mercredi, 07 août 2019
Effondrement.
C’est ma contribution d’aujourd’hui à la vacuité du monde...
L’étagère numéro trois de la petite bibliothèque du salon.
Triste état, la pauvre…
Hier, tandis que la lumière de mes jours était dans la chambre téléphonant à je ne sais qui et que je cogitais sur les résultats de simulation sur ce que Moitié préférée appelle « ton ampli de dans mille ans », un bruit ennuyeux car signe probable de réparation m’a tiré de mes réflexions inutiles.
L’étagère numéro trois, derrière le fauteuil Voltaire qui attend un retapissage qui n’aura lieu qu’après ma mort, s’est effondrée, trois des quatre cales qui la maintenaient aux montants du meuble se sont enfuies.
La décision d’hier fut prise : On allait immédiatement remettre ces cales et retaper le tout.
Comme souvent, « immédiatement » prend rapidement des airs de « le plus tôt possible ».
Plus souvent que « incessamment » voire « sous peu »…
Je m’y suis mis ce matin.
J’ai sorti des millions de bouquins dont je n’aurais jamais soupçonné qu’ils pussent tenir sur cette étagère.
Ce qui évidemment m’a renseigné sur les causes probables de l’effondrement.
La « Légende de la mouche et de l’éléphant » a encore frappé !
Mais si, vous la connaissez j’en suis sûr, lectrices chéries.
C’est l’histoire d’un Indien de l’Inde qui déménage.
Il commence à charger les meubles sur son éléphant.
Puis les habits.
Puis les outils.
Au moment de mettre la vaisselle, l’éléphant semble moins sûr sur ces pattes et tremble légèrement.
L’Indien de l’Inde prend l’assiette qu’il avait mise de côté et déjeune.
Il monte sur le dos de l’éléphant et pose l’assiette derrière lui.
L’éléphant tremble plus nettement et ploie sous la charge mais teint le coup.
Une mouche passe au dessus du chargement et remarque une particule de viande sur l’assiette de l’Indien de l’Inde.
Elle se pose alors sur l’assiette.
Et l’éléphant s’effondre…
La miette de viande qui causa l’effondrement de l’étagère numéro trois semble avoir été la mouche déguisée en un CD posé en travers sur les bouquins…
J’ai ce matin réparé la chose, et retrouvé des bouquins dont je pensais qu’ils avaient été déposés dans des cartons en bas de la maison, laissés à la disposition des gens du quartier.
Parmi ces bouquins, j’ai remarqué ceux-là :
Et, ailleurs en regardant du côté des dictionnaires, celui-ci :
12:10 | Commentaires (6)
mardi, 06 août 2019
Glandeur pas tenté...
J’aurais dû m’en douter…
Depuis des jours elle me disait « Tu sais que les carreaux n’ont pas été faits depuis… Pfiouu… »
Samedi dernier, au lieu de me mettre à faire « le devoir de Lakevio du Goût », j’ai nettoyé les carreaux du séjour.
Le dimanche est habituellement « le jour du grand ménage ».
Oui, c’est comme ça chez Heure-Bleue, on a « ménage de printemps » tous les dimanches…
Dimanche dernier, donc, alors que j’étais déjà surchargé de travaux genre Hercule, j’eus l’idée saugrenue de profiter qu’elle faisait je ne sais quoi dans le cuisine pour nettoyer les vitres de la chambre.
J’aurais pu réfléchir une minute.
Plus exactement, elle aurait dû penser à la scoumoune familiale persistante dès samedi.
Et j’aurais dû aussi y penser dimanche.
Mais il est trop tard de quelque façon qu’on s’y prenne.
Voilà à quoi nous aurions pu, que dis-je, « DÛ » penser et qui évidemment s’est produit.
Sur toutes ses vitres soigneusement nettoyées, exemptes de traces, que croyez vous qu’il advînt ?
Eh bien oui, depuis deux heures il pleut.
Et je regarde avec haine un tas de nuages salopant des vitres qui voulaient rien qu’à rester impeccables.
Peut-être même jusqu’au mois d’août 2020.
En plus on doit sortir faire quelques courses si on ne veut pas sucer des cailloux pour le dîner.
Franchement, passer tant de temps à s’entraîner à glander.
Réussir haut la main pendant tant d’années à éviter les trucs qui m’ennuient comme laver les vitres.
Et se faire piéger comme un débutant par des nuages…
Tu baisses, Le-Goût, c’est le début de la fin.
Je regarde « mes » vitres se salir, je suis désespéré.
Je ne me laisserai plus avoir par les demandes d’Heure-Bleue.
Enfin… Pas toutes…
J’accepterai de faire du chou-fleur aux épices et des courgettes comme elle aime.
Mais c’est bien tout…
16:40 | Commentaires (8)
lundi, 05 août 2019
Avec le temps, va, tout s'en va...
Je la voyais tous les jours.
Tous les jours je passais devant la grille toujours ouverte, rouillée, penchée, tenant par on ne sait quel miracle.
Le gond du haut de la porte avait cédé depuis longtemps, avant même ma naissance j’en suis sûr et la porte penchait dangereusement mais ne tombait toujours pas.
Ce matin, il fait beau et doux.
Le temps n’était pas chaud de cette chaleur qui donne à tout endroit inconnu un côté inquiétant, il était simplement doux et quasiment printanier en ce mois d’août.
Alors, en prenant garde à ne pas toucher ni même frôler la grille, je suis entré dans l’allée bordée d’arbres que j’ai remontée jusqu’à ce tournant qui me cachait le reste de l’endroit.
Un moment, l’allée, de terreuse et sèche qu’elle était, m’apparut soudain vaguement pavée, une sorte d’esplanade s’arrêtant à l’orée d’une pièce au sol déformé et mal carrelé.
Une porte béait dont je me demandais quelle utilité elle pouvait avoir car toutes les vitres étaient brisées.
Quelque chose d’inquiétant commençait à se dégager de l’endroit tandis que j’entrai dans la maison.
De printanier et clair, le temps semblait devenir automnal.
Il faisait frais dans la pièce, trop frais…
Je me suis avancé, les pièces que je voyais depuis le pas de la porte du fond avaient dû elles aussi être magnifiques.
Malgré la fraîcheur envahissante qui me poussait à boutonner mon blouson, je me suis avancé dans ce qui me parut être une salle de réception.
Tandis que j’entrai dans cette salle, je me demandais comment cette maison avait pu rester ainsi, en un état somme toute excellent, pendant toutes ces décennies sans être vandalisée voire incendiée ni même simplement squattée par des gens de passage qui l’auraient souillée de leurs déjections et auraient abandonné là les maigres reliefs de repas misérables.
Et c’est là que je l’aperçus.
Elle était allongée sur le sol, semblant dormir d’un profond sommeil.
J’eus un coup au cœur, affolé à l’idée de découvrir peut-être un meurtre quand je vis son sein se soulever régulièrement.
Elle respirait donc…
Je me suis approché et l’ai regardée.
Elle avait le teint pâle et rose des jeunes gens en bonne santé et ses cheveux étalés sur le carrelage lui donnaient l’air de la « Vénus sortant de l’onde » de Botticelli.
Son accoutrement toutefois m’étonna.
S’était-elle trouvée là après une soirée costumée ?
Vêtue d’une robe de bal à la mode des années 1900, elle était malgré tout extrêmement élégante et gardait quelque chose de touchant.
J’ai toussoté dans l’espoir de la réveiller.
Elle ne bougea pas.
Je me suis penché, souriant intérieurement en pensant à « La belle au Bois Dormant » et lui touchai la main.
Elle ouvrit un œil étonné et demanda « Qui êtes vous ? »
Je répondis, « Un voisin, et vous ? » vaguement inquiet qu’elle pût être un peu folle.
Elle me sourit et dit « Yvonne de Galais , mais où est Augustin ? Je me suis endormie en l’attendant… »
J’ai vérifié la présence de mon smartphone dans le poche de mon blouson et me suis enfui, paniqué…
09:39 | Commentaires (17)
dimanche, 04 août 2019
Tag à la récré…
Je fais partie des « désignés volontaires » par Ambre-Neige…
Quatre emplois que vous avez faits dans votre vie.
- Vendeur de hifi pendant les vacances scolaires.
- Monteur de kits électroniques pour « maladroits du fer à souder ».
- Ingénieur.
- Libraire du samedi matin.
Quatre films que vous regarderiez encore et encore.
- Broadway Danny Rose.
- Il était une fois dans l’Ouest.
- Les damnés.
- Portier de nuit.
Quatre lieux où vous êtes allé(e) en vacances.
- Pétra.
- Rhodes.
- New-York.
- Venise.
Quatre endroits où vous avez vécu.
Pfiouuu…
- Paris.
- Bruxelles.
- Portland (Or.)
- Tel-Aviv
Quatre choses que vous faites chaque fois que vous allez sur le net.
- Pester après les publicités envahissantes.
- Lire et écrire des mails.
- Vous lire et vous laisser des commentaires.
- Trouver des informations sur des sujets divers.
Quatre endroits où vous aimeriez être en ce moment.
- Trouville.
- Venise.
- Berlin.
- Londres.
Quatre personnes à qui vous allez refiler le bébé :
Liv-Fourmi, Emilia-Celina, Juliette, Adrienne et les autres…
10:48 | Commentaires (5)
vendredi, 02 août 2019
Le moucheron.
Ce matin, j’ai remonté mon clavier qui, vous pouvez le constater de visu, fonctionne parfaitement.
Je peux donc vous proposer avec ce clavier comme neuf, le « devoir de Lakevio du Goût ».
Cette toile de Matteo Massagrande me rappelle quelque chose.
Mais à vous ? Qu’inspire-t-elle ?
Et si vous le disiez lundi ?
Mais pourquoi diable, vous demandez-vous, a-t-il donc remonté son clavier ?
Eh bien, hier juste à la fin du dîner, tandis qu’Heure-Bleue finissait son verre j’ai posé le mien devant mon écran.
Il m’arrive de faire ce genre de chose car j’ai une mémoire de piaf.
De piaf genre colibri évidemment.
J’ai débarrassé la table pendant que la lumière de mes jours regardait Télérama pour tenter d’y trouver quelque chose à regarder.
Elle a trouvé.
Un film franco-portugais qui se laisse regarder.
Plus exactement que j’aurais dû regarder avec un peu plus d’attention…
Oui lectrices chéries, j’aurais dû.
Au lieu de quoi, je contemplai la page blanche de mon écran vide à la recherche du sujet du « devoir de Lakevio du Goût ».
Un détail remuant attira mon attention.
Un minuscule moucheron avait le culot d’errer sur ma page blanche !
Du geste auguste du semeur, je balayai d’une main magistrale le moucheron.
Et mon verre… Dont le maigre contenu échappa à mon gosier avide pour arriver dans mon clavier.
Non ! Pas « sur mon clavier » mais bel et bien « dans mon clavier ».
Au lieu de regarder le film je démontai donc mon clavier sous les remarques ironiques d’Heure-Bleue, lavai à grande eau les touches et passai une partie du film dans la cuisine, le sèche-cheveu à la main.
Mais j’ai tout de même réussi à voir un grand bout de ce film.
Je vais donc pouvoir maintenant m’occuper de ce fichu « auto-devoir de Lakevio » que j’ai eu l’idée malencontreuse de vous proposer un jour où je réfléchissais encore moins que d’habitude…
08:39 | Commentaires (18)