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mardi, 05 octobre 2021

Perturbateur endocrinien

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Hier, pour la première fois depuis le « Premier Confinement », nous sommes allés au musée.
Oui, « Premier Confinement », j’ai trouvé que ça faisait sérieux pour l’évènement qui marque le début de ce siècle après les naissances de Merveille et P’tite Sœur.
Nous sommes donc allés voir l’exposition consacrée à Boticelli au musée Jacquemart-André.
J’ai toujours aimé ce que peignait Boticelli.
C’est fou ce que le « Quattrocento » à donné comme rapins qui ont peint des Vierge à qui on proposerait volontiers de ne plus l’être…
Mais celles de Boticelli, outre qu’elle traineraient n’importe qui au tribunal pour détournement de mineure, ont ce teint qui, bien que je sois frileux, me donne chaud.
Hélas, comme toujours dans ce musée, l’exposition ayant besoin de surface de murs, furent bâties nombre de cloisons pour créer de petites pièces où accrocher les toiles.
Le résultat, pour habituel qu’il soit reste néanmoins gênant.
Il y fait chaud, on s’y sent à l’étroit et on respire devant chaque merveille un air qui a déjà été pété au moins six fois…
Mais c’est beau.
Très beau.
Alors ça réconcilie avec l’espèce.
Pour ce qui est des gestes barrière, en revanche, c’est fichu.
La « distanciation physique » était restée manifestement une vague recommandation d’ailleurs tombée dans les oubliettes tant nous étions tassés dans ce qui ressemblait plus à un assemblage de loges de concierge qu’à des salles de musée.
La « distanciation sociale », quant à elle était parfaitement respectée.
Nous n’avons pas croisé un seul pauvre.
Ni même un immigré.
Même le vigile de l’entrée était un « Gaulois », c’est dire…
Je suis évidemment tombé en arrêt, de nouveau raide dingue, devant « La belle Simonetta » dont le teint, le nez et la chevelure m’ont rappelé des souvenirs chéris.
Et puis, je dois vous dire que nous avons enfin trouvé un appartement qui nous plairait.
Un beau plancher, assez de hauteur sous plafond pour respirer et un balcon qui permettrait enfin de recevoir comme si nous avions un jardin.
Regardez, je l’ai photographié.
Puis nous sommes sortis et passés par le parc Monceau où nous nous sommes assis pour regarder les gens et nous désoler de voir les dégâts causés sur les corps par l’industrie agro-alimentaire.
Dégâts que le « jogging » ni le « running » ne réussissent manifestement pas à réparer…

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Le séjour et l'entrée.

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Le balcon.
Alors, pas beau notre nouvel appartement ?

 

lundi, 04 octobre 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°99

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Aujourd’hui c’est pour faire plaisir, du moins je l’espère, à Adrienne que je vous soumets cette toile peinte vers 1680 de Job Berckeyde.
Il y est question de pain, celui qu’on doit pétrir pour le vendre ou gagner à la sueur de son front.
Si vous me disiez lundi ce que vous avez retiré de cette toile ?
Hmmm ?

Un détail me reste ancré qui me pousse à ennuyer chacun des boulangers chez qui je vais au hasard de mes pérégrinations déménageuses.
Ce détail accroché comme un réflexe qui me pousse à demander « une baguette s’il vous plaît, plutôt cuite et chaude. »
Pourquoi ? Parce que ma mère savait bien ce qui fait un « enfant bien élevé ».
Celui à l’heureux caractère de l’homme dont l’intestin fonctionne bien.
Elle avait une idée précise de ce qui faisait des enfants en bonne santé.
Moins gênante que l’idée encore plus précise de qui était digne d’être aimée de son fils, c’est-à-dire personne à part elle,
Pour assurer notre santé, elle nous envoyait chercher immuablement le pain qui, à ses yeux, représentait le nec plus ultra de la nourriture bourgeoise : le pain blanc.
Trop blanc…
Pour elle, le pain idéal était « un pain parisien bien blanc » nettement moins tentant que la baguette dorée qui vous tendait ses croûtons comme le diable ses tentations.
Ce « pain parisien bien blanc », insuffisamment cuit, aurait fini de cuire dans l’estomac s’il n’était mis à l’abri de nos mains avides à peine arrivé à la maison.
Pour nous éviter disait-elle « ces lourdeurs d’estomac qui arrivent quand on mange du pain frais ! » et ses « Ça fait mal au ventre quand on mange du pain chaud ! », elle le mettait à l’abri dans la huche.
Dès qu’on approchait du buffet, on entendait un « Pas le pain frais ! Il en reste d’hier soir ! » lancé d’un ton sans réplique.
Le pain d’hier offrait d’énormes avantages à ses yeux.
Rassis, il était moins tentant et nous en mangions moins.
Ce « Il en reste d’hier soir, il est encore bon ! » reste ainsi accroché à ma mémoire.
À cette époque bénie où les enfants étaient presque sages, on ne se servait pas de pain entre les repas et il fallait le demander à table.
Tout manquement à la règle entraînant immanquablement une taloche, on y regardait à deux fois avant de piquer le croûton du pain.
Et il n’était pas question de baguette, ni même de « bâtard ».
Non, non, seul trouvait grâce à ses yeux le « pain parisien de 400 grammes » le pain d’ouvrier, celui qui se garde trois jours.
Le pain qui finit en « pain perdu » et pas perdu pour tout le monde.
Même trempé dans le lait un bon moment avant d’être saupoudré de sucre et de cacao, le pain du fond de la huche avait bien du mal à ramollir…
Grâce à ce « Il en reste d’hier soir, il est encore bon ! » je suis encore aujourd’hui en mesure de digérer des briques sans grande difficulté.
Heure-Bleue ne peut pas en dire autant, amollie qu’elle est par une éducation qui la fit passer de la batiste à la soie.
Ma mère réussit donc, à nous assurer, à défaut d’une cervelle sans névroses, à nous doter d’un estomac qui ne bronchait pas devant un repas de briques.
Ce fut sans doute le seul avantage pour mes sœurs et moi du « pain d’hier », servi  de l’âge où l’on abandonne le biberon à celui d’entrer en troisième...

dimanche, 03 octobre 2021

C'est le show "effroi"...

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Ce matin, à peine  préparé le petit déjeuner de l’une et avalé celui de l’autre – le mien – , j’ai commencé par faire une bêtise.
Mon clavier ne répondant à l’appui sur les touches que quand il a le temps et pas forcément dans l’ordre dans lequel elle ont été frappées, j’ai cherché sur le site du fabricant où se situait le problème.
Le fabricant me dit « si vous avez des problèmes de déconnexion du service « Bluetooth », allez là, puis cliquez sur ça et  remettez le service ».
Soit, je vais donc faire un tour sur « Paramètres système », puis sur « Bluetooth ».
Et je supprime le service.
C’est au moment « pile poil » où je clique sur « supprimer » qu’en même temps je pense « Et m… !  Je n’ai ni souris ni clavier filaires pour rétablir le service ! »
J’ai dû aller bricoler dans le « BIOS » de ma machine pour rétablir à l’insu du plein gré de « Windows » le service bêtement supprimé.
Puis j’ai attendu le réveil de mon odalisque en lisant quelques pages.
Elle s’est levée, je lui ai amené son petit déjeuner, et nous avons échangé quelques mots sur les douleurs diverses qui nous saisissent dès qu’on met le pied par terre.
Heure Bleue a conclu sa diatribe contre l’âge par « Ce n’est vraiment pas drôle de vieillir ! Ça ne nous arrange pas… »
J’ai cru bon d’ajouter « Heureusement que ça n’arrive que quand on approche de la mort, sinon ce serait vraiment emm.. »
C’est là que nous avons remarqué en chœur que finalement on avait de la chance car tant de monde démarre directement de travers…
Ça m’a rappelé une chanson de Brassens mise en ligne par Alainx « Le temps ne fait rien à l’affaire » et qui ne s’applique pas qu’au délabrement de l’entendement…

vendredi, 01 octobre 2021

99ème devoir de Lakevio du Goût

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Aujourd’hui c’est pour faire plaisir, du moins je l’espère, à Adrienne que je vous soumets cette toile peinte vers 1680 de Job Berckeyde.
Il y est question de pain, celui qu’on doit pétrir pour le vendre ou gagner à la sueur de son front.
Si vous me disiez lundi ce que vous avez retiré de cette toile ?
Hmmm ?

mercredi, 29 septembre 2021

« Dubonnet » damne…

Ouais, je sais, j’ai déjà honte…

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Ce matin, j’ai vu chez Fabie une photo qui m’a rappelé deux choses.
Cette photo m’a d’abord ramené dans les tunnels du métro où la maigre lumière dispensée par des ampoules anémiques montrait à intervalles presque réguliers la séquence « DUBO… DUBON… DUBONNET »
Le visage collé à la vitre, je regardais défiler, sous cette obscure clarté qui ne tombait pas des étoiles, cet appel à picoler qui était courant dans les années cinquante et soixante.
Plus tard, l’alcoolisme était pointé d’un doigt de procureur méprisant.
Comme il ne désignait alors que le buveur de « gros qui tache » ou, selon le milieu professionnel, le client qui s’achetait « une betterave » ou « un encrier de déménageur », le bon Français se mit à se saouler avec du whisky d’importation.
Ça ne faisait pas « poivrot »…
« Alcoolique mondain » ça avait quand même une autre gueule !
L’autre souvenir tient aussi dans cette photo.
Pour éviter que ce « Dubonnet » ne soit en butte à la vindicte des ligues de vertu, on rappelait dans les « réclames » qu’il s’agissait d’un « vin tonique au quinquina » et que ce vin aromatisé servit de médicament au légionnaire en campagne depuis le milieu du XIXème siècle.
Ma mère, dans son souci permanent de bonne santé et d’éviter de gaspiller des sous en médicaments ou pire, en visites chez le « docteur » avait eu une idée.
En plus c’était une idée « durable ».
Alors que personne ne buvait de vin à la maison, elle achetait une bouteille de vin dit « Pelure d’oignon » de la maison « Cramoisay et Champlure ».
Ça faisait un peu luxe car il n’était pas du rouge foncé du « Vin des Rochers » dit « Le velours de l’estomac », ni du rouge plus clair du « Gévéor » dit « Après l’effort, le réconfort ».
Il avait une couleur rousse et, selon ma mère, « il ne sentait pas la vinasse ».
Elle le transvasait dans un « litre étoilé », y ajoutait quelques cuillers à soupe de sucre et un petit flacon « d’extrait d’écorce de quinquina » acheté à la pharmacie.
Cet « élixir de longue vie » fait maison durait toute l’année et le reste en était jeté au début de l’année suivante.
On avait droit à une cuiller à café en cas de fièvre ou de maladie quelconque.
Mon père avait droit à un petit verre.
Il n’aimait pas ça et je soupçonne que ma mère le savait et que c’est pour ça qu’elle lui en donnait un petit verre et non une cuiller à café.
Mais ce ne sont que supputations de ma part…
Bref, comme d’habitude, il n’y a rien de tel qu’une photo pour vous faire passer du Montmartre de 2021 à un passage de la Porte de Clignancourt des années cinquante...