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mercredi, 24 août 2016

Traitement des os usés...

Tout à l’heure, je suis descendu acheter la Rico qu’on a oublié d’acheter hier.
Devant l’arrêt de la navette, près du magasin, il y avait mon impatient de l’autre jour.
J’ai commis là une erreur que j’évite avec lui d’habitude.
Bref, je me suis dit que j’aurais mieux fait de ne pas même lui dire « bonjour ! »
Et surtout pas « comment vas-tu ? »
Je me suis eu tout seul, pourtant je le connais, j’aurais dû savoir…
Je l’ai encore constaté aujourd’hui.
Il fait partie de ces gens à qui vous dites quelque chose d’anodin et qui répondent quasi immédiatement quelque chose comme « c’est comme moi, j’ai… » ou « ben moi j’ai… »
J’évite avec lui parce qu’il est déjà sévèrement atteint de plein de trucs.
En dehors de son palpitant qui déconne gravement, il a plein de pathologies qui l’esquintent de partout, dans la respiration, la marche, la digestion, la circulation sanguine.
Oui, il m’ a déjà renseigné en détail sur tout ça.
À la place de la Sécu j’aurais laissé tomber la maintenance d’une bécane dans un tel état.
Mais bon…
Aujourd’hui il fait chaud alors c’est pire.
Même si la chaleur ne m’a jamais gêné, je dois avouer qu’il m’énerve un peu.
En plus il s’étend complaisamment sur ses petites et grandes avanies.
Avanies et framboise…
Non laissez tomber, lectrices chéries, je sais, c’est lamentable, d’ailleurs Bobby Lapointe en est mort.
Là, c’est ma question purement rhétorique qui a ouvert les vannes de l’auto-apitoiement.
Et ça dure, mais ça dure…
Je ronge mon frein.
Un jour mon frein va lâcher.
J’y ai réfléchi un peu en ramenant la Rico à la maison.
J’ai compris pourquoi les égotistes m’agacent tant.
Ils m’empêchent de parler de moi.

mardi, 23 août 2016

Le rhum antique saoule aussi…

Ma vie est foutue !
Hier, avant de partir dîner chez les enfants, nous avons écouté une émission de la série de Didier Varrod sur la vie de Françoise Hardy.
Au moment où Françoise Hardy disait de sa voix melliflue, ajoutant même quelques soupirs en arrière plan, des choses définitives sur l’amour.
Parlant même d’amour fou, j’ai commis l’imprudence de remarquer :
- Pfff… L’amour, si c’est pas un amour fou, c’est pas de l’amour…
Tout ça du ton du mec vachement expérimenté, avec haussement d’épaules et tout.
Et le commentaire du journaliste d’enfoncer le clou sur le tempérament irréductiblement romantique de Françoise Hardy d’un péremptoire « Elle a toujours eu ce besoin d’absolu, de romantisme… »
Heure-Bleue dont l’avis semble diverger et surtout peu nuancé m’a alors lancé :
- L’amour fou ? Je t’en foutrais moi, de l’amour fou !
- Ben quoi, tu connais « l’amour raisonnable », toi ?
- Ouais bon, c’est vrai, sinon je ne t’aurais pas épousé mais quand même…
- Bon…
Là elle a ajouté :
- Et du romantisme ! Je t’en foutrais moi, du romantisme ! C’est du masochisme oui !
Du coup, je me suis écrasé avant qu’elle ne découvre qu’elle avait contracté le mariage parfait : Un masochiste marié à une sadique…
Malgré cette douche sur ma propension à « guimauver », la soirée chez les enfants fut délicieuse.

rimini_malatesta.jpg

lundi, 22 août 2016

Je vais avoir droit à un coude rouge…

Un doute m’a étreint, lectrices chéries, quand je vous ai dit ce réflexe irrépressible qui m’a poussé à traîner les pieds dans les feuilles mortes.
Qu’alliez vous penser ?
Les plus indulgentes allaient elles s’exclamer « Ça y est ! Camarade Le-Goût est devenu fou ! »
Pire, la vanne légère de celle qui s’en fout, genre  « My god ! Le Goût a un pèt’ au casque, il est devenu gâteux ! »
Je me pensais pourtant particulièrement cartésien et tout à fait rationnel.
J’allais même, dans mes rêves les plus fous, jusqu’à penser que vous en étiez convaincues vous aussi.
Il y avait même une preuve à mes yeux irréfutable : Je suis tombé amoureux d’Heure-Bleue.
C’est dire si je suis un garçon réfléchi...
Mon goût du risque et une inclination innée pour la poésie m’ont poussé à me lancer dans cette entreprise que je savais pourtant pleine de dangers mais irrésistible.
Finalement, à lire vos commentaires, lectrices chéries, je dois avouer que je me sens rassuré.
Si, si, je vous assure.
Mab elle-même admet qu’elle adore traîner les pieds dans les feuilles mortes.
Pourtant, s’il y a quelqu’un de sérieux en ce bas monde, c’est bien elle.
Rien que cette façon de rester sur son quant-à-soi alors qu’elle vient de s’arracher un pouce avec son sécateur en dit long.
Bon, elle a encore son pouce mais si elle continue à scruter son jardin comme ça, ça ne va pas durer…
Célestine, elle, c’est autre chose.
Elle va jusqu’à prétendre qu’elle mettra le souk dans les tas de feuilles jusqu’à sa mort.
Mais bon, elle ce n’est pas pareil, son blog montre à l’envi qu’elle n’est pas plus sérieuse que moi.
Tout comme « Sophie qui n’a pas de blog » mais les regarde de sa fenêtre et attend qu’elles soient sèches pour marcher dedans.
Je vois avec plaisir que nous sommes tous devenus des adultes.
Franchement il était temps qu’on s’attelle aux choses sérieuses.
Nous avions rempli nos vies de billevesées comme les études, le travail, les enfants.
Bref, survivre.
À l’école d’abord, puis au boulot, aux conjoints ensuite et enfin aux enfants.
Maintenant on va pouvoir vivre enfin nous disions nous.
L’automne arrive avec ses feuilles mortes.
Faudra juste penser d’ici quelque temps à faire gaffe au col du fémur.
Parce que c’est fragile ce truc là, et les feuille mortes mouillées, hein…

dimanche, 21 août 2016

Et si le bonheur est apporté demain…

derrière l hotel de ville.jpg

Quand je pense que j’ai habité des décennies à deux pas de là...
Hier, notre promenade fut « légère, seulement trois kilomètres et demi », comme dirait Imaginer.
Mauvais sportifs que nous sommes, nous n’avons pas compté nos pas ni pratiqué « la marche rapide ».
Non.
Comme toujours nous avons flâné, Heure-Bleue à mon côté, le petit chariot à courses de l’autre côté.
Je dis ça juste parce que je préfère « petit chariot à courses », mais ce matin seulement, à « caddy ».
En revenant du Monop’, l’autre, celui de « la ville d’à côté », dans une des rues qui nous ramènent dans « la ville à nous », j’ai été tenté.
J’ai succombé.
Ça faisait plus d’un an que je ne l’avais pas fait.
Sur plusieurs dizaines de mètres, le trottoir était couvert de feuilles mortes !
Des feuilles de platane et d’érable.
Alors je n’ai pas résisté, j’ai marché sur ce tapis de feuilles en traînant les pieds.
C’était super chouette !
Ça fait un bruit de chuintement terrible.
Les feuilles les plus sèches craquent sous les pas.
Les moins sèches sont traînées par les chaussures, restent coincées dans les roues du  « petit chariot à courses » et frottent sur l’asphalte.
Je vous jure, lectrices chéries, on se croirait dans une cour de récré !
Après, faut quand même que j’aie l’air d’un « grand » alors je reprends le chemin avec la lumière de mes jours à mon bras.
On s’est arrêté un moment quand j’ai engagé la conversation avec une jeune femme qui fumait à sa fenêtre.
Nous avons papoté tous les trois quelques minutes puis nous avons continué.
Heure-Bleue n’avait pas mal aux pieds, alors c’était bien.
Elle n’avait même pas trop chaud.
Je me suis rappelé un rêve super triste et Heure-Bleue m’a dit « Je sais, des fois tu pleures dans tes rêves ».
Ben dis donc…
Elle a ajouté :
- Finalement, je suis plus gaie que toi, tu es porté à la mélancolie…
- Moi ? Mélancolique ?
- Ben oui, et je suis même plus pragmatique que toi, t’es un rêveur !
Alors là, ça, ça m’a bien fait rire.
Heure-Bleue pragmatique !
Elle est bien bonne celle-là !
Quoique…
Sur les sciences, elle est nulle mais sur la vie, elle en connaît un bout.
Chez moi c’est plutôt l’inverse…

jeudi, 18 août 2016

Je suis né faste...

Hier, je suis descendu en fin de matinée chercher quelque chose pour agrémenter notre déjeuner.
Sur le chemin, près de l’arrêt de la navette du coin, j’ai croisé un type avec qui je papote de temps à autre.
Enfin, je papote… Je l’écoute me conter ses malheurs innombrables.
Je sais qu’il a déjà été victime de deux infarctus et est passablement bancal.
Il râlait parce que le minibus n’arrivait pas.
Il pestait très fort après « Tous ces fainéants qui foutent rien merde quoi ! On paie des impôts quand même. »
Je sais que justement il est exempté d’impôts mais bon…
Une dame, près de lui, tentait de l’aider avec un smartphone censé dire quand passerait la navette.
Le type s’énervait de plus en plus.
Encore un peu et il allait entamer son troisième infarctus.
- Calme toi, si tu as deux reins et deux yeux, tu n’as qu’un palpitant et il déconne déjà…
- Ouais je sais mais quand même, ce bus merde ! Il devrait être là !
La dame de dire, levant le nez de son smartphone :
- Apparemment il n’y en a pas aujourd’hui…
- Mais je l’ai vu ce matin ! Et ça fait deux heures que j’attends le suivant !
Il habite au dessus de l’arrêt de la navette et passe son temps à la fenêtre.
Je tente :
- Mais va jusqu’à l’arrêt du bus sur l’avenue, c’est à cinq minutes.
- Je sais bien mais je prends la navette d’habitude.
Il m’a fait penser au mec qui cherche ses clefs sous le réverbère parce que c’est là qu’il y a de la lumière…
- Tu serais arrivé depuis longtemps… Et puis tu peux faire du stop…
Je le regarde et ajoute
- Bon, t’as pas dix-huit ans et t’es pas en minijupe…
Et là, il nous souffle, la dame et moi :
- Arrête tes conneries ! Chuis pas une pute !
- Euh… Tu sais qu’il n’y a pas que les putes qui font du stop et ont besoin de se déplacer ?
- Absolument ! Mais enfin monsieur !
A dit la dame.
- Bon mais quand même, c’est dur !
- Mais tu vas y arriver, c’est quand même pas loin !
- Oui mais à mon âge c’est de plus en plus difficile…
Vicieusement je demande
- Dur ou difficile ?
- Ben c’est pareil quoi ! Ya pas de différence !
- Ah mais si ! « C’est dur », c’est quand t’es jeune, « C’est difficile », c’est quand t’es vieux…
L’incompréhension se lisait sur son visage.
La dame, elle, a compris immédiatement et a ri.
Méchamment je dois dire…
Elle a dû se sentir vengée après ce « chuis pas une pute » qui l’avait choquée…