mercredi, 24 juillet 2013
Kilo du matin, chagrin. Kilo du soir, désespoir.
- Minou ! J’ai pris un kilo depuis hier !
- Hmm?...
- C’est la chaleur ! Ça favorise la rétention d’eau.
M’affirme la lumière de mes jours.
Je me souviens du dîner et j’avance une autre raison.
- Ce ne serait pas plutôt de la rétention de glace au caramel ?
- Oh mais non ! Pfff…
La conversation est retombée dans la torpeur matinale.
09:07 | Commentaires (6)
mardi, 23 juillet 2013
Mes fondues pas bourguignonnes.
Dimanche matin, je suis sorti de mon chez moi avec l’air auguste que donnent une poubelle dans la main droite et deux bouteilles de Salvetat vides dans l’autre.
Après avoir posé les choses dans les containers prévus à cet effet car il m’arrive de respecter les consignes de tri, je m’en suis allé vers la sortie de l’immeuble.
Là, deux accortes métisses m’attendaient.
Enfin… M’attendaient… Attendaient que quelqu’un ouvre la porte pour déverser dans les boîtes aux lettres le prospectus qui vantait les qualités d’un type connu pour un bref passage sur les planches qui est resté dans les mémoires.
Avec ce sens aigu de la civilité qui me fait apprécier de mes lectrices chéries, je m’enquis poliment de leur but.
- Bonjour mesdames, de quoi s’agit-il exactement ?
- Bonjour monsieur, nous venons vous parler de Jésus.
Allons, bon, des fondues du bon dieu me suis-je dit.
D’humeur gamine de bon matin, je saute sur une occasion que je ne rate jamais dans ces cas là.
- Qui ça ?
Légèrement désarçonnées par l’ignorance de votre serviteur car même le musulman de base connaît notre trapéziste, elles insistent tout de même.
- Mais Jésus, le fils de Dieu ! (oui, elles mettent une majuscule à dieu, ça s’entend)
- Ah, ça j’ai entendu parler, et que fait-il ?
- Il est venu pour nous sauver !
- Ben il ne connaît pas vraiment son boulot.
- Il peut tout ! Il sait tout !
- Ouais, ben s’il pouvait nous sauver de nos emmerdeurs, ce serait déjà pas mal…
- Eh bien moi, il m’a sauvée du cancer.
Là, ça a fait « tilt » chez moi.
- Ouaip, en fait il surtout déplacé le problème, parce qu’il me l’a refilé à moi, votre cancer.
- Oui mais il vous a sauvé du cancer !
- Ah non ! Moi, c’est l’hôpital Tenon qui m’a sauvé du cancer.
- Oui mais si Jésus ne…
- Il ne serait pas mort depuis un moment celui-là ?
- Il vit dans nos cœurs !
A dit l’une d’un ton pénétré.
- Alors ça ne va pas durer, on finit tous dans l’estomac des asticots…
Elles ont abandonné.
Sont pas tenaces, cette année, nos évangélistes…
Ça cesse tout effort à la moindre résistance.
09:47 | Commentaires (10)
dimanche, 21 juillet 2013
Quand la Santa-Maria pinta la Nina…
Bon... Oui, je sais...
Aaaahhhh Nina !!! Nina78 !!!
Je vous remercie Nina78, lectrice chérie qui veut mon bonheur, cette course illusoire.
A moins qu’il ne s’agisse de me plonger dans les emmerdements jusqu’au cou.
Ce que je suppute…
Ma chère Nina, vous savez bien que j’ai –si on peut dire « j’ai » en la matière- déjà une rousse à la maison.
Vous ne savez manifestement pas que c’est à peu près aussi facile à gérer qu’une panthère à qui on tenterait de soulever son petit.
Que je vous explique.
Une rousse, une vraie, une dont, vêtue de sa seule innocence, vous voyez bien que c’est une rousse pas que des cheveux.
Oui, oui, les cils et les sourcils sont aussi roux que ses yeux sont verts.
Eh bien, une rousse comme ça, faut être victime d’une sévère assuétude pour s’y cramponner.
En foi de quoi, vous vous apercevez à l’usage que l’idée de s’engager dans la Légion Etrangère n'est peut-être pas si bête et que ça peut même avoir un côté reposant.
Non seulement ces rousses ne sont pas toujours faciles à vivre mais il y a des moments où aller en vacances en Afghanistan vous paraît la promesse d’un moment de calme.
Alors, Nina chérie, je vous en prie, ne tentez pas de me tenter avec « Je veux une rousse ».
Non seulement je déteste l’idée d’ajouter un conflit à ceux, déjà nombreux, qui émaillent ma coexistence avec « ma » rouquine et avec des gamins qui s’ennuient au point que leur seule distraction consiste à emmerder leur prochain, mais encore je n’aime pas trop l’idée de n’être pas seul à aimer les rousses.
Je suis resté très « jeune garçon » sur ce plan.
Rien qu’à penser qu’une rousse pourrait m’échapper me dérange -alors qu'elles sont déjà nombreuses-.
Quoique...
Rien qu’à penser qu’une autre rousse puisse m’agripper, je frémis au sort que me réserverait alors la rousse à qui je prépare le petit déjeuner chaque matin.
Un doute m’étreint toutefois.
Cette dernière voudrait-elle par hasard me garder pour elle seule rien qu’à cause de cette affaire de petit déjeuner ?
Il y a des jours, comme ça, où un commentaire vous pousse à vous poser des questions existentielles…
Demain je vous conterai la visite matinale de deux fondues qui n'étaient pas bourguignonnes…
08:12 | Commentaires (11)
samedi, 20 juillet 2013
L’air de la mer.
C’est très surfait.
Ça fatigue les enfants, mais ça fatigue moins les papys que l’air de la grand’mère…
Que je vous dise.
Merveille est arrivée avant-hier.
Aussi, hier je n’ai pu évidemment échapper à la visite chez les enfants pour admirer combien Merveille avait « embeausi ».
Comme si je ne le savais pas… Elle ne peut qu'être plus belle que la semaine d'avant.
Il n’y a pas eu place pour une seconde de silence entre l’appartement des enfants et le nôtre.
Au point que j’ai craint qu’on ne nous chasse du bus pour ne plus entendre le babil incessant d’Heure-Bleue.
On aurait dit que c’est elle qui avait six ans…
C’est là que j’ai constaté avec plaisir que Merveille est non seulement très bien élevée mais aussi extrêmement patiente.
Une petite fille qui peut écouter sa grand’mère sans lui dire « C’est bon, mamy, on a tous compris… » est un ange.
Le résultat significatif, c’est que je me suis fait avoir une fois de plus.
Ce matin Merveille s’est réveillée à la place d’Heure-Bleue.
Qu’Heure-Bleue s’est réveillée à ma place.
Et votre Goût, lectrices chéries, ce pauvre Goût, s’est réveillé à la place de Tornade, sur le canapé du séjour…
Voilà comment, lectrices chéries, on me traite, moi, la lumière de vos jours !
Heureusement, Merveille m’avait, dès la veille, entraînée dans sa chambre pour me confier deux secrets.
Le premier, présenté comme suit « c’est un secret rien que pour toi, papy, après je le dirai aux autres mais la, c’est un secret alors je te le montre »
Et elle m’a montré quelques pas de danse assez joliment exécutés. Elle a la chance d’avoir des gestes élégants, ça s’est bien passé.
En revanche, le tour de gymnastique dont elle était pourtant fière sentait la vengeance de la génétique.
Ce secret m’a prouvé que Merveille tenait d’Heure-Bleue cette souplesse qui tient plus du verre de lampe que de Nadia Comaneci…
Le deuxième secret, chuchoté à l’oreille d’un papy curieux comme une bignole de grand hôtel, concernait évidemment un garçon.
Etonnamment, elle a profité des vacances pour tenter le changement.
Un « vieux » blond aux yeux bleus m’a-t-elle dit, un éclair de gourmandise dans le regard.
Ça devait la changer des jeunes bruns aux yeux de braise habituels.
Merveille est éclectique.
C’est une peu surprenant.
Heure-Bleue a en effet remarqué que c’est plutôt en vieillissant qu’on a les goûts moins sélectifs en matière de « camp d’en face ».
Elle a présenté ça un peu différemment, en fait.
Une réflexion du genre « Tu regardes tout maintenant, du moment que c’est jeune… »
Réflexion assortie souvent d’un mesquin « Ça, c’est pas du mouron pour ton serin ! »
Quand je pense à tout les devoirs envers l’époux que Monsieur le Maire avait serinés à Heure-Bleue il y a un bon moment.
Le sens du devoir s’émousse avec les ans…
09:10 | Commentaires (10)
vendredi, 19 juillet 2013
Les moutards de Dijon.
Hier, Heure-Bleue et moi avons regardé une bluette à la télévision.
Télérama, oui nous lisons Télérama, la revue Télé pour ceux qui n’aiment ni ne regardent la télévision, Télérama, donc, nous a assuré que c'était « drôle ».
Heure-Bleue s’est laissé séduire par la recommandation « drôle ».
J’étais plus réservé, « drôle » n’a pas la même signification pour Heure-Bleue, Télérama et votre serviteur.
Oui, lectrices chéries, Heure-Bleue, habituellement méfiante quant à mon appréciation de ce qui est « drôle » a cru Télérama sur parole !
Elle a eu raison.
C’était drôle.
Ça a ravivé des souvenirs, mais de façon curieuse. Je suppose qu’il est inutile de vous dire que les « colos » du début des « sixties » n’étaient pas mixtes.
Les tentatives de rapprochement étaient alors bien plus délicates à mener.
L’époque pratiquait une ségrégation féroce entre les filles et les garçons.
Les kilomètres de séparation entre les « colos de filles » et les « colos de garçons » étaient indispensables.
Une chose montre bien la stupidité, à moins qu’il ne se soit agi de complicité inavouée, des directions des colonies de vacances.
C’était l’oubli du détail qui rendait les rapprochements possibles.
Si les adolescents était irrésistiblement attirés par les adolescentes par une force inversement proportionnelle à la vêture de ces dernières, les moniteurs l’étaient tout autant par les monitrices.
Ce film nous l’a joué « petit bras » en mettant ensemble dans les mêmes bâtiments, voire dans les mêmes tentes ceux qui eussent dû être séparés par des kilomètres.
Pfff… Les rêveurs.
A moins que, de nos jours, dans un esprit de concorde et de non discrimination entre les sexes, il soit jugé inutile, voire nuisible, d’empêcher tout rapprochement entre les filles et les garçons.
Comme à chaque fois que l’industrialisation prend le pas sur l’artisanat et la technique sur l’art, ce qu’on gagne en efficacité ne compense pas ce qu’on a perdu en agrément…
09:32 | Commentaires (5)