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samedi, 15 octobre 2016

Ce matin, je m'édite...

Ce matin, quand je me suis levé il faisait un temps de mince.
Même les arbres avaient les branches qui penchaient de désespoir.
Heure-Bleue a cru me réveiller alors que je lui demandais, déjà les mains tendues, prêtes à être repoussées.
- Quelle heure est-il ma Mine ?
- Trop tôt Minou, il est l’heure de dormir.
Quand elle fait ça, je la jetterais par terre et je la piétinerais…
Elle me rappelle ma grande sœur.
- Anne ? Il est quelle heure ?
Le texte variait :
- L’heure de te lever.
- L’heure de te laver.
- L’heure de t’habiller.
- L’heure d’aller à l’école.
- L’heure d’aller au lycée.
Je ne crois pas avoir entendu une seule fois ma grande sœur dire :
- Il est huit heures.
Eh bien ce matin, Heure-Bleue m’a fait cet effet.
Heureusement ça n’a pas duré longtemps.
Son appétit a le sommeil encore plus léger que le cochon qui sommeille dans le cœur de tout homme.
Alors après m’être levé, j’ai préparé les petits déjeuners et crié « À taaaable !!! ».
La lumière de mes jours s’est précipitée lentement.
Je me suis fait la réflexion que certaines gens, surtout Heure-Bleue, avaient ce trait de caractère curieux d’être à la fois très lentes et très impatientes…
Puis, un rayon de soleil est venu éclairer la pièce.
Ça m’aurait donné envie de danser la java si j’avais su danser la java.
Il m’est alors revenu une de ces ritournelles chantées en « mode java ».
De ces chansons particulièrement légères et délicates qui permettent de passer le temps dans les amphis quand le prof est à la bourre :

«  Le sam’di matin
    Couché sur le lit
    Avec ma gonzeeeeeesse !
    J’y tripote les seins
    la boîte à pipi
    Et la raie des feeeeesses ! »

Et j’en connais de bien pires…
Inutile de vous dire, lectrices chéries que, bégueule comme elle est, la lumière de mes jours résiste à grand’ peine à l’envie de me jeter par terre et de me danser dessus…
Pourtant, ça met de la gaîté dans la maison.
Je vous assure que ce soleil fait un bien fou après le ciel que j’ai vu au lever, plus triste qu’un novembre triste.
En fait, tout ça c’était pour vous dire qu’il fait beau, que ça va et qu’on va aller manger un döner à Paris et que je salive déjà.
Faut bien ça parce que demain je pars à le cueillette des « champignons de murs » avec des produits que j’espère efficaces.
Ça nous permettra d’attendre pour déménager que des trucs genre dentiste d’Heure-Bleue, impôts locaux et autres babioles inévitables aient passé…

jeudi, 13 octobre 2016

La  morale donne des zèles, parfois…

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Je ne remercierai jamais assez l’anonyme « Bonita » d’avoir donné une leçon de morale à Mab.
Ça m’a surtout donné l’idée d’une note qui avait bien du mal à voir le jour faute de sujet…
Son commentaire prouve avec maestria que « Bonita » ne connaît ni Mab ni Maky.
Surtout Maky…
Sinon elle saurait que Maky ne jette que ce qui n’est absolument plus récupérable.
Si votre maison tombe en ruine, avant de la faire abattre, appelez Maky.
C’est bien le diable s’il ne la transforme pas en immeuble de rapport propre à rendre jaloux un bailleur institutionnel.
(Moyennant une somme très raisonnable, je vous signale, lectrices chéries, que si vous avez quelque chose à réparer, je peux vous communiquer après validation de la transaction par Visa, le téléphone de Maky)
Cela dit, je me dois de remarquer un détail.
Deux, détails.
Le premier concerne « Bonita » qui devrait prendre garde à ses leçons de morale.
Il va bien  se trouver quelqu’un pour remarquer de façon goguenarde que l’on constate assez souvent que la morale est d’autant plus élastique que le moralisme est rigide.
Il suffit de regarder les critères de rejet de Facebook pour s’en rendre compte.
Le second détail te concerne, Mab.
Te rappelles tu ?
Quand tu as imprudemment parlé dans une note des papiers de chocolat récupérés pour aider les petits Chinois, il ne t’est pas venu à l’esprit  que les petits Chinois auraient préféré bouffer le chocolat que le papier de chocolat ?
Et hier ?
T’est il venu à l’esprit que tous ces petits Éthiopiens qui ont faim aimeraient bien grignoter un vieux meuble ou mâchouiller un de ces bouquins détrempés que tu as inconsidérément jetés ?
Exploités qu’ils sont aujourd’hui par les petits Chinois qui ont grandi, engraissés qu’ils furent au papier de chocolat, tu ne crois pas que ces Éthiopiens se jetteraient avec appétit sur tous ces déchets ?
Bon, tu me diras que « Bonita » est peut-être plus méprisante qu’il n’y paraît et pense tout bêtement que les Éthiopiens et tous ces pauvres déshérités ne sont en fait que des « bousiers », ces insectes qui s’empiffrent de déjections.
Mais va savoir…

mardi, 11 octobre 2016

Le perturbateur « endoctrinien ».

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De rien Mab.
Je vais aujourd’hui me faire un « devoir de Lakevio de moi tout seul ».
Et je ne vais même pas fouiner sur le Web pour y trouver une toile.
Je vais me contenter d’une photo que j’ai prise il y a peu en traînant avec Heure-Bleue.
Vous verrez, lectrices chéries, il n’est pas indispensable d’avoir un soleil éclatant pour se sentir soulevé par l’allégresse.
Pas du tout.
Je le savais bien, en prenant ce bus qu’on allait passer devant ces endroits magiques.
Je savais aussi que la magie en a été galvaudée au hasard des cartes postales.
Néanmoins, quand on n’a que ses yeux et sa vie pour les voir, la magie reste là.
Pile poil là.
Dis-je, le doigt pointé sur la tempe.
Non, le soleil n’était pas là.
On ne pouvait voir que la beauté d’un ciel qui eût pu être peint par Turner ou Boudin.
On pouvait aussi voir la Tour Eiffel, telle sur un prospectus vantant Paris.
Mais là n’est pas la vraie magie.
Non, elle est dans ces flots, admirés depuis le parapet du quai qui mène au pont de l’Alma.
Rappelez vous, lectrices aussi parisiennes que chéries, vos promenades le long de la Seine.
Ces temps où nous regardions le fleuve et le monde avec un autre regard.
On a eu beau nous dire et nous redire que non, le monde n’est pas si beau qu’on pense, qu’il y a plein de choses qui ne vont pas.
Et alors ?.
Ces tentatives d’endoctrinement, ça n’a pas marché.
Nous l’avons vu beau et plein de promesses, ce monde.
Il est toujours beau et plein de promesses.
Les promesses sont certes plus nuageuses mais c’est beau les nuages.
Surtout ceux là.
Ceux qui peinent à cacher que le ciel est bleu.
Oui lectrices chéries, même quand il ne fait pas très beau, le ciel de l’ouest de Paris n’arrive pas à être triste ou laid.
Jamais.
Vous ne vous revoyez pas, accoudées à ce parapet qui mène au pont de l’Alma?
Échangeant des impressions avec celui qui vous accompagne ?
Je suis sûr que parfois, en y pensant vous avez cette vague joie qui vous dilate la poitrine.
Ou cette vague sensation de temps passé qui vous serre le cœur et dont vous avez bien du mal à décider si c’est une sensation de bonheur ou de regret.
Puis je suis sûr que vous finissez par vous dire que, non, ce n’est pas perdu, c’est simplement réimprimé dans vos souvenirs chaque fois que vous passez par là.
Mieux, c’est un nouveau souvenir heureux sur une couche déjà épaisse de souvenirs heureux.
Je suis sûr que c’est pour ça qu’on a inventé les quais de la Seine et le réseau de bus de la RATP.
C’est seulement pour vous remplir les yeux et la mémoire de beauté.
« Rien que pour vos yeux », comme dit Bond, James Bond…

lundi, 10 octobre 2016

Lettre et le néant…

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Avoir poussé la table devant la fenêtre est une mauvaise idée.
Dans la pénombre, on n’y prêtait moins attention.
Et puis, au moins il y avait une chaise de part et d’autre.
Je l’ai amenée devant la fenêtre pour voir la rue, au cas où.
Je m’y accoude souvent, histoire de voir dehors, des fois que…
Chaque fois, je suis déçu.
Chaque repas est décevant, je « pignoche » comme aurait dit ma grand’ mère.
Je ne sais même plus pourquoi j’espère, ni même ce que j’espère.
Pourtant, s’il y a quelque chose entièrement fait pour être déçu, c’est bien l’espoir…
Alors je fais bien attention à boire l’eau de la carafe.
Un verre d’eau pour chaque verre de vin.
Histoire « d’être sage pour si des fois » comme disent les gosses qui espèrent…
Allez, la dernière bouchée, un minuscule morceau de pain avec un encore plus insignifiant morceau de fromage.
Le pain est presque dur, ça accompagne très bien ce morceau de camembert desséché…
La gorge serrée d’angoisse, j’ai du mal à déglutir.
Bah ! Ça va passer avec un verre de vin.
De toute façon je sais bien que j’attends pour rien…
Elle m’a fait une bise sur la joue et dit « À tout à l’heure ! »
J’avais cru qu’elle reviendrait.
On n’était même pas fâché, rien.
Puis j’ai trouvé le mot sur la table il y a une semaine.
Je ne pensais pas lui avoir fait tant de mal.

Lakevio, s’il te plaît !
La prochaine fois, choisis une toile enthousiasmante !
Pas un truc à se jeter dans la Seine !

vendredi, 07 octobre 2016

Le yogi tantrique et les paons percent…

Chacun son job.
De rien, Mab
« Bonjour Jean-Yves, vous vous présentez avec une bourse en petite forme… »
Ainsi est salué d’une voix tristounette par la journaliste l’homme qui nous parle de « l’état du Marché » ce midi.
J’ai cru déceler un vague accent de commisération dans la voix de la dame, ce qui m’a poussé à me dire « La s… ! »
Heure-Bleue elle-même a sursauté « Tu vois qu’il n’y a pas que moi à faire des trucs comme ça ! »
Nous nous sommes interrogés gravement sur l’état de ce pauvre Jean-Yves...
Puis avons convenu que finalement, si nous plaignions sa petite camarade de jeux, sur le fond on s’en foutait royalement.
Puis, un instant plus tard, quoique pas plus concerné que ça par la méforme de ce Jean-Yves, un détail s’est rappelé à mon souvenir.
Hier, je suis allé faire quelque ravitaillement au Monop’.
Je suis passé à la caisse où on m’a pris des sous et donné quelques bandes imprimées parlant de réduction.
J’ai mis la facturette dans mon portefeuille et les tickets divers dans ma poche.
En « cafouillon » bien sûr, comme toujours et sans même y jeter un regard, poussé par les regards mauvais de ceux qui pensent arriver au premier janvier avant moi…
Ce matin, enfin un « matin Heure-Bleue » c'est-à-dire vers onze heures et demie, j’ai été désigné volontaire par la lumière de mes jours pour aller à la pharmacie.
Vous la connaissez, il n’est pas question pour elle de descendre avant d’être récurée, pomponnée et briquée.
Malheureusement, quand tout cela est fait, c’est l’heure du déjeuner devenue « la pause méridienne » et tout est fermé.
D’où la désignation régulière de votre serviteur comme esclave…
J’ai donc passé ma pelure, attrapé l’ordonnance et la carte Vitale de l’amour de ma vie qui ne va pas durer si ça continue comme ça.
En tentant de glisser dans une poche les précieux documents, j’en fus empêché par une bourre de papier que je m’empressai d’extraire.
J’ai regardé la longue liste de courses puis jeté le ticket de caisse.
Les couleurs chatoyantes des tickets restants ont attiré mon attention et là, ce fut un choc.
L’un d’eux me jetait à la figure « 4€ de réduction sur votre prochain achat de couches Pampers »
De plus il raccourcissait sévèrement mon espérance de vie en limitant la validité de l’offre au 19 octobre !
Des couches !
A moi !
Un doute m’est venu.
Sentais-je mauvais ?
Avais-je l’air si délabré qu’on pût penser que je pissais tout habillé dans ma couche ?
Ce que je prenais pour une regard de vague complicité de la part d’une caissière que je vois plusieurs fois par semaine n’était donc qu’un regard compatissant envers la ruine que j’étais devenu ?
Heureusement, en y regardant de plus près, je vis qu’il s’agissait de couches pour bébé.
Qu’on pût me prendre pour un jeune père faillit me rasséréner.
Puis je me suis rappelé que la mode est ces temps-ci à être père à l’âge d’être grand-père.
Mais bon, ça m’a rassuré quand même…