mercredi, 26 juin 2019
Week-end ailleurs qu'à Zuydcoote...
Au fait ! On ne vous a pas dit !
Samedi, nous sommes allés au Louvre voir Merveille.
Avec d’autres élèves elle donnait un spectacle dans l’auditorium du Louvre.
Nous devions être là à neuf heures, pour assister à un spectacle qui devait durer environ une heure et demie.
Nous sommes arrivés peu après huit heures et demie devant une pyramide déjà assiégée par la foule.
C’est là qu’être bancal prend tout son intérêt.
On passe devant tout le monde et, pour la première fois de notre vie, Heure-Bleue et moi sommes entrés dans la salle immense et vide éclairée par la lumière qui tombe de la pyramide.
Et nous avons attendu, attendu… Attendu…
Jusqu’à neuf heures et demie.
Et le spectacle, écrit par les élèves, a duré près de trois heures.
C’était intéressant, une critique des méthodes archéologiques assez sensée.
C’est après que ça à failli mal tourner, d’abord parce que Merveille a dû assurer une sorte de duo avec sa concurrente la plus féroce.
C’est le duo qui est en tête de la classe et qui se bat à coup de centièmes de point depuis des années, l’espoir changeant de camp régulièrement.
C’est après ça que ça s’est gâté…
Merveille :
- Papy, vous venez avec nous au pique-nique, hein !
Pas du tout interrogatif, tout à fait comminatoire.
- On ne peut pas, on est invité ailleurs.
- Pfff… Vous n’avez qu’à annuler !
- Merveille, on ne peut pas annuler un déjeuner à midi dix !
- A-NNU-LEZ !
- MERVEILLE ! Tu nous préviens hier soir, tu nous parles de spectacle et là on devait annuler des amis parce que tu veux ? Tu rêves là !
- Pfff…
Un bisou vite fait et de mauvaise grâce et nous sommes partis retrouver Tornade et une amie à Villiers.
Non mais !
L’Ours a appelé pour nous dire « c’est fini, elle avait faim. Vous savez comme elle est quand elle a faim… »
Bien sûr que je sais, Heure-Bleue mordrait un gendarme quand elle a faim.
Ça me rend juste muet.
Le week-end s’est poursuivi, épuisant mais chouette.
Un super dîner chez des amis, l’un très fin cordon bleu, l’autre remarquable sommelier.
Le cordon bleu est Américain, le sommelier est Bourguignon.
Ils nous ont été présentés il y a plus de dix ans.
Nous ne l’avons jamais regretté.
Eux, je ne sais pas…
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lundi, 24 juin 2019
A bout d'habits ? Doux bail !
La toile du jour et les dix mots choisis à introduire dans votre histoire :
cheval
cinglant
stigmate
outrage
porcelet
caravane
pouf
parfum
digérer
limitrophe
Voilà.
Je cherchais une phrase.
Enfin, je l’avais mais je voulais y caser « myrmidon », quasiment impossible car je voulais raconter l’histoire d’un porcelet qui tenait absolument à battre un cheval à la course.
Essayez donc de caser « myrmidon » dans cette histoire…
Pourquoi « myrmidon » ?
Eh bien, honnêtement je veux surtout me venger.
Me venger en écrivant à ce fumier, ce porc, un poulet cinglant.
Oui, un de ces messages qui effacerait, sinon l’outrage du moins le stigmate qu’il m’a laissé sur le cœur, ce salaud !
Honnêtement, c’est surtout sur l’amour-propre qu’il a laissé la griffure.
Là, assise sur le pouf que j’ai amené sur le balcon, j’essaie de rédiger dans ma tête cette lettre.
Je la sens bien cette lettre.
Je le connais, avec sa susceptibilité il va avoir du mal à la digérer !
J’y réfléchis en respirant l’odeur du jasmin qui croît avec la tombée du soir.
J’adore cette senteur douce et plus le parfum du jasmin m’entête, plus je me calme.
Bon sang que ça sent bon le jasmin quand le soir tombe.
Il tombe en même temps que ma colère.
Je me dis que « myrmidon » est peut-être un peu trop vache.
Je me sens, avec cette odeur de jasmin, embarquée dans une caravane qui parcourt l’Orient le long de ces zones limitrophes qui ont vu tant de guerres depuis des millénaires…
Je vais renoncer car je me rends compte que mon billet vengeur prend des airs de documentaire agro-animalier…
Aaahhh… Ce parfum de jasmin, bon sang !
Alors je me mets à rêvasser aux amours suivantes qui ne manqueront pas, j’en suis sûre.
Myope comme je suis, ce qui rend mon regard légèrement trouble et trop doux, ça en a fait tomber un tas.
Passons donc au tas suivant.
Le dernier m’a plaquée mais bon, comme dit le proverbe « il faut bien une exception pour confirmer la règle »…
09:10 | Commentaires (15)
vendredi, 21 juin 2019
On a eu docteur.
Hier « on avait médecin », comme d’autres « ont piscine ».
D’après lui, ça va…
Sauf, comme d’habitude, la tension.
Comme on a toujours le temps d’arriver, on traîne.
Comme on traîne, on attrape le bus au vol et on fait au pas de course les onze cents mètres qui séparent la station du 29 du cabinet du médecin.
Ça ne va pas sans dommages sur la mesure de la tension.
D’autant que ce fourbe s’ingénie à prolonger la conversation pendant que le brassard nous comprime le bras.
Il conclut finalement que « l’effet blouse blanche » et notre course à pied en sont responsables.
Nous sommes repartis, d’un pas plus léger mais surtout plus lent vers la place de la République.
Nous avons regardé le monde autour de nous.
Il était chouette même si Heure-Bleue trouvait une fois qu’il faisait chaud, cent mètres plus loin qu’il faisait lourd, trois cents mètres après qu’il faisait chaud.
La place de la République était en pleins préparatifs de la Fête de la Musique.
Des basses allaient à coup sûr faire s’effondrer la place sur la station de métro en dessous.
Nous sommes passés devant six mille bistrots au bas mot dont aucun ne trouvait grâce aux yeux de la lumière de mes jours.
Depuis que nous étions sortis du cabinet elle voulait boire un café, puis non.
Nous sommes finalement arrivés à l’arrêt du 20, le bus qui nous mène à l’Opéra où nous prenons le 95.
L’affichage, comme d’habitude, nous disait qu’une ligne de RER voyait son « trafic perturbé par un accident grave de voyageur » mais ne donnait pas le temps d’attente pour le prochain bus.
J’ai regardé le panneau qui donne les horaires censément normaux de la ligne.
Là, j’ai vu écrit au marqueur indélébile en gros caractères étranges « C’était mieux avant ! »
Je me suis tourné vers Heure-Bleue, assise sur le banc, et lui ai dit :
- Quelqu’un a écrit sur la vitre « c’était mieux avant ! »
- Pff… Sans doute un vieux con…
A-t-elle dit sans prendre garde au vieux assis à côté d’elle…
- Non, vu la façon dont c’est écrit, je dirais que c’est un jeune.
- Ah ? Il y avait des fautes ?
Ça nous a fait rire.
C’est bien le signe qui ne trompe pas, celui qui montre que si notre confiance dans l’Éducation Nationale s’étiole nous ne sommes pas encore sur la pente glissante qui mène vers la tombe en passant pas le stade vieux réac…
09:57 | Commentaires (10)
jeudi, 20 juin 2019
Les Calment ça énerve parfois…
Je sais, Mab, je sais…
C’est encore Adrienne qui me rappelle quelque chose ce matin.
Adrienne avait, il y a peu, une voisine qu’elle semblait apprécier.
Hélas, la voisine est morte.
La voisine avait perdu la boule et avait été mise dans une maison de retraite.
J’ai donc encore constaté que le proverbe qui dit « On ne change pas les vieilles plantes de pot.» s’avère régulièrement.
Alzheimer ou pas, prendre une vieille personne dans son milieu et la mettre dans un mouroir, c’est la tuer.
Toutes celles que j’ai connues assez vieilles pour y aller n’y ont pas survécu longtemps.
Oui, lectrices chéries, je me suis cantonné à « celles » car «ceux » ne vivent pas assez longtemps statistiquement pour aller y mourir...
Erreur, j’en ai connu un : Mon beau-père.
Il a passé plusieurs années dans un de ces mouroirs, occupé à prendre soin de son voisin de piaule.
Il est tombé en dépression quand ce dernier est mort.
Sinon, je n’ai pu que constater ce fait calamiteux : Ne pas pouvoir s’occuper soi-même de maintenir chez eux les vieux, c’est les condamner à mort.
Ma mère, par exemple, qui contrairement à la voisine d’Adrienne n’était pas « pleine de tact » et dont les aides ménagères n’auraient jamais dit « elle est gentille », n’a pas tenu trois mois dans ce mouroir alors qu’elle avait tenu plus de quarante ans avec mon père.
Ouaip ! Trois mois dans ce mouroir où ma sœur cadette allait la voir quasiment chaque jour.
Une seule semble tenir le coup, Léontine, l’amatrice de champagne, celle qu’on allait voir et qui finissait, de « coupette » en « coupette » avec un sévère coup dans le nez.
Elle est née en 1925 et semble oubliée par le temps.
Elle avait commencé à avoir peur de sortir après qu’on l’eut opérée d’un genou.
Elle avait mal au genou et sortait boire une bière avec son amie ou bien nous l’emmenions au café « siroter un petit demi ».
Rentrée de l’hôpital, ce fut fini, elle s’étiola, tomba et finit à l’hôpital.
Où, vu l’exigüité du placard où on l’avait collée la fit rechuter.
Sa fille finit par la placer dans une maison de retraite.
J’ai appelé Léontine en avril pour lui souhaiter son anniversaire.
Elle met quelques minutes à me reconnaître mais y parvient toujours.
En fait elle ne perd pas la mémoire, elle est seulement « dure de la feuille »…
Heure-Bleue remarque que Léontine a toujours plus facilement reconnu les hommes que les femmes…
Cela dit, Léontine est la seule vieille plante que je connaisse qu’on a pu changer de pot sans qu’elle meure en quelques mois…
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mercredi, 19 juin 2019
Rio Montmartro...
J’ai peur.
Vous savez, bien sûr que vous savez, que je vis avec « une fille qui a trop chaud ».
Hier, déjà elle aurait mordu les mômes qui faisaient du bruit dans la rue…
Elle est allée jusqu’à admettre qu’elle était d’une humeur de dogue à cause de la chaleur.
Je me demande pourquoi car le thermomètre de la pharmacie indiquait paraît-il 36°C.
Autant dire une température raisonnable pour un début d’été.
Nous sommes tout de même, contraints par la vacuité du frigo, allés faire quelques courses.
En revenant, la lumière de mes jours a mis ses lunettes de soleil pour prendre le morceau de la rue Lamarck qui mène chez nous car le soleil éclaire violemment la rue qui est orientée plein Ouest.
Las… Ces lunettes de soleil ont des verres si efficaces qu’elle voit tout en noir au point qu’elle ne voit plus vraiment ce qui se passe autour d’elle.
Une maîtresse d’école ramenait des gamins vers l’école.
Les gamins supportent bien la chaleur.
Eux…
Heure-Bleue, non.
Elle a émis l’hypothèse qu’il serait peut-être intéressant de stériliser tout le monde, il y aurait moins de bruit.
Tuer les enfants par ce temps là ne lui semble pas plus dérangeant que ça…
L’idée que les gosses n’ont pas forcément envie de voir si tôt l’autre côté des fleurs ne l’effleure pas dès que la température dépasse 22°C.
Alors, hier soir, à l’heure du coucher, tandis que j’avais mis les gouttes dans les yeux magnifiques de la lumière de mes jours, je me suis couché.
À son côté.
J’ai pris mes lunettes, mon livre et ai commencé « la danse du soir », celle qui me pousse à me rapprocher d’Heure-Bleue.
J’ai senti un souffle énervé alors j’ai tourné la tête.
J’ai eu peur qu’elle ne me frappe.
Je me suis éloigné d’elle et ai repris ma lecture…
10:58 | Commentaires (4)