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mercredi, 12 juin 2019

Ce matin, c’est moi qui ai pris les yeux brouillés…

ophtalmoscope.jpg

Je vous avais parlé hier matin d’un rêve épouvantable la nuit précédente.
Il s’est révélé terriblement prémonitoire.
Bon, les évènements ne sont pas allés jusqu’à l’épouvantable conclusion de ce qui s’est révélé un cauchemar.
Bon, dans ce rêve précité, un crabe à l’œil conduisait à l’énucléation de votre serviteur, même si on se dit au premier abord « un crabe à l’œil c’est pas cher », eh bien « au deuxième rabord » c’est horrible.
Néanmoins…
Que je vous dise, lectrices chéries.
Ce matin donc, j’étais aveugle.
Plus exactement je ne voyais plus clairement les choses.
Essayez donc de lire quand les mots et les images sont doubles et non pas côte à côte ou l’une au dessus de l’autre mais décalées à 45° !
Quelle panique mes chéries ! Quelle panique !
Heureusement, si l’on peut dire, c’est ce matin que la lumière de mes jours et moi avions rendez-vous chez l’ophtalmo.
Heure-Bleue, qui est sensible malgré tout, m’a prêté une de ses nombreuses paires de lunettes.
« La petite rouge » aux verres en forme d’olive qui lui vont si bien du point de vue de l’esthétique m’allaient très bien du point de vue de l’optique.
« Tu m’as fait peur Minou ! Tu as du mal à faire la mise au point ! Tu es devenu astigmate ! »
C’eut été gentil si elle avait gardé pour elle la conclusion : « C’t’un truc de vieux, quoi… »
Nous nous sommes rendus au rendez-vous et sommes quasiment arrivés à l’heure.
Heure-Bleue est passée la première chez la « visionnaire ».
Elle en est sortie assez rapidement et d’humeur assez joyeuse pour que je l’entende du bout du couloir dire « Bon, je vous envoie l’aveugle ! »
Après lui avoir fait remarquer que l’aveugle n’était pas sourd, je suis passé à mon tour chez la dame de la vue.
Après avoir regardé comme elle voulait, dit ce qu’elle voulait entendre, mesuré que je n’avais pas de glaucome ou autre saleté, elle a dit, la garce :
- C’est normal, vous êtes seulement astigmate… 
- Mais enfin, j’ai jamais eu ça !
- Vous savez, on a le cristallin et la cornée moins souples… avec l’âge…
- En somme j’ai de l’arthrose de la cornée et du cristallin.
- C’est ça !
- Euh… À part ça ?
- Pas de cataracte, pas de tension, vous avez plus de 10/10...
- Oh !
- Oui, 12 à 13/10 je dirais, juste astigmatisme et presbytie…
Elle a imprimé l’ordonnance pour une paire de lunettes pour dehors et une paire de lunettes pour dedans.
J’étais entré avec de vieux yeux, je suis ressorti avec des yeux de vieux…

mardi, 11 juin 2019

Les matins du monde...

Ce matin, je me suis réveillé après un rêve épouvantable.
L’épaule de la lumière de mes jours, éclairée par le soleil matinal m’a  mis immédiatement  de bonne humeur.
À revoir cette épaule et ce cou dans la lumière matinale et montmartroise, je me suis rappelé des moments plus anciens.
J’ai eu envie d’aller avec elle me promener du côté de la Bourse.
Qu’elle me reparle de « ce café où il y avait un grand comptoir et où je prenais mon croissant le matin, tu te rappelles Minou ? »
Comme si je pouvais oublier…
Il est juste à côté d’un bistrot disparu depuis longtemps, « La Une » où on déjeunait pour 8,00 F.
Je ne me rappelle aucun des plats.
Seulement la lumière de mes jours, montant les escaliers devant moi, vêtue d’une jupe qui la déshabillait si bien…
Si nous nous décidons à le faire, ce ne peut être ni aujourd’hui ni demain mais peut-être après demain.
Nous passerons rue Chabanais, sans penser un instant à Viollet Le Duc.
Plutôt à Édouard VII, cet Anglais aux paupières lourdes et aux mœurs légères, qui passait là avec du « demi-monde » du temps normalement consacré aux affaires du monde.
Nous flânerons d’un pas lent le long de la rue des Petits Champs jusqu’au passage Choiseul où nous serons désolés par l’invasion de restaurants supplantant les boutiques.
Puis, la rue Saint Augustin jusqu’à l’avenue de l’Opéra que nous remonterons jusqu’à l’arrêt du 95.
Nous nous assiérons un instant en face de « Brentano’s » et, comme chaque fois, nous regarderons ce qui était « la librairie américaine » en disant « elle était toute rouge, tu te rappelles ? Maintenant elle est marron… »
Pire, elle n’a plus rien de la « librairie américaine ».
Ça va être une chouette promenade.
À moins que nous n’allions voir « Douleur et gloire » d’Almodovar…
Ce serait bien aussi.

dimanche, 09 juin 2019

On avait bien s’amusé, avec les pompons avec les pompiers…

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Hier, j’ahanais en traînant le caddy dans la rue qui nous ramène chez nous en passant devant la caserne des pompiers.
Heure-Bleue, derrière, comme d’habitude avec son fouet parce que j’allais trop lentement.
Comme quand j’étais gamin, je regardais autour de moi, les maisons, les gens et je faisais –pour une fois- attention  à ne pas coincer le caddy dans une de ces ornières dont les trottoirs parisiens sont riches ces temps-ci.
Je me suis arrêté un instant à l’angle de la rue, l’attention charmée par le glouglou de l’eau qui coulait de la vanne carrée habituelle dans le caniveau et faisait, sur une dénivellation du trottoir, un petit lac.
Bon, je dirais plus honnêtement une flaque.
Quelle chose m’a chiffonné dans cette flaque, quelque chose d’anormal.
En effet, l’ordre des choses veut que quand l’eau sort d’un trou, elle fasse un glouglou et s’écoule alentour.
Là, l’eau venait du caniveau et des bulles, assez grosses les bulles, sortaient d’un trou dans le trottoir.
Et ça, c’est anormal.
Alors je me suis approché et ai regardé plus attentivement.
Au fond de la flaque, une petite plaque de fonte comme il y en a plein les trottoirs, ronde et sur laquelle était gravé « GAZ ».
Quand des bulles s’échappent d’une plaque de fonte sur laquelle est écrit « GAZ », ce n’est pas normal du tout.
À partir de ce moment j’ai pu apprécier le sens civique, le souci de la sécurité publique de ces organismes qui nous coûtent un œil…
Nous avons, Heure-Bleue et moi, regardé autour de nous.
Pas un chat.
Une voiture genre « cow-boy » est alors apparue sur laquelle était écrit « Mairie de Paris Sécurité ».
J’ai appelé et secoué le bras.
Le résultat ne fut pas celui escompté.
Après un bref regard vers votre serviteur, le conducteur a accéléré et, je ne vois pas d’autre mot, s’est enfui.
Nous avons donc, Heure-Bleue et moi, repris notre chemin.
Par chance, devant la porte ouverte de la caserne des pompiers, un jeune homme, beau et musclé a tapé dans l’œil de la lumière de mes jours qui ne voit mal que ce qui ne l’intéresse pas.
Des fois c’est moi…
Je suis allé voir l’athlète. Il aidait un type à sortir les poubelles.
- Bonjour Monsieur…
- Bonjour,  quelque chose m’inquiète…
- Quoi donc ?
- D’une plaque marquée « GAZ » à l’angle de la rue, sortent des bulles car la plaque est sous l’eau qui déborde du caniveau.
- Et ?
- Quand des bulles sortent d’une plaque marquée « GAZ », quelque chose cloche, non ?
- Aahhh…
- Vous devriez peut-être aller voir, non ?
- Faut peut-être appeler GDF…
L’autre type est alors intervenu et a dit le plus sérieusement du monde :
- Ou alors appelez les pompiers…
Convaincu que chez ces braves jeunes gens, on avait choisi de développer surtout les muscles, je suis revenu vers Heure-Bleue et nous sommes rentrés à la maison.
Ce matin, le quartier n’avait pas brûlé.
C’est sans doute plus grâce au vent qui disperse le gaz que grâce à la vivacité tant d’esprit que d’action des services chargés de notre sécurité…

vendredi, 07 juin 2019

Les vieux de l'aura marchent...

De rien, Mab, ne dis rien, je sais…
Pour toi aussi, ça fera bientôt un an...
Bon, j’apprends aujourd’hui avec stupeur qu’Emilia-Celina est mariée avec un vieux !
Et qu’elle se bat avec un parasol.
Et que le parasol a gagné…
Elle m’a fait rire même si elle s’est fait une bosse qui lui fait mal quand elle l’appuie sur un coussin.
Mal avec un coussin !
Alors ça m’a fait re-rire.
Alors que votre Goût préféré, qui est marié avec une grand’mère, se demandait s’il deviendrait grand un jour.
Eh bien ça m’est sorti de l’idée dès hier soir.
Nous sommes, comme toujours, allés nous balader.
Nous voulions, sinon faire des économies, au moins éviter de dépenser bêtement les sous d’un café chez Illy à côté de l’Opéra.
Alors nous sommes allés jusqu’aux Galeries Lafayette parce que c’est gratuit d’aller au cinquième étage.
Là où on voit des cochons ne pas tirer la chasse, se passer les mains sous l’eau et les secouer en salopant partout et appuyer d’un air dégoûté sur le bouton rouge qui dit « les toilettes sont sales ».
J’ai remarqué que ça arrive souvent quand une femme qui a l’âge de la retraite se pointe avec son seau et son balai.
Et ce porc la juge ! Oui, il la juge alors qu’il vient de saloper le boulot qu’elle fait plusieurs fois par jour !
Bref, on comptait faire des économies en n’allant pas au café.
On aurait dû, ça aurait été moins cher…
Et encore, c’eût pu être pire !
J’ai vu qu’on y vendait du miel de Paris.
Vous verriez le prix, lectrices chéries ! Près de cent €uros le kilo !
J’ai pensé que peut-être on louait les ruches aux abeilles au prix du marché de la location à Paris…
À moins que l’apiculteur parisien ne fût payé comme un  président de multinationale.
Nous nous sommes contentés de presque rien.
On s’est alors aperçu que « trois fois rien » ce n’est pas rien…
Puis nous sommes rentrés.
Arrivés dans le hall, je suis entré dans l’ascenseur et ai appuyé sur le bouton du troisième étage.
Arrivé, je me suis aperçu que si j’étais marié avec une grand’ mère, je n’étais pas marié avec une vieille.
Heure-Bleue était déjà arrivée.
Elle était toute rouge et, alors que je me battais pour que la porte de l'ascenseur n’écrasât point le pain et la crêpe, elle expliquait à la mignonne voisine que non, ça allait mais qu’elle faisait la course avec l’ascenseur pour arriver avant moi.
J’ai levé les yeux au ciel pendant qu’elle me disait « tu crois que la jolie blondinette a des grands-parents qui font aussi des bêtises ? »
Elle est grande, la lumière de mes jours, non ?

jeudi, 06 juin 2019

Quand le discours constipe, l’eau de Vichy…

Ne dites rien, je sais...
Je ne sais pas quoi écrire.
Je ne sais plus quoi écrire.
Je ne sais plus comment écrire ce que j’aurais peut-être envie d’écrire.
En réalité, il y a des choses que j’écrirais volontiers et même je saurais comment les écrire.
Mais je ne suis pas sûr de vouloir le faire.
Depuis quelque temps, je sens un vent mauvais souffler de ci de là sur les blogs.
Ceux-ci s’étiolent, moins nombreux, plus neutres, moins vivants.
Je dirais même « craintifs » pour certains.
L’idée d’affirmer des idées, ses idées, semble disparaître au profit –si l’on peut dire- d’une neutralité insipide.
Je vous parlerais bien de Süzel, ma cousine préférée dont c’est le premier anniversaire de la mort.
Mais que dire ? Qu’en dire ?
Le crabe emporte tant de monde…
Je l’aimais pour des tas de raisons.
C’était ma cousine.
C’était une artiste, fine et intelligente.
C’était une jolie femme.
Bon, d’accord, elle était rousse même si je sais qu’en vrai elle était châtain.
Surtout, surtout, c’est la seule avec qui je pouvais rire du vol du fauteuil roulant d’un de ses amis.
Je fus alors prêt à l’accompagner pour en voler un autre à l’imprudent cul-de-jatte qui l’aurait laissé devant un bistrot.
Il est mal vu de rire du malheur d’autrui.
Il quasiment normal de le causer sans autre excuse que « n’y voyez rien de personnel ».
Bande d’hypocrites.
Ce matin, j’ai entendu quelque chose qui m’a rappelé Süzel.
En plus d’un message de son camarade de vie, la radio m’a expliqué pourquoi elle n’avait aucune chance de s’en tirer.
Un médicament qui pourrait sauver la vie d’un malade « crabisé » ne peut lui être administré car le « Comité économique des produits de santé » est en cours de négociation sur le prix dudit médicament.
On a beau jeu de gloser sur une Angleterre qui avait scandalisé il y a peu en refusant de soigner des gens pour des motifs moraux ou économiques.
Que le malade soit fumeur suffisait semble-t-il à lui barrer la route de l’hôpital en cas d’infarctus.
Que le malade soit chômeur pousse un responsable de la santé à expliquer qu’un chômeur sans formation ne rembourserait jamais sous forme d’impôts ou de bénéfices le coût de son crabe…
Voilà où nous sommes arrivés.
C’est censément le rationalisme qui est la clef de nos problèmes.
Je viens de m’apercevoir avec stupeur que l’équilibre des comptes est devenu l’horizon indépassable de la pensée.
L’humanité viendra après.
Après les banquiers sans doute…