vendredi, 16 septembre 2016
Ecran de fumée...
J’ai oublié de te dire, Imaginer !
Écoute, non, lis attentivement !
Ton histoire de fil dans l’oreille me rappelle quelque chose.
Ça me rappelle la fois où ma belle-sœur et moi sommes allés voir un médecin qui faisait le coup du fil dans l’oreille pour arrêter de fumer.
Bon honnêtement, ça marche.
On n’avait pas le droit de cloper chez lui alors qu’à l’époque il y avait encore des « clopiers » dans les salles d’attente, sauf peut-être celles des pédiatres.
Bon, que je te dise, Imaginer, en plus il nous a étouffé nos paquets de clopes d’entrée.
J’ai regardé ma belle-sœur, que ça commençait à échauffer sérieusement.
Quoique peu au fait des systèmes politiques, elle a évoqué l’idée de liberté sur un ton assez râleur, le ton qui invite à faire preuve de diplomatie car elle a le caractère d’Heure-Bleue mais en hargneux…
Pour la calmer, je l’ai fait un peu sourire et nous sommes entrés dans le cabinet du charlatan.
Bon, j’en reviens à « ça marche ».
Enfin, plus exactement , ça a marché jusqu’au moment où on est arrivé sur le trottoir de la rue du Faubourg Saint Honoré.
Nous nous sommes regardés, Belle-Sœur et moi.
On a hoché du bonnet en même temps et comme je connais assez bien le coin, moins qu’Heure-Bleue mais quand même, j’ai emmené Belle-Sœur au bureau de tabac du coin que je connaissais.
Nous avons acheté nos cigarettes respectives, elle fumait des Gitanes sans filtre.
Le truc que rien que tu regardes le paquet, tu tousses…
Je fumais des Kent, avec des filtres qui faisaient le tiers de la clope.
« Des clopes de gonzesse » selon mes potes...
J’ai commandé deux express, un serré et un normal et « d’autor’ on a grillé une sèche ».
On venait de claquer sept-cents balles chacun pour un traitement dont la portée n’excédait pas la porte du cabinet.
Et encore, parce qu’il nous a grugés en nous piquant nos clopes sinon…
Alors, Imaginer, n’attends pas plus que ce que vaut de cette histoire de fil dans l’oreille.
En fait c’est un fil à la patte qui te lie à ta « diététicienne ».
En plus je me rappelle que ça nous donnait l’air de deux couillons genre « peace, love et acupuncture ».
Bref, on a retiré ces trucs tout de suite histoire de cloper sans en plus avoir l’air con.
Quant à vous, lectrices chéries, je peux vous donner une info de première main.
Si vos gamins veulent suivre des études pour faire des métiers nunuche comme ingénieur ou expert-comptable, dites leur de laisser tomber pour se lancer dans des études de médecine.
Ce n’est pas plus facile mais réfléchissez bien à un détail :
Contrairement au job d’ingénieur où si vous ratez votre truc, vous finissez à Pôle Emploi ou à l’APEC.
Même si vous finissez par retrouver un boss qui n’a pas entendu parler de votre bévue, ne rêvez pas.
C’est salade folle au foie gras et homard, bien sûr, pas la boîte de sardines, mais…
Quant au job d’expert comptable, là, ce n’est pas votre client qui va vous surveiller.
Non, non, ce sera à vous de surveiller vos clients si vous ne voulez pas qu’après une carabistouille particulièrement astucieuse, vous soyez obligé de donner des détails à un juge d’instruction…
Alors que si vos gamins décrochent la peau d’âne qui va bien, ils pourront exercer un job, qui contrairement aux deux précités lui permettra d’avoir un appartement rue du Faubourg Saint Honoré.
Ouaip ! Là !
Et je vous assure que ce n’est pas de la cahute de pauvre !
En plus si ça ne marche pas, il trouvera mille raisons pour expliquer que c’est la faute du client.
Oui, dans ce cas là, c’est un client, pas un patient…
Quant à Heure-Bleue, ma belle-sœur et moi, nous avons arrêté de fumer sans aide médicale.
Le jour où on l’a décidé.
07:00 | Commentaires (16)
jeudi, 15 septembre 2016
La Reine des Pommes…
Merci Mr Himes...
J’écoutais tout à l’heure sur France Inter, histoire d’oublier que le « ratichier » d’Heure-Bleue avait commis un hold-up sur nos vacances, une émission qui traitait du « smartphone ».
La benne de poncifs déversée continûment cessa un moment pour laisser la place à un bref reportage.
Et c’est ce reportage qui m’a rappelé un moment de notre promenade de mardi dernier.
Nous attendions le 84 à la Madeleine.
Heure-Bleue était assise sur le banc de l’abribus et fondait tranquillement.
Votre Goût adoré se tenait debout à son côté.
Nous échangions un commentaire de temps à autre sur la gent qui se pressait sur les trottoirs alentour.
Au bout de plusieurs minutes, un détail nous a frappé.
Sur les vingt ou vingt-cinq promeneurs autour de nous, qu’ils fussent seuls ou en couple, peut-être trois personnes vaquaient en regardant les gens, la place et ses boutiques.
Sauf ceux attablés à la terrasse du « Paris-London » et encore, pas tous, tous les autres regardaient vers le sol, l’œil fixé sur leur « smartphone ».
Un type tenait par le bras sa nana, elle-même hypnotisée par son écran et ignorant son camarade.
Ils étaient jeunes tous les deux.
Assez jeunes pour penser en sortant du restaurant à des tas de choses qui n’avaient rien à voir avec les SMS et s’ils devaient explorer quelque chose, ce n’était sûrement pas le Web…
Comme j’ai une âme de vieux con, je me suis dit que notre monde était devenu permissif au point de considérer que ce qui ressemble quand même terriblement à « ménage à trois » était parfaitement légitime…
Ce n’est pas que je sois obnubilé par cette affaire d’exclusivité mais dans mon esprit, ce devrait être entouré d’un peu de discrétion.
En y réfléchissant, je me suis fait la réflexion que s’ils semblaient toujours pressés, ils n’étaient pas vraiment plus rapides.
En tous cas ils n’atteignaient pas la fin de l’année avant nous ni avec plus de résultats.
À les regarder ils me faisaient penser plus à des accros aux courtines ou à la picole qu’à des gens inquiets de rater un évènement primordial pour leur avenir.
A les entendre dans le bus, non seulement je suis gêné à n’entendre que la moitié de la conversation mais en plus il m’empêchent de lire.
Je rêve parfois d’une panne dramatique des quelques ordinateurs qui assurent le fonctionnement de cette toile d’araignée dont nous sommes les pauvres insectes voués à être bouffés.
Bon, ça me gênerait pour vous lire, lectrices chéries, mais je suis sûr que quelques lettres arrangeraient les choses et sortiraient La Poste du marasme.
13:44 | Commentaires (8)
mercredi, 14 septembre 2016
Après ce doux bail, je vais être à bout d'habits...
Hier, lectrices chéries, je vous disais :
« justement, je suis descendu acheter quelques denrées dont j’espérais qu’elles tenteraient la lumière de mes jours.
Du moins qu’elles la tenteraient plus que moi qui ne suis plus de première fraîcheur… »
Oui, je vous disais ça, un peu désenchanté comme chaque fois qu’on constate que le monde non seulement va son chemin de monde mais qu’en plus, ce salaud vous laisse derrière lui.
Puis, après cette envolée quasiment « José-maria-de-Hérédiasesque », je me suis remis et nous sommes partis, « bras-dessus-bras-dessous » à Paris.
Enfin, pas vraiment « bras-dessus-bras-dessous » car par ces températures caniculaires, tout contact avec la lumière de mes jours risque de me voir aveuglé d’un coup de griffe.
Oui, aveuglé, pas éborgné, elle est bien capable, dans un accès de « chaudurophobie » aigu, de planter un de ses petits ongles terriblement coupants dans l’œil qui reste…
Nous voici donc à Paris, faisant notre promenade qui commence à devenir un pèlerinage guidé, non par la foi mais l’estomac.
Attirés d’abord par ce döner de la rue des Petites Écuries.
Puis, la chaleur dévastant Heure-Bleue mais pas son goût pour les passages couverts et surtout les glaces de la Galerie Vivienne, nous sommes passés devant les Folies Bergères, avons pris un café passage Verdeau, celui qui prépare le prochain « arrêt-pipi ».
Après le passage des Panoramas où alternent maintenant café, restaurant genre « quinoa-soja-tofu » et des boutiques, nous sommes arrivés, une fois de plus, rue Vivienne.
Arrivés au « Bistrot Vivienne », au bout de la galerie éponyme, nous avons sacrifié au rite « glace-chantilly-espresso ».
Ce fut très sympa, il y avait même un peu de vent qui rendit le sourire à la lumière de mes jours.
La suite en fut du coup charmante, du moins pour moi.
En remontant la rue des Petits-Champs vers la Madeleine, nous avons vus des gens en « tenue de canicule ».
Heure-Bleue, voyant une jeune femme épaisse comme un salaire de Bangladais en cette tenue qui m’avait déjà tiré l’œil il y a peu, faite de tissu léger, combinant « petit haut » et short, me prend la main.
Oui, lectrices chéries , elle a fait ça !
Mieux, elle a dit :
- Tu vois, si j’avais vingt-trois ans aujourd’hui et la ligne que j’avais en 1971, je m’habillerais comme ça et je marcherais devant toi...
- Super !
- Et je suis sûre que tu craquerais, de nouveau.
- Tu crois ?
- Oui Minou, j’en suis sûre…
Elle a presque oublié qu’elle avait trop chaud.
C’était super.
Vachement meilleur pour le moral que gagner quelques centimes sur des sacs poubelle.
Enfin, je crois…
10:40 | Commentaires (6)
mardi, 13 septembre 2016
Ces jours où l’époux bêle…
De rien, Mab…
Lectrices chéries, plein de l’humeur de septembre qui rend un rien guimauve n’importe qui, surtout moi, j’allais me lancer dans un racontar de grandes amours.
Puis je me suis rappelé que ça fait des histoires.
Alors je vais plutôt vous parler d’un sujet qui nous tient à cœur, toutes et tous.
Le sac poubelle.
Bon, c’est un peu moins romantique que ces histoires de cœur qui sont surtout des histoires dont la principale victime est le palpitant mais tellement plus vrai.
Eh oui, on n’a pas toujours sous la main un grand amour qui n’attend que vos soins.
En revanche, on souvent dans la main des trucs qui attendent d’être jetés.
Hier, justement, je suis descendu acheter quelques denrées dont j’espérais qu’elles tenteraient la lumière de mes jours.
Du moins qu’elles la tenteraient plus que moi qui ne suis plus de première fraîcheur…
Après avoir fait mes emplettes, je me suis trouvé tout bête.
Évitez de souffler « pas étonnant » devant votre écran, lectrices chéries, je vous entends penser…
Tout bête donc, faute de sac où mettre mes achats.
L’Indienne charmante dite « hôtesse de caisse » m’a proposé « vous voulez un sac ? C’est dix cents. »
C’est là que m’est revenu un détail.
Il y a quelques jours, j’ai acheté des sacs poubelle, je me suis donc précipité pour vérifier.
Et j’ai pris une décision.
Ouais lectrices chéries !
J’ai fait ça !
J’ai pris une décision !
Vous savez quoi ?
Je n’achèterai plus de sacs poubelle.
J’ai constaté avec stupeur qu’un rouleau de quinze sacs à anse me coûte 4,22 €.
J’ai constaté que pour la somme de 4,20 €, j’ai quarante-deux sacs de même capacité, autrement solides et surtout, avec des anses !
Oui, que je vous dise, nous avons acheté une fois un poubelle, une vraie, chromée et tout.
Un soir j’ai oublié le seau intérieur en bas.
Le lendemain il avait disparu.
Je crois qu’on en a racheté une mais elle fut perdue ou donnée, je ne sais quoi.
D’où le « sac poubelle à anses ».
Celui à dix cents convient très bien et est bien plus solide que ces sacs gris, fins, laids et chers.
Voilà qui est autrement passionnant que l’histoire d’un grand amour, non ?
09:21 | Commentaires (14)
lundi, 12 septembre 2016
Je lis Marvin dans l'image...
Il fait la tête.
Il fait même drôlement la tête…
Bon, à sa place, je dois dire que je la ferais aussi.
Pourtant…
J’ai beau repasser les dernières minutes dans ma tête, rien ne peut laisser soupçonner quoi que ce soit.
Il est revenu de la chasse, bredouille mais malgré tout joyeux.
Il est entré d’un coup, sans frapper mais bon, il est quand même chez lui !
Rien ne peut laisser penser qu’il y ait quoi que ce soit entre miss Marvin et moi, rien du tout, absolument rien.
Quand il est entré, il nous a juste regardés, elle assise sagement à la table, moi debout, de l’autre côté et s’est jeté entre nous, sur la chaise que j’occupais quelques instants seulement avant qu’il n’entre.
Heureusement que j’ai entendu son pas sur les graviers de l’allée.
Je ressasse les instants précédents, mais non, il n’y a rien.
Il n’y a pas ces signes tangibles d’un rapprochement récent, comme un désordre dans une mise rajustée précipitamment, la roseur trop franche du visage, les mains encore tendues vers l’autre.
Non, rien de tout ça.
Il y a peut-être ce regard, pas assez indifférent, qu’elle porte sur moi mais tout de même.
Il est beau ce regard.
Bon sang qu’il est beau !
Elle aussi est belle.
Bon sang qu’elle est belle !
En plus, c’est merveilleux.
Elle veut !
Pas « elle veut bien », non « elle veut » ce qui n’est pas pareil du tout, ça je le sais.
Ça peut aussi bien tourner à la catastrophe qu’à notre avantage.
Je vais oser, même s’il me fait peur.
Je sais qu’il a un caractère emporté mais le fusil, c’est derrière lui qu’il l’a posé, alors…
C’est peut-être un signe même si tout me laisse penser qu’il soupçonne quelque chose.
Je la regarde encore une fois.
Elle a ce léger sourire qui flotte sur ses lèvres dont je sais qu’elles sont délicieuses et dont je ne sais jamais s’il est affectueux ou un peu moqueur.
Bon, je me lance :
« Monsieur Marvin… »
J’ai le trac tout à coup, il lève un regard sérieux vers moi.
« Monsieur Marvin, voulez vous m’accorder la main de votre fille ? »
Il se retourne vers le fusil, regarde sa fille, me regarde et lance « Je crois que ça vaut mieux en effet… »
Mais comment a-t-il su ?
09:55 | Commentaires (10)