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dimanche, 01 septembre 2013

Les nuits d'été.

Qui n’ont rien à voir avec Berlioz…
Je peux rassurer, plutôt tenter de rassurer, celles de mes lectrices chéries –dont « Rêver au Sud »- qui sont persuadées que nous vivons dans la banlieue d’Alep et que la prochaine vague de bombardement ou de gaz de combat va s’abattre sur votre Heure-Bleue préférée ou votre Goût adoré.
Eh bien non, contrairement à ce que tente de vous faire croire TF1 ou une Heure-Bleue sur le point de craquer, cette résidence n’est pas vraiment invivable.
Bon, Heure-Bleue qui a le sommeil facilement troublé par la chute d’une épingle sur la nappe perd facilement son sang-froid…
Cela dit, elle et moi en parlions ce matin, ce dont vous n’avez rien à cirer.
Voyons, lectrice chéries, vous ne devriez pas fermer cette fenêtre si vite, vous savez bien que je suis un spécialiste du billet sans intérêt mais parfois charmant, poursuivez donc, je vous en prie.
Nous parlions donc, Heure-Bleue et moi de notre façon de vivre cette « animation » un peu poussée dans notre résidence.
Heure-Bleue ne la supporte pas, comme vous avez pu le lire sur son blog. Il faut que je vous dise, Heure-Bleue est comme moi née à Paris, mais est d’un coin quelque peu différent de mon coin. Elle, c’est le XVIIème de la rue de Tocqueville, entre le boulevard Malesherbes et l’avenue de Villiers.
Le coin de super rupins, quoâââ…
Des endroits où, si on picole trop, c’est discrètement dans de grands salons et des verres en cristal.
Mon coin, c’était un autre genre, bien plus animé. Un coin où le quant-à-soi est inconnu, la notion même en est ignorée. Ce coin, quoiqu’en pense Heure-Bleue qui le trouve rebutant et mal famé, s’est grandement amélioré…
Rien qu’au rez-de-chaussée en bas de nos fenêtres, il y avait deux habitants, l'un au vin bas de gamme et l'autre au porto, qui assuraient, avec l’aide des gamins du quartier, l’animation vespérale du coin.
Lui, les soirs d’été qui, comme chacun sait donnent soif, avait des envies de musique qu’il satisfaisait, ses fenêtres largement ouvertes en faisant moult « canards » avec un vieux tuba. Il ne se lançait dans ses interprétations qu’à l’aide d’un sévère coup dans le nez. Les gamins, arrivaient alors et jetaient des pétards dans la bouche du tuba. Avec les résultats qu’on suppute en termes de gueulements avinés.
La voisine de rez-de-chaussée, concierge de son état, se penchait alors et lui hurlait « Naaaan ! Mais tu vas fermer ta gueule ! Ivroooogne ! » avec une articulation largement aussi pâteuse.
Du coup, l’instrumentiste rétorquai « Je suis p’têt’ soûl, moi médèèème, mais j'me soûle pas au porto, moi ! J’me soûle avec du vin à soixante francs à la tireuse, moi médèèème ! »
Ajoutez à ça un environnement très différent de ce qu’il est aujourd’hui, le périphérique n’existait pas. Là où aujourd’hui il y a un stade, la place était occupée par un camp de gitans permanent. La population était, on va dire « mélangée », constituée de transfuges momentanés de Saint-Ouen, où créchaient les « interdits de séjour » à Paris, une forte population d’Algériens venus travailler en France, des « blousons noirs » et ces fameux gitans, tous ces gens étaient parents de jeunes gens qui ne s'entendaient qu'à moitié.
Ils se rassemblaient en bandes qui réglaient leurs différentes à coups de chaîne de vélo et de coups de tournevis de 3x300 qui vous poignardaient aussi bien qu’un pic à glace mais n’étaient pas soumis à autorisation de port d’arme…
Bref, y vivre en étant protégé à coups de taloches de la tentation de devenir « un voyou de la Porte de Clignancourt » était un sport…
On voit bien là l’influence des années cinquante vers la Porte de Clignancourt sur l’acclimatation de votre Goût chéri au bordel ambiant.
On voit aussi pourquoi votre couple préféré supporte différemment l’animation des soirs d’été dans notre résidence « calme et arborée ».

 

vendredi, 30 août 2013

Il y a une femme parmi nous...

Et réciproquement...
Le commentaire de Jeanmi me remet en mémoire un souvenir de cette cinquième dont je vous ai déjà parlé et dont je rougis encore.
Ce souvenir, ajouté aux autres me fait vous avouer que, lectrices chéries, si je n’étais pas un mauvais élève, j’étais quand même un petit garçon pas très sage. Et même infernal.
Les tentatives de Jeanmi pour savoir exactement l’effet que « ça » faisait et qui le conduisirent à user de leçons particulières à prix raisonnable m’ont rappelé cette merveilleuse époque de paris stupides entre gamins. Genre « t’es pas cap’ de…»
Un matin de printemps, saison propice au réveil des sens quand on approche de l’adolescence, je sortais du lycée avec quelques camarades. Le lycée Jacques Decour disposait de trois entrées, une donnant sur le square d’Anvers, l’entrée principale donnait sur l’avenue Trudaine et la troisième sur la rue Bochart de Saron.
Cette rue Bochart de Saron avait l’immense privilège de mener directement au dancing « Le Mikado », célèbre dans le lycée car il avait vu parfois le besoin d'aller récupérer quelques « grands » partis s’initier au métier de gigolo auprès de dames mûres plutôt que bûcher l’utilisation du datif de la troisième déclinaison hellène.
Cette rue Bochart de Saron menait aussi sur le boulevard Rochechouart riche en professions libérales, notamment celles qui faisaient arpenter les trottoirs, proximité de Pigalle oblige.
Nous sortions donc du lycée et allions en direction de la rue de Steinkerque quand un copain me dit, contemplant les dames dans les encoignures de porte, « t’es pas cap de demander combien c’est et d’y aller ! »
Du haut de mes onze ans à peine, que fis-je ? Ben je dis « si ! Chuis cap’ ! »
Et nous voilà partis le long du boulevard Rochechouart, à la recherche de celle qui me ferait le moins peur. Je m’arrêtai devant une dame qui me paraissait « vieille » mais gentille, les copains m’attendant un peu plus loin, histoire de ne pas troubler l’amorce de négociations.
Je m’approchai timidement de la dame et lui dis « S’il vous plaît madame, c’est combien ? »
Je ne me souviens plus du tarif de la dame mais c’était nettement hors de mes moyens.
J’insistai néanmoins, histoire de gagner mon pari « Merci madame » car j’étais très poli à l’époque et ajoutai « Mais je n’ai que deux francs ! »
Et c’est là que je connus la peur de ma vie, et si cette dame est encore de ce monde je suis sûr qu’elle en rit encore. Elle me regarda le plus sérieusement du monde et me lâcha « Bon, c’est d’accord, je n’ai pas mangé depuis deux jours… »
Je m’enfuis vers mes copains et nous courons encore…

jeudi, 29 août 2013

Ah, cette première fois là…

Eh oui lectrices chéries, en ces temps troublés où les choses vont de plus en plus vite et arrivent de plus en plus précocement, on trouve encore des femmes pour qui il y a cette première fois qui les laisse gémissantes, quasiment en larmes et terriblement surprises.
Oui lectrices chéries, ça existe encore.
Ça vient d’arriver à une femme que je connais depuis un certain temps, elle nous a soûlé avec ça pendant tout le dîner, n’en revenant que la chose lui soit arrivée, à elle.
Elle, qui n’a peur de presque rien sauf d’une montée brutale de son taux d’histamine, en est resté estourbie.
Ça lui est arrivé nous dit-elle, en fin d’après-midi, elle ne s’y attendait pas. Languissamment assise sur la terrasse de son hôte elle rêvassait à on ne sait quoi.
Elle s’est mise à crier sous le coup de la surprise. Puis, constatant que finalement on n’en mourait pas, s’en est remise tout de même et, assez fière du résultat elle se tut, un peu vexée d’en avoir eu si peur pendant tant d’années.
Puis, elle se décida à nous narrer par le menu cette aventure extraordinaire.
Ça avait fait gonfler quelque chose chez elle.
Je n’en dirai pas plus.
Ça dura tout le dîner, vous dis-je.
Et c’est arrivé à, Heure-Bleue.
Oui lectrices chéries, ne me regardez pas avec commisération.
A quoi pensiez-vous donc ? Décidément vous ne pensez qu’à ça…
Oui, pour la première fois de sa vie, Heure-Bleue a été piquée par une guêpe qui s’était prise dans sa chevelure toujours frisée et toujours en cafouillon.
Elle a été piquée à l’index droit.
Index droit qui, nous a-t-elle dit avec son sens aigu de la posture théâtrale « avait doublé de volume ».
Je vous rassure. Ce n’est pas vrai. A peine une légère rougeur témoignait de la férocité de l’agression.

mercredi, 28 août 2013

« De quoi se plaignent-ils ? Je ne manque de rien ! »

Je parlais avec Heure-Bleue –oui, on se parle encore, on ne fait pas que s’engueuler à propos de notre horde sauvage-.
Comme d’habitude –en fait plutôt rarement-, nous sommes tombés d’accord.
C’est bien la faute des politiques si certains arrondissements de Paris, et des tas d’autres endroits en France, deviennent des zones invivables.
Vous voyez bien qu’on ne parle pas que d’amour, de cinéma et de bouquins.
Pour en revenir à notre affaire, ce qui m’effraie le plus, c’est que nos édiles du XXème semblent n’avoir pas remarqué un détail qui va leur créer d’énormes problèmes d’ici peu.
La population active du XXème, tous ces couples avec enfants vont devoir, s’ils veulent avoir des enfants correctement éduqués et qui ne soient pas en butte à la brutalité voire aux sévices de ces jeunes fauves, n’auront d’autre solution que déménager pour s’éloigner d’un quartier qui tourne à la zone de guerre.
Que vont donc pouvoir faire ces édiles quand la population active aura disparu et que ne restera qu’une population de vieux pauvres et cloîtrés d’une part et une population ingérable de jeunes à la fois pauvres et illettrés ?
J’imagine le budget d’un arrondissement dont les ressources se limiteront à l’impôt perçu sur les « mini-markets » de bouffe et dont toute la population sera non imposable.
Ça va ressembler rapidement à la banlieue de Dacca, vous savez bien, cette ville du Bangladesh où entre les émeutes pour des raisons religieuses et les émeutes ouvrières qui se soldent par une répression brutale, les gens se traînent à la recherche du petit boulot qui le permettra d’atteindre le lendemain.
Quelle belle vision d’avenir !
Qu’en pensez-vous, Madame le maire ?
Enthousiasmant, non ?
Et n’essayez pas de nous faire croire que vous n’y êtes pour rien…
Vous avez tant souhaité pouvoir vous glorifier d’une action sociale efficace que vous avez créé des ghettos sans discernement, il fallait remplir ces immeubles nouvellement bâtis.
Bref, entre une droite qui essaie de nous faire croire qu’en fermant des classes, en virant des profs pour les remplacer par des flics, les problèmes seront résolu et une gauche de droite qui ne fait pas mieux en nous disant que ça va s’arranger, je nous sens tous assez mal partis.
Tous mal partis, sauf évidemment les principaux responsables de cet état de fait qui persistent à ignorer que le pays ne ressemble pas dans son ensemble au VIIème arrondissement de Paris ni aux palais de la Républiques qu’ils squattent sans vergogne ni efficacité depuis des décennies.

mardi, 27 août 2013

Il eut mieux valu que le rosse biffe...

Il y a peu, une blogueuse avec laquelle j’échange quelques mails avait le moral dans les chaussettes à l’idée de ne plus avoir d’enfants alors que finalement, un autre... Ça lui aurait bien plu.
Comme je suis gentil, je ne lui ai pas dit qu’en avoir deux était une source d’emmerdements largement suffisante.
D’autant que, plus jeune que moi, elle n’a pas encore pu apprécier que contrairement à ce qu’elle pense avec ses deux gamins, elle n’en a pas pris pour vingt ans mais perpéte sans remise de peine…
Bref, lectrice chéries, selon ses propres termes elle craint être « devenue une vieille machine qui ne sert à rien. »
Toujours prêt à voler au secours de la veuve et de l’orphelin –surtout de la veuve- je me suis mis en devoir de la consoler.
Point de paroles creuses et lénifiantes, non !
De l’efficace !
Du solide !
Du sérieux !
Il fallait bien la sortir de sa morosité, que diable !
Je lui écris donc « Ne va surtout pas croire que parce que tu ne peux plus avoir d’enfants, tu ne sers plus à rien ! »
C’était bien commencé.
C’est quand j’ai appuyé sur la touche « Envoyer » après avoir écrit la suite que j’ai eu un doute.
Je n’aurais peut-être pas dû ajouter
« c’est vrai quoi ! Il reste la lessive, le ménage, la vaisselle.

Bises ».

Mais finalement ça a dû marcher puisqu’elle ne m’a plus écrit de la journée qu’une fois pour me dire « Je te déteste ! »…
Alors dites vous bien, lectrices chéries que ce n’est pas parce que la fameuse « horloge biologique » dont on nous rebat les oreilles sonne le glas que votre vie affective est terminée.