vendredi, 13 janvier 2023
149ème Devoir de Lakevio du Goût
Cette toile de Marc Chalme me dit quelque chose.
Elle me rappelle une histoire, triviale certes mais une histoire.
Et à vous ?
J’aimerais que cette histoire commençât par « Mais qu'allait-elle faire là-bas ? ».
J’aimerais aussi qu’elle se terminât aussi par « J’en retirai le soulagement espéré… »
Ne cherchez pas dans votre bibliothèque ou sur Internet, ces deux phrases plates mais courantes sont de votre serviteur.
À lundi j’espère.
J’espère aussi qu’Emma me pardonnera d’avoir laissé échapper son devoir à une vigilance passablement écornée par des occupations diverses dont une crève persistante.
On admirera avec la déférence qui convient ce talent inné pour trouver des excuses à une flemme elle aussi persistante…
09:59 | Commentaires (6)
mercredi, 11 janvier 2023
« Cent ans de solitude » n’est pas un roman…
Hier, nous sommes allés rendre à l’agrume toutes ses petites bidouilles inutiles.
La boutique où nous allons régulièrement est à l’Opéra, rue Halévy.
On aime bien ce coin, surtout en ce moment où des pâtissiers de haut vol (!!!) proposent dans les allées des Galeries Lafayette des « galettes de rois » toutes meilleures les unes que les autres.
On ne s’appesantira pas sur leurs effets secondaires en matière de cholestérol, de triglycérides ou de glycémie.
Encore moins sur les ricanements de la balance au matin…
Puis nous avons repris le 53 pour aller à Saint Augustin prendre le 84.
Alors que nous étions dans le bus, la lumière de mes jours aurait voulu que je prisse discrètement une photo des passagers alentour, chose impossible depuis notre place, je les ai regardés.
Pas une seule main ne tenait une autre main !
Qu’il s’agisse de couples, jeunes ou vieux, aucun ne tenait la main de l’autre, comme ceux qui n’étaient pas accompagnés, tous tenaient un smartphone.
Les « accompagnés » regardaient leur smartphone.
Les « non accompagnés » regardaient leur smartphone.
Aucun ne semblait lire quelque chose de drôle ou d’intéressant.
Tous regardaient leur « doudou électronique » d’un air sérieux.
Ce monde m’effraie…
07:39 | Commentaires (14)
lundi, 09 janvier 2023
Devoir de Lakevio du Goût N°148
Auriez-vous une idée de ce qui peut donner à cette jeune fille un air aussi niais ?
J’ai regardé attentivement la toile de Monsieur Pierre-Auguste Renoir.
Une idée m’est venue.
Et si vous disiez lundi laquelle vous est venue.
Mon dieu que ce garçon est bête…
Comme si je ne le voyais pas venir.
Oh, ça il a de belles chaussures, bien cirées mais je le vois venir avec ses gros sabots.
Et il est indiscret !
J’essaie bien de le repousser de la main droite mais déjà sa main gauche s’avance vers le bas de ma robe.
Quant à sa main droite, j’ai beau faire semblant de rien, je la sens avancer doucement sur le bas de mon dos.
Pendant que je me demande comment me débarrasser de toutes ses mains, il en a bien une douzaine, il continue insidieusement à avancer.
Je sais bien ce qu’il veut, d’ailleurs ma mère m’avait prévenue « Ils veulent tout « ça », tous, ma fille ! »
Elle avait bien ajouté « Méfie-toi de leurs mains ! Si tu savais tout ce qu’elles peuvent t’amener à accepter… »
Elle avait dit ça dans un soupir.
C’est d’ailleurs cette phrase qui m’est revenue quand sa main s’est enhardie dans mon dos.
Le bas de mon dos, à dire vrai.
Je ne connais pas encore les détails de la chose mais j’ai l’impression que ça ne va pas tarder car il commence à avoir le souffle un peu plus court.
Pourvu que dans ce bois dont le calme n’est troublé que par mes molles protestations on ne soit pas dérangé par un garde-champêtre trop zélé.
J’ai évidemment tenté l’incontournable « Voyons, soyez sage mon ami ! » dont je ne crois pas un instant à l’efficacité.
Mais… Il a la main indiscrète mais si douce…
Le printemps a des effets que je ne soupçonnais pas sur moi, plutôt prude.
Honnêtement, vous vous attendiez à quelque chose comme ça de votre Goût adoré, non ?
10:11 | Commentaires (13)
samedi, 07 janvier 2023
Pourquoi je n’aime pas le Viandox.
Hier, j’accompagnais la lumière de mes jours chez le médecin, histoire d’approfondir le « trou de la Sécu ».
Nous étions avec un ami avec qui j’ai attendu Heure-Bleue dans le café face à l’immeuble du médecin.
C’est là qu’il eut l’attention attirée par une vieille publicité « Viandox ».
- J’aimais bien le « Viandox »…
- Moi pas…
- Ben pourquoi ?
Je le lui ai dit.
Jusqu’à près de dix-sept ans, comme je vous l’ai sans doute déjà dit, j’habitais près de la Porte de Clignancourt.
Lieu de perdition bien connu où on trouvait « ces voyous de la Porte de Clignancourt », ces salauds qui savaient tout des filles.
On y trouvait aussi « ces filles de la Porte de Clignancourt », tare épouvantable qui guettait mes sœurs si elles parlaient avec « un accent faubourien ».
Bref, d’après ma mère, nous eussions dû traverser le quartier en état d’apesanteur et de cécité totale pour éviter une contamination qui conduisait immanquablement les garçons au bagne et les filles au trottoir.
Pour en revenir au « Viandox », il vous faut savoir que du coin de réprouvés où nous habitions à l’usine qui le fabriquait la distance n’excédait pas trois kilomètres à vol d’oiseau.
On livrait dans cette usine des wagons entiers d’os et de restes de viandes venus des abattoirs.
Ça avait un inconvénient manifeste en été.
Quand le vent soufflait dans la mauvaise direction, c’est-à-dire vers chez nous, tout le quartier était envahi par une odeur de charogne, comme si nous vivions dans un charnier.
Mon père disait « Tiens, ils ont livré chez Viandox… »
Heureusement, aujourd’hui, il n’est pas question de livrer bêtement des os couverts de déchets de viande quasi gratuitement.
Des machines savent gratter jusqu’au dernier milligramme de viande sur les squelettes.
C’est vendu sous le nom de « minerai » à des entreprises de plats préparés qui en feront des lasagnes…
Bref, je n’aime pas le « Viandox ».
Ni les lasagnes…
09:19 | Commentaires (15)
vendredi, 06 janvier 2023
148ème Devoir de Lakevio du Goût.
08:05 | Commentaires (10)