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lundi, 15 juillet 2019

« Ask me no more… »

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Je cherchais, assez vainement je dois avouer, quelque chose à vous dire ce matin lectrices chéries.
Pour secouer une boîte à idées assez rétive ces temps-ci, j’écoutais la radio espérant que les informations du jour me donneraient quelque chose à me mettre sous le clavier.
L’interview de Nathalie Loiseau était, comme prévu, parfaitement désespérant de platitude et de propos convenus jusqu’à ce qu’elle dise « ne m’en demandez pas plus ».
Et c’est là que ça m’est revenu
« Ask me no more… »
« Ne m’en demandez pas plus… »
Cette toile de Sir Alma-Tadema vue lors de l’exposition sur les « Préraphaélites » à la « Tate Britain » il y a six ou sept ans avec Tornade m’avait frappé.
Et pour cause, l’éternel problème qui se pose entre ces femmes claires que les hommes sombres trouvent extrêmement attirantes est sur cette toile clairement posé…
Il semblerait que bien chacun des personnages soit tenté par l’autre.
L’une, parfaitement au fait des convenances, refuse les avances avec assez peu d’énergie pour ne pas décourager le prétendant.
L’autre essaie de convaincre le plus délicatement possible cette beauté de céder à ses avances.
La même pièce se joue perpétuellement depuis « Lucy » décrite par Yves Coppens comme « cette jeune femme de trois millions cinq-cent-mille ans ».
Je remarque que même dans cette « patrie des roux » qu’est Albion, le métèque, que dis-je le « rastaquouère » est irrémédiablement et irrésistiblement attiré par la pâleur et la rousseur.
Je remarque aussi que ces rouquines pâlottes font toujours semblant de rien.
Mais je sais maintenant qu’en vrai « elles bichent ».
Pfff…

dimanche, 14 juillet 2019

Veau de ville...

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Je suis content, j’ai trouvé un travail.
Depuis le temps qu’on voulait me faire travailler jusqu’à ma fin dernière.
Pour une fois, un gouvernement sera content de moi.
Habituellement, il me classe dans la catégorie des fainéants.
Si ce n’est dans celle des fainéants, c’est dans celle des assistés.
Quand ce n’est pas dans celle des assistés, c’est dans celle des « poids », de « ceux qui coûtent », de « ceux qui creusent le trou des frais de santé ».
Tout ça pourquoi ?
Parce que je fais partie de cette catégorie de Français que le pouvoir, toujours impécunieux à cause de ses mauvais choix, cherche à faire honnir par une autre catégorie de Français.
Pas ceux qui sont au chômage, qui coûtent, non, ceux qui sont au travail et à qui on montre du doigt le retraité.
Cette fois-ci, je suis en mesure de leur clouer le bec !
J’échapperai donc aujourd’hui à la piqûre.
Que je vous dise, lectrices chéries.
Hier, comme quelques fois dans l’année, je suis allé déjeuner chez mon ami.
Celui avec qui je ne suis pas d’accord depuis près de vingt ans maintenant.
Il a une vision quasi religieuse de l’existentialisme et me dit le plus sérieusement du monde que s’il ne peut voir le monde, le monde disparaît et n’a pas d’existence réelle.
J’ai renoncé à lui dire que Vercingétorix pensait sans doute la même chose mais que ce qui avait disparu, c’était Vercingétorix.
En dehors de nos différends habituels, nous nous entendons bien, hormis le fait que nous nous énervons mutuellement.
Et hier, après m’avoir fait déguster une côte de « veau de Galice » cuite à basse température au feu de bois de pécan dans un barbecue qui se pilote comme un Airbus A380, arrosé, la côte pas le barbecue, d’un Crozes-Hermitage d’une bonne année.
Et c’est là, après avoir écouté un vinyle rare de Cole Porter en buvant notre café, qu’il m’a fait part d’un besoin irrépressible.
Une bidouille improbable qu’il est lui-même incapable de mener à bien et qui fait sans doute qu’il est heureux de compter un ingénieur parmi ses amis.
Je dois donc lui présenter un projet d’appareil qui sera censé amener ses haut-parleurs à restituer comme il se doit la quintessence de ses vinyles des années cinquante et soixante avec le son d’époque qu’il affectionne.
Bref, le temps de préparer la chose, d’effectuer les calculs idoines et approvisionner les composants adéquats, ça devrait m’occuper un moment…
Je vais sortir pour quelques jours ou quelques semaines, le temps de réaliser la chose, de cette classe honnie du ministère de la Santé et du ministère des Finances, celle des retraités.
Je ferais désormais partie de la catégorie des travailleurs.
La plus appréciée du pouvoir et de Laurent Wauquiez : Le travailleur bénévole…

vendredi, 12 juillet 2019

Boire la tasse...

Ce matin, je ne sais pourquoi, j’ai pensé à ma mère.
Probablement après avoir lu à l’ouverture de mon navigateur que « Kate et Meghan » se sont rabibochées.
J’ignorais qu’elles étaient fâchées alors « ça m’en a touché une sans faire bouger l’autre » comme disait Jacques Chirac.
Et souvent, lorsque j’entends parler de la cour d’Angleterre, je pense un instant à ma mère.
Ma mère était dingue de la « Royal Family » depuis qu’elle avait décidé que votre Goût adoré était « le Jumeau du Prince Charles ».
Bon, d’abord il est plus vieux que moi.
De peu selon le calendrier mais de beaucoup plus selon les miroirs…
Certains crabes marchant plus vite qu’on ne pense, mon père mourut.
Ma mère se consola en collant sur le mur qui lui faisait face, une affiche de « Padre Pio » censé intercéder auprès du gardien du Paradis pour que mon père puisse lui causer de temps à autre.
La vanité de l’entreprise fut confortée par la mort de « Lady Di » en 1997 et l’amena à réviser son idée de l’efficacité divine.
Elle changea donc d’idole et sous le portait de mon grand-père peint par mon père –au fait, où est donc passé ce tableau ?- elle recouvrit l’affiche de « Padre Pio » par une double page de « Point de vue et images du monde » représentant « Ladi Di » en majesté.

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Ne reculant devant rien pour me faire bien voir de ma génitrice je lui offris, sur l’instigation d’Heure-Bleue, une tasse ornée du portait de sa « Royal Highness Lady Di »
Cherchant une information sur l’Hôtel de Marigny à Paris, on me renvoya sur le site de l’Elysée où un « Ooops ! » retentissant, ce symbole de « Erreur 404 Page inexistante » m’accueillit.
Je fouinai tout de même et trouvai quelque chose d’intéressant.
Notre royal Président à nous a lui aussi sa tasse.
Je ne parle pas de celle qu’il risque de boire quand les affaires De Rugy, Ferrand et autres Benalla auront fini leur travail de sape.
Non, non, je parle d’une vraie tasse.
Elle est aussi belle que celle que j’offris à ma maman.
En revanche, j’ai peur qu’on me la jette à la figure un matin où de nouvelles réductions de notre niveau de vie seront annoncées…

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mercredi, 10 juillet 2019

Excès de mélanocytes...

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Effectivement « je pourrais être Noir », comme dit Disney, qui fut pourtant antisémite, raciste et anticommuniste en son temps,
Il se trouve que les hasards de la naissance ont fait je ne le suis pas.
De ce fait, l’idée de prendre le personnage d’Andersen pour en faire une sirène africaine me semble curieuse.
Même avec l’excuse vaseuse présentée par Disney « Elle pourrait être noire ! »
Il se trouve justement qu'elle ne l’est pas, les hasards de la naissance l’ayant fait naître au Danemark, peu connu pour le hâle naturel de ses natifs.
Bon, ne broyons pas du noir par ce beau temps…
Même si cette affaire risque bien de finir en queue de poisson…
Aux dernières nouvelles, après vérification, si Andersen a croisé quelques Africains grâce à ses voyages, il ne semble pas qu’il en ait fait quelque personnage que ce soit dans ses célèbres contes.
Il n’est pas question ici d’entrer dans la polémique à propos du hâle ajouté à « La petite Sirène » mais de m’étonner d’un fait autrement patent.
Est-ce un manque d’imagination flagrant ou une flemme incommensurable de la gent écrivassière qui pousse à esquinter des récits écrits par d’autres avec talent plutôt qu’écrire soi-même des histoires nouvelles sur de vieux sujets ?
Pourquoi altérer les contes d’Andersen en changeant le teint des personnages alors que la tradition africaine est si riche de contes et légendes ?
Pourquoi ne pas écrire de nouveaux romans d’espionnage plutôt que bidouiller ceux de Ian Fleming pour fabriquer un James Bond africain ?
D’autant qu’il y a autant d’espions en Afrique qu’ailleurs.
Il se trouve que je n’ai pas de prévention contre qui que ce soit en raison de son ethnie ou de sa couleur de peau.
À dire vrai, cette façon faux-cul de prétendre lutter contre le racisme en dénaturant des récits par ailleurs fort bien construits m’agace.
Faire semblant de ne pas voir qu’il est beaucoup plus facile de militer pour l’antiracisme quand on vit rue d’Estrées dans le VIIème arrondissement que réussir à ne pas le devenir quand on vit Porte de la Chapelle dans le XVIIIème arrondissement me semble contre productif…

Tout comme cette façon de modifier Carmen, de sorte qu’elle flingue Don José alors que c’est Don José qui la poignarde, pour se donner un vernis féministe.
Sans parler d’un Tristan et Isolde où les personnages sont habillés en costume de ville pour « être intégrés à la société d’aujourd’hui ».
Si j’avais voulu voir une bluette relatant une aventure qui finit mal entre un cadre moyen et une collègue de boulot, j’aurais acheté un bouquin de Marc Lévy, je ne serais pas allé à l’Opéra…

mardi, 09 juillet 2019

Hexamètre

À fouiner dans ma mémoire pour y trouver quelque chose à vous raconter, m’est revenu un petit poème que je reçus il y a bien longtemps, en 1968 si je me rappelle bien.
Je ne sais pourquoi il m’est revenu alors que je n’avais rien de particulièrement licencieux en tête.
Et ne rêvez pas, je ne vous le dirai pas.
N’y songez même pas !
Je vous rappellerai seulement les circonstances dans lesquelles il m’est parvenu il y a cinquante-et-un ans.
À dire vrai, je vous en avais déjà fait part mais je ne résiste pas au plaisir de vous le raconter de nouveau.
Mais sans le poème en question évidemment…

Lectrices chéries, je devais avoir dix-neuf ans et ma sœur cadette qui en avait dix-huit fréquentait assidûment un garçon.
Ils se fréquentaient même si assidûment qu’un jour, au moment de mettre la clef dans la serrure je fus arrêté net par un chant que normalement on n’entend pas et que surtout on n’entend pas sortir d’une chambre avant que monsieur le maire n’y ait mis bon ordre.
Je suis donc redescendu boire un café au bistrot en bas de chez nous pour ne pas déranger.
Si ma mère avait eu idée des connaissances de son oie blanche supposée et préférée, elle aurait traîné le garçon à la mairie sur le champ, un fusil dans le dos.
Les parents de nos deux tourtereaux se rencontrèrent donc et il y eut une petite fête donnée dans le restaurant d’un petit bled de la région Rhône-Alpes.
Il y avait là quelques amis des parents du futur mari dont un couple qui avait une fille de dix-huit ans itou.
On lui aurait donné le bon dieu sans confession et j’avais sympathisé avec elle.
Nous avions dansé ensemble tous, absolument tous, les slows de la soirée.
Elle était très brune et avait une peau diaphane et des yeux clairs, de ceux qui justement me chavirent.
Les meilleures choses ayant une fin, nous nous sommes séparés sur un léger baiser sur la joue mais non sans qu’elle ne m’ait donné l’adresse du pensionnat où lui écrire.
Elle était dans une pension de bonnes sœurs du coin.
À peine revenu à Paris, je lui envoyai une lettre.
Nous avons alors commencé une correspondance soutenue à raison d’une lettre tous les deux ou trois jours.
Ces lettres, de convenues au début devinrent plus affectueuses.
Les semaines passant nous avons commencé à échanger des poèmes.
Puis des lettres d’amour.
Vous savez, lectrices chéries, combien j’aime tartiner…
Ça dura plusieurs semaines, puis, comme dit la « presse people », ça devint de plus en plus « hot ».
Nous étions devenus les champions de l’hexamètre licencieux, de l’alexandrin érotique, de l’octosyllabe leste, de l’acrostiche cochon.
On s’envoyait des poèmes à lire en diagonale, où d’autres encore dont la lecture du dernier mot de chaque vers ne laissait aucun doute sur ce que nous ferions si nous nous retrouvions seuls un moment.
C’est le souvenir du dernier de ces poèmes qui motive ce billet et prouve qu’elle n’était pas aussi innocente que ses parents l’auraient souhaité.
Ce qui en dit long sur la qualité de l’enseignement dans les écoles religieuses…
Tout cela aurait pu se solder par une belle histoire –de coucherie sans doute- sans la malchance qui fit qu’un jour, crac ! Plus de réponses du tout.
J’envoyais toujours aussi régulièrement des lettres qui restaient sans réponse.
Je finis par abandonner, la mort dans l’âme.
J’appris lors du mariage de ma sœur cadette que la fameuse brune avait été virée de son école de bonnes sœurs avec pertes et fracas parce quelques unes de mes lettres et les brouillons des siennes avaient glissé sous son lit et avaient été trouvées bien sûr par une des sœurs…