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jeudi, 05 décembre 2013

On est jamais trahi que par les siens…

Hier, après le déjeuner, comme prévu par Heure-Bleue et Merveille, nous nous sommes préparés pour aller au square des Batignolles voir ces fichus canards.
Il a fallu, comme chaque que fois qu’Heure-Bleue dit « On s’en va ! », attendre qu’elle ait fait un détour par la salle de bains, ait trouvé ses chaussures et ait enfin choisi la pelure qu’elle mettra pour sortir.
Profitant des quelques secondes de patience, genre deux mille nécessaires à la mise d’Heure-Bleue, Merveille se précipite sauvagement sur moi et s’accroche à mon bras.
Comme je n’apprécie ni la brutalité ni que les petites filles se conduisent comme des « zyvas », je dis à Merveille :
- Je te déteste quand tu fais des choses comme ça ! Limite je vais te haïr !
Car je n’hésite jamais à en rajouter dans l’indignation.
- Mais non, mon Minou, c’est juste qu’elle ne se rend pas compte que tu n’es plus jeune !
- Ah ! Ça c’est un compliment, papy !
Lance Merveille.
- Faux-cul ! Lui dis-je.
- Mais non papy, ça veut dire que tu n’es pas vieux !
Et nous voilà partis, votre serviteur requinqué pour deux ans.
Enfin, deux minutes…
Et arrivés au square des Batignolles, je me suis fait avoir.
Comme d’habitude, Merveille a envie de faire pipi. Et je dois l’y emmener. Je lui trouve des toilettes dans le square. Propres, les toilettes.
Toujours comme d’habitude, elle n’a pas de kleenex.
Donc, que fait Merveille ?
Eh bien, comme toujours elle a besoin de papy. Comme elle a grandi, je la laisse se débrouiller mais lui confie le mouchoir propre que j’ai toujours sur moi.
Erreur tragique !
Je l’entends crier depuis les toilettes « Oh ! Pardon papy ! J’ai jeté ton mouchoir dans les toilettes ! J’ai oublié que c’était un vrai mouchoir ! »
J’ai eu droit à des excuses et des bisous mais cette enfant m’aura dépouillé de tout.
Pire encore, croyant me flatter elle me dit en rentrant à la maison « Tu sais, papy, ça ne se voit pas que tu es vieux. »
Il y a des compliments, comme ça, avec un arrière-goût de fiel assez prononcé.
Heureusement qu’elle a vraiment le sens de l’humour, sinon…
Pour finir une journée dure pour votre serviteur, cette gourgandine, regardant la publicité pour le téléthon qui arrive, me jette  un coup d'œil et dit « Je sais, on va dire que j'ai un cœur d'artichaut... Mais quand  même, Patrick il est beau... »
 

mercredi, 04 décembre 2013

Le jour le plus long…

Ce matin, je m’en vais tôt de la maison, j’ai des choses à faire à l’extérieur.
Je ne sais pas  quand je rentrerai. Ce que j’ai à faire n’est pas drôle mais bon.
Je dois d’abord aller voir mon Trésor, qui porte bien son nom tellement il me coûte cher. Genre une danseuse fin du XIXème siècle…
Puis, des choses que je dois faire, absolument faire.
Cela dit, dimanche soir, j’ai cru que j’allais apprendre quelque chose sur Heure-Bleue.
Quelque chose que j’ignorais.
C’était finalement quelque chose dont je me doutais et que j’aurais dû savoir depuis longtemps.
D’autant que je suis largement mouillé dans cette affaire.
Les enfants étaient passés à la maison en fin d’après-midi.
Dimanche soir donc, nous regardions la télévision. Les informations. Enfin, si l’on peut dire.
L’invité du journal était Dubosc, Franck Dubosc.
Heure-Bleue me dit soudain, en regardant Franck Dubosc :
- Il ne me plairait pas, cet homme…
- Hmmm ?
- Tu trouves que JJF est une mate ou une claire ?
Je sors de mon wagon de pommes à grand’peine mais réponds tout de même.
- En tout cas, l’Ours est sensiblement plus clair que JJF.
L’Ours, quoi que n’ayant pas la peau diaphane de sa mère est plutôt un clair aux cheveux châtains, pas du tout un mat aux cheveux noirs.
Je demande à Heure-Bleue :
- Pourquoi ça ?
- Je ne trouve pas Dubosc attirant. Il est trop clair.
- Il faut dire que le seul « clair » que tu aies trouvé attirant, c’est Paul Newman. Mais la moitié femelle de l’humanité a craqué pour lui, même les claires…
- Oui mais j’aime mieux Patrick Bruel. Patriiiiiick !!!! –oui elle a fait ça…-
- Ouaip, tu as toujours préféré les mats.
- Tu as raison, quand même j’aime mieux le « genre arabe », enfin « le type méditerranéen »…
Je n’ai rien dit, j’ai juste pensé que ça m’avait bien  arrangé à l’époque où j’étais moins pâle et plus brun de cheveux.
C’est là que j’ai appris une chose que je soupçonnais depuis longtemps : Heure-bleue aime bien les gens d’où qu’ils viennent.
Mais à condition qu’ils viennent plus de certains pays que d’autres…

mardi, 03 décembre 2013

On ne vit pas seulement de pain. Beaucoup de vain, aussi…

Vous ne savez pas, lectrices chéries ?
Eh bien je deviens insupportable.
Non que je me sois soudain mis à badiner avec toute femme qui commet l’imprudence de m’adresser la parole, ça je l’ai toujours fait.
Non, il ne s’agit pas de ça.
C’est bien plus embêtant que ça.
Je vous ai avoué, il y a quelques années, que la Faculté avait décidé que j’avais des pièces en trop et que d’autres déconnaient sévèrement.
Forte de ça, Madame Sécu a décidé que je toucherai chaque mois une misère, à condition que je respecte son ukase « Ne travaillez pas ! »
Du coup, abandonnant l’idée de me reposer moyennant finances dans une entreprise,  je me suis mis à faire bénévolement des tas de choses à la maison.
Enfin… Des tas… N’exagérons rien.
En réalité, je fais surtout ce qui ne me dérange pas.
J’ai toujours haï le bricolage, toujours meurtrier pour les ongles et le bout des doigts de gauche quand les doigts de droite tiennent un marteau.
En revanche, j’aime bien « bidouiller », faire les commissions, la banque et la cuisine.
Il y a aussi le lit mais ça donne régulièrement lieu à des dissensions à propos de choses bizarres comme l’ordre des oreillers et leur position.
Mais je le fais quand même. Des années d’entraînement chez les Frères ont fait de moi un champion du « lit au carré ».
Depuis longtemps maintenant, j’ai laissé Heure-Bleue se dépatouiller avec les oreillers lors du changement des draps et des taies.
Je persiste néanmoins (rappelez-vous, instits chéries, « on met toujours un « m » devant « m, b, p » sauf  dans « néanmoins, bonbon et embonpoint ») à mettre la « capote à couette » pour éviter diverses sortes de mort à Heure-Bleue.
Oui, elle risque, à chaque tentative de :
- Mourir étouffée dans l’enveloppe.
- Mourir d’un infarctus causé par l’énervement de cette « s… de couette qui se tirebouchonne ».
- Mourir d’une fracture du crâne en tombant sur le coin du lit en s’emmêlant les pieds dans « cette s… d’enveloppe » toujours.
Donc, pour être sûr que mes chemises seront repassées, je prends soin d’éviter un trépas aussi dramatique que précoce à la lumière de mes jours.
Depuis que ma moitié a fait connaissance avec ce courant problème dit « L5-S1 », il m’arrive souvent de lui laver les cheveux.
Avec parfois des erreurs d’approvisionnement dans le matériel dont je vous ai déjà parlé.
Du coup, moi qui avais déjà « un avis sur tout » selon des mauvaises langues bien informées –je sais maintenant qu’il y a une traîtresse à la maison-, eh bien j’ai aussi un avis sur le soin du cheveu.
Hier, donc, Heure-Bleue me dit « il faut que je me lave les cheveux ce matin ».
Comme une andouille, au lieu de dire « Bien chef ! » et d’éviter de constater à haute voix que ce « je » veux dire « tu » je réponds, hâtivement hélas, « Ah oui, avec l’après-shampooing ! Tu avais dit « une fois par semaine », tu te rappelles ? ».
Et la voilà partie…
- Non, non, ces trucs-là, ça ne lave pas ! En plus ça ne se rince pas ! Au shampooing !
- Mais, ma mine, tu m’avais dit…
- Mais arrête ! Pfff… Tu as un avis sur tout, tu m’agaces !
- Bon…
Ai-je clos, me disant que j'avais eu de la chance de ne pas me faire jeter à la figure «  Je ne savais pas qu'en plus tu étais expert chez Carita, Minou ! »
Puis je suis allé voir si une de mes lectrices chéries avait laissé un compliment chez moi, pour changer…
Evidemment, ça n’a pas raté.
Au bout de quelques minutes un appel est venu de la salle de bains.
«  Minouuuuuu !!!! Tu veux bien me rincer les cheveux ? »
Il n’empêche que je devrais me cantonner à sortir et me balader en faisant les courses parce qu’à force de faire tous ces petits trucs tous les jours, je deviens vraiment insupportable.
Si ça continue, je vais bientôt expliquer à Heure-Bleue comment attacher son soutif…

dimanche, 01 décembre 2013

La Thaï douce…

Pour en revenir à ma note d’hier, il me semble bien que le législateur a oublié un détail.
Détail qui a son importance puisqu’il le met en délicatesse avec une loi existante.
Censée elle aussi protéger la câlineuse vénale.
La péripatéticienne, ainsi protégée, touchera la somme de 330 € chaque mois, soit grosso modo un quart de SMIC.
Somme qui viendra s’ajouter aux maigres dizaines d’€uros abandonnés sur la table de nuit par celui venu chercher quelque consolation dans ses bras.
Ces €uros étant l’écume sur le flot des 1.500 € censément laissés par chaque micheton  au Trésor Public.
Rappelez-moi lectrices chéries, comment s’appelle le délit qui consiste à laisser à une arpenteuse d’asphalte une si faible part de ce qu’a rapporté son activité.
Ça y est ? Ça vous revient, hein ?
Eh bien oui ! C’est ça !
Il semblerait bien que justement, comme le « Julot mie de pain », celui qui se nourrit de « pain de fesse », celui qui est « le protecteur » de notre « radeuse », eh bien l’état « protecteur de la prostituée » lui laisse une aumône et se taille la part du lion dans cette affaire.
En y introduisant (ouais, bon...), histoire d’être dans l’air du temps, la notion de CDD, si chère à l’employeur peu soucieux de courir un risque en ces périodes de crise.
Auparavant, notre cabrioleuse était relativement choyée par son « barbeau » qui l’établissait dans ses meubles et la laissait prendre une retraite bien méritée.
Elle en profitait pour virer pilier de sacristie, aller s’agenouiller dans les églises, ce qui lui rappelait une de ses activités et lui évitait de s’asseoir, car endurci à la tâche qu’il était, certains prétendaient qu’elles finissaient par avoir « de la corne au cul ».
Et voilà donc, sous la pression de féministes qui prétendent les défendre, nos catins, qui étaient déjà victimes de maladies professionnelles, sont réduites à la précarité de l’emploi.
Un CDD de six mois leur sera désormais gracieusement alloué, après quoi il sera bien vu qu’elles aillent arpenter d’autres trottoirs…
Ces bas-bleu, plus riches de moralisme et d’arrière-pensées que de morale et de sens pratique ont donc conduit à grands cris d’indignation vertueuse, l’Assemblée à voter une loi qui transforme ouvertement l’état en maquereau. Et en maquereau radin, s’il vous plaît.
Déjà, avec l’intention louable de favoriser le logement social, le bailleur privé avait vu arriver la concurrence du bailleur institutionnel.
Aujourd'hui, avec l’intention louable de tirer la prostituée des griffes du « barbeau » privé, on vient de créer le « demi-sel institutionnel ».

L’enfer est pavé de bonnes intentions ai-je appris il y a longtemps à l’école.
Il est surtout pavé d’intentions cachées ai-je constaté depuis que j’ai quitté l’école

samedi, 30 novembre 2013

A fille dessalée, amende salée…

J’apprends avec un amusement plutôt triste que la loi réprimant le client de la « fille de joie » qui se retrouvera bien triste vient d’être votée.
Outre que faire disparaître la prostitution est un peu comme user le soleil, je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec une loi, toujours en vigueur.
Oui, les amateurs de bagnoles, les « Jacky » se la rappellent sûrement cette loi hypocrite.
Celle qui autorise la vente de volants de faible diamètre dans les magasins d’accessoires automobiles.
Elle en interdit bien entendu le montage et l’usage sur les véhicules sous peine d’amende.
Une nouvelle loi du même type vient de voir le jour, votée par une assemblée très clairsemée aux dires de mon poste de radio.
Cette loi n’interdit pas la prostitution, rétablit le « droit de racolage passif » et punit le client de 1500 € d’amende.
En me souvenant d'un commentaire
de Jeanmi sur une de mes notes, je frémis en pensant à l'état de ses maigrelettes finances d'adolescent si une telle loi avait existé à l'époque...
Donc, si j’ai bien suivi, on autorise ceux qui veulent vivre en monnayant leur câlin à le faire.
En revanche, celui ou celle qui voudra profiter d’une offre commerciale intéressante et légale risquera une amende salée.
Légaliser un commerce et « illégaliser » sa pratique est monnaie courante chez nos élus...
Ils sont devenus de grands spécialistes du commerce qu'il faut ouvrir mais doit rester fermé.
Nos députés, peu touchés par les pancartes clamant « Vous couchez avec nous, vous votez contre nous », ce qui en dit long sur les occupations de nos élus,  ont donc fait comme d’habitude.
Ils ont proposé une vague aide en échange de l’espoir d’une pluie de sous.
Un peu comme quand on annonce que le diesel est cancérigène et que pour régler le problème sanitaire on augmente les taxes sur le diesel.
La « protection » proposée aux filles de joie consistant en un permis de séjour de six mois et une aide de 330 € mensuels –quelle farce !- on a pu entendre des arguments assez audacieux, tant du côté de la majorité que de l’opposition.
Je ne parlerai pas des arguments étranges de certaines élues de la majorité, qui donneraient envie de les envoyer vérifier leurs assertions sur les boulevards des Maréchaux.
En revanche, j’ai entendu d’un élu de l’opposition une tirade (oui, bon, je sais…) affirmer avec emphase que l’embryon de soutien aux prostituées allait livrer notre pays à une immigration massive de filles publiques étrangères avides, non seulement de membres virils français mais de nos bons sous de contribuables !
Cet idiot n’a même pas vu qu’avec cet afflux de filles de joie, nous paierions 330 € mensuels des filles qui, à raison de dix clients par jour pouvaient rapporter à l’état 15.000 € par jour.
Si même la droite, censée être composée de cadors en économie, ne sait pas entrevoir le bon filon, où allons nous…