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lundi, 01 juillet 2019

Comment savoir si le conte est bon ?

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Vous commencerez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi." Propos tenu par Milan K., qui plaisante.

Vous terminerez par la phrase suivante : "La vie, voyez-vous, ce n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit." Ainsi philosophe la bonne Rosalie, personnage de Guy de M., quand il raconte Une Vie.

Entre les deux, casez ce que vous voulez !

Après bien des années, je me retrouvais chez moi.
Toute la plaisanterie était là…
Tout ce chemin parcouru, d’un pas souple, parfois en courant, parfois en marchant mais toujours soulevé par l’enthousiasme et l’envie de vivre.
Me voici dans ce café, avec un ami, entouré d’étrangers qui boivent des bières alors que la température devrait les amener à plus de prudence.
Aahh… Insoutenable légèreté de l’être…
Quoi qu’il advienne, il y a toujours quelque chose de bon à prendre ou de mauvais à retenir.
Tandis que je regarde la carte, ne sachant quoi prendre, mon demi tiédit tranquillement devant moi.
Car ne croyez pas que je sois plus sage que les autres, non, pas du tout.
Ce n’est pas parce qu’on sait ce qu’il faut faire ou ne pas faire qu’on évite de faire ce qu’il ne faut pas faire.
Je sais bien par exemple, que je ne devrais pas regarder avec tant d’attention le cou si tentant, dégagé par un chignon, de la femme de la table à côté.
Je ne devrais pas parce que chaque fois je tombe dans le même piège qui ne m’est tendu que par des pensées qui ne sont jamais dénuées d’arrière-pensées.
La preuve, cette nuque à la pente si douce, à la peau si tentante par exemple, est un piège tendu à l’éducation la plus délicate.
Je me laisse aller à rêvasser.
Je me demande si je vais la déranger maintenant en lui proposant de partager notre compagnie et nos assiettes ou si je vais me laisser aller à dire à mon ami « Vous croyez que je peux tenter de déjeuner avec la femme de la table à côté. »
Qu’est-ce que je risque ? Un repas au cours duquel je ne serai intéressé que par mon invitée ou un repas au cours duquel je ne serai intéressé que par la conversation d’un ami et mon assiette…
Tandis que mon ami me demande « Alors ? Que devenez-vous ? Votre vie m’a l’air bien agitée depuis des années… »
J’opte finalement pour un repas plus calme et dis à mon ami « La vie, voyez-vous, ce n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit… »

dimanche, 30 juin 2019

Toute l’affaire est dans le sac…

Un jour de printemps, j’ai croisé Heure-Bleue.
Plus tard, je suis allé chez elle.
Puis chez ses parents.
Son père m’a regardé de travers mais comme j’ai trois sœurs, je sais qu’un « père de fille » c’est un peu comme une « mère de fils ».
Le « père de fille » accepterait volontiers que sa fille se marie mais vierge et la cinquantaine passée…
Sa mère était à peu près aussi grasse qu’Heure-Bleue, autant dire, « grasse comme un filet de vinaigre »
Il y avait aussi une de ses sœurs.
Comme toutes les sœurs elles n’étaient pas d’accord alors comme elles étaient de grandes filles, elles se sont battues…
Comme on disait à l’époque « bonjour la rencontre… »
Alors que je n’étais passionné que par les filles et les sciences physiques, celle qui allait devenir la lumière de mes jours m’a appris qu’il y avait d’autres choses à regarder.
Elle avait un sac-à-main magnifique.
D’un cuir extraordinaire d’un noir de jais et d’une souplesse toute relative.
Je l’ai encore dans les yeux.
Il avait accroché à l’anse un carré Hermès offert par une dame charmante qu’elle avait pour amie.
Près d’un demi-siècle plus tard nous en parlons encore avec un mélange curieux dans la voix.
Celui des sanglots de l’émotion et de la haine du chat de ma belle-mère qui le transforma en une ruine telle que le cordonnier chez qui nous le portâmes en eut sangloté de chagrin.
Ce sac est malgré tout resté à la maison jusqu’à notre départ en Israël puis parti avec le reste de nos affaires chez un garde-meuble où toutes nos affaires finirent anéanties par la tempête de 1999.
Mais tout de même, reconnaissez, lectrices chéries, que ce sac était magnifique.

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samedi, 29 juin 2019

Histoire sans faim...

Maintenant, c’est sûr.
Heure-Bleue ne pourra plus jamais me dire « Minou ! Tu m’aimes plus ! »
Oui, avec les points d’exclamation, la lumière de mes jours, ce n’est le genre à points de suspension et air désolé.
Non, d’ailleurs je me demande si son vrai nom n’est pas plutôt « Brünnhilde », « Waltraute » ou « Siegrune », à moins que ce ne soit « Flösshilde ».
Bref une guerrière, une Walkyrie, pas une pleureuse.
Enfin... Cette fois elle ne pourra pas me reprocher de laisser de côté ses envies.
Et pourtant, si vous saviez, lectrices chéries combien « réduire en fleurettes » de la bonne taille un chou-fleur est une tannée.
Et émincer finement deux oignons rouges.
Et calibrer la bonne quantité d’huile d’olive, celle qui couchera bien avec la taille totale du chou-fleur.
Et doser la coriandre, le cumin, le paprika doux et le curcuma.
Saler et poivrer de la bonne façon, ce qui implique de mettre le bout du doigt dans la mixture encore froide et goûter jusqu’à ce que le goût recherché soit atteint.
Bref, un travail de Romain…
Et je vous l’assure, j’ai du mérite.
Pourquoi ?
Parce que je n’aime pas le chou-fleur !
Mais que voulez vous, « faut c’qu’y faut ! » comme dit la sagesse populaire qui est parfois sage…
De toute façon maintenant je ne peux plus guère que « compter fleurettes » pour Heure-Bleue à défaut de « conter fleurette » à Heure-Bleue...
Je pense qu’elle m’a demandé ça parce qu’elle en avait envie, bien sûr mais qu’elle sait aussi que je supporte bien la chaleur et que la cuisine est nettement séparée du reste de l’appartement.
Que je vous dise, lectrices chéries :
C’est un plat pour lequel il faut préchauffer le four un bon quart d’heure à 180/200 °C puis cuire ce foutu chou-fleur pendant trente-cinq minutes.
Même la fenêtre ouverte, il fait bon dans la cuisine.
Quand je pense que pour faire quelques courses, j’ai été suivi par la lumière de mes jours se plaignant de la chaleur le long de rues pleines de lumière et de soleil.
J’ai bien aimé.
Pas elle.
Elle a bien aimé le chou-fleur.
Pas moi.
C’est la vie, et c’était quand même bien…

vendredi, 28 juin 2019

Aujourd’hui c’est show effroi !

Ouais, Mab, je sais mais je ne peux résister…
Cette fois ci, ce n’est plus une supputation, c’est un fait !
Indiscutable ! Cruel mais incontournable !
Malheureusement inévitable après tant d’années bouillonnantes d’activité frénétique, d’activités intellectuelles.
D’activités physiques aussi.
Ben oui, déménager plus de vingt-deux fois, s’expatrier deux fois pour suivre un mari qui a la bougeotte, ça représente un nombre de cartons et de préparatifs impressionnant.
Hélas, toutes ces activités, toutes ces cogitations ne se sont pas évanouies sans laisser de traces dans la délicate cervelle de la lumière de mes jours.
J’en eus la preuve aujourd’hui…
Les spaghetti étaient maintenus au chaud, la sauce « tomates basilic » chauffait doucement.
Alors que je passais la main pour récupérer des miettes sur ce le petit meuble de la cuisine sur lequel nous posons nos assiettes, Heure-Bleue est arrivée.
Elle sortait de la salle bains.
Elle a regardé le petit meuble et a entrepris de « peaufiner » mon ouvrage.
Avec un coton à démaquiller !
- Tu nettoies le meuble avec du coton à démaquiller !?!?
- Mais c’est pour l’user jusqu’au bout !!
- Ça y est ! Camarade Heure-Bleue est devenue folle !!!
Honnêtement, nettoyer un meuble avec du coton à démaquiller…
Comme dit un copain, « faut avoir un sacré pèt’ au casque » !
Jusqu’à présent, je nous croyais, bêtement optimiste, dans l’après midi de notre vie.
Hélas, l’état de délabrement de nos psychés dont les cellules gliales semblent déconner à plein tube est sans appel.
Si nous avions encore quelques belles semaines devant nous, c’est râpé !
Nous ne sommes plus dans l’après-midi de notre vie ou alors la nuit tombe vite ces temps ci…
Nous sommes d’un seul coup, d’un seul, entrés dans « le soir de notre vie » comme disent des romans dont le but est, semble-t-il, de nous foutre le moral en l’air.
Oui lectrices chéries, sauf sursaut d’Heure-Bleue, je crains de ne voir désormais en Heure-Bleue, non la lumière de mes jours mais une ménagère enragée, nettoyant tout et rien avec un coton à démaquiller…

jeudi, 27 juin 2019

Quand l'inspecteur Replay…

Ouais, bon, je sais…

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Ce matin, nous sommes sortis tôt.
Enfin, la « tôtitude » Heure-Bleue, soit environ dix heures…
Il faisait un temps extrêmement agréable, sauf pour Heure-Bleue qui comme d’habitude a trop chaud dès la mi-février.
Elle a tout de même admis que le temps à cette heure était plus agréable qu’en milieu d’après-midi.
Nous sommes partis faire quelques courses vers « en bas » en passant par des rues différentes et inconnues.
Arrivés au coin d’une rue que je n’ai jamais aimée, la rue Belliard, j’ai remarqué que la gare des « Chemins de fer de la petite ceinture » existait toujours mais était devenu un café.
Après avoir repris notre chemin vers la maison nous sommes arrêtés au « carrouf » pour y acheter des légumes que nous n’avons pas trouvés et, nos « trucs de vieux » comme des sablés et du chocolat.
Le chocolat c’est pour votre serviteur qui a besoin de se remonter le moral avant le scanner.
Subsiste évidemment le risque de remplacer douze cancers hypothétiques par un diabète incontrôlable…
La pièce de théâtre a commencé dès l’entrée, un type payé normalement pour être otage, pas pour importuner les clients nous a apostrophés sur un ton qui montrait qu’il pensait disposer des droits d’un inspecteur de police américain :
- Vos sacs m’sieurs-dames !!!
- Non ! A dit Heure-Bleue.
- Ça va pas ? Attendez au moins qu’on ait volé ! A dit le Goût.
Comme nous n’avions qu’une baguette dans le sac, on lui a montré le sac en pestant que l’on préférerait être pris pour des clients que pour des voleurs.
- Et votre sac-à-main ? A redemandé l’otage.
- Jamais ! A dit la lumière de mes jours.
Nous avons tourné les talons sommes entrés pour acheter ce que nous étions venus chercher.
Hélas, ce chien galeux, ce vigile de mince nous avait à l’œil  nous a vus à la caisse.
À peine la carte Visa ponctionnée, il s’est précipité sur nous !
Je l’ai envoyé se faire « otagiser » dans une banque et recommandé d’être vigile au lieu d’emmerder les clients.
Heure-Bleue l’a copieusement traîné dans la boue mettant en doute l’existence d’un cerveau derrière un visage de bandit.
Je ne sais plus lequel de nous l’a traité de « dealer recyclé ».
Bref, ça nous a délassés.
Pas lui…
A la sortie sur le boulevard, nous avons vu le directeur du « carrouf » et un type.
Je suis sûr qu’Heure-Bleue vous fera un rapport circonstancié d’ici peu.