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vendredi, 27 décembre 2013

Le livre des Merveilles

Hier, Merveille avait décidé plein de choses.
Trop de choses.
Déjà, la veille elle avait, alors que votre serviteur, dit « papy », dormait du sommeil du juste, décidé qu’un dessin s’imposait pour lui montrer combien on l’aimait.
Merveille avait dessiné un grand arbre, pourvu de branches, de quelques feuilles et quelques racines, posé sur un sol herbeux sur lequel se trouvait un chat, la queue en point d’interrogation.
Tout ceci va sans aucun doute vous sembler sans intérêt, lectrices chéries, mais c’est seulement que vous ne connaissez pas Merveille.
Histoire d’être sûre que le destinataire ne s’y tromperait pas, Merveille avait écrit à la droite de l’arbre « Pour toi pap » car la feuille n’était pas assez large pour y mettre le « y » de « papy ».
Elle l’avait délicatement posé à côté de moi sur mon oreiller. Oreiller d’où il avait évidemment glissé…
Hier matin, Merveille après avoir exigé un câlin de papy, non, Merveille ne demande pas un câlin, elle exige « Papy ! Un câlin ! »
J’ai un mal fou à lui expliquer que la méthode ne garantit pas le succès et semble même lui promettre un très long célibat…
Je l’ai ensuite emmenée faire quelques courses. Palpitant tout ça, n’est-ce pas ?
La suite arrive. Je vous sais curieuses, lectrices chéries.
Hier après-midi, Merveille a voulu écouter de la musique. Elle s’est assise sur mes genoux pour choisir ce que propose le Web.
Heure-Bleue a dit :
- Je voudrais bien Patriiiick « Le café des Délices »
Merveille a commencé à danser.
On a trouvé très bien ce qu’elle faisait, elle semble douée et pleine d’imagination.
Elle a des mouvements de danseuse balinaise, en moins délié.
Manque d'entraînement...
Peu avant la fin de la chanson, les chaussettes et le plancher sont tels qu’elle a glissé et est tombée, stoppant net le spectacle.
Il m’a fallu la consoler.
J’ai demandé :
- Que veux-tu écouter ? 
- Christophe Mae…
- Quoi exactement ?
- « Je veux du bonheur ».
Nous avons écouté, elle aussi puis a dit :
- Je veux Stromae ! Papaoutai !
- Ah bon…
J’ai regardé attentivement Stromae. Une idée m’a traversé l’esprit, j’ai demandé :
- Il ressemblait à quoi exactement, Julien, le « locataire de la chaise des punis » ?
- Il était brun, le teint mat.
- Et les yeux ?
- Il a les yeux bleus.
Je lui ai demandé :
- Et Hatime, au fait, il avait les yeux comment ?
- Bleu-vert.
Elle a réfléchi un instant et a dit :
- Plutôt verts en fait.
Comme dit son père, « Ça va être un problème… »
Lui qui frémit déjà à l’idée de la voir s’enfuir de la maison, enlevée,  il y a de bonne chance que ce soit avec un kabyle…

mercredi, 25 décembre 2013

La République souhaite l’arrivée des rennes…

Lectrices chéries ! Où êtes vous ?
De quoi-t-est-ce que j’m’aperçois-je-t-y avec stupéfaction ?
Que vous n’êtes pas venues me voir !
Pas de foules de lectrices chéries se pressant sur le site de mon hébergeur !
Pas de « Oooohhh ! Qu’il est bien le Goût ! »
Pas de « Aaaahhh ! Mais où est-il passé ? »
Pas de «  Ciel ! Il a écrit ! Enfin ! »
Nooooon… Rien de tout cela hélas.
Je sais bien que vous aviez autre chose à faire, préparer le frichti, dépeupler une forêt pour un soir, découper du papier cadeau pour y envelopper des petites et grandes choses pour vos Merveilles à vous.
Mais quand même…
Seule la présence rassurante et aimante d’Heure-Bleue m’a empêché, malgré un tempérament extrêmement frileux, de courir à la recherche d’un fleuve pour m’y jeter, des cailloux plein les poches, tel « Le Sagouin ».
Bon, il n’y a pas qu’Heure-Bleue qui m’ empêché d’en arriver à ces extrémités regrettables, surtout en hiver.
Il y a les enfants, Merveille et P’tite Sœur.
Ça m’a permis d’admirer l’altruisme de Merveille, habituellement et essentiellement intéressée par Merveille.
Oui, ma Merveille a eu une de ces délicatesses qui font le charme des enfants quand ils grandissent.
On notera qu’après ces rares intrusions dans le monde de la raison et de l’altruisme, les enfants cessent de grandir jusqu’à la mort.
Sauf quelques uns qui se contentent de devenir ch…ts.
Merveille donc, sans un mot, superbement expressive dans sa mutité, s’est merveilleusement conduite.
Elle a fait en sorte que ses parents soient persuadés qu’elle croit encore au Père Noël.
Les yeux papillotants, l’air étonné qu’un simple voyage à la cuisine pour aller y chercher je ne sais quoi ait donné le temps au Père Noël de disséminer des cadeaux au pied du sapin.
Pas plus surprise que ça que parmi les cadeaux choisis par elle-même il y en ait auxquels elle n’aurait jamais pensé. Des leggins par exemple…
Je crois même qu’elle a presque réussi à piéger Heure-Bleue qui se demandait si Merveille croyait encore ou non au Père Noël.
Une amie de JJF, dite « Rouquemoute », Emilie pour l’état civil, -une ravissante jeune femme rousse- est comme moi persuadée que Merveille croit d’abord et avant tout aux cadeaux.
Heure-Bleue a conclu après réflexion « je suis sûre que des salopiauds l’on renseignée à l’école ! »
Elle n’a pas ajouté « Les ordures » parce que c’est la « Trêve des Confiseurs », mais tout juste.
Et vous, lectrices chéries ?
Que vous a apporté le Père Noël ?
D’abord, avez-vous été sages ? Hmmm ?
 

mardi, 24 décembre 2013

Joyeux Noël, Felix !

Aujourd’hui, Heure-Bleue s’est levée plutôt râleuse.
Elle m’assure que non mais je vois bien que oui…
C’est souvent comme ça vers la fin de l’année.
Elle commence toujours la période avec des idées de cadeau, elle anticipe la joie de Merveille, tout ça.
Puis, la radio se met à ne causer que de bouffe. Les fêtes commencent à l’agacer et elle commence à pester après tous ces goinfres qui nous parlent de nous goberger.
Genre « Ouais, comme si les clodos allaient se mettre à table gratos chez Lasserre ! »
En plus, il reste des courses à faire car, si ce soir nous dînons chez les enfants, demain les enfants déjeunent à la maison.
Nous devons donc assurer l’approvisionnement et je dois faire la cuisine.
Il est question de poularde avec divers légumes.
Toujours pas très « youpee la vie est belle ! », Heure-Bleue, d’un ton quasi « adjudantesque », commence donc :
- Minou ! Pas farcie, hein, la poularde ! Ça la rend sèche !
- Pas du tout ! Où as-tu pêché ça ? Je ne fais pas de farce trop grasse et j’arrose tout le temps !
- N’empêche ! Pas farcie !
- Si j’ai prévu d’y mettre un oignon et les deux petits suisses, c’est pourquoi d’après toi ? Après ça, il n’y a plus de place pour la farce…
- Bon, mais quand même…
Quand ça commence comme ça, la discussion a intérêt à être close rapidement sinon ça tourne tempête que celle de cette nuit va faire petit joueur. J’abrège donc :
- Alors, poularde rôtie au four. Deux heures, arrosage toutes les minutes.
- Quand même, ils m’énervent tous…
- C’est vrai, on dirait que les Syriens ne sont plus bombardés, que les banquiers ne fabriquent plus de pauvres !
- Tiens, Minou, écoute ça !
Et elle me lit sa courte note.
Du coup ça me donne quelque chose à vous raconter un épisode de « La vie trépidante du Goût un jour de réveillon ».
C’est déjà ça, lectrice chéries, non ?

lundi, 23 décembre 2013

Laurent le Magnifique

Samedi soir, comme presque tous les samedi soirs, nous regardions, Heure-Bleue et moi, Laurent Delahousse nous conter les misères du monde.
Ce samedi, il en alla différemment. Il nous parla au début du journal de tous ces « tinenfants » qui allaient fêter Noël mais surtout de tous ces parents qui allaient faire grossir le bas de laine des fabricants de rêves de plastique.
Nous imaginions déjà des défilés de gamins attendrissants nous dire de leurs petites voix émouvantes combien ils avaient été sages et méritaient bien que le Père Noël claquât, rien que pour eux, l’équivalent du déficit de la Sécu.
J’avais déjà peur que les flots de guimauve dégoulinassent de mon écran et empêchassent définitivement le fonctionnement déjà erratique de cet antique téléviseur.
La guimauve s’arrêta rapidement de couler pour être remplacée par un flot de pognon.
C'est sûrement pour ça qu'on a inventé l'expression « tomber de Charybde en Scylla » je crois...
Au lieu de nous parler de la fête de Noël, truc censément porteur d’une bonne nouvelle, genre la naissance de notre sauveur à tous – sauf aux juifs, aux musulmans, aux communistes et autres pauvres-, notre Laurent laissa le crachoir à une armée de marchands qui nous noyèrent sous les pourcentages faramineux que représente la fête de Noël et tout le bien que ça leur fait.
Certains stakhanovistes du tiroir-caisse allèrent jusqu’à prétendre qu’ils réalisaient le 24 décembre jusqu’à 35% de leur chiffre d’affaire annuel.
Comme je les ai déjà entendu dire la même chose à l’occasion d’autres fêtes, j’en ai déduit qu’il ne foutaient rien de l’année, sauf les trois jours où ils étaient surchargés.
Comme toujours à les entendre, ils ne trimaient alors que pour le Trésor Public.
Du coup
je me suis donc demandé comment certains pouvaient être aussi gras…
Puis, un économiste –un économiste est quelqu’un dont le métier est d’expliquer que tous ceux qui travaillent gagnent trop et empêchent l’économie de bien marcher- un économiste donc, est venu nous donner le chiffre d’affaires astronomique de plus de trois milliards et demi d’€uros causé par l’arrivée du p’tit Jésus dans son étable et nous dire que c’était bon pour le pays.
C’est bien la première fois que l’arrivée d’un petit basané, moyen-oriental de surcroit, causait de la joie chez les Français de souche.
Bon, d’accord, à peine arrivé il était déjà sur la paille, mais quand même…
J’ai été scandalisé d’un bout à l’autre de ce journal.
Manifestement, toute célébration est devenue une messe en l’honneur de l’argent, une ode au dieu fric, une cérémonie en l’honneur ( !) de l’artiche, du blé, de la maille, du pognon, de la thune, du flouze, du grisbi, des talbins.
Pourtant on a même fait un opéra où on remarque que « le veau d’or est toujours debout » et que c’est pas bien du tout, surtout que « on encense sa puissance ».

Ben alors, Laurent !
On s’est fait acheter par Méphisto ?

dimanche, 22 décembre 2013

Manuscrit de la mère morte…

Vendredi, Heure-Bleue et moi sommes allés à Paris.
Pour traîner et acheter des capsules Clooney. Plein de capsules.
Comme toujours, nous n’avons pas arrêté de papoter tout le long du chemin.
Heureusement que nous allions à Saint Lazare et que c’est le terminus car si nous ne ratons pas notre station c’est souvent parce qu’un sursaut nous sort de notre conversation ou, plus souvent, parce que « la rame cause » et nous dit à haute voix que c’est là que nous devons descendre.
Nous sommes donc sortis, avons traversé la Cour de Rome pour aller jusqu’à l’Opéra.
Heure-Bleue à trouvé un bouquin, moi aussi.
Bon, allez, je vous le dis : En veine de relecture, j’ai acheté « L’Etranger ».
Ça faisait plusieurs semaines que je ressassais « Aujourd’hui, maman est morte », sans doute que je vous ai parlé de ma mère. Ça m’a donné envie de relire Camus, enfin « L’étranger », je n’avais pas envie de me tuer le moral avec « Le mythe de Sisyphe ».
Je suis passé devant un type à la caisse, prêt à me bourrer de coups de poings pour être passé devant lui alors qu’il y avait deux caisses libres à côté.
Avant qu’Heure-Bleue ne hurle « il a une carte de bancal ! Il l’a ! Il a le droit ! », ce qui m’énerve car je n’aime pas trop qu’on me prenne pour un vieux truc esquinté, j’ai dit au type en lui montrant ma carte « Excusez-moi, je n’ai pas voulu tricher, je ne cours plus assez vite pour ça… »
Il a eu le bon goût de sourire.
Puis nous avons marché jusque chez Clooney, qui n’était pas « inside » justement.
Mais on aurait bien cru, à la foule hyper dense qui se pressait, qu’il errait dans le magasin.
Fainéant comme une couleuvre et n’ayant pas envie de passer des heures dans l’équivalent d’un wagon de métro immobile et bondé, j’ai pris l’ascenseur et, ma carte de « disabled citizen » dans la poche, je suis allé voir un de ces charmants garçons –il n’y avait pas de filles, sinon je serais allé voir une fille- et lui ai dit « je suis vieux, fatigué et je n’ai pas envie de faire la queue. Alors si vous pouviez m’aider à gruger toute cette foule, je vous en serais reconnaissant… »
Il a réfléchi deux secondes, ne m’a rien demandé, pas ma carte et m’a dit « venez, je vais m’occuper de vous. »
J’ai été servi en moins de cinq minutes et suis sorti retrouver Heure-Bleue qui déteste ces boutiques de luxe, trop bruyantes, trop chauffées et trop peuplées.
Ce bref intermède m’a prouvé une fois de plus que si on sait demander –et à qui-, on obtient généralement sans être obligé de montrer des sauf-conduits, des cartes, des permis et autres machins anti-démocratiques.
Puis, Heure-Bleue m’a emmené dans la boutique Illy toute proche et m’a offert un café.
Comme souvent, quand Heure-Bleue m’offre un café, c’est moi qui vais le chercher, donc je le paie…
Voilà tout ce que j’avais à vous raconter, lectrices chéries
Palpitant, non ?