mercredi, 14 août 2024
La réalité dépasse l’affliction.

Hier, nous sommes allés récupérer un pantalon dans une boutique pas très loin de l’Opéra.
Il avait la particularité d’avoir une jambière plus courte que l’autre et se décousait tout seul rien qu’à le sortir de l’emballage…
J’avais dit à la lumière de mes jours « ce truc est une fabrication destinée directement aux soldes… Ça ressemble à un pantalon, ça a la couleur d’un pantalon, ça se porte comme un pantalon mais c’est fiable comme une promesse électorale… »
Ma remarque de mauvais augure s’est avérée et nous étions alors allés rapporter cet ersatz de vêtement là où il fut acheté.
La boutiquière était charmante et nous remit le pantalon dûment réparé puis nous papotâmes un moment avec elle et allâmes flâner du côté des Galeries Lafayette en passant par la rue des Mathurins.
C’est là qu’un immeuble à « moucharabieh » attira notre attention plus que d’habitude.
Cet ancien « Bains turcs » du XIXème siècle était affublé d’une affiche de la Mairie de Paris avisant de travaux importants.
Nous avons continué d’avancer dans la rue jusqu’à ce que la lumière de mes jours remarque une autre affiche de la Mairie de Paris nous avisant que la société « Galeries Lafayette », à qui appartient tout le pâté d’immeuble, avait entamé le remplacement d’une résidence étudiante occupant les étages supérieurs de l’immeuble par une « résidence pour touristes ».
On avait remarqué que l’Éducation Nationale était depuis quelque temps le parent pauvre de l’équipement du pays.
On avait réalisé avec le Covid que les étudiants étaient souvent dans une précarité scandaleuse dans un pays développé.
On sait maintenant qu’une entreprise parmi les plus riches du pays préfère abriter des touristes avides de produits de luxe et pouvant régler des notes d’hôtel conséquentes que permettre à des étudiants dont certains sont appelés à devenir leurs futurs dirigeants de vivre ailleurs que dans des galetas insalubres ou hébergés au hasard de rencontres…
Nos élites, toujours soucieuses d’échapper à l’accusation de « socialisme déguisé » peuvent être tranquilles, nul actionnaire ne pourra les accuser de les spolier d’un dividende diminué pour cause de générosité irresponsable.
Cette affiche les verra sans doute soupirer de soulagement, allant jusqu’à ajouter in petto « Ouf ! On a encore échappé à une lubie de « partageux » ! Peut-être même à un retour subreptice du communisme ! »

12:17 | Commentaires (8)
dimanche, 28 juillet 2024
Le cadeau
C’est à Alainx que je dois de me rappeler ce que peut représenter un cadeau.
Je lui ai donc dit que la valeur d’un 45 tours ne tient pas à son prix mais à ce qu’il représente pour celui qui offre et celui qui le reçoit...
Je l’ai appris à mon tour à propos d’un autre évènement.
Je vous ai raconté il y a des années cette mésaventure aérospatiale qui me valut de passer le second trimestre de ma première cinquième à l’hôpital Bichat.
J’y perdis l’œil droit et gagné un séjour de deux mois à l’hôpital.
J’arrivais donc après les vacances de Pâques dans ma classe auréolé de la gloire du héros qui avait risqué sa peau dans la conquête de l’espace.
J’avais un pansement sur l’œil droit qui, de blanc le matin passait au gris foncé vers l’heure de la sortie, cinq ou six heures selon qu’il y avait étude ou pas.
J’avais un ami, perdu de vue depuis, qui avait le bon goût de me plaindre et de faire attention à ce qu’aucun objet ne m’atteigne le visage au cours de nos jeux parfois brutaux.
C’est là qu’il me souvient ce qu’il fit pour moi et du cadeau qu’il me fit.
Quelques films dits « en relief » apparaissaient de temps à autre sur les écrans parisiens.
Pour percevoir un relief qui, aux dires de spectateurs, était très relatif, il fallait acquérir une paire de lunettes spéciales.
Elle avaient toutes une monture de plastique noir de qualité médiocre et une épaisse feuille de plastique vert pour un œil et une autre de plastique rouge pour l’autre œil.
Cet ami, après avoir vu un dimanche un de ces films en relief pensa à moi, équipé malheureusement d’un œil gauche en tout et pour tout.
Il pensa surtout à un bricolage qui, pour inefficace qu’il fût prouvait l’amitié que nous nous portions.
Ce lundi, à la première récré, celle de neuf heures, il tira de son cartable une paire de lunettes étrange qu’il m’offrit en me disant « tu verras, avec ça ça va coller ! »
Se rappelant que seul œil qui fonctionnait était le gauche, il avait retiré les « verres » de plastique, puis après les avoir soigneusement superposés et « scotchés », les avait sciés verticalement par le milieu.
Il avait ensuite mis côte à côte un demi-verre de chaque couleur à la place de l’œil gauche et avait collé l’assemblage à la monture.
L’esthétique en était douteuse mais l’idée que je pourrai voir de nouveau en relief lui paraissait garantie.
Quand il m’a tendu ces lunettes, je fus à la fois interdit et ému.
Je savais que J. m’avait fait là un cadeau d’une grande importance.
Hélas, ces lunettes ne m’ont jamais permis de voir correctement quoi que ce soit mais c’est resté un cadeau sans prix.
C’est lui qui, plus tard me tira au « cinéclub » voir « Le secret de l’élève Nuylas » et plus tard encore m’emmena à « La Casita » où j’appris d’autres choses…
14:27 | Commentaires (6)
jeudi, 25 juillet 2024
Écrit vain…
Hier nous sommes allés dans le magasin de bricolage qui remplace le cinéma « Gaumont Palace » où je vis « Ben Hur » et Charlton Heston maniant le fouet d’un bras d’autant plus fougueux qu’il arborait une montre…
Nous y sommes allés, un copain et moi pendant qu’Heure-Bleue nous attendait au café « Bel Ami ».
Que je vous dise.
Bon, ce n’est pas une nouvelle ébouriffante, c’est un bête problème de chasse d’eau dont le réservoir de « plastique pleine peau » faisait les délices des moisissures qui en tapissaient l’intérieur.
Oui, les moisissures aiment les matières plastiques et les produits fongicides sont beaucoup plus toxiques que les champignons qu’ils détruisent.
Hélas, les premières causent des allergies et les second nous tuent.
Nous avons donc demandé au bailleur de changer ledit réservoir.
Ce qui fut fait et causa la visite du magasin de bricolage.
Après avoir acheté le nécessaire, nous avons bu un café à la terrasse de « Bel Ami » puis avons traversé le pont qui surplombe le cimetière de Montmartre jusqu’à la rue des Abbesses.
Nous aimons bien la rue des Abbesses.
Elle est pleine de bistrots, il y a au moins deux boulangeries qui font du bon pain et un marchand de légumes dit « local ».
Nous y avons acheté des courgettes délicieuses.
Nous y avons aussi hélas acheté un melon.
Le climat d’Île de France n’étant pas idéal, le « melon local » s’est révélé décevant.
La promenade en revanche fut agréable.
J’ai pu voir à quelles extrémités sont réduits les mastroquets pour ménager la flemme du chaland.
La photo jointe en fait foi !
Il faut oser mettre sur son store « à emporter sur place » !
À moins évidemment que mon esprit mal tourné n’ai fait preuve de son mauvais esprit habituel pour justifier une médisance…
Nous nous sommes arrêtés rue Lepic boire un autre café dans un super chouette bistrot.
Puis avons descendu la rue jusqu’à la place Blanche où nous avons pris le 30 jusqu’à ce qu’il croise la route du 84 qui nous ramènerait chez nous.
J’ai même monté cette fichue étagère dès l’arrivée.
Ce fut une chouette journée…
14:26 | Commentaires (4)
mardi, 23 juillet 2024
Happy birthday lumière de mes jours.
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de la lumière de mes jours.
On en a profité pour aller chez notre Turc favori près du square Montholon dans le Xème.
Le chemin était dégagé, même le bus semblait surpris d’avancer autrement qu’empêtré dans un gigantesque morceau de pâte à modeler fondante.
On peut même dire que le bus a découvert un adverbe inconnu de la circulation parisienne : « vite » !
Nous fûmes d’autant mieux servis que l’affluence habituelle avait été consignée dans ses lieux de résidence pour cause de « QR code » obligatoire mais inadapté à ses déplacement.
Paris nous semblait si vide qu’on s’est demandé si un nouveau confinement n’avait pas été décrété pour cause de Jeux Olympiques !
Comme souvent quand nous allons chez ce Turc, nous marchons après.
D’abord pour digérer toutes ces calories qui ne demandent qu’à faire éclater une panse d'archevêque.
Ensuite pour aller prendre notre café au « Bistrot Vivienne », à côté de la Bibliothèque Nationale.
Au passage nous nous arrêtons à la librairie Jousseaume que nous connaissons depuis plus longtemps que nous.
Le Libraire m’a appris qu’après négociations avec le propriétaire avait obtenu de ne payer « que » 39.000 € de loyer pour sa boutique.
À croire que le bailleur avait payé de ses deniers la restauration intégrale de la Bibliothèque Nationale, que nous avions connue noire et sale et qui aujourd’hui resplendit.
Une fois bu le café et mangé la boule de glace qui va avec, nous sommes repartis prendre le 29 jusqu’à Saint Lazare.
Cette affaire de « QR code » ne faisait hélas que commencer.
À peine dépassée la Pagode, l’approche d’un « hôtel pour VIP », fut entravée par la maréchaussée qui reprochait au chauffeur du 84 de n’être pas doté du « QR code » adéquat.
Ce chauffeur, comme les passagers, découvrait soudain le concept de « République bananière » tel qu’appliqué à la France, mère des arts, des armes et des lois et « Patrie des Droits de l’Homme »…
Quant à la lumière de mes jours et moi, nous étions simplement abasourdis par le fait que l’État s’était assis sur le fait qu’il était censé garantir la libre circulation des personnes et des biens et pas sur la Constitution…
D’un geste auguste et plein de mansuétude, le représentant des forces de l’ordre nous autorisa tout de même à passer.
Alors nous sommes revenus chez nous…
18:28 | Commentaires (10)
mardi, 16 juillet 2024
Le général des avions a décidé !
Aujourd’hui nous nous sommes promenés dans un Paris de rêve !
Pas de circulation, pas de touristes, peu de piétons.
Nous nous sommes arrêtés à la gare Saint Lazare pour faire le plein de café Clooney puis avons rejoint l’arrêt du 80.
Il nous a semblé plus éloigné que quand je montais dans le bus à plateforme qui me ramenait vers la mairie du XVIIIème mais non, il n’avait pas bougé de plus de deux cents mètres vers la place de l’Europe.
Il nous a lâché au « Square Lamarck » pile poil pour prendre un café.
Un moment alors que nous avancions rue Caulaincourt, à la hauteur du cimetière Saint Vincent, vers la rue Saint Vincent, nous nous sommes crus revenus au temps du confinement.
On aurait entendu penser un agent de police !
Nous avons traîné dans le quartier, disant à chaque coin de rue « Mais qu’on a été bête ! »
Pour quelques mètres carrés de plus et pour une somme voisine, nous sommes allés habiter dans le quartier le plus ch… de Paris.
Mais bon, nous regardons activement les immeubles où la chance nous permettrait de loger…
Nous nous sommes arrêtés au café « Au rêve », assis à la terrasse ,face à la statue d’Eugène Carrière.
Un vent léger et frais nous caressait le visage, un courant d’air sans trace de pétrole.
Bref, le bonheur tel qu’il est en vrai.
C’est-à-dire fugitif mais laissant une trace dans la mémoire.
Après avoir acheté du pain, nous avons attendu le 80 qui nous ramènerait vers Saint Augustin.
Une fois atteinte la Place de Clichy, ce fut le Paris habituel qui réapparut.
Connu sous le nom de « Bord… généralisé ».
Puis, une fois dans le 84 qui va pile chez nous, j’ai pris une grande décision.
J’en fis part à la lumière de mes jours, disant à haute voix dans le bus presque vide « Quand je serai chef du monde, j’interdirai les Jeux Olympiques ! ».
Elle eut un air de doute quant au succès de mon entreprise mais comme la journée avait été agréable, elle eut la gentillesse de sourire…
17:19 | Commentaires (10)






