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lundi, 08 juillet 2013

Sur l'amère calmée…

Les derniers clapotis de la tempête « Dulcinée » s’étant enfin calmés, le beau temps s’étant, fin de tempête oblige, décidé à arriver, un bulletin météorologique célébrant l’installation de l’été, le vrai, m’ont remis en tête car je suis opiniâtre l’idée d’aller faire un tour au Sacré-Cœur.
Un système respiratoire quelque peu en panne m’a conduit à trouver un chemin qui s’accommode d’une oxygénation assez ladre.
Ma cervelle, qui commence à déconner sévèrement, contient néanmoins un plan de métro et de bus intacts.
Donc, prendre le métro à Alexandre Dumas, descendre à Anvers, remonter la rue de Steinkerque et prendre le funiculaire jusqu’au haut de la colline de Montmartre.
Voilà.
J’ai soumis l’idée, mine de rien, à Heure-Bleue, confiant dans la nature humaine, naïf que je suis.
Je me demandais si « on » allait me jeter à la figure un truc du genre « Tu n’y es pas assez allé avec Dulcinée ? Bon, tu n’as pas dû en voir grand-chose, vous étiez bien trop occupés ! »
Mais non, j’ai seulement eu droit à « Mais, mon pauv’Minou, tu ne peux pas respirer et ça grimpe tout le temps, ce quartier ! »
J’ai dit à ma libraire préférée « j’ai un chemin impeccable pour les souffreteux des éponges » et le lui ai expliqué.
Elle n’a pas eu l’air d’être contre.
Je ne sais pas quand nous irons, mais nous irons.
Montmartre, c’est très sympa, faut pas croire…
J’aime beaucoup ce coin.
C’est celui où ma grande sœur nous traînait quand mes deux petites sœurs et moi étions petits.
C’est celui où je traînais quand j’allais au lycée.
Heure-Bleue n’est pas trop « branchée XVIIIème ».
Evidemment, cette snob est du XVIIème…
J’ai épousé une « bourgeoise rouge »
Alors que je suis un « bobo », un vrai.
Pas le courant « bourgeois-bohème », non, je suis un « bolchevik-bohème ».
Je sais bien, lectrices chéries, ça fait bizarre, la bohème et le bolchevisme ne font pas bon ménage.
Ça sent même le goulag.
Si vous trouvez une autre association associant « gauche » et « bohème » et donnant un diminutif « bobo », dites le moi, je suis toujours heureux d’avoir de vos nouvelles.

 

samedi, 06 juillet 2013

Les baisers, comptez vous !

Aujourd’hui, c’est la « Journée mondiale du baiser ».
Vous ne le saviez pas, hein, lectrices chéries !
Eh bien si !
Vous aviez remarqué, j’en suis sûr, que depuis des années la moindre de nos activités n’était envisagée que sous un aspect économique.
Vous partiez en vacances ?
L’hôtellerie verrait son activité « entrer en territoire positif » comme disent les chroniqueurs, jamais à court d’une phrase totalement idiote .
Vous aviez envie d’aller voir de plus près « La victoire de Samothrace » ou «  L’origine du monde » ?
La culture deviendrait aussitôt « un créneau porteur », genre d’expression à faire éclater de rire un architecte.
Survint un peu plus tard une mode qui devait limiter la pollution par le méthane.
Vous aviez envie de déjeuner d’une côte de bœuf  ?
Aïe aïe aïe ! Vous étiez regardées de travers par EELV qui vous disait que le mauvais rendement de la chaîne alimentaire faisait que bouffer un kilo de viande nécessitait l’exploitation d’une tonne d’herbe, laquelle nécessite des mètres cube d'eau douce –non, on ne bouffe pas encore de carnivores, c’est pas bon-.
Mais, vous demandez-vous lectrices chéries, où diable nous mène le Goût, notre Goût adoré ?
Au vrai sujet de ce billet.
Le baiser.
Le baiser utile.
Non, je ne vais pas vous expliquer là que « pour réussir, il faut coucher ».
Ça aide parfois, certes, mais pas, par exemple pour être fossoyeur, vous ne voyez que des allongés toute la journée. Vous risqueriez le « burn out ».
Non, le baiser utile n’est pas, contrairement à ce que vous pensiez, la preuve, si ce n’est irréfutable, au moins agréable, de l’amour qu’on vous porte.
Le baiser utile, selon le « webzine » Plurielles, c’est ce truc étrange (et parfois pénétrant...)  qui non seulement est un moyen d’atteindre l’orgasme –c’est toujours ça de pris, d'où la remarque piquée à Verlaine- mais un moyen de brûler toutes ces graisses superfétatoires qui vous pourrissent les hanches et me pourrissent la taille à coup de chocolat.
J’y apprends en effet une chose qui ne me serait jamais venue à l’esprit : le baiser fatigue et donc permet de brûler des calories !
Le baiser, selon ces cadors du câlin, mobilise plus d’une vingtaine de muscles.
Hélas, le français approximatif de l’article donne lieu à interprétation ambigüe car la rédactrice ajoute « ça dépend de sa longueur ».
J’ai dû relire le tout car je me suis demandé si, finalement, il n’était pas question de caméléon. Mais non, elle a dû vouloir dire « ça dépend de sa durée ».
Donc, lectrices chéries, quand vous approcherez de près l’élu ou l’élue de votre cœur, sachez que vous n’allez pas lui donner un baiser –que je vous souhaite aussi passionné que possible- non, vous allez simplement « stimuler une zone érogène car les lèvres sont extrêmement riche en vaisseaux sanguins » et perdre des kilos.
Vous ne le soupçonniez pas, je suis sûr.
Alors, bon samedi et plutôt qu'éliminer vos calories superflues grâce à la famine médicalement calibrée, faites le en étouffant votre camarade de cœur sous une avalanche de baisers.

 

vendredi, 05 juillet 2013

La lutte des glaces bat son plein.

Hier, pour nous remonter un moral quelque peu rayé par notre environnement, nous sommes allés boire un café au Bon Marché.
Ouf ! Les travaux de la cafeteria sont enfin terminés !
L’amélioration est nette !
Surtout du point de vue de l’aération.
Les effluves de la cuisine flottent désormais du rayon des bagages aux confins de la librairie.
Ça ne paraît pas, mais faire empester le poisson mal frit sur une surface de plus de 5.000 m², ce n'est pas à la portée du premier spécialiste de l'aération venu !
Quant au service… Ô, my Godness ! La guerre à l’efficacité fait rage ! C’est un vrai déchirement de voir que les « pros » qui faisaient le service ont été envoyés faire un stage à Pôle Emploi et ont été remplacés par une équipe de « stagiaires », entendez « de mauvais esclaves, inefficaces mais gratos » encadrés tout de même par deux « pros » dont un, pour le « fun » sans doute, à moins que ce ne soit pour le SMIC, est un étranger au français difficilement compréhensible.
Lui, au moins, connaît son boulot…
Il nous a fallu moins d’une demi-heure pour demander deux glaces « caramel salé », un « déca » et un « serré ».
A peine vingt minutes pour les obtenir.
Moins de dix minutes pour avaler le tout.
Mais c’était bien.
Nous avons évacué les calories de la crème glacée en descendant le boulevard Raspail jusqu’à la rue du Bac.
Notre heureux caractère –oui, Sabine X, nous avons plutôt un heureux caractère- nous a permis de constater que, selon les origines de l’information, la signification d’un nom peut être très différente.
Sur le chemin du retour nous avons pu l’apprécier.
Une de ces publicités défilantes qui permettent à la fois de gagner des sous et de gâcher le paysage nous montre un magnifique « Longchamp » en beaux caractères.
Heure-Bleue, forte de sa science dit « J’adore les pubs de sacs à main ».
Fort de la mienne, entamée dans une entreprise à une époque où il y avait encore des ouvriers, j’ai dit «  Tiens ? De la pub pour les courtines… »
Eh oui, elle connaissait Longchamp pour la maroquinerie.
Je connaissais Longchamp grâce à ce type qui m’a appris l’argot dès mon arrivée dans le monde du travail.
Type qui m’avait dit un lundi matin « Tu vois, les canassons, c’est vachement marle. Quand tu les mates en train de cavaler, t’as toujours les jetons qu’y s’pètent une guitare, mais non. T’aurais vu c’tiercé… »
C’était bien une publicité pour inciter le parieur à claquer ses sous au PMU plutôt qu’au Loto.
Nous finîmes d’évacuer nos calories en descendant de la place Gambetta jusqu’à notre « havre de paix ».

mardi, 02 juillet 2013

Le guide du moutard…

Ce soir, en revenant de notre tour habituel, melon, pain, déca pour l’une, express serré pour l’autre, nous avons été accostés par deux des gamins infernaux qui squattent notre petite place.
Et pourquoi ? Dimanche soir, une altercation a éclaté entre un locataire et la petite bande de casse-pieds. Alertés par le bruit nous sommes allés à la fenêtre et, surpris à la vue du locataire à terre entouré des gamins, j’ai pris l’appareil photo et saisi la scène sur le vif.
Il y eut flash ce qui entraîna l’élégant « Oahh le fils de pute il nous à pris en photo ! » suivi de l’efficace tactique du lièvre.
Hier, donc, l’un des gamins demanda
- Pourquoi vous nous avez pris en photo m’sieur ? 
- Parce que frapper quelqu’un, ça ne se fait pas, ça ne résout rien.
- C’est pas moi, m’sieur !
- Alors aucun risque pour la photo…
- C’est lui qu’avait commencé !
- Et alors ? Là vous êtes forts et vous avez cogné mais il y a un problème…
- Quoi ?
- On croise toujours quelqu’un de plus fort et là on regrette de ne pas avoir appris autre chose pour résoudre les conflits…
Bon, je ne suis pas sûr qu’ils aient compris tous les mots.
Le reste de la bande s’est agglutiné autour de nous.
Un a menacé Heure-Bleue, qui lui a jeté le coup d’œil mortel.
J’ai dit au gamin « Aïe ! Ne la menace jamais ! Elle n’a pas peur et tu vas le regretter. »
- Et pourquoi ?
- Elle va te tuer, c’est tout…
- Et pour la photo m’sieur ? Vous voulez pas l’effacer ?
- Pourquoi, vous m’avez tous dit que ce n’était pas vous ? Vous ne risquez donc rien.
Je leur ai montré la photo. Elle était floue.
L’un a dit « Ouais mais « ils » ont des trucs de malade pour reconnaître ! »
- Tu te sens inquiet ?
- Non mais des fois, « y’strompent » alors…
J’ai effacé la photo, il m’a aidé, l'idiot.
Puis, cet imbécile qui se sentait sûrement très innocent, a passé son pull sur l’appareil.
« Ah ? Tu effaces les empreintes ? Tu te crois dans « les experts » ? »
Il a souri.
Je suis sûr que cet idiot d'ici peu frimera devant ses potes :
- Vous avez vu comment je l’ai enfumé, le vieux, paf ! Plus de photo, pas d’empreintes, on est peinard.
Quel dommage que des gamins plein d’avenir soient dotés si jeunes d’un QI d’huitre…
Il ne se rappelle manifestement pas qu’on transfère le contenu d’un appareil photo numérique dans un PC.
Il ne sait pas non plus que quand on a largement tartiné de sa sueur et de ses cellules un appareil, l'essuyer avec son pull plein de ses cellules ne suffit pas, il est aisé de mettre le tout en culture pour en extraire l’ADN.
Il est heureux pour eux que ce ne soit pas dans mes manières de balancer mon prochain à la maréchaussée.
Mon dieu qu’ils sont bêtes.
On ne se méfie jamais assez des vieux.
Ils sont vicieux.
On n'arrive pas à cet âge sans avoir appris quelques trucs...

lundi, 01 juillet 2013

Un partout !

Hier, c'était notre dimanche de bonté.
Celui qui avait commencé par le marché de la Réunion.
Nous l'avons prolongé par une visite.
Nous sommes allés voir Léontine.
Oui, celle qui, pour être « in », préférait jusqu’il y a peu qu’on l’appelât Lucette.
Quelle idée…
Elle garde encore, suite à une fêlure du bassin, un pas hésitant.
Nous ne vîmes pas le serpent vicieux de la vengeance se glisser dans nos vies.
Vous vous rappelez, bien sûr, que Léontine s’était foutue en l’air dans son jardin parisien, ce qui lui avait valu plus d’un mois de séjour dans une clinique pour cause de fêlure du bassin et de fracture du poignet et une fracture du coude.
Pour le bassin, donc, les progrès sont là mais le pas est resté hésitant.
En revanche, Léontine a trouvé une méthode de rééducation du poignet et du coude efficace quoique risquée pour le non-initié.
Elle s’est mise à la dégustation effrénée de champagne.
Pour ce qui est de récupérer le lever de coude et la rotation du poignet, c'est impeccable...
Et c’est au cours de cet après-midi dominical et ensoleillé que la vengeance de Léontine, que j’espère involontaire, a pris corps.
Pendant les deux heures et demie à trois heures que nous avons passées chez Léontine, une bouteille de champagne s’évapora dans nos trois gosiers.
Majoritairement dans celui de Léontine à qui le beau temps donnait soif…
Pendant que je faisait griller d’autres toasts pour accompagner le foie gras qui nous servait de « petit quatre heures », elle insistait auprès d’Heure-Bleue « Voyons, une petite demi-bouteille encore, ça ne peut pas faire de mal »
« Madame, ce n’est pas sérieux, c’est trop, voyons, et puis je prends des médicaments » insistait Heure-Bleue pour échapper au champagne –elle ne prêche pas la tempérance, c’est seulement qu’elle n’aime pas le champagne à quoi elle préfère le Bordeaux-.
Pendant que j’amenais les toasts grillés et me préparais à les tartiner de foie gras, Léontine insistait « Mais si voyons ! Vous n’allez pas manger ça comme ça, vous allez vous étouffer ! »
Heure-Bleue a cédé « D’accord, mais pas trop hein ! ».
J’ai ouvert la demi-bouteille.
J’ai servi Heure-Bleue, Léontine et moi.
Heure-Bleue, après y avoir à peine trempé les lèvres, m’a tendu sa flûte pour que j’en répartisse le contenu entre nos deux flûtes, à Léontine et moi.
Léontine avait déjà salement écorné la sienne.
J’ai donc rempli de nouveau celle de Léontine et ai allongé légèrement la mienne.
Résultat ?
Après avoir avalé plus des deux tiers d’une bouteille de champagne, Léontine bégayait à peine.
Heure-Bleue et moi sommes revenus chez nous en tanguant tranquillement….
Tels l’ivrogne et son vélo.
L'un ne peut tenir debout sans l'autre...