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lundi, 11 octobre 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°100

devoir de Lakevio du Goût_100.jpg

Mais où va-telle ?
Pourquoi ?
N’aurait-elle pas pu choisir un autre moment ?
Mais pourquoi diable semble-t-elle si pressée ?
D’ici lundi vous aurez sans doute eu une idée.
Et peut-être en aurais-je eu une…


Mais qu’est-ce que j’ai dit ?
On était bien, là.
« Tranquilles comme Baptiste » comme on dit.
On avait trouvé un banc à l’abri de la pluie sous les arbres du Luxembourg.
On n’était pas loin du kiosque et elle me tenait la main.
J’aimais bien qu’elle me tienne la main pendant qu’elle me disait ce qu’elle avait fait de sa journée.
Je l’écoutais, j’aimais sa voix douce, un peu comme celle d’une contralto qui aurait petit à petit glissé vers une voix de mezzo-soprano.
Je dirais même que sa voix avait quelque chose d’excitant, du moins correspondant à ma sensibilité.
Je l’écoutais donc avec attention, charmé, tandis qu’elle me contait sa journée.
Une journée apparemment simple, occupée à trier des cartes postales anciennes.
Je l’imaginais, attentive, tenant d’une main indécise une carte postale de Paris décrivant un carrefour des années 1900.
À l’écouter je ne voyais pas le temps passer.
J’ai regardé ma montre.
Je me suis dit « Déjà ? »
Je me suis tourné vers elle et l’ai embrassée.
Un peu essoufflée elle m’a dit « Pfiouu… Mon chéri ! J’en suis étourdie ! Que me vaut le plaisir de ce baiser passionné ? »
J’ai répondu trop vite « Ben… Faut que j’y aille ! »
Triste elle m’a demandé « Mais pourquoi ? »
Et comme une andouille, sans réfléchir j’ai dit « Ah ? Je ne t’avais pas dit que j’étais marié ? »
Et là, alors qu’à nos âges elle aurait dû réfléchir un peu, elle s’est levée et est partie d’un pas décidé.
Allez donc savoir pourquoi.
Ah les femmes, je vous jure… Savent jamais ce qu’elles veulent…

dimanche, 10 octobre 2021

Partage des taches…

Non, il ne s’agit pas de travail, sinon j’aurais mis l’accent circonflexe.
Il s’agit de la tablette qui surplombe le lavabo de la salle de bains et dont l’encombrement permet de masquer du miroir ce qu’il peut révéler de gênant…
Sur cette tablette, deux éléments sont communs aux deux utilisateurs.
- Le flacon d’eau de toilette « mixte », celui qui permet aux deux de sentir « encore plusse bon » que d’habitude.
- Le verre dans lequel on met les brosses à dents et le dentifrice.
Ensuite, de façon que chacun soit servi de la façon la plus équitable qui soit, on y trouve ce qui sert à la lumière de mes jours et ce qui sert à votre serviteur :
Je me contente quant à moi :
- de la bombe de mousse Williams.
- Du rasoir dont je vous ai déjà parlé.
La lumière de mes jours, elle, a de plus grandes exigences.
Au côté – petit le côté – de mon maigre matériel on va trouver :
- Le tube de crème pour la peau qui me plaît tant – la peau, pas la crème-.
- Le petit je ne sais quoi dans un petit flacon qui s’appelle « Nectar of Beauty ».
- Trois tubes de rouge à lèvres.
- Deux petits flacons de parfums – immondes- concoctés par Merveille et qu’il n’est pas question de jeter par « inadvertance délibérée » dans la poubelle.
- Un petit tube d’un truc qui s’appelle « French Panache » de Lacoste.
Ce dernier censément pour homme mais qui donne aux mecs envie de le donner aux filles.
- Trois petits échantillons de parfum dont certains redoutables.
- Une bombe d’eau d’Avène.
Ça c’est de l’eau minérale mais en bombe et à trente fois le prix de la même chez Carrouf mais l’emballage est autrement étudié et agréable, j’avoue.
Alors, pourquoi je vous dis tout ça ?
Eh bien parce que le dimanche, c’est jour de grand ménage.
Ouaip chez la lumière de mes jours c’est Pessah’ toutes les semaines…
Et ce jour là est celui où «  j’ai envie
d’oublier » de nettoyer cette fichue tablette pleine de taches.
Non que ce soit pénible en soi mais je nettoie plein de choses et ce qui me tue, c’est cet équivalent d’un déménagement que transbahuter toutes ces petites m… ailleurs alors que j’ai déjà plein d’autres petits bidules comme le shampooing, le « gel douche », le porte-savon, l’« après-shampooing » à déplacer du bord de la baignoire pour la laver.
Je suis épuisé avant de commencer...

vendredi, 08 octobre 2021

100ème devoir de Lakevio du Goût

devoir de Lakevio du Goût_100.jpg

Mais où va-telle ?
Pourquoi ?
N’aurait-elle pas pu choisir un autre moment ?
Mais pourquoi diable semble-t-elle si pressée ?
D’ici lundi vous aurez sans doute eu une idée.
Et peut-être en aurais-je eu une…

jeudi, 07 octobre 2021

Domino, Domino, le printemps chante etc...

rue Turgot.jpg

Je suis enchanté d’avoir remué quelque chose chez quelqu’un.
Rassurez-vous, il ne s’agit que de sa mémoire…
Un commentaire sur la note que j’ai publiée hier, a donc rappelé quelque chose à quelqu’un dont je ne sais si c’est une femme ou un homme car la signature est prudemment aussi vague qu’épicène.
Je pense toutefois que c’est « une Elle » qui signe « Do » car je me rappelle avoir lu quelques commentaires où elle parlait d’elle au féminin.
« Do », donc, dit que son père remontait la rue Turgot en costume de marin jusqu’au lycée qui eut la patience de me supporter.
Ce lycée s’appelait alors « Rollin » jusqu’en 1944 où on songea à célébrer la mémoire d’un professeur d’Allemand qui fut résistant et communiste à une époque où s’il était bien vu d’enseigner l’allemand il était mal vu d’être résistant.
Surtout si on était communiste…
Que dire alors d’un Krasucki qui était tout cela mais en plus polonais et juif ?
Bref, ce pauvre homme cumulait les handicaps…
« Do » donc, disais-je, semble connaître la rue Turgot.
Je me demande si elle connaît, en bas de la rue Turgot, le café du croisement.
Enfin, « croisement » est inadapté, car la fin de la rue Turgot est un des côtés d’un triangle tout à fait scalène formé par la rencontre de la rue et deux autres, les rues Condorcet et Rochechouart.
C’est une petite place charmante où un café m’a longtemps accueilli.
C’était un chouette café qui occupait le coin de la rue Turgot et de la rue Condorcet.
Il était bien pratique car, assis dans le coin occupé aujourd’hui par une agence immobilière, j’avais alors une vue imprenable sur les deux choses les plus importantes de ma vie à ce moment-là.
L’arrêt du 85 qui me ramènerait chez moi et une fille qui allait au lycée Lamartine et qui voulait bien boire un café avec moi.
C’est curieux mais je n’ai pas souvenir d’un temps triste dans ce café.
Il arrivait bien qu’il y eut de la grisaille mais elle avait quelque chose d’heureux.
Bien que frileux, je ne me rappelle pas avoir eu froid dans ce bistrot.
Je sais bien que je vous ai déjà parlé de la rue Turgot mais l’automne arrivant, c’est le moment où je vous parle de ça.


mercredi, 06 octobre 2021

Un homme de l'être...

chevreuse.jpg

Je viens de lire l’article d’une journaliste de France Inter.
Ilana Moryoussef clôt son article par « Au fond, Patrick Modiano n’est pas cet écrivain de 76 ans couvert d’honneurs. Il est pour toujours ce beau jeune homme d’une vingtaine d’années qui erre dans les rues de Paris. »
Pour avoir, à l’exception de son dernier livre « Chevreuse », lu tous les livres qu’a écrits Patrick Modiano, je comprends très bien ce qu’elle dit et ne puis qu’approuver.
À lire cela, je me dis qu’il y a une foule de « belles jeunes femmes et beaux jeunes hommes d’une vingtaine d’années » qui errent dans les rues de Paris.
Hélas, comme ne le remarque pas la dame de France Inter, tant se cachent dans les corps douloureux de ceux qu’on ne voit plus, de ceux qui sont « devenus invisibles » comme dit la lumière de mes jours…
Mais ils sont là et passent et repassent dans les rues, persuadés que les trottoirs portent encore la trace de leurs pas, que les murs gardent encore la marque de leurs regards.
Et je sais bien que d’autres « anciennes jeunes femmes et anciens jeunes gens d’une vingtaine d’années » gardent encore le souvenir de leurs regards.
Il me suffit de descendre une rue et de revoir une vitrine poussiéreuse pour que deux ou trois bulles de souvenir éclatent à la surface de ma mémoire et me fassent faire à « rebrousse-poil » la plus grande partie de ma vie.
Parfois avec bonheur, parfois plus tristement.
Quand c’est avec bonheur, je me délecte de revivre l’instant.
Quand ce n’est pas gai, le moment s’enfonce de nouveau dans ma mémoire, juste avant que la tristesse ne m’envahisse.
C’est curieux, je ne me mets à penser à la rue Turgot ou au café du croisement de la rue Condorcet et de la rue de Rochechouart que quand l’automne arrive…
Ça doit être la proximité de la rentrée des classes qui me fait cet effet.
Ou bien ce temps d’automne si particulier à Paris où la température est encore clémente mais où la lumière faiblissante incite à la rêverie…
Bon, je vais acheter « Chevreuse », ce sera une errance dans une mémoire qui n’est pas la mienne…