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vendredi, 22 octobre 2021

102ème devoir de Lakevio du Goût

balade avenue Louise.jpg

Ce matin, je me promenais dans Bruxelles sur Google Map à la recherche de l’endroit où nous avions habité environ un an.
J’ai beaucoup aimé cette petite promenade.
Elle m’a inspiré.
Et vous ?
J’espère avoir lundi quelques lumières sur ce qu’elle a suscité chez vous…


jeudi, 21 octobre 2021

Il me revient des trucs ce matin…

Le_fatiche_di_Ercole_-_Reeves.png

J’ai commencé à écouter une émission sur les dégâts de la mode, non seulement sur l’esprit des « accros de la fashion » mais sur les effets d’icelle sur les pollutions diverses qui dévastent notre monde.
Je me suis alors rappelé qu’à un moment genre « crise d’ado tardive », j’ai donné quelques sous à une dame pour m’éviter de faire ce que j’ai fait quand même : « Filer mon sac » à la boîte qui m’entretenait grassement et me fâcher avec la lumière de mes jours.
Il est évident qu’il n’est pas là question de déconsidérer la psychanalyse et ses officiants, quoiqu’on pense de leur efficacité.
Surtout si on compare ce qu’ils valent à ce qu’ils coûtent…
Il se trouve que celle à qui j’ai donné quand même une petite fortune – qui me fut rétrocédée par la Sécurité Sociale et une mutuelle « haut de gamme à un œil » - ne me convenait pas.
Cela dit, à moins d’être « sévèrement taché », on a peu, pour ne pas dire aucune, illusion sur soi.
Il m’est arrivé évidemment d’être surpris de constater sous la toise qu’on s’est fait râper le crâne ou les pieds de deux ou trois centimètres en quelques décennies.
C’est la surprise de l’animal qui vient de passer de moins grand à plus petit mais bah…
Il suffit de se redresser.
Reste à constater qu’on n’entre plus dans ce « Newman du 36 » qui nous allait si bien il y a quoi ? A peine cinquante ans ?
Pour en revenir à mon mouton, ne rêvons pas.
Nous savons à peu près ce que nous valons.
Mais le pire c’est que nous savons très bien ce que nous ne valons pas.
Et, « bien plus pire » encore, la lecture de certains auteurs nous enfonce le nez dans les profondeurs de nos illusions.
Heureusement, quand vous apprenez assez jeune que la plupart de nos problèmes sont dus à de sévères craquements entre ce que l’on est et ce que l’on veut faire croire ou paraît être, vous vous mettez à admettre ce que vous êtes.
Rassurons-nous, ça ne veut pas dire que nous cessons de faire un peu de cinéma quand le besoin s’en fait sentir.
Ça veut seulement dire que nous savons que nous faisons du cinoche.
Juste vous changez de film avec l’âge et les circonstances…
Votre Goût adoré, par exemple, l’a fait.
Je suis sûr que vous ignoriez que j’ai été Steve Reeves en 1958.
Bon, en réalité j’étais Hercule en train d’étrangler le lion de Némée dans « Les travaux d’Hercule ».
Je me souviens que Sylva Koscina y jouait le rôle de Iole, mais même si les blondes ne me branchaient pas, elle était quand même « à tomber » comme disent les gosses de maintenant…
J’ai même cru être Chris Adams dans « Les sept mercenaires », c’est dire.
Et je n’étais pas seul je vous assure.
Si vous nous aviez vu, les autres garçons et moi, sortir de l’Ornano 43 !
Vous auriez vu un paquet de Yul Brynner, mais chevelus, sortir de la salle.
On se tenait drôlement droit, on gagnait deux centimètres, facile !
Ça marchait autrement mieux que quand ma mère -que j’écoutais tout de même- me disait « Tiens-toi droit ! »
Bon, en grandissant on change de héros en même temps que de centres d’intérêt.
Comme j’étais plutôt fleur bleue, même si en vrai c’était « fleur bleue avec arrière-pensées »,  j’ai été Robert Taylor un jeudi, au ciné-club du lycée.
Vous ne savez pas combien Ava Gardner était une reine Guenièvre magnifique dans « Les chevaliers de la Table Ronde ».
Ah ! J’allais oublier de vous dire ce qui me semble essentiel : On vieillit mais on ne grandit pas.
On n’est trahi que par les siens certes, mais surtout par ses articulations.

les 7 mercenaires.jpg

lundi, 18 octobre 2021

Devoir de Lakevio du Goût N° 101

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Je pense que vous en avez assez des œuvres de John Salminen mais que voulez-vous, elles me posent toutes des questions auxquelles j’essaie de répondre.
Si vous m’aidiez, vous aussi à y répondre, ce serait gentil.
Mais ce serait trop simple.
Il faut d’abord trouver quelles questions posent l’œuvre, et je sais qu’elle ne pose pas les mêmes à chaque observateur.
Puis, quand vous avez enfin une question qui vient, il reste à y répondre…
J’aimerais que vous commenciez votre devoir par « Ce fut un chagrin désordonné », comme écrit Maupassant dans « Un cœur simple ».
Ce serait chouette aussi que vous le terminassiez sur « Le centre du combat, point obscur où tressaille la mêlée, effroyable et vivante broussaille, » comme disait Victor Hugo dans « L’expiation »
J’eusse aimé que vous y casassiez aussi le célèbre « L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme. »

Ce fut un chagrin désordonné qui m’étreignit lorsque je la vis s’éloigner d’un pas vif et le dos contracté plus par le ressentiment que par le froid.
Je m’étais comporté comme un parfait idiot de m’emporter de la sorte pour une raison aussi futile que l’allée à emprunter dans ce parc.
Elle aimait l’allée qui partait sur la droite et se dirigeait vers un minuscule étang protégé par une vague clôture.
J’aurais aimé pour une fois faire le tour par l’autre côté, emprunter l’allée qui passait par la gauche pour aboutir au même étang.
Elle a insisté.
Je me suis buté.
Arrivé au sommet de la bêtise, j’excipai alors de ma qualité de mâle pour exiger qu’elle me suivît.
Elle s’arrêta soudain, se tourna vers moi et dit d’une voix calme, trop calme :
- Il n’y a pas de chef ici ! 
- Euh… J’ai…
- Tu as quoi ?  Nous vivons ensemble ! Ensemble !!!
J’ai tenté piteusement et encore plus bêtement :
- Oui mais…
- Mais quoi ? Il n’y a pas de subordonné ni de chef ! 
Elle fit encore quelques pas et me jeta :
- Si j’avais eu besoin d’un chef, je me serais engagée dans l’armée, je ne serais pas venue dans ton lit !
Je me serais giflé d’avoir été aussi stupide.
Il y a des moments, comme ça où la cervelle régurgite des préjugés plutôt que créer des pensées…
J’ai allongé le pas, l’ai rattrapée et me suis confondu en excuses.
Je bafouillais d’émotion, je crois bien qu’un moment, j’ai chevroté.
Je ne savais plus quoi dire, les yeux me piquaient.
Le reproche s’est effacé lentement de ses yeux, elle a soupiré, levé les yeux au ciel et chuchoté « Que vous êtes bêtes, pauvres hommes que vous êtes… »
Puis, elle a eu dans le regard cette étincelle que j’avais craint ne plus jamais voir et que j’aimais tant.
Je lui ai pris la main, elle l’a serrée et s’est collée contre moi.
« L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme. » comme disait Hugo…
Et je fus heureux d’être le vaincu.
Elle me tira, hâta le pas et, sans même que nous nous en aperçussions, nous sommes arrivés à la maison où en hâte nous avons alors jetés nos habits.
Tous nos habits…
Puis quand le calme fut revenu, elle s’est levée et je l’ai admirée, glissant un regard que j’espérais discret sur ce nid où je m’étais blotti il y a peu.
C’est là que je me suis demandé si Victor Hugo pensait vraiment à la bataille de Waterloo quand il a écrit :
« Le centre du combat, point obscur où tressaille la mêlée, effroyable et vivante broussaille »…

vendredi, 15 octobre 2021

101ème devoir de Lakevio du Goût.

devoir de Lakevio du Goût_101.jpg

Je pense que vous en avez assez des œuvres de John Salminen mais que voulez-vous, elles me posent toutes des questions auxquelles j’essaie de répondre.
Si vous m’aidiez, vous aussi à y répondre, ce serait gentil.
Mais ce serait trop simple.
Il faut d’abord trouver quelles questions posent l’œuvre, et je sais qu’elle ne pose pas les mêmes à chaque observateur.
Puis, quand vous avez enfin une question qui vient, il reste à y répondre…
J’aimerais que vous commenciez votre devoir par « Ce fut un chagrin désordonné », comme écrit Maupassant dans « Un cœur simple ».
Ce serait chouette aussi que vous le terminassiez sur « Le centre du combat, point obscur où tressaille la mêlée, effroyable et vivante broussaille, » comme disait Victor Hugo dans « L’expiation »
J’eusse aimé que vous y casassiez aussi le célèbre « L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme. »
(Je ricane car Adrienne va devoir éviter la trop grande concision qui est sa marque de fabrique... Hi hi hi...)

mardi, 12 octobre 2021

L’invisible est touchant…

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Ouais, bon, je sais…
Ce matin j’ai entendu parler d’un film.
Et c’est la première fois que j’ai vraiment envie d’aller voir un film depuis qu’on était allé voir « I, Daniel Blake » de Ken Loach.
C’était avant huit heures et l’invité était François Ruffin.
François Ruffin, c’est ce député qui avait réalisé le film « Merci patron ! »
Ce matin, on lui demandait quelques explications sur son nouveau film « Debout les femmes ! »
Ce film montre le travail, que dis-je, l’exploitation de ces femmes qui, pour la plupart travaillent énormément pour des salaires compris entre six-cent-trente et sept-cent-cinquante €uros par mois.
Même si je ne suis pas d’accord avec le parti qu’il représente à l’Assemblée, j’aime entendre François Ruffin, car il me semble un des rares, vraiment très rares, hommes politiques guidés par leurs convictions et le souci de l’humanité et non le goût du pouvoir.
Des convictions qui, tout aussi rarement, ne sont pas mues par une détestation des uns ou des autres ni leur envie de chasser telle ou telle ethnie ou religion de leur environnement.
La façon dont François Ruffin parle de ces femmes m’a rappelé un détail de ma vie active dans l’industrie.
Si si, je vous le jure ! J’ai été actif !
Un tout petit détail, comme ces femmes et leur pendant masculin sont un tout petit détail dans notre jolie civilisation si confortable, si policée.
Et si féroce, si aveugle au sort qu’elle réserve à ceux qui ne sont pas des « winners ».
Ce « détail industriel » ?
C’est simplement cette foule de vis, de rondelles, d’écrous, ces « petits trucs » qui ne coûtent presque rien mais sans lesquels n’importe quelle machine, du smartphone à la locomotive, ne pourrait voir le jour.
Ces gens à qui un dur labeur ne permet qu’à peine de vivre méritent autre chose à mon sens que le regard indifférent, si ce n’est vaguement méprisant, de celui qui les utilise.
Car je ne voit pas d’autre mot que celui-là : On les utilise.
Et elles et ils méritent tellement mieux.