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mardi, 11 octobre 2016

Le perturbateur « endoctrinien ».

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De rien Mab.
Je vais aujourd’hui me faire un « devoir de Lakevio de moi tout seul ».
Et je ne vais même pas fouiner sur le Web pour y trouver une toile.
Je vais me contenter d’une photo que j’ai prise il y a peu en traînant avec Heure-Bleue.
Vous verrez, lectrices chéries, il n’est pas indispensable d’avoir un soleil éclatant pour se sentir soulevé par l’allégresse.
Pas du tout.
Je le savais bien, en prenant ce bus qu’on allait passer devant ces endroits magiques.
Je savais aussi que la magie en a été galvaudée au hasard des cartes postales.
Néanmoins, quand on n’a que ses yeux et sa vie pour les voir, la magie reste là.
Pile poil là.
Dis-je, le doigt pointé sur la tempe.
Non, le soleil n’était pas là.
On ne pouvait voir que la beauté d’un ciel qui eût pu être peint par Turner ou Boudin.
On pouvait aussi voir la Tour Eiffel, telle sur un prospectus vantant Paris.
Mais là n’est pas la vraie magie.
Non, elle est dans ces flots, admirés depuis le parapet du quai qui mène au pont de l’Alma.
Rappelez vous, lectrices aussi parisiennes que chéries, vos promenades le long de la Seine.
Ces temps où nous regardions le fleuve et le monde avec un autre regard.
On a eu beau nous dire et nous redire que non, le monde n’est pas si beau qu’on pense, qu’il y a plein de choses qui ne vont pas.
Et alors ?.
Ces tentatives d’endoctrinement, ça n’a pas marché.
Nous l’avons vu beau et plein de promesses, ce monde.
Il est toujours beau et plein de promesses.
Les promesses sont certes plus nuageuses mais c’est beau les nuages.
Surtout ceux là.
Ceux qui peinent à cacher que le ciel est bleu.
Oui lectrices chéries, même quand il ne fait pas très beau, le ciel de l’ouest de Paris n’arrive pas à être triste ou laid.
Jamais.
Vous ne vous revoyez pas, accoudées à ce parapet qui mène au pont de l’Alma?
Échangeant des impressions avec celui qui vous accompagne ?
Je suis sûr que parfois, en y pensant vous avez cette vague joie qui vous dilate la poitrine.
Ou cette vague sensation de temps passé qui vous serre le cœur et dont vous avez bien du mal à décider si c’est une sensation de bonheur ou de regret.
Puis je suis sûr que vous finissez par vous dire que, non, ce n’est pas perdu, c’est simplement réimprimé dans vos souvenirs chaque fois que vous passez par là.
Mieux, c’est un nouveau souvenir heureux sur une couche déjà épaisse de souvenirs heureux.
Je suis sûr que c’est pour ça qu’on a inventé les quais de la Seine et le réseau de bus de la RATP.
C’est seulement pour vous remplir les yeux et la mémoire de beauté.
« Rien que pour vos yeux », comme dit Bond, James Bond…

lundi, 10 octobre 2016

Lettre et le néant…

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Avoir poussé la table devant la fenêtre est une mauvaise idée.
Dans la pénombre, on n’y prêtait moins attention.
Et puis, au moins il y avait une chaise de part et d’autre.
Je l’ai amenée devant la fenêtre pour voir la rue, au cas où.
Je m’y accoude souvent, histoire de voir dehors, des fois que…
Chaque fois, je suis déçu.
Chaque repas est décevant, je « pignoche » comme aurait dit ma grand’ mère.
Je ne sais même plus pourquoi j’espère, ni même ce que j’espère.
Pourtant, s’il y a quelque chose entièrement fait pour être déçu, c’est bien l’espoir…
Alors je fais bien attention à boire l’eau de la carafe.
Un verre d’eau pour chaque verre de vin.
Histoire « d’être sage pour si des fois » comme disent les gosses qui espèrent…
Allez, la dernière bouchée, un minuscule morceau de pain avec un encore plus insignifiant morceau de fromage.
Le pain est presque dur, ça accompagne très bien ce morceau de camembert desséché…
La gorge serrée d’angoisse, j’ai du mal à déglutir.
Bah ! Ça va passer avec un verre de vin.
De toute façon je sais bien que j’attends pour rien…
Elle m’a fait une bise sur la joue et dit « À tout à l’heure ! »
J’avais cru qu’elle reviendrait.
On n’était même pas fâché, rien.
Puis j’ai trouvé le mot sur la table il y a une semaine.
Je ne pensais pas lui avoir fait tant de mal.

Lakevio, s’il te plaît !
La prochaine fois, choisis une toile enthousiasmante !
Pas un truc à se jeter dans la Seine !

vendredi, 07 octobre 2016

Le yogi tantrique et les paons percent…

Chacun son job.
De rien, Mab
« Bonjour Jean-Yves, vous vous présentez avec une bourse en petite forme… »
Ainsi est salué d’une voix tristounette par la journaliste l’homme qui nous parle de « l’état du Marché » ce midi.
J’ai cru déceler un vague accent de commisération dans la voix de la dame, ce qui m’a poussé à me dire « La s… ! »
Heure-Bleue elle-même a sursauté « Tu vois qu’il n’y a pas que moi à faire des trucs comme ça ! »
Nous nous sommes interrogés gravement sur l’état de ce pauvre Jean-Yves...
Puis avons convenu que finalement, si nous plaignions sa petite camarade de jeux, sur le fond on s’en foutait royalement.
Puis, un instant plus tard, quoique pas plus concerné que ça par la méforme de ce Jean-Yves, un détail s’est rappelé à mon souvenir.
Hier, je suis allé faire quelque ravitaillement au Monop’.
Je suis passé à la caisse où on m’a pris des sous et donné quelques bandes imprimées parlant de réduction.
J’ai mis la facturette dans mon portefeuille et les tickets divers dans ma poche.
En « cafouillon » bien sûr, comme toujours et sans même y jeter un regard, poussé par les regards mauvais de ceux qui pensent arriver au premier janvier avant moi…
Ce matin, enfin un « matin Heure-Bleue » c'est-à-dire vers onze heures et demie, j’ai été désigné volontaire par la lumière de mes jours pour aller à la pharmacie.
Vous la connaissez, il n’est pas question pour elle de descendre avant d’être récurée, pomponnée et briquée.
Malheureusement, quand tout cela est fait, c’est l’heure du déjeuner devenue « la pause méridienne » et tout est fermé.
D’où la désignation régulière de votre serviteur comme esclave…
J’ai donc passé ma pelure, attrapé l’ordonnance et la carte Vitale de l’amour de ma vie qui ne va pas durer si ça continue comme ça.
En tentant de glisser dans une poche les précieux documents, j’en fus empêché par une bourre de papier que je m’empressai d’extraire.
J’ai regardé la longue liste de courses puis jeté le ticket de caisse.
Les couleurs chatoyantes des tickets restants ont attiré mon attention et là, ce fut un choc.
L’un d’eux me jetait à la figure « 4€ de réduction sur votre prochain achat de couches Pampers »
De plus il raccourcissait sévèrement mon espérance de vie en limitant la validité de l’offre au 19 octobre !
Des couches !
A moi !
Un doute m’est venu.
Sentais-je mauvais ?
Avais-je l’air si délabré qu’on pût penser que je pissais tout habillé dans ma couche ?
Ce que je prenais pour une regard de vague complicité de la part d’une caissière que je vois plusieurs fois par semaine n’était donc qu’un regard compatissant envers la ruine que j’étais devenu ?
Heureusement, en y regardant de plus près, je vis qu’il s’agissait de couches pour bébé.
Qu’on pût me prendre pour un jeune père faillit me rasséréner.
Puis je me suis rappelé que la mode est ces temps-ci à être père à l’âge d’être grand-père.
Mais bon, ça m’a rassuré quand même…

jeudi, 06 octobre 2016

Le « Petit Condorcet »

Non Mab, je ne vais pas dire du mal d’un ministre des Affaires Étrangères.
Que je vous dise, lectrices chéries, nous avons parmi nos connaissances une dame qui travaille à ladministration du Lycée Condorcet et nous a parlé du « Petit Condorcet », version collège du lycée Condorcet.
Elle acceptera volontiers d’intercéder en faveur de Merveille le jour où cette dernière devra entrer au collège.
J’y ai pensé hier quand nous sommes allés, Heure-Bleue et moi, déjeuner d’un « bô-bun » en sortant de la gare Saint Lazare.
J’y ai pensé parce que le plus difficile sera sans doute de faire accepter aux parents de Merveille que leur plus grande fille prenne le train chaque matin pour aller au collège.
Nous avons beau souligner le fait qu’en revenant de Paris, le bus est plein de gamines d’une dizaine d’années qui reviennent vers notre coin et qu’aux dernières nouvelles il n’en manque pas encore une à l’appel.
Nous avons aussi fait remarquer que nous avons vu plusieurs fois des enfants regagner leurs pénates via Saint Lazare en sortant du lycée Chaptal.
J’ai même proposé d’emmener Merveille chaque matin au collège.
L’idée fait son chemin mais lentement.
Très lentement…
Le fait que Merveille a plus de goût pour la pierre de taille façon Haussmann que pour le béton façon Bouygues devrait aider mais…
Cela dit, il me faut admettre un effet collatéral moins agréable.
Ça nous a frappé hier rue de Rome à l’arrêt du 95.
Dans notre bus habituel, celui qui nous ramène parfois du Monop’ quand le panier est trop lourd, nous montons « en force », tentant de nous faufiler dans la foire d’empoigne.
Ceux qui ont le plus besoin d’un siège étant malheureusement ceux qui courent le moins vite, ce sont les plus jeunes et les plus « en forme » qui sont assis.
Ce n’est pas agréable sur le moment mais au moins ça donne l’impression de faire partie pour encore un temps du monde des vivants.
Dans le quartier des lycées Chaptal et Condorcet comme au collège du « Petit Condorcet », au croisement de la rue d’Amsterdam et de la rue de Bucarest, il n’en va pas de même.
A peine arrivez vous à l’arrêt du bus que les jeunes filles et jeunes gens se lèvent du banc.
Pire ! Ils vous invitent civilement à vous asseoir.
Nous vivons là un des inconvénients majeurs, que dis-je nous subissons de plein fouet un des effets pervers de l’éducation.
Du haut de leur insolente jeunesse, ces gosses vous font remarquer poliment que vous n’êtes plus de première fraîcheur.
Ah les salauds…
Enfin, pourvu que l’Ours et JJF veuillent bien que Merveille aille apprendre à céder son siège dans ce coin.
Ça semble plus efficace quau collège qui fait face à son école…

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mardi, 04 octobre 2016

Les nus et les Maures…

J’avais pensé à le mailer à Mab mais bon…
Ce matin je me suis levé doucement pour ne pas réveiller la lumière de mes jours.
Bon elle m’a appelé dix minutes plus tard, réveillée par mon absence.
Quand je me suis levé, avant de fermer la fenêtre du séjour, j’ai fait un ou deux pas sur le balcon et ai regardé le ciel.
Magnifique, ce ciel. Bleu au dessus, roussi à l’Est par le soleil levant.
Il faisait trop frais pour moi alors je suis rentré, ai fermé la fenêtre et suis allé chercher dans la salle de bain l’épouvantable gilet que je passe le matin quand je n’ai pas chaud.
C’est mon « gilet de petit vieux ».
En le passant, me sont venues à l’esprit toutes ces histoires sottes de ces temps ci, de « burkini » et « d’espace naturiste » à Paris.
A ce moment m’est revenu un souvenir de vacances du côté de Soulac, quelques jours passés avec ma belle-sœur et son mari dit « mon beauf » quand nous étions jeunes et encore proches les uns des autres.
« Mon beauf » nous a emmenés, Heure-Bleue, sa sœur et moi sur une plage.
Je n’ai pas aimé du tout.
Non qu’il fît un temps de m…, non, c’était simplement une de ces plages de l’Atlantique.
Ensoleillée certes, mais en permanence soumise à un vent propre à décorner les cocus.
Vous me savez frileux.
Vous avez raison lectrices chéries.
Déjà servi par un passage dans le coin, j’étais habillé d’un « newman » noir, d’un col roulé, d’une veste de laine de marin payée un œil à Trouville l’année précédente et d’une paire de baskets.
Arrivés sur cette plage mes commensaux se sont dépouillés de leurs habits.
Heure-Bleue se dévoila en micro-bikini.
Mais pas plus.
Belle-sœur, se déloqua itou.
Vêtue du même « outil à suggérer ».
Dans un élan intrépide j’ai retiré ma veste.
Je l’ai repassée illico, les poils de mes jambes passant quasiment au travers de mon pantalon.
« On » a regardé évidemment la lumière de mes jours, ma belle sœur et « mon beauf » qui avaient gardé leur maillot sur une plage de naturistes.
Lectrices chéries, savez vous que sur une plage dédiée au naturisme, on regarde le plus habillé ?
On m’a regardé avec insistance, recroquevillé sur le sable, mon bouquin à la main et vêtu comme dans une rue parisienne.
Pour une fois, sur une plage, j’ai été l’être humain le plus « maté ».
Mon chapitre fini j’ai jeté un regard sur la population de la plage.
Des gens décontractés.
Des hommes qui ne se baladaient pas Flamberge prête au combat mais avançaient vers l’eau, un peu inquiets.
Ça je le comprenais bien...
Des femmes, décontractées elles aussi.
Globalement des regards neutres, parfois un peu moqueurs mais sans plus.
Je n’ai pas vu de regards salaces.
Pas plus de marques de réprobation, pas même à mon endroit de « pauvre habillé ».
C’était vers 1980.
Il y avait de tout sur cette plage.
Des plus nordiques aux plus méditerranéens.
Pas un n’a eu l’air de penser « impudique » ou « sale pute ».
En y repensant ce matin je me suis dit qu’on avait quand même sacrément reculé en trente cinq ans.
Surtout en matière de tolérance…