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samedi, 13 avril 2019

« The lazy dog jumps over the quick brown fox »

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Ne me dites pas que cette note est ennuyeuse et inutile, je le sais.
Comme celle du titre, la phrase « Voyez le brick géant que j’examine près du wharf » bien connue des gens de l’informatique contient toutes les lettres de l’alphabet.
Alors voilà où je voulais en venir : J’ai démonté mon clavier une fois de plus.
Non, deux fois.
Vous rappelez-vous que les touches se mouvaient comme dans du sirop ?
Eh bien, c’était normal.
De plus, chaque fois que je tapais un mot, s’élevait du clavier une odeur de vinasse qui m’agaçait de plus en plus.
J’ai donc démonté de nouveau le clavier.
J’ai passé la partie comprenant les touches sous le robinet d’eau chaude.
Au début, quelques ruisselets rosés ont coulé…
J’ai persisté jusqu’à ce qu’une eau claire coulât du dispositif.
J’ai enfin posé le clavier sur le radiateur.
Radiateur à peine tiède.
Alors je suis descendu voir la voisine charmante du deuxième étage.
Elle m’a prêté bien volontiers son sèche-cheveux.
Une fois les touches parfaitement mobiles et sèches, j’ai remonté le clavier.
Las… Il ne fonctionnait plus du tout.
Il restait d’un mutisme d’élève un jour de récitation…
Alors je l’ai démonté pour la seconde fois de la journée.
Je dis « seconde » parce que j’espérais bien que ce serait la dernière fois.
J’ai sorti mon voltmètre de son carton et ai commencé à vérifier certaines connexions.
Tout allait bien, ce qui ne laissait pas de m’inquiéter car quand tout va bien, c’est seulement qu’on n’a pas trouvé ce qui ne va pas.
J’ai enfin mis le doigt, que dis-je, la pointe de touche, là où ça péchait.
Un interrupteur microscopique avait pâti du démontage.
J’ai mesuré la consommation du clavier et en ai déduit que s’il était toujours « ON » je changerai les piles tous les ans au lieu de tous les deux ans.
J’ai ressorti mon fer à souder, rangé depuis que j’avais réparé la « platine vinyle » d’un ami, c'est-à-dire environ trois ans.
C’est avec plaisir que j’ai constaté que je n’avais pas –encore- besoin de loupe ou d’autres lunettes pour souder le minuscule « strap » qui allait remplacer le microscopique interrupteur.
Et voilà, lectrices chéries, pourquoi vous pouvez ce matin lire cette note qui n’a d’autre intérêt que vérifier que le clavier fonctionne de nouveau parfaitement.

vendredi, 12 avril 2019

Les vieux brouillés...

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C'est la plus petite rue de Paris...
Elle est chouette, non ?
Contrairement à votre serviteur, le temps est frais…
Néanmoins, ça n’empêche pas de marcher.
Loin de là.
Je ne sais plus quelle remarque entendue à la radio ou de la bouche d’une amie nous a conduits, Heure-Bleue et moi, à vérifier si nous parcourions, bien et pédestrement, les kilomètres qui, selon la Faculté, maintiennent notre cœur en bon état.
Si j’en juge par nos élans divers, nos cœurs fonctionnent plutôt bien.
Ils s’emballent moins que quand nous avions quinze ans mais ils s’emballent quand même assez souvent.
Il suffit que nous croisions des gens qui nous émeuvent, des fleurs dans un parterre sauvage comme il en reste à Paris.
De petites choses qui sur le moment nous semblent importantes.
Parfois, le simple fait de renverser mon verre de vin sur un clavier acheté l’après-midi même suffit à faire naître une émotion dans la maison.
Le genre d’émotion qui me donne envie de me coller des baffes.
Hélas, c’est aussi le genre d’émotion qui donne à la lumière de mes jours l’envie de me coller des baffes…
D’ailleurs, si mon clavier fonctionne, il a quelque chose de différent qui le rend pénible à utiliser.
Les touches nécessitent un effort plus important pour s’enfoncer et mettent plus de temps à reprendre leur position de repos.
Je soupçonne le besoin d’un démontage supplémentaire.
Si les circuits ont été nettoyés et ont repris une fonction normale, il n’en va pas de même pour les cabochons de plastique eux-mêmes…
Mais ce n’est pas de ça que je voulais vous entretenir.
Je voulais vous faire partager le plaisir d’errer le long des boulevards dits « Grands Boulevards ».
Ce plaisir fut un peu gâché par une circulation si intense que la lumière de mes jours eut quelque difficulté à respirer.
Nous apprîmes que les retraités en étaient la cause, qui manifestaient vers la République.
Un instant j’ai voulu tuer tous ces vieux qui nuisaient à la respiration d’Heure-Bleue.
Puis je me suis rappelé que j’en faisais partie, alors j’ai repoussé l’idée.
Parti à rêvasser, comme d’habitude à ce que devenaient ces « Grands Boulevards » qui me semblaient avoir une fâcheuse propension à retrouver l’air dans la débine qu’ils avaient jusqu’au milieu des années soixante.
La lumière de mes jours m’a tiré de mes réflexions en me montrant une boutique.
Cette boutique a été remplacée par un centre dentaire.
Heure-Bleue a dit d’un ton un peu rageur « ils veulent condamner les cabinets de dentistes à la faillite ou quoi ! »
J’ai opiné car ce n’est pas le premier de la même enseigne que nous voyions.
La restauration, les concerts, la médecine, la dentisterie, la lunetterie, l’alimentation, tous ces domaines qui nous soignent, nous distraient, nous nourrissent sont devenus la proie d’investisseurs qui se comportent comme des prédateurs invasifs.
Cette note est parfaitement décousue mais je vous la livre telle quelle, lectrices chéries.
N’empêche, cette journée, comme « elle » dit, eh bien « c’était bien ».

mardi, 09 avril 2019

Après les petits Condorcet ceux de Jacques Decour…

Ne dites rien, j’ai déjà honte…
Je m’en suis aperçu de façon  fortuite.
Une amie, la lumière de mes jours et moi buvions un café à la terrasse du « Grand Comptoir d’Anvers ».
Déjà, sur le chemin qui nous menait de la crêperie de la rue des Martyrs au café du square d'Anvers, quelque chose me disait que le monde changeait.
Des choses surprenantes allaient sans aucun doute se produire.
Le premier signe se produisit quand nous sommes passés devant le lycée.
La porte monumentale qui donne sur l’avenue, toute neuve, était déjà re-noircie !
Des jeunes gens pressés de marquer leur désaccord  avec le Ministre chargé de la tâche impossible de les éduquer avait encore eu une trouvaille étrange.
Vaguement dégoûtés par le comportement de ces jeunes gens, nous avons continué vers le café.
Nous eûmes quelques pensées vaguement fascisantes desquelles il ressortait que la remise en état de la porte à leur frais, surveillés par une armée de dobermans sans muselière leur ferait du bien.
Je me suis arrêté de penser des choses comme ça en me souvenant de mes voyages en métro jusqu’à la station Anvers pour aller au même lycée.
Déjà, des vieux de mes âges pestaient à nous entendre, jetant des « J’te foutrais tout ça sur les autoroutes avec des pelles et des pioches ! Et les cheveux à ras s’il vous plaît ! Non mais ! Ah c’est pas avec ça qu’on va relever la France ! »
Alors ramené à une plus grande indulgence j’ai suivi mes deux commensales jusqu’au café.
Néanmoins, c’était le premier signe !
Le second est apparu de façon tout à fait impromptue quand, après avoir reposé ma tasse, j’ai posé ma main sur la table.
C’était là ! Le second signe !
Oui ! Je deviens un homme sur le tard !
Sur la première phalange du majeur de la main gauche il y avait deux poils.
Des poils poussent enfin sur les doigts d’une main qui n’en avait jamais eu sauf peut-être sur la paume…
Le troisième signe que tout allait changer est alors arrivé.
Surtout moi qui allais me retrouver tout seul comme une andouille si je continuais dans cette voie risquée.
Après un dîner réussi qui avait beaucoup plu à Heure-Bleue j’ai débarrassé la table.
Puis j’ai posé mon verre qui contenait encore du vin à côté de mon clavier.
Hélas, je n’ai pu le boire.
Posé en partie sur le pied de mon écran il s’est renversé sur le clavier vieux de deux semaines qui remplaçait le précédent noyé dans le thé…
J’ai démonté le clavier.
Entièrement !
Nettoyé !
Entièrement !
Le soir, au coucher, j’ai vérifié autre chose, inquiet à l’idée qu’une seconde puberté risquât de  me gâcher la vie.
Mais non, ce devait être une erreur, je n’avais toujours pas un poil sur la poitrine hormis les sept poils qui me donnaient un air viril depuis mes dix-huit ans.
Ce matin  le clavier avait séché et m’a permis, comme les autres matins, de vous raconter toutes ces petites choses sans importance qui encombrent mon blog…

lundi, 08 avril 2019

Une bougie intelligente et trois concierges...

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Ouais... Bon...
J’habite en face de ces trois maisons.
J’ignore habituellement ce qui s’y passe et m’en porte bien.
Pour le peu que j’en sais elles sont habitées par des bignoles de premier ordre.
Mais ce matin j’ouvre les yeux, affolé, tiré brutalement du sommeil par un sentiment d’urgence.
Je n’ai pourtant rien entendu mais c’est le cœur battant à tout rompre que j’ai ouvert les yeux.
Je me lève péniblement, gelé comme d’habitude car j’ai gardé de ma jeunesse l’habitude longtemps agréable de dormir aussi peu vêtu que possible.
C’est donc en costume d’Adam que je m’approche de la fenêtre.
Je tire légèrement un rideau, dégageant un rai de jour assez large pour voir dehors, assez étroit pour qu’on ne me voie pas.
Des gens courent dehors, les yeux tournés vers le ciel, semblant fuir on ne sait quoi.
J’entrouvre la fenêtre et comprends soudain pourquoi tous fuient.
Le double vitrage avait occulté l’essentiel du message : Les sirènes !
Leur ululement est de plus en plus couvert par un autre bruit, celui des moteurs des avions qui approchent.
Ce n’est pas le bruit, gênant mais rassurant, d’un avion de ligne traversant le ciel et y laissant ses trainées blanches.
C’est le grondement menaçant d’avions prêts à lâcher leur cargaison sur la ville.
Sur nos maisons.
Je reste paralysé devant la fenêtre, imbécile que je suis, au lieu de me précipiter sur mes vêtements et attraper mon portefeuille avant de courir me mettre à l’abri dans la cave.
Je recule, passe fébrilement mon caleçon en me disant que ma femme avait eu bien raison de se tirer avec le coiffeur, enfin surtout avec la caisse du coiffeur, pour aller couler des jours moins ennuyeux sous des palmiers lointains.
C’est quand j’ai saisi mon pantalon que j’ai entendu les premières explosions au loin.
Après en avoir serré la ceinture, j’ai pris mon col roulé sur le dossier de la chaise et l’ai enfilé prestement.
Heureusement qu’elle était partie sinon j’aurais eu droit à « tu vas encore déformer ton pull à le passer comme ça ! Pfff… »
Elle a toujours eu cette façon décalée de considérer les évènements.
L’huile s’enflamme-t-elle dans la poêle alors que j’ai les mains au dessus ?
Sa réaction immédiate, alors que j’attendrais plutôt « attention à ne pas te brûler ! » est immanquablement « Mon dieu ! Le plafond va être noirci ! »
Ma réflexion s’arrête là car je m’avance vers la fenêtre, attiré par le vacarme qui approche.
Plus besoin de l’ouvrir, les vitres viennent d’être soufflées et je ne dois de garder la vue qu’à ma rapidité à tourner la tête.
J’ai regardé dehors et j’ai compris immédiatement qu’il était illusoire d’aller à la cave.
La maison en face venait de s’évanouir, laissant la cave béante et remplie de gravats sous lesquels quelques pans de vêtement dépassaient çà et là.
Il va quand même falloir que je fasse quelqu…

Le locataire du 22 allait justement penser « trop tard… »

dimanche, 07 avril 2019

Vide grenier

Hier, alors qu’on était parti pour une promenade et un café en haut de la butte, nous nous sommes arrêtés au pont qui enjambe le cimetière.
Et pourquoi nous sommes nous arrêtés là ?
Eh bien, parce que la rue Caulaincourt, du pont jusqu’à l’avenue Junot était occupée par un vide-grenier.
Nous y avons vu plein de choses.
J’ai failli acheter un magnétophone portatif Grundig du début des années soixante.
J’en ai été dissuadé par un regard assassin d’Heure-Bleue.
Le regard dont le moindre mouvement de cils disait « Non mais tu trouves que tu n’as pas assez de « fourbis » genre Marché aux Puces dans les placards !!! »
J’ai laissé tomber…
Le type voulait me vendre en un lot les trois exemplaires qu’il avait dû récupérer dans la cave d’une boutique fermée depuis des lustres.
La négociation a achoppé sur le regard « bleu glacier » de la lumière de mes jours.
Il me faut vous dire que la promenade avait commencé sur la constatation que, comme la girafe et l’éléphant d’Afrique, l’éducation est en voie de disparition.
Heure-Bleue et moi marchons d’un pas tranquille, beaucoup de gens, quoique ce fût inutile pour la promenade,  avançaient du pas de CRS qui refoule une manifestation.
Le genre de comportement qui explique que ça finisse à coups de pavés…
Heure-Bleue s’est écartée et a dit « pardon » à un type qu’elle empêchait de passer.
Il est passé sans un mot.
« Et puis merde ! » a dit Heure-Bleue à haute voix.
Elle a ajouté « Ni merci, ni bonjour ni merde ! Porc ! »
A partir de la rue Tourlaque et jusqu’au croisement du pont, la lumière de mes jours a pesté, jurant « Maintenant je m’en fous ! Je prends tout le trottoir et je ne bouge pas jusqu’à ce qu’on me dise « Pardon » c’est tout ! »
Elle a ajouté « Et s’ils veulent passer quand même je leur dirai comme aux mômes « Et le mot magique ? » non mais ! »
Ce fut, malgré les mal-élevés qu’Heure-Bleue aurait mordus, une promenade agréable.
J’ai repéré une robe dont j’ai reconnu la coupe immédiatement.
Une robe bleu-marine Balmain.
Même la lumière de mes jours a été soufflée que je reconnaisse au premier coup d’œil le créateur, c’est dire !
J’ai vu un autre bidule que je voulais acheter.
« Elle » n’a pas voulu.
Le motif avancé m’a paru des plus saugrenus.
Jugez-en, lectrices chéries, il s’agissait d’un téléphone, exactement comme un que nous avions déjà eu, le même, même couleur et tout.
Que m’opposa-t-elle ?
« La couleur ! Ça ne va pas du tout avec le rouge de la banquette, déjà qu’elle me sort par les yeux ! »
Pourtant il est superbe, en plus, quand il sonne, on l’entend du Sacré-Cœur.
Si si, je vous l’assure !
Bref, il était superbe et je sais qu’on trouve sur le Web des interfaces qui permettent de le faire fonctionner avec n’importe quelle « livebox »…
C’est la seule chose que je regrette de n’avoir pas achetée mais ce fut chouette comme tout.
On a quand même ramené des asperges, un chou vert et des lardons.
Ah oui, on a acheté aussi un bracelet et deux petites assiettes en faïence, petites choses ne souffrant aucun délai et n’ayant rien à voir, absolument rien, avec un caprice…
Et on me parlera de « soumission au mâle » et de « secouer le joug du patriarcat »…
Franchement, il n’était pas beau, ce téléphone ?

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