussi fondé que celui de Goebbels affirmant « les soi disant lois de la relativité ayant été découvertes pas un juif, il n'en sera pas fait mention dans les universités allemandes.»
Verlaine était un type assez odieux avec ses proches, avait la torgnole facile avec sa femme et ses gosses, mais ça ne retire rien à ses poèmes.
Ce vendredi, c’était Michel Onfray l'invité.
J’ai assisté, du moins auditivement, à une mise à mort qui n’honore pas le toreador.
Ce philosophe n’a pas dit que des idioties, certains de ses propos étaient même intéressants et il a dit quelques vérités qu’on tait généralement sur Mai 68 en usant d’un parallèle qui m’a semblé pertinent. Celui qui, des idées généreuses de 1789 a conduit aux excès désastreux de 1793.
Il parlait là de l’éducation et, comme votre serviteur, était quelque peu effondré en constatant ce qu’on appelle dans l’industrie « le déchet en fabrication » ou « les refus au contrôle ».
Manque de chance, emporté par son élan, il a joué à l’expert.
Il aurait dû se souvenir que non seulement l’expert se trompe, et très souvent, mais qu’en plus il se contredit avec une aisance confondante.
La preuve, notre célèbre philosophe a dit ce matin :
«Aujourd'hui, on ne peut plus rien dire, rien faire sans que cela soit filmé, montré, photographié et surtout commenté par n'importe qui, qui s'autorise à donner son avis et à se considérer comme expert. C'est le délire narcissique et subjectif de chacun.»
Ce en quoi il ne se trompait pas.
Malheureusement, il nous démontre avec brio à quel point son propos se vérifie rien qu’à ajouter :
«L'idée que François Hollande aurait dit, en parlant des pauvres, que c'étaient des « sans-dents », on n'a pas l'impression que le discours vienne de quelqu'un en particulier mais que c'est une vérité. Or cela vient de quelqu'un qui se venge, qui est jaloux, qui est méchant dont on connaît le trajet de Rastignac. Ce n'est pas une oie blanche, on sait que la libido lui a beaucoup servi dans son trajet.»
Il étale son « délire narcissique » d’une façon pas plus élégante que l’ex dans son bouquin.
Je n'ai pas de sympathie pour Valérie Trierweiler, mais si j'avais été à la place de celle-ci et que j'avais entendu Michel Onfray dire à la radio ce qu'il a dit d'elle, j'aurais appelé immédiatement un taxi, serais allé à la Maison de la Radio, entré dans le studio et profité qu'il déblatérait sur mon compte devant une caméra pour gifler Michel Onfray devant tout le monde.
Je suis sûr que, rien que pour le fun, on lui aurait ouvert les portes et qu’il se serait bien trouvé quelqu’un pour diffuser sur le Web la vidéo que l’administration de France Inter se serait empressée de censurer...
Quelque peu déçu par Michel Onfray qui donne si volontiers des leçons sur l'usage raisonnable de la liberté d'expression, je me suis dit qu’il ferait bien d'appliquer les préceptes qu'il vante.
Il semblerait que la façon la plus efficace de décerveler un philosophe soit de le mettre en présence d’un micro et d’une caméra.
J’en connais au moins trois qui sont dans ce cas…
06:40 | Commentaires (12)