dimanche, 22 janvier 2023
L'étranger.
La note d’Adrienne de ce matin m’a plongé dans un abîme de réflexion.
Ouais ! Elle a fait ça la note d’Adrienne !
Elle nous fait part des remarques de ses anciens élèves quoi semblent avoir retiré bien des avantages de l’enseignement qu’elle leur a dispensé.
Vous savez toutes et tous qu’Adrienne fut « Prof de FLE », soit « Prof de français langue étrangère ».
Ses élèves pensaient à juste titre qu’après que leurs enfants eussent appris le français, « ce serait plus facile pour eux ».
Néanmoins, je pense que « ce serait plus facile pour eux » ne l’est pas dans le sens où l’entendent ces élèves.
Après avoir, comme beaucoup appris quelques langues au lycée je me suis trouvé bien bête, alors qu’il m’était possible de présenter une dissertation honorable sur Shakespeare en anglais du XVIème siècle, j’étais incapable de renseigner un Anglais qui demandais où était la boulangerie la plus proche et pas plus l’Espagnol qui me demandait la même chose.
Sauf au lycée, on ne m’a jamais demandé ça en latin ou en grec…
À croire que les étrangers ne venaient vers Pigalle que pour les boulangeries…
Bref, tout ça pour vous dire qu’après avoir passé quelques décennies à travailler dans nombre de pays de l’hémisphère nord et y avoir finalement à m’exprimer dans quelques autres langues, j’en ai retiré qu’une langue n’est pas qu’une façon de parler ou d’écrire.
C’est avant tout une autre culture, une autre façon de penser et de voir le monde.
Bref, ça élargit salement le champ visuel, ça modifie beaucoup la façon de penser.
En peu de mots, ça ouvre l’esprit.
À condition, bien sûr de faire l’effort de ne pas regarder les chaînes de télévision les plus obtuses des pays dans lesquels on est.
J'en ai retiré aussi que si chaque langue dispose de son stock d’âneries à répandre, il est intéressant de constater que si une communauté est possible indépendamment de la diversité des langues, c’est bien celle de la bêtise xénophobe.
10:53 | Commentaires (5)
vendredi, 20 janvier 2023
150 éme Devoir de Lakevio du Goût.
Le musée des Beaux-Arts de Nancy expose cette toile d’Émile Friant.
Cette interprétation domestique de « La naissance de Vénus » semble dévolue, au premier abord, à la stimulation d’un amant peu assidu.
Seulement voilà, j’ai vu quelque chose dans cette toile qui m’a amené à me poser des questions.
De moi, je suppose que ça ne vous étonne pas…
Encore que non, n’allez pas penser à des histoires de galipettes, non, pas du tout.
Mais vous ?
Qu’y voyez-vous ?
09:42 | Commentaires (9)
lundi, 16 janvier 2023
Devoir de Lakevio du Goût N° 149
Cette toile de Marc Chalme me dit quelque chose.
Elle me rappelle une histoire, triviale certes mais une histoire.
Et à vous ?
J’aimerais que cette histoire commençât par « Mais qu’allait-elle faire là-bas ? ».
J’aimerais aussi qu’elle se terminât aussi par « J’en retirai le soulagement espéré… »
Ne cherchez pas dans votre bibliothèque ou sur Internet, ces deux phrases plates mais courantes sont de votre serviteur.
À lundi j’espère.
J’espère aussi qu’Emma me pardonnera d’avoir laissé échapper son devoir à une vigilance passablement écornée par des occupations diverses dont une crève persistante.
On admirera avec la déférence qui convient ce talent inné pour trouver des excuses à une flemme elle aussi persistante…
Mais qu’allait-on faire là-bas ?
« Prendre le thé avec une amie. » m’avait elle dit quand je lui ai demandé.
Le thé…
Moi… Du thé… Pffff…
Chouette maison et chouette jardin.
Immense jardin, un parc plutôt…
Comme chaque fois qu’il fait beau, que je vois de l’herbe tendre, l’ombre des arbres et des buissons, il me vient des tas d’idées qui n’ont rien à voir avec le jardinage.
Hélas, j’en ai fait part à ma camarade de vie.
Ça s’est soldé évidemment par un haussement d’épaule et un soupir désolé.
« Mais tu ne peux pas être sérieux, de temps en temps ? »
Je lui ai évidemment jeté un regard qui prouvait que j’étais sérieux.
Nouveau haussement d’épaule et nous sommes entrés dans la maison.
Le temps s’est fait long, à un moment on m’a demandé si je voulais visiter le jardin.
Le moment était sans doute venu de confidences qui ne m’étaient sûrement pas destinées…
Je suis donc sorti.
Il était vraiment temps, après toutes ces tasses de thé.
Je me suis aperçu que ce qu’on raconte sur le thé est tout à fait justifié.
Je me suis hâté jusqu’à l’arbre le plus proche et me suis dissimulé, tenaillé par une sévère envie de faire pipi.
Et c’est là que j’ai compris.
Rien qu’en mettant le doigt sur…
Sur ce qui me tracassait depuis qu’on importe des jeans et des caleçons de contrées improbables où les hommes doivent être bizarrement foutus.
J’ai compris soudain l’agacement qui me prend chaque fois que je me trouve devant un urinoir.
Les caleçons ont une ouverture trop courte et mal placée.
On y gagne sans doute les précieuses secondes de main-d’œuvre qui feront défaut quand on ira pisser, sans compter l’unique bouton qui ferme mal le caleçon, empêchant d’ouvrir sans inquiétude au visiteur inattendu…
Quant aux jeans, alors qu’une fermeture Éclair plus longue de quarante millimètres rendrait la chose aisée voire confortable, le fabricant a vu immédiatement que les quarante millimètres qu’il ne mettrait pas lui feront économiser vingt kilomètres de fermeture Éclair pour un lot de cinq cent mille jeans.
Le temps de toutes ces estimations m’a donné celui de m’attraper la… le… Bref.
J’ai même eu le temps de me demander comment diable étaient foutus les Bangladais.
Je ne sais pourquoi je me suis mis à rêver à des jeans Hermès et des caleçons Clémence de Gabriac…
Où est le progrès si uriner confortablement sans être tout nu coûte une fortune ?
Néanmoins, sans l’aide de la haute-couture, j’en ai retiré le soulagement espéré…
08:24 | Commentaires (31)
vendredi, 13 janvier 2023
149ème Devoir de Lakevio du Goût
Cette toile de Marc Chalme me dit quelque chose.
Elle me rappelle une histoire, triviale certes mais une histoire.
Et à vous ?
J’aimerais que cette histoire commençât par « Mais qu'allait-elle faire là-bas ? ».
J’aimerais aussi qu’elle se terminât aussi par « J’en retirai le soulagement espéré… »
Ne cherchez pas dans votre bibliothèque ou sur Internet, ces deux phrases plates mais courantes sont de votre serviteur.
À lundi j’espère.
J’espère aussi qu’Emma me pardonnera d’avoir laissé échapper son devoir à une vigilance passablement écornée par des occupations diverses dont une crève persistante.
On admirera avec la déférence qui convient ce talent inné pour trouver des excuses à une flemme elle aussi persistante…
09:59 | Commentaires (6)
mercredi, 11 janvier 2023
« Cent ans de solitude » n’est pas un roman…
Hier, nous sommes allés rendre à l’agrume toutes ses petites bidouilles inutiles.
La boutique où nous allons régulièrement est à l’Opéra, rue Halévy.
On aime bien ce coin, surtout en ce moment où des pâtissiers de haut vol (!!!) proposent dans les allées des Galeries Lafayette des « galettes de rois » toutes meilleures les unes que les autres.
On ne s’appesantira pas sur leurs effets secondaires en matière de cholestérol, de triglycérides ou de glycémie.
Encore moins sur les ricanements de la balance au matin…
Puis nous avons repris le 53 pour aller à Saint Augustin prendre le 84.
Alors que nous étions dans le bus, la lumière de mes jours aurait voulu que je prisse discrètement une photo des passagers alentour, chose impossible depuis notre place, je les ai regardés.
Pas une seule main ne tenait une autre main !
Qu’il s’agisse de couples, jeunes ou vieux, aucun ne tenait la main de l’autre, comme ceux qui n’étaient pas accompagnés, tous tenaient un smartphone.
Les « accompagnés » regardaient leur smartphone.
Les « non accompagnés » regardaient leur smartphone.
Aucun ne semblait lire quelque chose de drôle ou d’intéressant.
Tous regardaient leur « doudou électronique » d’un air sérieux.
Ce monde m’effraie…
07:39 | Commentaires (14)