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lundi, 27 mars 2023

Devoir de Lakevio du Goût N°157

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Cette giboulée qui arrose l’Arc de Triomphe me parle.
Alors que la fin du mois de mars arrive, impossible de ne pas penser à « April in Paris ».
John Salminen, Ella Fitzgerald et Louis Armstrong nous invitent à regarder la vie.
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Le printemps vous inspire-t-il ?
À Paris ou ailleurs ?
À lundi j’espère.


Il fait beau et je n’ai pas école.
C’est jeudi et je n’ai pas « colle ».
J’ai des devoirs mais je n’ai pas envie de les faire.
Je les ferai demain matin, dans le métro, comme souvent les jeudis où je n’ai pas « colle », pas froid, et surtout que j’ai un but.
Comme aujourd’hui justement.
Je le sais, j’ai le cœur qui bat.
Je dois attendre quelqu’un devant le « Drugstore » des Champs Élysées.
Je monte en courant les escaliers de la station de métro « Étoile ».
Je ne vais pas la jouer « J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir » que je viens de lire.
Non, je vais plutôt tenter « J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir idiot » que je vais tenter de vivre.
Je sors du métro où il fait déjà chaud et la brise qui balaie les Champs Élysées me caresse le visage.
Il fait beau, je descends l’avenue et j’attends.
Je l’attends…
Comme souvent en ce début avril, les bannières d’un pays étranger suivent mollement le vent et animent l’avenue presque vide.
Arrivé devant le « Drugstore » je regarde en direction de la place de la Concorde, je sais qu’elle est à mille sept cents mètres mais je vois clair, suffisamment pour voir au loin se dessiner l’Obélisque.
J’attends quelqu’un qui a des cheveux mi-longs, châtain clair mais surtout une démarche légère et des yeux bleus.
J’aime ses yeux bleus.
Mais je ne sais pas trop quoi lui dire, j’ai déjà eu du mal à engager la conversation et je me demande comment j’ai pu lui demander ce rendez-vous.
Et surtout, surtout, je me demande comment elle a pu accepter…
Elle a accepté, elle m’a donné rendez-vous ici.
Et je l’…
Elle arrive.
Elle est là !
Et nous ne savons quoi dire...
Mais elle sourit et me tend la main.
Le soleil disparaît soudain tandis que nous voilà trempés en quelques secondes.
Un instant interdite par la soudaineté de la giboulée, elle reste immobile, comme paralysée.
Pris d’un accès de courage, je lui prends la main et l’entraîne dans le « Drugstore ».
Assis, nous attendons le café en silence.
Elle ne m’a pas lâché la main.
Je me dis que c’est un signe.
Je me sens prêt à marcher dans les pas de Tristan…
J’ai quinze ans et je suis encore idiot…

dimanche, 26 mars 2023

L’ange des CHU...

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Vous ai-je dit que jeudi dernier nous sommes allés expérimenter le service d’urgences de l’hôpital Bichat ?
Heure-Bleue, toujours à la recherche d’une méthode pour vérifier mon attachement s’était mise à avoir un trouble visuel qui n’était pas son étourdissement habituel face à ma plastique « apollonesque ».
Puis, pour parfaire le test, agrémenta la chose de quelques vertiges.
Ça a marché « du feu de dieu » comme disent ceux qui sont toujours fiers de ce qu’ils font.
J’ai appelé le « 15 », expliqué à mon interlocuteur ce qui advenait.
Le médecin dit à la lumière de mes jours « Si vous étiez ma maman, je vous emmènerais à l’hôpital ».
Elle acquiesça et le « SAMU » envoya une ambulance qui nous amena à l’hôpital Bichat.
La première attente fut brève.
On emmena Heure-Bleue dans les entrailles du service.
On m’envoya dans la salle d’attente des urgences.
Au bout d’un long couloir je suis arrivé à la « Cour des Miracles ».
La première chose qui m’a frappé, c’est l’odeur.
Une odeur de bière éventée, de pipi oxydé, d’aisselle négligée, voire de bas-ventre délaissé…
Je me suis assis sur le seul siège qui rendait impossible un voisinage proche, tous étant fixés au sol.
J’ai regardé et écouté autour de moi.
J’étais le seul « Gaulois » de la salle !
Deux Russes papotaient, passablement avinés.
Les « rebeus » mariés surveillaient leur moitié jalousement.
Les Africains présents ne parlaient pas français.
Seul l’un des deux Russes parlait un peu le français et nous avons échangé quelques mots.
De temps à autre il disait quelque chose qui me poussait à lui répondre « Я не понимаю » soit « ya ne ponimaye / je ne comprends pas » et il passait à autre chose.
Un moment, fatigué il s’est couché par terre et il s’est disputé avec un agent de sécurité qui l’a chassé de la salle.
J’ai perdu un ami, le seul que j’avais là…
Le seul risque que je courais semblait d’avoir dans les vêtements deux kilos de puces et cinq cents grammes de poux.
Cette pièce permettait à de pauvres gens sans toit ni loi de s’abriter du froid et de la pluie pendant quelques heures et de profiter de toilettes sans risquer la garde à vue pour outrage à la pudeur ni d’être chassés comme des hôtes indésirables.
Sauf quelques nouveaux arrivés au cours de la nuit, mieux vêtus, peu avaient besoin d’aide médicale, plus de mains tendues, d’humanité.
Les heures ont passé, j’ai lu quelques chapitres de mon bouquin, échangé moult « SMS » avec l’Ours.
Il se fout de son père mais est toujours inquiet pour sa mère, ce chien !
La lumière de mes jours et moi avons trouvé enfin un avantage au « smartphone » : On peut se parler d’une pièce à l’autre…
Puis elle m’a appelé pour me dire « C’est fini ! ».
Elle avait été « scannerisée », « electrocradiographiée », « analysée », auscultée, interrogée et tout était parfait.
Après avoir constaté que nous avions eu affaire à des gens fatigués, pas assez nombreux mais toujours gentils, dévoués et efficaces, nous avons attendus l’ambulance.
Nous sommes revenus à la maison, ramenés par des ambulanciers manifestement prêts à nous extorquer une gratification et nous avons « dîné » à cinq heures du matin, comme n’importe quel fêtard.
Ça m’a rappelé mes soirées estudiantines, ces soirées où nous nous couchions à pas d’heure après avoir refait le monde.
Je dois dire que ça laissait moins de traces sur la figure…
Mais quand même, il n’y a qu’elle et mon fils pour m’angoisser à ce point.
Ne tombez jamais amoureux ! C’est une source intarissable d’embêtements et d’angoisse !
Bon, dès qu'il fera beau on ira au Jardin des Plantes, là où la photo est prise.

samedi, 25 mars 2023

157ème Devoir de Lakevio du Goût

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Cette giboulée qui arrose l’Arc de Triomphe me parle.
Alors que la fin du mois de mars arrive, impossible de ne pas penser à « April in Paris ».
John Salminen, Ella Fitzgerald et Louis Armstrong nous invitent à regarder la vie.
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Le printemps vous inspire-t-il ?
À Paris ou ailleurs ?
À lundi j’espère.

vendredi, 24 mars 2023

Nuit d'ivresse, de tendresse...

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Mes chéries et chéris.
Je repousse le devoir jusqu’à demain.
Heure-Bleue et moi dormons après une nuit passée à l’hôpital Bichat.
Elle aux Urgences.
Moi à la Cour des Miracles.
Nous y sommes arrivés à 22 Heures.
Nous en sommes sortis à 5 Heures.
Nous avons grignoté et nous sommes endormis.
Nous ne sommes pas vraiment réveillés.
Peut-être cette oeuvre de Gustave Doré sera-t-elle le sujet du devoir...
À demain…

mercredi, 22 mars 2023

Comment se retrouver lésé. Avec un grand « B »

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Nous avons un président qui est un brillant résultat de l’éducation à la française. Intellectuel de haut vol qui passa du collège à Henri IV, en passant par le lit de sa prof de lettres.
Il fut hélas boulé au concours de l’ENS et se rabattit sur l’ENA.
Doté d’une intelligence brillante et menant une vie que d’autres moins bien lotis lui eussent enviée, il put, comme Alain Minc, se consacrer après l’ENA à ce qu’il sait faire de mieux : donner des conseils pour fort cher à des gouvernants ou des banquiers qui n’en avaient pas vraiment besoin pour nous gruger régulièrement.
Après avoir prétendu être de gauche, le voilà qui prétend aujourd’hui nous expliquer comment l’application stricte de l’ultralibéralisme est bonne pour nous.
Venant de quelqu’un que la sensation de faim ne tenaillait que peu avant l’heure des repas et qui n’a jamais vraiment eu besoin de gagner sa vie, trouver qu’il faut administrer des potions amères aux autres et leur recommander de travailler plus durement pour gagner moins et de façon plus risquée a un côté un peu scandaleux.
Que Nicolas Sarkozy nous ait proposé des remèdes comme ça, soit, c’est un homme de droite.
Mais notre Manu national, notre Mr Macron ?
Ne fut-il pas inscrit plusieurs années au parti socialiste ?
N’avait-il pas choisi par conviction d’adhérer à un parti dévolu à la défense des plus mal lotis ?
Au point de ne s’entourer que de gens de « droite dure », euphémisme courant pour éviter d’écrire « droite fascisante » ?
Il semblerait qu’au contraire il ait activement participé, comme le montre cette photo prise au « Père Lachaise » à l’enterrement de la vertu qu’on prête habituellement à la gauche : L’humanité…
Aurait-il, comme d’autres politiciens censément de gauche, tels le Lang moyen, le Besson d’occasion ou le Kouchner de base, été plus attaché aux ors de la République qu’à des convictions politiques ?
Bref, comme l’avait remarqué Boris Souvarine à propos d’autres politiciens de gauche: « Quand une prostituée change de trottoir, elle ne change pas de métier. »