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lundi, 29 mai 2023

Devoir de Lakevio du Goût No 163

Devoir de Lakevio du Goût_163.jpg


Je ne résiste pas à l’envie de vous montrer cette toile de Matteo Massagrande.
J’aime ce peintre que j’aime à voir comme « le peintre de l’abandon ».
Cette toile évoque-t-elle quelque chose pour vous ?
Suscite-t-elle quelque envie de voyage ?
Quelque souvenir ?
On devrait grâce à vous, en savoir plus lundi…

Mais pourquoi diable suis-je revenu ici ?
Un brusque accès de masochisme ?
Une résurgence de la douleur ?
L’envie de revoir une fois encore cet endroit qui fut si proche d’un paradis ?
On était si bien…
Pourquoi est-elle partie ? Pourquoi ?
Partie… C’est vite dit.
Comme dit la radio « Elle nous a quitté ».
Si encore ces c…-là n’ajoutaient pas régulièrement « pour un monde meilleur » mais non, ils le disent.
On dirait que le mot leur fait peur.
Pour parler crûment je devrais dire « Elle est morte ! »
Et pas pour rien, de ma maladresse.
Je n’aurais jamais dû lui dire « Va-t’en ! J’en ai marre de toi ! »
Et surtout, quand inquiète elle m’a dit  « Tu ne m’aimes plus ? » je n’aurais pas dû répondre méchamment « Non ! Plus du tout ! »
Elle n’aurait peut-être pas couru jusqu’au bord de la calanque ni ne se serait jetée dans la mer.
Elle s’était écrasée sur les rochers en bas de la maison.
Pourquoi diable suis-je revenu ?
Je le sais bien…
Je suis entré dans la maison, mon bidon d’essence au bout du bras.
Il me battait la jambe, salissant mon pantalon.
J’ai commencé à le verser dans le salon où nous nous aimions à tomber du canapé.
J’ai continué à en verser autour de moi, puis dans la chambre.
Là, je me suis arrêté un instant sans un geste, j’ai repensé à…
Puis un sanglot m’a serré la gorge et j’ai hoqueté tant la sensation d’abandon m’a étreint la poitrine.
J’ai levé le jerrican maladroitement.
L’essence a inondé mon costume sans que j’y prête plus d’attention.
Et j’ai craqué une allumette que j’ai jetée sur le plancher irisé par les reflets de l’essence…

dimanche, 28 mai 2023

Les garçons bouchés...

Ce matin, j’ouvre mon navigateur pendant que la lumière de mes jours prend son petit déjeuner.
Le titre me saute à la figure comme un « pavé à la gueule d’un flic » selon l’expression que j’entends depuis bien avant 1968.
Quel titre ?
«  Le PS veut lever le tabou des règles. »
Et ça me surprend.
D'abord parce que j'ignorais que c'était un tabou et pour une raison simple : Dans cette famille, les mâles étaient très minoritaires.
Deux alors qu'il y avait trois filles et une femme chez moi.
Et puis parce que je ne sais pas ce qu’est pour vous le boulot d’un parti qui se veut proche du peuple et loin de l’Église mais pour moi, en matière d’intérêt porté à la cause des femmes, il s’agissait plutôt de légiférer efficacement pour éviter qu’elles ne soient maltraitées, frappées quand elles déclinent des avances et tout simplement que quand elles occupent un emploi elles soient rémunérées comme le sont les hommes.
Que celles dont les règles sont douloureuses restent chez elles et soient payées me semble un minimum si un boss se rappelle bien d'où il vient et qu'il ne devrait jamais oublier, comme tout le monde.
Bref, l’égalité des droits, le respect que l’on doit à tout un chacun et l'acceptation des problèmes inhérents à la vie...
Or, depuis quelque temps, je ressens l’impression étrange qu’on glisse dans un monde doté d’une pensée d’ado coincé des années cinquante.
Temps de ségrégation qui poussait tout le monde à se préoccuper de ce que pouvait cacher les sous-vêtements de l’autre sexe.
Depuis quelques années, j’ai l’impression que l’identité d’une personne est surtout définie par ce qu’elle fait dans le huis clos de son plumard et avec qui plutôt que ses actions et ce qu’elle apporte à ses congénères.
Aujourd’hui il semble fortement question d’afficher publiquement que Ms Maid a ses règles alors que seule elle et ceux qui vivent avec ont quelques raisons de le savoir.
À moins que… L’économie n’étant jamais loin de la pensée politique, faire savoir à un patron que l’on a ses règles ne soit surtout l’occasion de lui faire savoir que « Non non non ! Chef ! Je vous assure ! Je ne suis pas enceinte ! Ne craignez rien, je vais venir au boulot au lieu de rester chez moi à vos frais en attendant mon bébé… »
L’âge venant, je dois avouer que ma confiance dans la solidité des convictions des politiciens s’émousse…

vendredi, 26 mai 2023

163 ème devoir de Lakevio du Goût

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Je ne résiste pas à l’envie de vous montrer cette toile de Matteo Massagrande.
J’aime ce peintre que j’aime à voir comme « le peintre de l’abandon ».
Cette toile évoque-t-elle quelque chose pour vous ?
Suscite-t-elle quelque envie de voyage ?
Quelque souvenir ?
On devrait grâce à vous, en savoir plus lundi…

mercredi, 24 mai 2023

Le livre de ma mère...

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Vous ai-je déjà parlé de ma mère ?
Sans doute...
Ma mère n’était pas très pieuse, pas du tout même, ni très calée en Écritures et avait des lubies bizarres même pour un chrétien averti.

Il y avait évidemment le respect du jeûne d’un Vendredi Saint qui ne m’avait jamais empêché de dormir.
J’avais été guéri de toutes ces histoires par un séjour chez les dingues.

Quand par hasard elle était là, elle me demandait « Tu as « fait maigre » au moins mon fils ? »
C’est en ces occasions que j’ai appris que l’on peut mentir à deux conditions :
- Que ce soit dans dommage pour quiconque.
- Le faire avec aplomb.
Alors que mon père s’en foutait allègrement qui savait bien, lui, qu’on peut prendre des arrangements avec le bon dieu sans être emmerdé par autre chose que sa conscience, ma mère craignait toujours des représailles à mon impiété.
Elle ne craignait pas trop que j’offense un bon dieu dont ma mère semblait penser que c’était un brave gars mais plutôt mollasson, un type sympa mais un peu faiblard...
Non, ce que ma mère craignait quand je manquais de piété, c’était que « la prunelle de ses yeux », moi donc,  courût le risque de me trouver face au diable une fois ma dernière heure venue.
Ma mère qui n’était guère affolée que par le prix du beurre ou la peur de voir une de mes sœurs enceinte avant le mariage, n’était pas impressionnée par dieu mais le diable lui semblait quant à lui un sérieux client.
Pas un machin gentil comme le bon dieu, plein de bonté, d’amour qui parlait de pardon et autres gaudrioles finalement inutiles au maintien de l’ordre dans un monde en perpétuel bordel.

Non, non ! Le diable c’était un méchant,  un vrai méchant, un qui vous cramait pour l’éternité à la première connerie.
Si ça se trouve, vu le nombre de pécheurs, le réchauffement climatique, c’est lui…
Elle a continué comme ça longtemps, ma mère.
Persuadée qu’une bonne mère ne doit surtout pas foutre la paix à son fils.

Persuadée qu’elle était qu’une fois hors de sa vue, l’occupation permanente de la prunelle de ses yeux était de chercher à copuler avec des filles à la vertu discutable.
Il m’est alors revenu à cette occasion cette histoire de buisson ardent, ce moment dans mon enfance où j’écoutai avec attention l’histoire sainte chez mes fondus.
Je fus intéressé par le feu qui prenait sans allumettes et brûlait sans se consumer.

Non que je fusse crédule mais cette affaire me turlupinait.
Je fus forcé à l’adolescence de constater que cette affaire de buisson ardent n’avait été qu’une erreur d’interprétation de ma part.
En y réfléchissant, l’idée m’est alors venue que c’était bien là la vraie révélation du dieu éternel et unique qui fait marcher le monde.
Elle n’était finalement pas si fausse mais n’avait rien à voir avec un vieux à barbe blanche et  tout à voir avec cette Venus sortant de l’onde, cette rouquine dont j’apprendrai plus tard qu’elle s’appelait Simonetta Vespucci…

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lundi, 22 mai 2023

Devoir de Lakevio du Goût No 162

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Cette toile de Caillebotte me surprend toujours.
Je la vois rarement mais chaque fois elle me surprend.
Comment pouvait-on se baigner dans un tel accoutrement ?
J’ai bien une voire quelques idées sur la question…
Mais vous ?
En saura-t-on plus lundi ?
En direz-vous plus lundi ?

Non mais quel accoutrement !
Bon, en chemise de nuit au bord de l’eau je ne suis guère plus tentante…
Au moins, ma chemise de nuit d’un blanc virginal me va, même si c’est bien la seule chose restée virginale chez moi, mais lui !
Mon dieu quelle horreur ce maillot qui le fait ressembler à un zèbre décoloré par le soleil, que dis-je, décoloré, passé, oui !
Quand je repense à ce monsieur, si bien doté par dame Nature, tel je l’ai vu il y a à peine deux ou trois heures et que je vois celui qui s’apprête à plonger dans la rivière…
Moi qui frissonnais d’attente hier, je frissonne ce matin à l’idée de l’eau glacée dans laquelle il va peut-être plonger.
Oui peut-être car je le vois hésiter, danser d’un pied sur l’autre, reculer, reprendre son élan.
Je crois bien que je l’entend penser, mon zèbre préféré.
Il pense des choses du genre « Bon, il va falloir y aller… »
Il hésite, semble réfléchir encore et pense « Bon sang ! La flotte est gelée je suis sûr ! Il le faut pourtant sinon elle va se moquer de moi et ses amies vont en faire les gorges chaudes… »
Oui, je suis certaine qu’il pense des choses comme ça, dansant d’un pied sur l’autre comme un petit garçon saisi d’une féroce envie de faire pipi.
Allons, je l’aide à choisir.
J’approche à pas feutrés et je crie « Allez !!! » tandis que je le pousse.
Il crie aussi et dans un grand « plouf » finit dans l’eau.
Il n’ose pas pester, il rit même.
Il ressort de l’eau, me regarde et ressort de la rivière.
Las… Trempé, son accoutrement lui colle à la peau et ne cache rien de ce qui lui vient à l’esprit.
Alors je fuis vers la maison…