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vendredi, 11 novembre 2016

So long Leonard !

Il y en a d’autres qui n’auraient pas volé le Nobel de littérature.
Bien sûr parmi les poètes anglophones il y a Cummings ou Harrison.
Mais si un chanteur devait se le voir décerné, j’aurais vraiment aimé que ce soit Cohen.
Il me revient un souvenir des années 1980 (j’écris ça comme ça parce qu’écrire « les années quatre-vingt » comme le veut la règle, ça m’écorche l’œil restant, c’est comme ça Milky, je n’y peux rien).
Revenons à mon poète.
Un collègue avec qui je copinais, un gamin de huit ans de moins que moi, m’avait proposé d’aller à Pleyel assister à un concert donné par Leonard Cohen.
J’ai dû décliner  pour cause de voyage au diable vauvert.
Quand je suis revenu, ce collègue m’a dit « Tu te rends compte ? Dans la salle, il n’y avait que des vieux ! Rien que des plus de quarante ans ! »
Que voulez vous dire à ça, lectrices chéries ?
Aujourd’hui, alors que Leonard Cohen vient de mourir, je me souviens d’un type d’une cinquantaine d’années à la voix grave et aux mots émouvants.
Je viens de retrouver ce vinyle acheté en 1975 dans ce coin de bibliothèque qui me sert de discothèque en bordel.

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Celui qui a chanté « Suzanne » et « The partisan » est mort.
Il aura suivi de peu sa muse, Marianne Ihlen...
Les meilleurs s’en vont.
Du coup je ne me sens pas très bien…

jeudi, 10 novembre 2016

On a des négociants en vain…

Ce matin, j’ai non seulement entendu mais écouté la chronique de Dominique Seux, directeur de la rédaction des Echos.
Cet homme, économiste de formation devrait prendre garde, son aveuglement ou son manque de mémoire, je ne sais, risque d’en faire une copie de J.M. Sylvestre, ce prosélyte des « réformes indispensables » desquelles il ressort régulièrement que nous sommes tous trop payés sauf lui et les boss du CAC 40.
Dominique donc, après avoir relevé les mensonges de D. Trump pendant sa campagne électorale –genre c’est pas chez nous qu’un candidat mentirait comme ça- a relevé quelques points.
Qu’effectivement les déserts industriels et les régions où on ne trouvait que des villes vides et hantées par des gens sans travail et sans ressources avaient favorisé l’élection de Donald Trump.
Puis il a commencé à dézinguer le programme économique de Trump, dénoncer la tentation du protectionnisme.
Au départ, ce n’était pas idiot, le protectionnisme entraîne les guerres commerciales qui mettent les pays sur la paille et finissent en vraies guerres avec des vrais morts.
On évitera de remarquer que ça entraîne une période de croissance parce qu’il faut bien refaire tout ce qu’on a cassé…
Là où il a dérapé le Domino, c’est quand il a avancé « Evidemment, payer mieux les gens chez soi, c’est bon pour eux ».
J’ai hoché du bonnet.
« Mais les produits pas chers vont être plus chers et ça c’est mauvais pour eux ».
Là je me suis étouffé avec mon café que j’ai failli recracher sur mon poste fournisseur de niaiseries.
Je me suis dit que décidément, aller à l’école si longtemps pour rester aussi nunuche, c’est grave.
C’est d’autant plus grave que c’est à ces gens là qu’on donne le pouvoir de nous « informer » ou pire, de nous gouverner…
Arriver à ces âges là, à de telles responsabilités, avoir un tel pouvoir pour croire encore que ce que veulent les femmes et les hommes, c’est « payer moins cher »…
Vous ne trouvez pas inquiétant, lectrices chéries, que ces « mediacrates » ou politiciens en soient encore là ?
Ne pas se rendre compte qu’on préfère payer plus cher de bons produits avec de l’argent gagné qui nous permette de vivre plutôt qu’acheter à bas prix des  produits de mauvaise qualité payés avec des allocations ou des aides sociales qu’on nous jette à la figure à chaque bulletin, franchement !
Je finis par me demander si c’est un déni de réalité de leur part, de la stupidité ou une complète déconnexion du monde…
Je ne sais pas.
Mais je ne suis pas aussi intelligent qu’eux…

mercredi, 09 novembre 2016

Washington, décès ?

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Ce matin, je me suis levé à sept heures et demie.
Je sais, lectrices chéries, vous n’en avez rien à cirer.
Mais quand même.
J’ai fermé la porte de la chambre.
J’ai allumé la radio.
J’ai entendu « contre toute attente, Donald Trump sera le prochain président des Etats-Unis ! »
Alors j’ai réouvert la porte de la chambre et j’ai dit :
- Ma mine !!!!
- Mmmm… Qu’est ce qu’il y a ?
- Donald Trump est président des Etats-Unis !
- Tu me diras ça à huit heures…
J’ai refermé la porte et écouté la radio en sourdine.
Puis je me suis rappelé ce qui avait permis au « Brexit » de l’emporter et pourquoi.
En buvant mon bol de lait je suis allé regarder la carte des états qui avaient permis à Trump de l’emporter.
J’ai vu pourquoi.
Ça m’a rappelé où et pourquoi certaines municipalités avaient mis à leur tête des maires FN.
Et il me semble que ce sont les mêmes raisons partout.
La surdité de classes politiques qui ont oublié le sens originel du mot « gouverner ».
C’est le même que pour les bateaux et les avions : donner une direction, un cap.
Nozélites ne se sont occupés que d’une fraction de la population, celle qui a le pouvoir économique.
Nozélites ont oublié que ce n’est pas elle qui fait la richesse réelle du pays, elle n’en tient que les livres de comptes et elle les maquille souvent dans le sens des ses intérêts.
Nozélites ont laissé de côté le reste de la population.
Alors ça cause des réveils douloureux car on oublie souvent que c’est la fraction la plus nombreuse.
Nozélites ont oublié que tous ceux qui sont ou pensent être des «laissés pour compte» finissent régulièrement par se jeter dans les bras de ceux qui leur donnent l’impression qu’ils sont enfin écoutés et compris.
Nigel Farage, Donald Trump, Geert Wilders, Marine Le Pen et autres ont su faire croire à ces « laissés pour compte » qu’ils avaient été entendus, compris et qu’on s’occuperait enfin d’eux.
Et je pense malheureusement que c’est ce qui risque bien d’amener Marine Le Pen à l’Elysée.
On a trop souvent oublié que les gens, dans leur ensemble, ont plus besoin d’un boulot, même sans formation.
Ils ont besoin de dignité même s’ils gagnent peu.
Plus que d’une aide qui leur permet tout juste de survivre mais les maintient à côté de la marche de leur pays.
Ils ont besoin d’être partie prenante de leur vie, pas d’être «la cousine pauvre» à qui on donne à manger.

Nozélites, aussi cultivées soient elles ont oublié les phrases de Steinbeck comme elles ont oublié le visage de Henry Fonda dans « Les raisins de la colère »…

lundi, 07 novembre 2016

Hors sujet…

Heure-Bleue est allée voir chez Lakevio sur quoi portait le « devoir du lundi » et m’a dit :
- Minou ! Lundi, le devoir c’est sur le Sacré-Cœur !
Elle a aussitôt corrigé :
- Ah non Minou, c’est un tableau anglais !
Alors je suis allé voir chez Lakevio.

lakevio.jpg

Ce qui m’est venu à l’esprit n’avait rien à voir avec Cambrian Street, que je ne connais pas.
En revanche, cette rue m’a fait penser à Montmartre.
J’ai même trouvé que ce que j’entrevoyais vers le bout de Cambrian street était une vue très stylisée du Sacré-Cœur.
Alors j’ai surtout repensé à ça :

Assez étonnamment, il ne pleuvait ni ne faisait froid en ce début novembre.
L’air était bien un peu encombré de vapeurs d’essence mais la rue Foyatier en était préservée.
Toutes ces marches…
Mon dieu toutes ces marches à monter !
Mais aujourd’hui ça allait bien, mon cartable n’était pas trop lourd, on était vendredi et on était revenu de vacances le matin même.
Je me suis mis pile à la hauteur de l’arrêt du funiculaire et j’ai attendu.
J’étais sûr que je le gratterai à la course.
Il était lent, souvent le système se coinçait et le funiculaire s’arrêtait parfois plusieurs minutes au milieu de la pente.
On en avait diminué la vitesse pour pallier l’usure du système de câble et des galets qui le maintenaient dans le droit chemin.
J’ai jeté un regard sur la pente.
J’ai failli reculer devant le défi mais je l’avais relevé.
Même si c’était à moi que j’avais lancé le défi, je l’avais relevé alors je devais tenir parole.
La cabine vert foncé et crème, les couleurs de la RATP de ce temps, accostait doucement à sa butée.
J’ai posé mon cartable sur ma tête, le tenant d’une main afin qui ne me tapât pas sur le mollet.
Je me suis mis en position de départ et j’ai regardé attentivement la cabine, histoire d’éviter le « faux départ ».
J’ai  entendu le « ding » quand le contrôleur a appuyé sur le bouton de fermeture de la porte.
Je me suis élancé, j’avais atteint le second palier quand le funiculaire avait à peine dépassé le premier palier.
C’est au sixième palier, vous pensez si c’est resté gravé, que ça s’est gâté.
Le funiculaire, ça ne monte pas vite, mais régulièrement.
J’avais usé mes réserves d’énergie et j’ai dû m’asseoir sur une marche froide pour reprendre mon souffle.
J’ai fermé les yeux, enfin l’œil, moins de deux minutes j’en suis sûr.
Quand je me suis relevé la cabine passait devant moi.
Je me suis remis à monter mais le cœur n’y était plus et mon bref arrêt m’avait coupé les jambes.
J’ai perdu contre le funiculaire.
Alors j’ai fait le tour de la basilique et je suis redescendu de l’autre côté.
Vers chez moi…

Quand j’ai lu mon devoir à la lumière de mes jours, elle a dit :
- Mais enfin Minou ! Tu déjantes, ça n’a rien à voir !
- Non, mais je l’ai écrit alors hein…
Il n’y a pas de raison pour que seuls les politiciens interrogés sur un sujet précis aient  droit au « hors sujet »…

vendredi, 04 novembre 2016

La route de la soif...

Hier, on a attendu Tornade devant le Wepler et on est allé manger un « bô-bun » chez Pho-9.
Habituellement, on mange notre « bô-bun », on paie et on s’en va dépenser le reste de nos sous ailleurs.
Là, Tornade a regardé la carte, a vu qu’il y avait mille autres choses à goûter et qu’elles étaient certainement très bonnes.
C’est exact, leur « dim-sum » sont bons.
Mais pour des gens qui déjeunent frugalement, faire suivre ces délicieuses bouchées à la vapeur d’un « bô-bun », c’est trop.
Mais…
Car il y a un mais.
Ça prolonge le repas et ça permet de voir et entendre des choses distrayantes.
Notamment un couple de deux poussah, un heptagénaire et un quinquagénaire.
Deux hommes, père et fils, très occupés à l’élaboration de leur profil sur un compte FB incessamment ouvert.
Gras comme des loches, lestés du bas par une panse d’archevêque et allégés du dessus par d’une tonsure de trappiste.
L’un blanc des cheveux qui restent.
L’autre, aux cheveux qui restent plus longs mais hélas teints d’un noir de jais mal accordé aux sourcils grisonnants.
Le plus esquinté dit au plus abîmé :
- Ben tu vois, tu vois, moi je mettrais des photos de moi quand j’avais quoi, quinze ans…
Assez étonnamment, l’idée n’a pas paru délirante à l’autre.
Et après ça on s’étonnera que les mômes, les vrais, disent que FB c’est un truc de vieux…
Quand nos deux faux jeunes ont eu fini de se décrire comme ils ne sont plus depuis longtemps, nous sommes partis pour une chouette promenade qui a fini par nous mener chez Pou puis au Monop’ des Ternes.
Heure-Bleue a convaincu Tornade que la saucisse aux lentilles de son Goût préféré était délicieuse.
Certaines choses, qui l’agacent quand elle y pense lui sortent de l’idée quand justement elle devrait se les rappeler.
Avenue de Wagram, à l’entrée de la rue Poncelet, il y a un boucher.
Oubliant le changement de population du coin, la lumière de mes jours insista pour que je « demande au boucher de me montrer sa saucisse ».
Je n’ai pas réfléchi plus avant et me suis exécuté en changeant toutefois la formulation de la demande.
Le boucher de me répondre :
- Eh bien justement, nous ne vendons pas de saucisse de Toulouse ni d’Auvergne…
- Et pourquoi ça ?
Ai-je dit en regardant le foie d’oie, les magrets de canard, le filet de bœuf, les poulets et oubliant totalement quatre ans de vie dans un pays où c’est l’essentiel de la viande.
- Eh bien, dans le quartier, ça ne marche pas bien…
Du coup je me suis rappelé Ysa et ses déboires pour trouver ce qui lui convient dans son coin de goyim.
J’ai rapporté l’information à Heure-Bleue qui a trouvé que le louchébem était idiot et que quand même, les chrétiens ont droit, non…
Nous sommes tout de même revenus à la maison où j’ai préparé le dîner.
Copieux.
Trop copieux.
Un moment, la lumière de mes jours a dit à Tornade :
- Au fait, on a vu Audrey Lamy à la Galerie Vivienne…
- Et alors, elle est comment ?
Oubliant un morceau de phrase, comme toujours, Heure-Bleue a dit :
- Elle vient d’avoir un bébé, je me demande comment elle a fait…
Au lieu de me taire j’a remarqué :
- J’ai bien une idée…
- Pfff…
A dit l’une.
- Qu’il est bête !
A dit l’autre.
Bref, c’était bien.