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samedi, 06 avril 2019

Erato m'amuse ce matin...

Devant ma page blanche qui ne m’angoisse pas plus que ça ce matin, j’écoute la radio.
Une phrase m’arrache une oreille.
Oui, lectrices chéries, j’ai les oreilles sensibles mais surtout, j’aime bien comprendre ce qu’on me dit quand on me parle dans ma langue maternelle.
Or, qu’entends-je ?
Ça : « Il fait preuve d’une grande générosité dans sa façon d’aborder la musique. »
J’avoue, je me suis demandé et je me demande encore ce qu’a voulu dire Anna Sigalevitch.
J’ai tourné et retourné la phrase dans une tête pourtant plus du tout embrumée par le sommeil.
Mais non, rien n’est venu…
J’ai donc entendu ce matin sur la radio qui m’accompagne tous les matins, une phrase que je n’ai pas comprise.
Habituellement, le verbiage qui tend plus à remplir les minutes de mots que les cervelles d’information m’amuse ou m’agace mais j’en saisis le sens.
Là, rien…
J’ai écouté attentivement la suite, espérant comprendre.
J’ai entendu cette voix de contreténor étrange et magnifique.
Mais je n’ai toujours pas compris ce qu’elle a voulu dire…
C’est bref mais c’est juste qu’entendre des phrases comme ça de bon matin m’époustoufle.
Cela dit, ça tombe bien, si la dame n’avait pas dit ça, je n’avais absolument aucune idée de ce que j’allais vous raconter ce matin.
Les bêtises de la radio font le bonheur des ordinateurs…
Tout ça pour vous dire qu’avant ma radio causait comme ça et que je comprenais (presque) tout :
 

'David'_Michelangelo.JPG


Et que maintenant elle cause plutôt comme ça et que très souvent  je ne comprends (presque) rien :

fat-david.jpg

vendredi, 05 avril 2019

Jeux de maux...

Hier était une journée qui a bien démarré, très bien même.
Ma cheville s’était réparée toute seule.
Au point évidemment que j’ai repris un moment ma position favorite jusqu’à ce que cette p… de cheville me rappelle à l’ordre.
Je me suis donc rassis normalement c'est-à-dire comme un vieux.
Après avoir tergiversé pendant une partie de la matinée pour savoir ce que nous ferons du reste de la journée, nous nous sommes finalement décidés pour un « bô-bun » puis descendre tranquillement jusqu’à Saint Lazare acheter un livre et flâner jusqu’à l’Opéra.
Une douleur horrible me tordit le ventre au cours du repas.
Faisant preuve d’un stoïcisme admirable, je grimaçai à peine et continuai à manger mes crevettes tandis que la lumière de mes jours avalait sans souci un morceau de « nem ».
Nous sommes partis bras-dessus bras-dessous vers la rue de Rome en empruntant le boulevard des Batignolles.
C’est descendant la rue de Rome que je me suis mis à mourir.
Courageux, je ne me suis pas roulé sur le trottoir mais j’ai fait part de mon agonie à Heure-Bleue.
Gentille, elle m’a dit :
- Tu veux qu’on aille chez le médecin ?
Dans un râle d’agonie j’ai dit :
- Aaaahhh… Nooon… Ça ira…
Je n’en étais pas sûr, je sentais déjà les fleurs me pousser sur le ventre et les clous s’enfoncer dans le couvercle de mon cercueil quand la lumière de mes jours m’a demandé :
- Minou, tu as mangé quoi ?
J’ai cessé de mourir pour un instant et dit :
- Ben ! Les navets avec le canard, hier soir !
- Tu as mal du côté de l’appendicite ?
- Non, l’autre… Gémis-je.
- Alors, tu as une crise d’aérophagie !
La suite de la descente prouva qu’elle avait raison…
S’il y avait eu du monde et que la rue fût plus étroite, on m’aurait jeté des cailloux.
J’allai tout de suite mieux et me sentis revivre.
C’est en, sortant de la FNAC qu’Heure-Bleue a donné le meilleur d’elle-même.
Déjà, à la caisse elle avait dragué honteusement un gamin brun, mat, à la barbe naissante, noire et dure et au sourire plein de dents.
Je la connais, je vois bien quand « elle fait les yeux »…
Elle ne changera donc jamais ?
Je vous assure lectrices chéries, on aurait dit votre serviteur devant une rousse à la peau et aux yeux clairs !
Nous sortîmes alors et, d’humeur primesautière, la lumière de mes jours me dit en montrant des jeunes gens œuvrant à l’aide humanitaire « Regarde les ! Ils draguent ! Ils joignent l’utile à l’agréable… »
Elle ajouta, tandis que nous marchions lentement derrière un type chenu, « C’est pas du tout comme ce vieux con ! »
J’ai compris qu’elle faisait allusion à celui qui avait tenté sa chance auprès d’elle avec un tact de bourrin il y a peu.
Hélas, elle n’a plus l’oreille fine et donc a la voix qui porte.
Le type devant moi s’est retourné si brusquement que j’ai cru entendre craquer un os…
Il avait entre cent et cent-vingt ans mais l’ouïe en bon état.
Il lui a jeté un regard, délavé certes, mais noir et ça a déclenché un fou-rire qui nous a tenus jusqu’au boulevard Haussmann…

mercredi, 03 avril 2019

Je suis désormais condamné à une vie d’ange.

Ouais ! J’ai honte ! Et alors ?
Mab n’est plus là pour me reprocher ce genre de chose alors j’en profite !
La vie est cruelle, bien plus que vous ne l’imaginez.
Hier, je ricanais en trouvant particulièrement fausse l’affirmation d’Emilia-Celina prétendant –la garce !- dans son commentaire « quant à mourir jeune, tu ne crois pas que tu as raté le coche ? »
Je me suis dit que non seulement c’était une garce mais que manifestement elle ne me connaissait pas.
J’allais même jusqu’à penser « Si tu me connaissais… » enfin, bref…
Hélas, je rêvassais à tout ça dans une position que vous ne soupçonnez pas, lectrices chéries.
Ça fait depuis… Depuis tout ça donc, qu’Heure-Bleue me dit « mais ne te tiens donc pas comme ça ! Tu vas te coller je ne sais quoi ! On dirait un rebeu dans une rue d’Alger en été ! ».
Que je vous avoue, lectrices chéries, vous qui me pensez assis comme un sage devant mon clavier, eh bien vous vous trompez !
Je ne suis pas assis comme un sage sur ma chaise.
Je suis perché comme un singe sur ma chaise, accroupi, sur la pointe des pieds.
Oui, ça fait bizarre, j’avoue…
Mon directeur d’études, un jour qu’il entrait dans mon bureau où je cogitais car j’étais payé pour ça, me dit, surpris « Mais vous n’avez jamais eu de crampes à vous tenir comme ça ? »
Donc, pour revenir à mon mouton, celui que je ne dessine jamais, contrairement à l’autre là, dont on me rebat les oreilles, hier je me tenais ainsi dans ma position favorite.
Hélas, trois fois hélas, ce matin je me suis réveillé avec un mal de chien à une cheville.
Je l’ai dit à la lumière de mes jours.
Qui s’en fout…
J’ai regardé sur le Net.
Après avoir fait tout ce que j’ai vu écrit sur moult sites, j’ai dû me rendre à l’évidence.
J’ai une « tendinite de la cheville » !
J’en ai fait part à Heure-Bleue.
Elle a ri ! La garce !
Puis elle a lâché « Tu croyais quoi ? À te « gueucher » comme ça sur ta chaise ! »
Surpris qu’elle pique une expression de ma mère, j’ai osé « Ouais mais j’ai mal quand même ! »
Elle a ajouté à ma douleur en jetant, ricaneuse « T’as juste oublié qu’à ton âge on ne se tient pas comme un gamin sur une branche… »
Elle a même clos sur un « Pfff… » plein de mépris.
On n’est jamais trahi que par les siens.
Même des gens qu’on croyait proches vous jettent à la face des choses comme « quant à mourir jeune, tu ne crois pas que tu as raté le coche ? »
À qui se fier ?

mardi, 02 avril 2019

Pédale douce...

Maintenant que nous commençons à sortir d’une année faite de beaucoup de pertes de proches, j’ai réfléchi.
Ouaip ! J’ai fait ça.
Et j’en ai retiré que si je n’ai rien de particulièrement intéressant à vous dire, j’ai quand même été conforté dans ce que je pensais depuis le lycée : Le sport, c’est pas bien !
Surtout quelques visites à la petite sœur de la lumière de mes jours, après quelques explications sur le deuil qui l’a frappée me l’ont prouvé.
Mais bon, mourir de ça en pédalant vaut peut-être mieux.
Parce que mourir quelques années plus tard, sale parce que la dernière toilette a une semaine.
Mourir puant parce que ma couche n’a pas été changée depuis deux jours.
Pire encore, constater que les repas qu’on m’a facturés trois ou quatre mille €uros par mois ont été payés 1,41 €uro pièce au fournisseur.
Pire, « encore plussss piiiire » comme je l’ai entendu d’un enfant, claquer parce qu’un de ces repas n’était pas frais, ça, ça me dégoûte.
Non pas de vieillir, mais de devenir vieux.
J’aime mieux mourir jeune…
Je vais peut-être me mettre au vélo.
La mésaventure de mon beau-frère m’a convaincu que le vélo, c’est super mauvais pour la santé.
Mais vu l’endroit où je vis, j’ai plus de chances de me faire foutre en l’air par un bus avant le premier coup de pédale que d’un infarctus parce que, comme un imbécile j’aurais tenté de remonter la rue Foyatier à vélo.
Ne ricanez pas, c’est la rue qui n’est faite que d’escaliers qu’on doit gravir pour aller de la place Saint Pierre à la basilique du Sacré Cœur…

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lundi, 01 avril 2019

Il y a du monde au balcon...

Ouais, c'est mauvais, je sais mais Mab, qui me guide habituellement ne peut pas, elle a un empêchement...

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 Maman a raté le coche…
- Tu me traînes ici pour une bouffée d’air frais et tu allumes une cigarette !
- Je parlais « aller prendre l’air » pas d’un mélange azote-oxygène…
- Il est vrai que l’atmosphère est particulièrement irrespirable à l’intérieur !
Il y eut un moment de silence.
Brenda secoua sa cigarette et sursauta quand la cendre brûlante tomba dans son décolleté.
Elle allait, une fois encore pester contre ses parents quand sa sœur commenta :
- Tu as vu à quoi on ressemble ?
- J’ai vu… On dirait deux pouffes qui espèrent lever le bon parti dans un pince-fesses…
- Tu sais quoi ?
- Oui, je sais… On en parle depuis qu’on est entrées en seconde, tu te rappelles ?
- Oui : Qu’est qu’on a fait au bon dieu pour que nos parents  m’appellent Brenda…
- Et moi Sabrina… Tu te rends compte ?
- Oui, on est là comme deux andouilles, on n’ose parler à personne de peur qu’un de ces couillons nous demande « C’est quoi vot’ petit nom ? » avec un rire niais .
Et Brenda d’ajouter :
- Si ça arrive, je dis « Juliette, et vous ? »
- Moi pareil, sinon je sais bien qu’on va me resservir cette horreur.
- Quoi donc ? Qu’est-ce qu’on t’a dit ?
- Le con ! « Aaahh… Sabrina ? Vous êtes coiffeuse ? »
- Fallait le baffer d’entrée ! Qu’est-ce que tu crois qui m’attend avec ce « Brenda » ?
Elle se rappelait encore ce mielleux qui, tout à l’heure s’était sûrement dit « elle est bonne, celle-là ! » en lui jetant un regard salace.
Il lui avait pris la main et, du haut d’un « QI » qui ne devait excéder huit lui avait dit en clignant de l’œil « Brenda ? Comme la blonde de la pub du Loto ? C’est super chouette, ça, Brenda ! »
Elle avait arraché sa main de l’escalope mollassonne de l’autre et avait traîné sa sœur sur le balcon.
- Dis moi Sabrina…
- Oui Brenda ?
- Si on allait voir un juge, demain ?
- Ah… Toi aussi tu y penses ?
- La même chose je crois…
- Oui.
- Tu choisis quoi ?
- Demain je m’appelle Anne.
- Et moi, demain je m’appelle Marie.
Brenda écrasa sa cigarette sur la barre d’appui, prit Sabrina par le bras et elles s’échappèrent de cette soirée calamiteuse…