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vendredi, 21 juillet 2023

À la marquise.


Hier nous sommes allés dans le IIIème, là où nous sommes mariés il y a…
Bon... Parlons d’autre chose…
Le temps, pas celui qui nous tue, l’autre celui qu’il fait, était agréable.
Notre démarche terminée nous nous sommes mis – enfin- à la recherche d’un restaurant pour déjeuner.
Hélas, les plats proposés par les uns, les tarifs dissuasifs proposés par les autres ont failli nous laisser sur notre faim.
Nous nous sommes néanmoins arrêtés à la terrasse d’un… j’allais écrire « restaurant » alors qu’il ne s’agit que d’un établissement proposant des choses étranges dont une « tchoutchouka », sorte de « ragougnasse » méditerranéenne et d’autres « tartines » et œufs brouillés.
Nous avons donc grignoté et passé un moment agréable sur cette terrasse à l’ombre fraîche d’arbres, face au square du Temple.
Puis nous avons pris le 29 rue du Grenier Saint Lazare pour aller à la feunaque Saint Lazare à la recherche de bouquins.
Après un café, nous avons repris le bus pour rentrer à la maison.
Las… Le sort est cruel qui exige que les vieux courent plus vite que les vieux s’ils veulent s’asseoir, même aux places qui leur sont réservées.
C’est ainsi que nous avons rencontré une marquise.
Assis tout de même, Heure-Bleue à côté d’une « pétasse à lunettes Greta Garbo » et moi face à cette dernière, nous avons commencé notre voyage.
Heure-Bleue m’a parlé d’une voix éraillée par la pollution.
La « pétasse » a aussitôt saisi un masque pour s’en cacher le visage.
« La confiance règne… » ai-je dit à Heure-Bleue et à haute voix.
« Pétasse » m’a jeté un regard noir tandis que la lumière de mes jours a conclu clairement « Si on ne veut pas attraper des maux de vieux, on ne s’assied pas à côté des vieux et à leur place… »
Ambiance donc…
« Pétasse », à peine trentenaire plutôt mignonne, a jeté un sale œil à la lumière de mes jours.
C’est là que m’est revenu ce poème de Corneille « À la marquise. »
J’ai dit à Heure-Bleue.
- Tu te rappelles « Marquise si mon visage » ?
- Oui, jeunes on aimait les derniers vers. « J’ai vingt-six ans mon vieux Corneille Et je t’emmerde en attendant. »
- Maintenant on aime bien rappeler « On m’a vu ce que vous êtes; vous serez ce que je suis. »
Elle s’est levée et est descendue.
Je me suis remonté le moral en pensant que c’était peut-être parce qu’elle était vexée et qu’elle avait préféré changer de bus.
Mais je sais bien hélas que la vergogne n’est pas accessible à tous.
Cela dit, j’admets que nous sommes de vieux emmerdeurs...

jeudi, 20 juillet 2023

Proportions : Le choix des maux, le choc des faux taux…

Ne dites rien, j'ai déjà honte...

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Adrienne semble avoir peu de goût pour les devinettes posées sous forme de « QCM » dans les revues.
Pourtant, certains de ces « QCM » qui occupent les lectrices et parfois les lecteurs de ces revues que l’on disait « revues féminines » avant qu’elles ne deviennent que « magazines de mode », traduisez « Magazines dont 99%¨des pages sont des affiches publicitaires. »
L’été, on nous offre donc ces « bêtas tests » qui envahissent ces revues où on daigne leur laisser quelques colonnes entre les publicités.
Grâce à Adrienne donc, je vous propose aujourd’hui ce test que j’avais déjà proposé il y longtemps.
Il porte sur l’éternelle question qui vous agace.
Êtes vous toujours amoureuse de votre petit camarade de jeux ?
 
1/ Votre petit camarade vous dit « Je vais chercher le pain ».
a Vous attrapez votre veste, lui prenez la main et dites « Attends moi ! »
M Vous lui jetez « N’oublie pas la poubelle et de ramener de l’huile ! »

2/ Vous l’appelez pour faire le lit. Il tend le drap du dessous.
a Vous le regardez et lui souriez d’un air plus qu’intéressé.
M Vous lui dites « Et mets la taie correctement, pas comme d’habitude ! »

3/ Il vous « aide » à faire le ménage, évidemment il fout par terre le vase de fleurs. Plein bien sûr.
a Vous levez les yeux au ciel et retenez à grand peine un sourire indulgent.
M Vous lui tendez la serpillère en l’agonisant d’injures et en lui rappelant les conseils de votre mère quand vous lui avez présenté l’homme de votre vie.

4/ Il décide qu’aujourd’hui il s’occupera du repas. Il en fout partout et le repas est brûlé, même le café.
a Vous lui dites « Un yaourt et un « café des pauvres » ce sera parfait. »
MVous lui dites « Non seulement on n’a rien à manger mais en plus j’ai trois heures de ménage ! »

5/ Il revient de la visite qu’il rend à sa mère qui, comme toujours, lui a recommandé de vous jeter.
a Vous lui dites «  Bah, si tu voyais une autre femme moi aussi je te dirais de la jeter. Je la jetterai même moi-même. »
M Vous lui dites « Dis donc, tu n’as pas des sœurs ? Pendant que ta mère dit du mal de moi, je bosse ! »

6/ Vous vous préparez pour rendre visite à des amis. Vous lui demandez de l’aide pour une fermeture éclair récalcitrante. Il commence par la baisser.
a Vous lui dites avec un sourire « Bof, on sera en retard et puis voilà… »
M Vous lui dites « Mais fais attention ! Tu vas encore tout déglinguer ! » alors que vous n’avez encore rien fait.

Vous n’avez que des 
a :
- Vous avez seize ans.
- Vous rêvez.
- Vous venez de prendre un amant.

Vous n’avez que des 
M :
- Vous auriez dû divorcer depuis des années.
- Vous vivez avec votre frère.
- Vous vous demandez « Mais qu’est-ce que j’ai bien pu lui trouver, s’il n’y avait pas le loyer… »

samedi, 15 juillet 2023

Bal masqué...

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Pour la première fois depuis bien longtemps, je n’ai pas même allumé le téléviseur et jeté un coup d’œil aux images du défilé.
C’était une habitude prise il y a longtemps, non que je fusse intéressé par la chose militaire car chaque fois que je regardais l’écran je me demandais quelle pouvait être l’impression ressentie par des veaux allant voir une exposition de matériel de boucherie…
Ce qui me poussait à allumer la télévision n’était pas non plus le commentaire de Léon Zitrone, qui flamboyait d’adjectifs qu’il était sans doute allé pêcher dans les recoins de dictionnaires passés de mode depuis la mort de Mr Littré.
Non, rien de tout cela, pas plus que l’idée de regarder à quoi mon gouvernement avait utilisé mes impôts.
Assez curieusement, ce qui me poussait jusqu’à cette année à regarder vaguement le défilé du 14 juillet, c’était le souvenir de mon père.
Celui-là même qui, rentré à la maison un 13 juillet équipé d’une paire de « semelles à bascule » particulièrement instable m’avait emmené aux Champs Élysées pour échapper à la vengeance maternelle.
Je me rappelais alors, comme si c’était hier, mon père qui était grand et fort comme Hercule, me juchant sur ses épaules comme d’autres pères, eux aussi forts comme Hercule, pour que je puisse voir le défilé.
Tout y était, des chars passant dans un vacarme assourdissant, des « méharistes » juchés sur des chameaux, des spahis à cheval.
Même des gens en tablier de forgeron qui chantaient « Sambre et Meuse » en avançant d’un pas lent.
Ce que je préférais et préfère encore, ce sont les cavaliers de la Garde Républicaine et leur fanfare éclatante accompagnée du claquement des sabots des chevaux.
Cette année, rien de tout cela.
Et ce ne sont pas les années qui m’ont empêché d’allumer la télévision.
C’est l’absence totale d’ambiance festive de la ville.
La « Ville Lumière » m’a semblée particulièrement sombre, plus occupée par une police obsédée par un « Ordre » peu menacé qu’à canaliser la liesse des Parisiens qui manifestement ne pensaient pas du tout à « liesser »…
Pas un lampion à l’horizon, pas un soupçon de musique sortant d’un bal, seul le grondement du feu d’artifice de la Ville qui ne couvrait même pas le bruit de la circulation..
Un 14 juillet qui interdit la « Retraite aux flambeaux » et des villes qui renoncent aux feux d’artifice est un pensum, pas une Fête Nationale.
La « Fête Nationale » est devenue avec le défilé la vitrine d’un supermarché de l’armement et on nous parle essentiellement de milliards d’€uros, de marché et de ventes.
Assez peu de l’amour de son pays et de l’aspiration à la paix avec les autres pays.
De fait on ne peut pas dire que « c’était mieux avant », on était moins malin.
On allait se faire tuer nous-mêmes, maintenant, grâce aux progrès du commerce, on vend aux autres de quoi se tuer entre eux et on paie des diplomates pour éviter les éclaboussures…

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mardi, 11 juillet 2023

Leçon d'histoire de lard.

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Ouais bon, j’ai honte…
J’ai compris hier soir tout l’intérêt qu’il y a à être juif ou musulman.
Ces deux adorateurs d’un « dieu unique et jaloux » ont pigé tout l’intérêt qu’on retirait à éviter de manger du porc.
Pendant très longtemps j’ai pensé que c’est parce qu’aux temps dits « bibliques », les communautés étaient petites, peu nombreuses et que bouffer un cochon malade de la trichine envoyait vite fait toute la tribu vérifier sur pièces qu’on retournait bien en poussière.
Chez les chrétiens ce dieu unique aussi n’est qu’unique mais ne nous y trompons pas, il n’aime pas trop non plus partager l’adoration de ses ouailles.
De ces trois dieux uniques en leur genre, les aficionados de deux d’entre ces uniques ont donc banni la consommation de porc.
Et c’est donc hier soir que j’ai saisi le bienfondé de cette interdiction.
Non, il n’est pas question ici de « ténia armé » ni de « trichinose » mais d’un bête problème de résistance des matériaux.
Alors que jusqu’il y a à peine quelques décennies la même mésaventure se serait soldée par des brisures d’os remises discrètement dans l’assiette.
Le truc genre « Oh mince ! Tu as vu ma Mine, le papillon derrière toi ? » tandis que, profitant du regard détourné de lumière de mes jours, j’aurais recraché les petits morceaux d’os dans mon assiette.
Las, trois fois hélas !
Hier, les années, ces s… impitoyables, ont modifié les règles !
C’est une de mes dents qui a fait les frais de l’os particulièrement solide qui meuble le travers de porc.
Même le « travers de porc thaï ».
Et me voici donc aujourd’hui contraint d’aller voir le dentiste et de le convaincre qu’il ne s’agit pas de me faire poser un implant à quatre mille €uros, ni même une couronne à cinq cents €uros, soins longs, invasifs et agressifs pour la bouche si sensible et délicate de votre serviteur.
Je crains que les intérêts de son banquier n’aillent à l’encontre de ceux du mien et que le « quenottier » ne fasse des difficultés pour procéder à une « reconstitution dentaire en résine composite »…
Je vous dirais cet après-midi ce que « la petite souris » m’a laissé sous l’oreiller.
Je pressens que c’est une facture plus qu’une pièce de deux €…

lundi, 10 juillet 2023

Devoir de Lakevio du Goût No 168.

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Cette toile de Fernando Saenz-Pedrosa, dont on a déjà vu une toile dans un autre devoir où il était question de quai de gare et d’attente, semble bien triste.
Pour quelle raison cette femme semble-t-elle si triste ?
Racontez une histoire est soyez sûres et sûr qu’elle sera lue lundi.

Ce serait bien si votre histoire commençait par « Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer. »
Et qu’elle finît par « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère. »
Vous êtes tranquilles maintenant, le bac c’est fini !

Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer.
De fait, son air boudeur m’agaçait depuis quelque temps.
J’avais trouvé la chose charmante les premiers jours.
Cette jolie moue qui donnait illico envie de poser ses lèvres dessus, ce regard baissé qui plaît tant aux hommes parce qu’il leur donne cette impression de soumission que beaucoup aiment ressentir.
Hélas, la première semaine passée, essentiellement au lit il faut bien l’avouer, cette habitude était devenue à mes yeux un tic.
Un tic que j’avais du mal à supporter.
Tout était chez elle prétexte à bouderie.
Le choix de l’endroit où traverser une rue « Pourquoi tu veux pas aller jusqu’au prochain feu ? » et hop ! Bouderie !
Ne parlons pas de celui du restaurant…
Elle le choisissait, on y entrait, on s’y asseyait, on demandait quelques renseignements au chef de rang et d’un coup, sans motif sérieux, elle décidait « Non ! Ça ne me dit rien ! Viens mon chéri on va ailleurs ! »
En réalité, je ne sais ce qui m’avait poussé à tomber amoureux de cette gamine capricieuse et finalement mal élevée.
À peine deux semaines s’étaient écoulées depuis notre rencontre et j’en avais assez !
Aujourd’hui je lui avais donné rendez-vous pour lui signifier qu’il était plus prudent de « prendre un peu de recul » pour employer un euphémisme bien connu.
Je la regarde, elle est déjà arrivée et je la vois.
Elle s’entraîne manifestement à la première bouderie de la journée.
Elle va avoir une bonne raison de bouder cette fois.
Elle va se rendre compte soudain que, comme dit Romain Gary « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère »…