jeudi, 04 juillet 2019
Belle bête underground…
Ouais, bon…
Séchez vos larmes, lectrices chéries, mes amours !
Comment ça, vous ne pleuriez pas ! Pfff…
Bref, je suis allé passer ce « TDM TAP » dont je vous rebats les oreilles depuis…
« TDM TAP » pour « Tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne ».
Comme toujours, c’est l’attente des résultats qui est la plus éprouvante.
Ainsi que la nécessité de boire jusqu’à ce qu’on fasse pipi normalement.
C’est à dire pas un truc vaguement fluo qui me pousse à me demander si je n’ai pas déjeuné d’un bol d’encre « Stabilo Boss ».
Bon d’accord, j’exagère…
Le radiologue m’a enfin appelé.
Il m’a serré la main et m’a souhaité de bonnes vacances après m’avoir dit en souriant « Tout va bien, tout est parfait ! ».
J’ai jeté un œil sur un compte-rendu qui m’a alors semblé terriblement succinct.
Ça a amené une question un doute dans mon esprit prompt au doute.
Oui lectrices chéries, je suis resté cartésien.
Et si le seigneur des anneaux radiologue du scanner, n’avait pas pensé « bah… À son âge, je ne vais pas lui pourrir les mois qui restent à lui asséner qu’il est bouffé de partout… Je vais lui dire que tout va bien… »
Puis, tandis que cette funeste pensée me venait à l’esprit, la lumière de mes jours a pris le compte-rendu, l’a lu.
Enfin, a lu d’abord ce que j’avais lu puis a retourné la feuille et a lu le reste du compte-rendu.
Tout y était.
Le radiologue, après examen approfondi de ce qui traîne dans l’enveloppe remarquablement solide de votre serviteur, a décidé que rien n’avait sensiblement changé à l’intérieur depuis 2006.
C’est là que j’ai trouvé dommage qu’on ne puisse séduire en dévoilant son intérieur parce que l’extérieur, pour ce que je constate régulièrement le matin, s’est sensiblement détraqué…
Puis la crainte s’est insinuée en moi.
Une autre crainte cette fois.
Pourvu qu’Heure-Bleue, ne décide pas de se venger de ce que mon angoisse lui a fait supporter pendant les cinq semaines d’attente de ce foutu scanner.
Il y a tout de même quelque chose de positif à cette journée d’hier.
Si la chute d’une cheminée ne vient pas mettre soudainement fin à mon existence, je peux me remettre à l’étude de cet amplificateur à tubes que je projette de réaliser d’ici quelque temps.
Entre la vie avec la lumière de mes jours, les livres, les promenades, les lectrices chéries et les rêveries d’un promeneur accompagné, j’ai de quoi occuper les jours qui viennent…
Heure-Bleue pourra me disputer pour les trous faits par les gouttes de soudure plutôt que pour les taches de sauce tombées sur mes vêtements.
Sans parler du désordre que sème le bidouillage dans une pièce non prévue pour des appareils de mesure et des fers à souder…
10:18 | Commentaires (15)
mardi, 02 juillet 2019
Vous plaisantez Monsieur Scanner.
Ouais, je l'ai déjà faire celle-là mais j'aime...

Ce matin, le calme règne.
J’ai intérêt sinon la lumière de mes jours me tue…
Ce calme a une raison et même plusieurs.
La première est que la température a sensiblement baissé au point que vers le matin, je me suis rapproché d’Heure-Bleue car le drap était parti je ne sais où.
J’ai pris le premier coup de pied de l’été et ai été franchement réveillé par un grognement quasiment ursin.
Cela dit, cette baisse des températures est accueillie avec soulagement par Heure-Bleue.
C’est déjà ça…
La seconde raison qui m’est venue à l’esprit est que demain matin, nous avons rendez-vous avec Imaginer qui nous fait la gentillesse de nous accompagner tandis que je vais me faire « tomodensitométrer » du sol au plafond.
Il était grand temps ! Les cabinets d’imagerie médicale devraient savoir qu’il est inhumain de fixer un rendez-vous pour un scanner dans délai de cinq semaines !
C’est condamner l’infortuné à cinq semaines d’angoisse et l’autre moitié du couple à passer cinq semaines à rassurer la proie des douze crabes en train de le grignoter à coup sûr.
La patience de la lumière de mes jours touchant le fond, j’ai donc très intérêt à rester calme aujourd’hui.
J’ai pu, pour l’occasion, me rendre compte que le danger est grand de recourir à la chimie pour échapper à l’angoisse.
Il y a déjà deux ou trois semaines, alors que je commençais, selon les mots d’un copain « à flipper ma race », Heure-Bleue m’a dit « prends donc une de tes petites « pilules du bonheur » que tu prends avant ton scanner ! »
Je l’ai prise.
Comme je ne prends guère qu’une pilule tous les deux ans et demi, ça a envoyé mes douze cancers dormir pour plus d’une journée.
J’ai été content.
J’ai pu les quelques jours suivants aller me promener et acheter un ou deux livres à Saint Lazare.
Dimanche, nous sommes allés manger un sandwich chez Lina’s puis nous sommes promenés un peu.
La température plus clémente du soir m’a donné envie de prendre un « baby » du « single malt » que m’a offert l’Ours pour la Fête des Pères.
Tandis que je me servais, quelques uns de mes douze crabes sont sortis du sommeil exprès pour me bouffer dans la nuit.
Ils se sont calmés dès la première gorgée.
J’ai siroté calmement mon « baby » en préparant le dîner.
Je me suis réveillé frais et dispos hier.
Ce matin, alors que je vais demain me faire découper en lamelles de 0.26 mm sur les 680 mm qui séparent le siège de ma carrière amoureuse de ma thyroïde, je suis arrivé à la conclusion suivante :
Il est préférable de « flipper sa race » quelques semaines si les seules autres possibilités sont l’addiction aux benzodiazépines et l’alcoolisme.
10:10 | Commentaires (11)
lundi, 01 juillet 2019
Comment savoir si le conte est bon ?
Vous commencerez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi." Propos tenu par Milan K., qui plaisante.
Vous terminerez par la phrase suivante : "La vie, voyez-vous, ce n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit." Ainsi philosophe la bonne Rosalie, personnage de Guy de M., quand il raconte Une Vie.
Entre les deux, casez ce que vous voulez !
Après bien des années, je me retrouvais chez moi.
Toute la plaisanterie était là…
Tout ce chemin parcouru, d’un pas souple, parfois en courant, parfois en marchant mais toujours soulevé par l’enthousiasme et l’envie de vivre.
Me voici dans ce café, avec un ami, entouré d’étrangers qui boivent des bières alors que la température devrait les amener à plus de prudence.
Aahh… Insoutenable légèreté de l’être…
Quoi qu’il advienne, il y a toujours quelque chose de bon à prendre ou de mauvais à retenir.
Tandis que je regarde la carte, ne sachant quoi prendre, mon demi tiédit tranquillement devant moi.
Car ne croyez pas que je sois plus sage que les autres, non, pas du tout.
Ce n’est pas parce qu’on sait ce qu’il faut faire ou ne pas faire qu’on évite de faire ce qu’il ne faut pas faire.
Je sais bien par exemple, que je ne devrais pas regarder avec tant d’attention le cou si tentant, dégagé par un chignon, de la femme de la table à côté.
Je ne devrais pas parce que chaque fois je tombe dans le même piège qui ne m’est tendu que par des pensées qui ne sont jamais dénuées d’arrière-pensées.
La preuve, cette nuque à la pente si douce, à la peau si tentante par exemple, est un piège tendu à l’éducation la plus délicate.
Je me laisse aller à rêvasser.
Je me demande si je vais la déranger maintenant en lui proposant de partager notre compagnie et nos assiettes ou si je vais me laisser aller à dire à mon ami « Vous croyez que je peux tenter de déjeuner avec la femme de la table à côté. »
Qu’est-ce que je risque ? Un repas au cours duquel je ne serai intéressé que par mon invitée ou un repas au cours duquel je ne serai intéressé que par la conversation d’un ami et mon assiette…
Tandis que mon ami me demande « Alors ? Que devenez-vous ? Votre vie m’a l’air bien agitée depuis des années… »
J’opte finalement pour un repas plus calme et dis à mon ami « La vie, voyez-vous, ce n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit… »
09:58 | Commentaires (9)
dimanche, 30 juin 2019
Toute l’affaire est dans le sac…
Un jour de printemps, j’ai croisé Heure-Bleue.
Plus tard, je suis allé chez elle.
Puis chez ses parents.
Son père m’a regardé de travers mais comme j’ai trois sœurs, je sais qu’un « père de fille » c’est un peu comme une « mère de fils ».
Le « père de fille » accepterait volontiers que sa fille se marie mais vierge et la cinquantaine passée…
Sa mère était à peu près aussi grasse qu’Heure-Bleue, autant dire, « grasse comme un filet de vinaigre »
Il y avait aussi une de ses sœurs.
Comme toutes les sœurs elles n’étaient pas d’accord alors comme elles étaient de grandes filles, elles se sont battues…
Comme on disait à l’époque « bonjour la rencontre… »
Alors que je n’étais passionné que par les filles et les sciences physiques, celle qui allait devenir la lumière de mes jours m’a appris qu’il y avait d’autres choses à regarder.
Elle avait un sac-à-main magnifique.
D’un cuir extraordinaire d’un noir de jais et d’une souplesse toute relative.
Je l’ai encore dans les yeux.
Il avait accroché à l’anse un carré Hermès offert par une dame charmante qu’elle avait pour amie.
Près d’un demi-siècle plus tard nous en parlons encore avec un mélange curieux dans la voix.
Celui des sanglots de l’émotion et de la haine du chat de ma belle-mère qui le transforma en une ruine telle que le cordonnier chez qui nous le portâmes en eut sangloté de chagrin.
Ce sac est malgré tout resté à la maison jusqu’à notre départ en Israël puis parti avec le reste de nos affaires chez un garde-meuble où toutes nos affaires finirent anéanties par la tempête de 1999.
Mais tout de même, reconnaissez, lectrices chéries, que ce sac était magnifique.
11:02 | Commentaires (3)
samedi, 29 juin 2019
Histoire sans faim...
Maintenant, c’est sûr.
Heure-Bleue ne pourra plus jamais me dire « Minou ! Tu m’aimes plus ! »
Oui, avec les points d’exclamation, la lumière de mes jours, ce n’est le genre à points de suspension et air désolé.
Non, d’ailleurs je me demande si son vrai nom n’est pas plutôt « Brünnhilde », « Waltraute » ou « Siegrune », à moins que ce ne soit « Flösshilde ».
Bref une guerrière, une Walkyrie, pas une pleureuse.
Enfin... Cette fois elle ne pourra pas me reprocher de laisser de côté ses envies.
Et pourtant, si vous saviez, lectrices chéries combien « réduire en fleurettes » de la bonne taille un chou-fleur est une tannée.
Et émincer finement deux oignons rouges.
Et calibrer la bonne quantité d’huile d’olive, celle qui couchera bien avec la taille totale du chou-fleur.
Et doser la coriandre, le cumin, le paprika doux et le curcuma.
Saler et poivrer de la bonne façon, ce qui implique de mettre le bout du doigt dans la mixture encore froide et goûter jusqu’à ce que le goût recherché soit atteint.
Bref, un travail de Romain…
Et je vous l’assure, j’ai du mérite.
Pourquoi ?
Parce que je n’aime pas le chou-fleur !
Mais que voulez vous, « faut c’qu’y faut ! » comme dit la sagesse populaire qui est parfois sage…
De toute façon maintenant je ne peux plus guère que « compter fleurettes » pour Heure-Bleue à défaut de « conter fleurette » à Heure-Bleue...
Je pense qu’elle m’a demandé ça parce qu’elle en avait envie, bien sûr mais qu’elle sait aussi que je supporte bien la chaleur et que la cuisine est nettement séparée du reste de l’appartement.
Que je vous dise, lectrices chéries :
C’est un plat pour lequel il faut préchauffer le four un bon quart d’heure à 180/200 °C puis cuire ce foutu chou-fleur pendant trente-cinq minutes.
Même la fenêtre ouverte, il fait bon dans la cuisine.
Quand je pense que pour faire quelques courses, j’ai été suivi par la lumière de mes jours se plaignant de la chaleur le long de rues pleines de lumière et de soleil.
J’ai bien aimé.
Pas elle.
Elle a bien aimé le chou-fleur.
Pas moi.
C’est la vie, et c’était quand même bien…
10:05 | Commentaires (10)




