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samedi, 22 octobre 2016

Tu n’as fait que mal à ta Turque…

De rien Mab...
Hier, comme prévu, nous sommes allés à Paris, une liste de tâches à accomplir monstrueuse.
Il était question de refaire le plein de dosettes Clooney, de déjeuner d’un « döner » dans notre gargote favorite, de boire un café ailleurs que dans le passage Verdeau puis, après avoir pris le pain, de rejoindre la Madeleine pour y prendre le bus.
Tout s’est déroulé.
Pas dans l’ordre prévu, et tout à fait imparfaitement…
Nous avons commencé par le « döner » après un trajet calme, si calme que nous avons failli rater l’arrêt du square Montholon.
Nous attendions qu’on nous amène nos « döner » quand l’attention d’Heure-Bleue fut attirée par un évènement, certes courant mais habituellement plus discret.
- Minou ! Les deux types sont entrés dans les toilettes !
- Ensemble ?
- Ensemble !
- Bon… Ce sont des Turcs, tu sais ce qu’on dit des Turcs…
La lumière de mes jours fit alors part de ce qu’elle avait vu au serveur.
Il s’empressa de transmettre l’information au restaurateur qui remarqua platement « Bah ! On est en France »
C’est là que j’ai pu constater la pertinence du  syndrome dit de « la bizarrerie de l’autre »…
Puis nous sommes partis boire notre café ailleurs.
Nous avons découvert une « rue cachée », la rue Ambroise Thomas, nous l’avons empruntée « à rebrousse-poil », elle finit sous un porche monumental et donne dans un endroit abrité pour commencer rue Richer et est absolument magnifique.
Nous avons eu l’idée, qui s’avéra saugrenue, de le boire ailleurs qu’à l’abri du passage Verdeau.
Notre promenade se déroula sous une pluie légère, le truc qui vous dégoûte de vous laver les cheveux.
Vous avez remarqué ?
Vous vous lavez les cheveux, ils sont bien, doux, soyeux et tout.
Vous sortez, il se met à bruiner et en deux minutes vous avez une tignasse grasse et « pendouillante » prompte à dégoûter tous ceux qui vous regardent.
Nous avons atteint le café Costa boulevard Haussmann et, histoire de ne pas boire sous la douche, nous nous sommes assis à l’intérieur.
C’est là, lectrices chéries, que nous avons assisté à une conversation telle que je l’ai notée afin de vous la restituer « verbatim ».
La table voisine était occupée par un trio de jeunes gens, une jeune fille plutôt discrète, un métis beau comme un dieu et assez gentil et délicat et une autre très « enfant gâtée ».
Cette dernière abusait du terme « faute de goût » et le clamait pour le café entier au point que j’ai pensé que la « faute de goût » c’était elle…
Un moment, la jeune fille plus discrète dit :
- Le mec, y m’fait un cadeau je trouve pas terrible, le mec y m’dit « J’ai mis 120 € ! »
- Whaou ! Ça s’fait pas ! C’t’une faute de goût !
- On te dit pas, à toi ?
- Ben non, mais après j’vais sur le Net et je sais si y s’est foutu d’moi…
Ouais lectrices chéries, elle a dit ça, « faute de goût » !
On est parti parce qu’elles nous saoulaient à parler trop fort et on est allé chez Clooney en passant par la rue Vignon.
Là on a repéré deux boutiques.
Une qu’on va éviter parce qu’elle est idiote et chère.

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J’ai appris qu’il existait un « Créateur de miels », j’ai toujours cru que c’était le job des abeilles mais après tout…
L’autre qu’on va éviter parce qu’on y vend des bidules délicieux mais qui suscitent la vengeance de la balance ce matin…

jeudi, 20 octobre 2016

La compagne de mes ans vit…

Elle a cru qu’il était tôt mais non…
Comme chaque fois qu’elle se réveille trop tôt, la lumière de mes jours vérifie que je dors.
Elle ne me secoue pas, non, elle s’y prend de façon plus insidieuse.
Elle se retourne.
Passe la main doucement autour d’elle, comme si elle craignait soudain d’être seule.
Elle me passe la main sur le bras ou l’épaule.
Parfois elle se colle –l’hypocrite, je sais qu’elle a trop chaud-.
Il lui arrive même de me prendre la main puis, réussissant à « chuchoter à haute voix » :
- Minou, tu dors ?
- Je croyais, ma Mine…
Superbe, elle se renseigne gentiment :
- Tu n’as pas envie de faire pipi ?
J’ai à peine le temps de me lever, pour justement…
Elle ajoute :
- Minou, je suis réveillée depuis, pfiouuu… Cinq heures.
Elle s’est endormie peu de minutes après moi.
Je le sais parce qu’elle s’est endormie en sursaut, la lumière allumée, son livre sur le ventre.
Elle m’a alors réveillé en se tournant pour éteindre la lumière, son bouquin est tombé et je sais quand parce que j’arrive à lire l’heure du décodeur depuis le lit.
D’accord, elle a peu dormi mais elle a « comaté » jusqu’à près de sept heures…
Je vois bien comment elle fait.
Ça ne m’empêche pas vraiment de dormir.
Sauf quand elle se précipite hors du lit, entraînant la couette et me laissant, quasiment gelé sur le drap du dessous, la peau exposée à l’air glacial qui se précipite sur moi car la fenêtre est ouverte et que les nuits sont froides.
Mais que voulez vous, lectrices chéries, elle m’a tiré tant de fois du sommeil…
Déjà, je partageais ses nuits depuis peu quand elle fut dévastée par une rage de dents.
Là, je m’en souviens, j’ai mal dormi mais elle avait si mal…
Puis il y eut ces angoisses qui la tenaient éveillée et où il fallait partager le poids d’icelles.
Puis des craintes diverses.
Ces temps ci, c’est JJF qui l’inquiète.
Je ne dirai rien.
Je suis sûr que je fais parfois partie des raisons qui la tiennent éveillée la nuit.
Mais non, voyons, je ne pensais pas à ça.
Quoique, en le disant…
Il y a tout le reste.
Toutes ces nuits et toutes ces années partagées…
Alors, rien que pour entendre « Minou, tu dors ? ».
Ça vaut le coup, non ?

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mercredi, 19 octobre 2016

Doit on dire « un aigle » ou « un oiseau de couleur » ?

Comme chaque matin, lectrices chéries, je prépare mon petit déjeuner.
Pendant qu’Heure-Bleue essaie tant bien que mal d’échapper aux bras de Morphée, je bois tranquillement mon bol de lait entier « bio », sucré d’une cuiller à café de miel d’acacia « bio » lui aussi.
Je me fais penser au « p’tit Parisien qui va acheter ses œufs bio au marché avec son petit panier », le bobo selon Sarkozy.
Puis, j’allume les PC de la maison et me mets à préparer le petit déjeuner de ma « belle endormie » comme dirait Kawabata.
Comme toujours, à peine le petit déjeuner préparé, mon absence a réveillé la lumière de mes jours qui arrive, belle sans ornement, dans le simple appareil d’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil –je sais, je pompe honteusement-.
Je lui sers son petit déjeuner pendant qu’elle court cacher ses trésors dans des hardes hideuses.
Elle est peu prolixe le matin, à vrai dire elle n’est pas réellement réveillée et n’est guidée vers son petit déjeuner que par l’instinct alors je m’assieds face à ma machine et  ouvre mon navigateur.
« Yahoo » me jette alors un titre étrange à la figure :

« Alerte enlèvement: «Un individu de race noire», le gros raté du ministère de la Justice. »

Au premier abord, je me suis demandé qui était ce « gros raté » du Ministère de la Justice, allant jusqu’à penser que c’était probablement un gratte-papier originaire du Mali ou des Antilles.
Mais non, après avoir jeté un regard distrait sur la bavure en question, je me suis dit qu’il va bientôt être impossible de dire d’un type qu’il est noir alors que ça saute au yeux.
Je sais bien que le concept de race dans l’espèce humaine est une ineptie mais depuis la controverse de Valladolid, je pensais que le problème était réglé.
J’imagine la difficulté si, plutôt qu’avoir créé la Normandie, les Vikings avaient été vaincus et qu’on ait traîné en esclavage toute la gent viking.
On aurait eu toutes les peines du monde à parler des « blonds », sans doute seraient ils devenus des « hommes de couleur » eux aussi.
Mais de couleur claire…
J’ai bien peur devoir dire à Merveille quand elle écoutera Barbara et me demandera :
- Papy, on dit « un aigle » ?
- Non Merveille, maintenant on doit dire « Un oiseau de couleur ».
- Mais alors Papy, c’est quoi « un aigle noir » ?
- Un pléonasme, Merveille, un pléonasme...
En réalité tous ces crétins me foutent la trouille.
Quand je les lis prêts à étriper et haïr leur prochain pour des motifs stupides et les vois complètement paniqués à l’idée de ne pas trouver le bon euphémisme pour cacher le mot juste, j’ai peur…

mardi, 18 octobre 2016

Les mats adorent…

Aujourd’hui, enfin depuis dimanche, l’ambiance est un peu triste à la maison parce qu’elle l’est dans le quartier.
Elle l’est parce que le « Cours des Halles » de la passerelle a fermé.
Le marchand de légumes avec qui je papotais a été rapidement emporté par un crabe vorace.
Il y a un peu plus d’un mois, je lui ai dit « Vous n’avez pas l’air bien en forme, jeune homme ! »
Il m’a répondu avec un sourire désenchanté « suis un peu fatigué mais ça va… »
Ça n’allait pas bien du tout.
Ça me fait toujours un sale effet quand quelqu’un qui pourrait être mon fils ou ma fille s’en va voir trop tôt quel est le goût des racines de pissenlit…
Heure-Bleue en fut retournée elle aussi.
Puis lundi est arrivé avec l’inévitable séance chez le dentiste, histoire de lui changer les idées.
J’ai changé les miennes en passant la peinture censée rendre impossible le retour des champignons sur mon mur.
Ça a intérêt à fonctionner parce que cette peinture spéciale empeste.
Je dirais même plus « elle pue sa race ! »
Alors hier, pour se remonter le moral pendant que la peinture séchait, on est parti à Paris.
Nous sommes allés manger le « döner » que nous n’avons pu manger samedi.
Comme chaque fois, l’attente fut longue mais nous ne fûmes pas déçus.
Le tenancier vint s’asseoir à notre table, histoire que nous ne soyons pas que deux à refaire le monde.
Il nous aida et nous convînmes de quelques retouches à la marche du monde une fois prochaine que nous avons fixée à vendredi…
Puis, nous avons cédé à notre nouvelle habitude.
Pour la quatrième fois nous prîmes notre café passage Verdeau avant d’aller chercher le pain à la Bourse.
Notre longue promenade jusqu’à la Madeleine vit un épisode où la lumière de mes jours fut absolument grandiose.
Je me demande si elle ne mûrit pas longuement ses sorties dont le double-sens me semble le fruit de longues recherches.
Si ce n’est pas le cas, elle a un talent inné, elle m’éblouit et me tente comme au premier jour.
Mais c’est peut-être parce que j’ai l’esprit particulièrement mal tourné.
Allez savoir, lectrices chéries…
Pourquoi cet éblouissement devant le talent de mon ardente houri ?
Eh bien  parce qu’en remontant le boulevard des Capucines, à ma grande surprise et à l’étonnement des passants les plus proches, elle m’a attrapé par le bras, l’a serré contre elle et, une étrange lumière dans son regard bleu, oui hier il était bleu, a dit, trop fort hélas, :
- Minou, tu sais quoi ?
- Quoi donc ma Mine ?
- J’ai envie d’une grosse cochonnerie !
A me regarder, elle fut tout de même prise d’un doute.
- Mais tu es infernal ! Je parlais d’un gâteau, d’un énorme éclair au chocolat ! Pfff…
Franchement, lectrices chéries, à ma place et sous un tel regard, qu’auriez vous pensé ?

lundi, 17 octobre 2016

Choisir celle à dorer, sinon celle en fer…

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Mon dieu que ces alliances sont belles.
Je suis sûre que celle du milieu, là, celle toute simple m’irait merveilleusement.
Je veux celle-là, absolument.
Je sais qu’elle lui plaira, j’en suis certaine.
Il y a bien sûr quelque chose qui cloche, comme toujours.
Il y a toujours un détail qui nuit au bonheur.
Un impératif auquel on ne peut se soustraire, hélas.
Enfin, on pourra quand même avoir des enfants, c’est déjà ça.
Toutes ces embûches n’ont fait que renforcer notre amour.
Mais celle-là est de taille.
Le vrai problème d’ailleurs n’est pas l’alliance.
C’est plutôt la consécration de notre union.
Nous nous aimons,  j’en suis certaine.
Je me contenterai de l’alliance sans cérémonie.
Nous aurions voulu nous marier mais il n’en est pas question.
Tant pis, nous serons heureuses quand même...