samedi, 06 juillet 2024
Ce matin les maths adorent…
Ce matin, j’ai été réveillé en sursaut.
C’est rare et habituellement, c’est plutôt la lumière de mes jours qui s’en charge au milieu de la nuit…
Mais ce matin, c’est après avoir commencé notre petit déjeuner que la meilleure moitié de moi-même et votre serviteur avons sursauté.
La radio nous parlait de cinéma et de ce qui se passait dans certains films où l’image n’était pas nécessaire pour nous faire ressentir divers sentiments sans qu’il soit nécessaire de les montrer.
Nous écoutions donc calmement quand soudain, des décennies d’éducation ont volé en éclats.
Ce qu’on nous avait enseigné avec patience et parfois agacement, ce dont j’avais pu mille fois vérifier la pertinence venait d’être déchiré d’une voix douce.
Du ton docte qui sied à l’ignorant, l’intervenant assène sèchement à propos de l’entrelacs de sentiments exprimés cette merveille, cet oxymore qui donne à n’importe quel maître d’école l’envie de gifler celui qui le profère.
« Là… Des parallèles qui s’entrecroisent ! »
Oui, il nous dit ça !
Après avoir récupéré mon souffle, m’être assuré que la lumière de mes jours avait récupéré de sa surprise car c’est quand même un coup à s’étouffer avec une miette de brioche, j’ai vérifié à mon tour que mon café n’avait pas fini sur mon pantalon, j’ai dit « Quand même ! Ils pourraient prêter attention à ce qu’ils disent ! »
Puis je me suis souvenu qu’il n’y avait pas de raison pour qu’un chroniqueur probablement titulaire d’un « Bac L » ait en mémoire ce qu’on lui a enseigné au CM2 ou en 6ème vu ce qu’on voit quand on lit les accroches des journaux.
Bref, nous fumes sortis des brumes du sommeil par deux critiques de film.
Ça nous a réveillés et nous en avions besoin…
10:14 | Commentaires (4)
samedi, 29 juin 2024
Les touristes, touristes partis...
Heure-Bleue a ces temps-ci une tocade : La brioche.
Plus précisément la brioche feuilletée.
Encore plus précisément celle de chez « Léonie ».
Pas celle de Combray, non, celle-ci faisait des madeleines…
« Notre » Léonie fait du pain et cette brioche.
Las… Léonie a plusieurs magasins.
Celui de l’angle de l’avenue Trudaine et de la rue Turgot est très sympa et fait un pain délicieux et la brioche mais ne fait pas « la bonne brioche ».
Celle de l’avenue des Ternes ne fait rien qui nous intéresse et n’est qu’une pâle copie des deux autres magasins, à croire qu’elle n’en vend que le nom…
La « bonne boulangerie » Léonie, celle qui fait « la bonne brioche » est celle de la rue de Lévis.
Tout près de l’endroit de la rue de Tocqueville qui vit grandir la lumière de mes jours.
Et tout près de chez Léonie, non, pas celle etc., il y a la « L’Astrée » que je ne vois guère que fermée mais dont la vitrine est riche de dessins originaux qu’une association change régulièrement.
Nous nous y sommes, comme chaque fois, arrêtés.
De nouveaux dessins sont apparus.
Heure-Bleue en montre quelques-uns sur instagram puisque, la flemme aidant, elle a abandonné l’idée d’écrire et préfère appliquer l’adage « un petit dessin vaut mieux qu’un long discours » ce qui l’arrange bien…
J’ai quant à moi pris une photo du dessin qui me semble le plus parlant depuis ma naissance et le plus discutable depuis le début des travaux destinés à accueillir les Jeux Olympiques.
Je peux néanmoins affirmer qu’une épreuve, la plus difficile, n’est pas inscrite au programme des Jeux Olympiques.
Se déplacer dans Paris depuis deux ans et probablement jusqu’à la fin de l’année est une épreuve autrement difficile que sauter plus de six mètres à la perche.
Une seule épreuve semble avoir été abandonnée.
S’il est couramment admis de risquer la vie du Parisien qui tente de traverser l’avenue de Villiers, sacrifier celle d’un nageur étranger qui veut traverser la Seine à la nage n’est pas prévu…
Bref, nous sommes revenus avec de quoi préparer deux jours de repas, « La Brioche Feuilletée » et avec la quasi-certitude que les touristes prévus ne seront pas au rendez-vous.
Comme vu dans tous les pays où ont eu lieu des Jeux Olympiques, nous aurons eu la vie gâchée pendant deux ans, une foule enthousiaste et un accès impossible aux lieux intéressants pendant quelques semaines et une addition que nous mettrons dix ans à régler, faute des touristes que nous avions prévus pour la régler à notre place.
Je me demande si les deux meneuses de jeux de l’affaire, Madame la Présidente de la région et Madame le Maire de Paris, reconnaîtront de bonne foi que les Parisiens, ceux qu’elles avaient traités de « peine-à-jouir », les avaient prévenues du fiasco qui s’annonce…
10:43 | Commentaires (8)
jeudi, 27 juin 2024
Muse et râteau…
Ouais, je sais mais ce sont les vacances… J’aurais pu dire « La pelle du 27 juin » mais ça ne tombait pas juste.
Hier après-midi on a fait notre promenade qu’on appelle « nos trucs de vieux » quand on va chez le médecin.
Les temps d’attente des bus étant très variables nous sommes sortis assez tôt avec l’idée de déjeuner ailleurs qu’à la maison.
La lumière de mes jours a dit « On va déjeuner chez « Prêt à Manger », c’est à Saint Augustin, après on prend le 20 et hop ! Chez le médecin ! »
Évitant toute chamaillerie inutile, j’ai fait ce que je fais depuis que je l’ai vue pour la première fois, je l’ai suivie…
Nous sommes sortis de « Prêt à Manger » avec un petit creux car nous ne savions pas que c’était un restaurant pour mannequins et avons rejoint – difficilement – l’arrêt du 20 car ces fichus JO nous embêtent sur tant de points qu’on est heureux que ça n’arrive à Paris qu’une fois par siècle.
Comme chaque fois que nous allons voir le médecin nous essuyons une larme d’émotion regardons en passant devant la mairie où nous nous sommes mariés.
Apparemment, personne à la mairie ne s’est aperçu que les prix pratiqués dans le IIIème arrondissement de Paris avaient chassé la population homosexuelle, rendant un poil ridicule le « Rainbow flag » qui en décore le fronton…
Le médecin nous a trouvés en état de marche et nous sommes repartis pour la République en passant chez M… pour acheter « du sent bon ».
L’attente du 20 fut longue et sous une chaleur accablante.
La lumière de mes jours commençait à se transformer en flaque.
Bon, pas de parfum d’aisselle de camionneur dans l’air mais je la connais.
Sous peu elle va me dire « Minou, je suis sûre que je pue ! »
De fait elle me l’a dit, je me suis rapproché et l’ai rassurée.
Heureuse enfin de monter dans le bus qui nous ramènerait à Saint Augustin, elle s’est assise à côté d’une blondinette accompagnée d’un joli bébé.
Quelques minutes de conversation nous ont convaincus qu’elle n’était pas celle qui avait inventé le fil à couper l’eau chaude…
Malgré tout, Heure-Bleue avait de plus en plus chaud.
Arrivés dans l’ascenseur, elle m’a dit « Ah… Vivement qu’on arrive que je retire tous mes habits ! »
Je n’ai évidemment pas résisté.
D’un râle profond j’ai dit « Raaahhh !!! Tu m’exciiiites ! »
C’est là que, contrairement à son opinion du matin, elle a clos l’entretien d’un bref « Mais ce que tu peux être bête mon pauvre garçon… »
Encore une illusion qui s’envole…
11:31 | Commentaires (6)
mercredi, 26 juin 2024
Quand la réalité dépasse l’affliction.
Avant :
Bon, il y eut quelques modifications depuis...
Aujourd’hui, un détail m’a frappé.
Enfin, il m’a surtout vexé.
Non que je sois particulièrement susceptible, contrairement à ce que pense Heure-Bleue.
Même si des envies de meurtre me traversent parfois l’esprit dès qu’elle met en doute le fait que je suis un mec absolument parfait.
Ce matin donc, la vexation m’a frappé de plein fouet.
Tandis que je faisais ma toilette, attendant avec impatience de contempler mon corps d’éphèbe, celui qui fit perdre la tête à Heure-Bleue les jours où elle n’avait pas encore trouvé ses lunettes, un détail me frappa.
Le premier de ma toilette.
Alors que je venais de mettre une lame neuve dans mon rasoir, une de ces lames magiques qui coûtent un bras et se mettent à plusieurs sur un support.
Vous savez bien, ces lames « la première redresse le poil, la deuxième tire le poil, la troisième coupe le poil, la quatrième coupe la peau et la cinquième racle le sang qui macule votre menton.
Ce détail ? Déjà, depuis un moment j’avais eu l’occasion de faire la différence entre une peau souple et une peau molle, « mature » disent les publicités.
Eh bien ce matin, et quelques matins précédents soyons honnêtes, j’ai fait la différence entre une peau molle et une peau flasque.
Le moral en berne, j’ai terminé ma toilette, consterné par le fait que je n’arrivais plus depuis près d’un an à mettre mes chaussettes debout.
J’ai découvert ce matin le pire, ce qui semble le début de la glissade vers la tombe.
Il m’a fallu me pencher légèrement pour passer la seconde jambe, la droite, dans mon caleçon en restant droit et debout.
J’ai hésité entre le hurlement de bête blessée, l’appel à l’euthanasie compassionnelle et me dire « et puis m… ! Je sortirai sans caleçon ! »
Je me suis retenu et enfilé quand même mon caleçon en me rappelant le sale regard que jettent mes congénères sur le type dont la braguette est mal fermée…
C’est donc malgré tout rasé de près et de frais, légèrement parfumé, très légèrement faute d’eau de toilette en quantité autre qu'une goutte et habillé que je suis retourné voir Heure-Bleue dans le séjour.
Je mentirais si je vous disais qu’elle a failli tomber de sa chaise en voyant débouler son Apollon préféré mais elle m’a quand même dit « Mais tu es beau comme tout Minou ! »
Alors ça va mieux…
11:09 | Commentaires (7)
lundi, 17 juin 2024
La cousine bête...
J’écoutais Gabriel Attal nous susurrer à mots à peine couvert que dans tout chômeur il y a un cossard qui sommeille et que non seulement ça coûtait un bras mais qu’en plus si on ne les secouait pas, ils resteraient là, sans penser à économiser un sou ni chercher un boulot, à se goberger de l’argent gagné par les gens courageux alors qu’ils devraient se jeter sur un boulot pénible et payé moins des deux tiers de ce qu’ils touchaient auparavant.
Le discours de Gabriel Attal m’a rappelé les leçons d’économie ménagère données régulièrement à ma mère.
Ça m’a immédiatement démontré qu’il y a pire que « Le cousin pauvre », il y a « la cousine bête »…
Les parents pauvres, ce n’est pas drôle tous les jours.
Surtout les jours où on doit aller à l’école en portant un tablier taillé dans la robe de Grande Sœur de l’année précédente alors que des « riches », ceux chez qui la fin du mois arrivait le 22 et non le 17 du mois, avaient de belles blouses grises à peine usées les années précédentes par les trois frères précédents…
C’est gênant surtout les jours de lycée où on doit aller « à la gym » avec des tennis à deux sous quand vos petits camarades de récré y vont en ayant us ac contenant un survêtement et des baskets.
Mais le pire reste la visite dominicale du cousin qui a vendu à votre père sa Traction –une « 11 », pas une « 15 », faut pas pousser-.
Il y avait dans son sillage sa moitié, une cousine persuadée que la dèche est une maladie infectieuse qui s’attrape en allant déjeuner chez des cousins peu argentés.
Immuablement, « les cousins » arrivaient vers midi et demie, le cousin embrassait tout le monde sans façon, jetait sa veste sur le lit en disant « Ça vient cet apéro, Gaby ? » tandis que la cousine, chapeautée comme la reine d’Angleterre, pinçait les lèvres en un simulacre de baiser en tendant à peine la tête pour être sûre que sa bouche n’allait pas toucher de la joue de pauvre.
Le père Le-Gout sortait la bouteille de porto, celle qui devait absolument faire l’année.
Ma mère sortait « les beaux verres », quatre, pas plus, versait une larme dans chaque, nous autres, les gamins avions droit à un verre des « bons Lithinés du Dr Gustin » , l’ersatz de limonade bien connu des années cinquante.
Je haïssais cette andouille de cousine qui tordait le nez en nous tendant un paquet de bonbons et collait un sourire aussi franc qu’un billet de trois francs sur une bouche faite plus pour mordre qu’embrasser.
Au fur et à mesure que les années passaient, malgré des efforts désespérés pour réparer des ans l’irréparable outrage, la minceur de son sourire et de sa peau parvenaient de moins en moins à masquer la méchanceté de cette garce.
« Vous devriez faire des économies, Bobette » disait cette imbécile, la bouche pincée.
Dire à quelqu’un de « faire des économies, Bobette » alors qu’il compte sur les allocs pour nourrir quatre gosses à partir du huit et sur les acomptes pour finir la dernière semaine du mois dénote une inconscience certaine.
Surtout connaissant ma mère. Si elle n’avait pas éprouvé une vive affection pour le cousin, il y a gros à prier que la cousine aurait été jetée dans l’escalier d’une taloche magistrale accompagnée d’un « je t’en ficherais, moi des économies Bobette ! » …
15:45 | Commentaires (5)







