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mercredi, 14 août 2013

Pride and prejudice...

Nous sommes allés au Monop’ de la Nation.
Oui, lectrices chéries, nous faisons aussi nos courses chez Monop’.
Ce n’est pas parce qu’Heure-Bleue est une « bourgeoise rouge » et que je suis « bobo » plutôt « bolchevik bohème » qu’on va tout laisser aux bourgeois ! Les vrais, les grands, les ceusses qui vivent de la sueur de l’ouvrier.
Même si l’ouvrier est trader…
Donc, sur le chemin du Monop’, notre promenade vespérale du soir, comme dirait Bérurier  – Non, non, lectrices chéries, je ne lis pas que Flaubert, Balzac et Théophile Gautier- nous sommes, Heure-Bleue et moi, passés devant un immeuble que je dirais « normal » mais qu’Heure-Bleue a aussitôt déclaré « pourrave » car elle sait causer « zarma » couramment sous le coup de l’émotion.
A côté de la porte de l’immeuble, deux plaques.
Un gynécologue-obstétricien.
Un pneumologue.
Et Heure-Bleue de m’asseoir d’un « Tu vois, rien qu’à cause de l’immeuble, je n’irais voir aucun des deux ! »
- Mais tu es pleine de préjugés ! Me suis-je exclamé du haut des miens qui sont différents.
Elle a insisté d’un sérieux « on est marqué par l’environnement où on a passé son enfance ! »
J’ai abondé dans son sens, d’ailleurs j’ai intérêt, Heure-Bleue aime bien le débat mais apprécie peu la contradiction…
- Moi, jusqu’à dix-huit ans, j’ai vécu dans le XVIIème, dans le bon XVIIème ! A-t-elle ajouté.
- Ben moi, jusqu’à dix-huit ans, j’ai vécu dans un coin « pourrave » du XVIIIème…
Du coup, elle n’est pas à l’aise dans certains coins à la fois populaires et populeux.
Elle est finalement assez bégueule.
Alors que je suis aussi bégueule qu’elle mais avec le culot dont m’a doté la nature, je suis à l’aise partout…
Nous nous sommes sentis très bien dans les fauteuils du Danieli.
Elle ne se sent pas très bien rue de la Goutte d’Or…

lundi, 12 août 2013

Pfff...

Jeanmi, commentant une de mes notes, remarquait à juste titre qu’un garçon s’endormait plus souvent avec une veste qu’avec une fille.
On sent dans cette réflexion que, comme chez votre serviteur, il s'agit là du fruit d'un long entraînement.
 C’est là qu’on voit le lecteur très au fait de la difficulté de nouer des relations quand on a des idées derrière la tête…
Surtout quand celles-ci sont repérables.
Notamment à l’air niais du garçon qui demande, de l’air de rien qui se repère à deux cents mètres « vous habitez chez vos parents ? » ou toute autre approche du même genre.
Inutile de dire que l’air gourmand, le regard lourd sur la poitrine de la cible, surtout accompagné l’épais « C’est à vous tout ça ? » a peu de chance d’être couronné de succès. Pas plus que la tentative usée jusqu’à la corde depuis 1912 genre « C’est à vous ces beaux yeux ? »
Bon, reconnaissons qu’une fille admet plutôt gentiment, à moins que ce ne soit dû à l’habitude, qu’on puisse n’être pas très adroit dans ses travaux d’approche.
Voire, si elle est dotée d’un sens aigu de l’humour au second degré, que les approches précédentes la fassent rire aux éclats.
Mais le pari me paraît risqué, surtout si le garçon en pince pour la fille au premier regard.
En revanche, non seulement elle sera sévèrement vexée de prendre une veste mais s’il y a une chose qu’elle ne digèrera pas, c’est qu’on rate l’occasion de sauter dessus quand elle est d’accord.
Je vous ai déjà vaguement relaté une historiette comme ça…
Je conseillais même aux jeunes lecteurs qui s’étaient fourvoyés dans ce blog, tout entier dédié à mes lectrices chéries –et à mes trois lecteurs chéris, je sais !-, de sauter sur l’occasion dès qu’elle se présentait et en citais les circonstances les plus propices.
On en déduira que la cible, ci-après dénommée « la fille » est non seulement difficile d’approche, d’autant plus difficile que la proximité recherchée est serrée, mais, Jeanmi l’a aussi remarqué, elle est aussi extrêmement susceptible quand ses travaux à elle passent inaperçus.
La susceptibilité se transforme même en détestation féroce quand lesdits travaux sont ignorés.
Voire en haine farouche quand ils sont dédaignés…
Si on considère que les millénaires passés ont vu la gent féminine rouler dans la farine le « sexe fort » -quelle farce !- avec une aisance remarquable, le remue-ménage qui secoue le « sexe faible » -quelle farce !- depuis une cinquantaine d’années a quelque chose de surprenant.
Contrairement à une bluette, toujours enseignée en philo et probablement concoctée par un célibataire endurci et qui dit « le corollaire du pouvoir est la responsabilité », le fameux « sexe faible » avait jusqu’à présent réussi ce tour de force admirable de détenir le pouvoir, de convaincre le « sexe fort » que c’était lui qui le détenait et, cerise sur ce gâteau, qu’il était donc responsable de ce qui allait merder.
Du moins jusqu’à ce que cet aphorisme célèbre « Responsable mais pas coupable » dédouane périodiquement le détenteur du pouvoir qui a fait une connerie.
Les femmes donc, laissaient les hommes jouer au chef, s’entretuer, aller au charbon et picoler et, si elles payaient parfois un tribut conséquent à nos distractions, ça valait bien l’exercice réel du pouvoir. Même les puissants de ce monde ne convoitaient le pouvoir que pour se rendre irrésistibles, ou la fortune pour la claquer en bêtises pour des danseuses, quels couillons…
S’ils ne jouaient pas tant au chef avec nous, on en rirait.
Un jour funeste, quelques représentantes de ce « sexe faible » eurent l’idée de revendiquer l'égalité avec le « sexe fort ».
C’est là qu’on s’aperçut que les unes n’avaient pas plus de jugeote que les uns.
Parce que les plus virulentes, donc les plus suivies, confondirent avec entrain et conviction, l’égalité et l’identité.
Ce qui rendait les femmes beaucoup moins tentantes. Pourquoi aller mater chez d’autres ce qu’on trouvait sur soi, hein ?
Il y a quelque temps, quelques décennies tout de même, une fille papillotait des yeux d’un air innocent, et les mecs tombaient comme les fruits d’un arbre secoué.
Il semblerait maintenant que les filles doivent aller les cueillir.
Et en faisant attention à ne pas les taler, une accusation de harcèlement est si vite arrivée.
Heure-Bleue me disait hier « les hommes se la jouent rosière maintenant, genre je ne suis pas celui que vous croyez ».
Elle ajouta même « Bientôt, ça va faire comme en Angleterre, il va falloir qu’ils soient tous bourrés pour oser coucher »
Je me suis bien gardé,  instruit par la lecture assidue de Elle et Cosmopolitan, de remarquer « C’est bien les femmes, ça, elles coupent les c… des mecs depuis trente ans et après elles s’étonnent qu’ils en manquent pour les draguer… »
Normalement, une note comme celle-ci devrait m’attirer une volée de bois vert de :
- Liwimy.
- Berthoise.
- Milky.
- Mireille. (MG)
- Livfourmi.
- Plume.
- Seringat.
- Tarmine.
- Maevina.
- Lakevio.
- Brigitte.
Mab et Heure-Bleue se contentant d’un désespéré « Pfff… Mon pauvre garçon… »

 

samedi, 10 août 2013

La poule devenue lapin...

 

Eh ! Vous voyez bien ! Quoiqu'on dise du mal de ce quartier, j'y suis plutôt bien accueilli...

Patrice.JPG

 

Cela dit, lectrices chéries, mes amours, quoique vous en pensiez il m’est arrivé de prendre des râteaux d’une ampleur insoupçonnée.
Il m’en souvient un, j’avais un peu plus de dix-neuf ans, mai 1968  s’était envolé, le mois de juin était passé qui avait vu la droite, effrayée précédemment à l'idée de partager les fruits de la sueur de ses ouvriers, revenir fièrement narguer le travailleur communiste.
La torpeur de juillet, suivie de la sieste d’août, oui la France était fermée au mois d’août en ce temps béni, avait fait place à l’activité de la rentrée.
Je revenais de chez un ami qui habitait du côté de Saint-Lazare, plus vers Saint Augustin en réalité, et me dirigeais vers le métro.
Une fille traversa la rue de la Pépinière et me p
assa sous le nez, raide comme la justice, me marchant quasiment dessus. J'ai grogné « Pardon... »
Elle me regarda de l’air d’une princesse persuadée que ses pets sentaient la violette.
A moins qu’elle ne me crût capable de pisser sur sa moquette, allez savoir…
Toujours est-il qu’elle se dirigeait elle aussi vers la gare Saint Lazare d’un pas vif.
Je descendis les marches de la station, arpentai cent millions de kilomètres de couloirs pour rejoindre la ligne qui me déposerait à la station Arts et Métiers.
Quand la rame est arrivée, je suis monté, me suis assis et ai ouvert mon bouquin.
La fille, que je n’avais pas vue sur le quai, est montée et s’est assise face à moi. C’est quand j’ai vu ses genoux, jolis les genoux, que j’ai levé le nez de mon livre et l’ai regardée.
Elle avait l’air moins « pétasse » que dans la rue, ses préoccupations lui donnaient un air sérieux qui lui allait bien.
Je la regardais assez attentivement pour qu’elle me jette « J’ai du noir sur le nez ? » d’un ton assez peu aimable.
A peine plus aimable, j’ai voulu répondre « C’est le seul truc qui pourrait vous arranger. »
Mais elle avait de si beaux yeux et était si mignonne...
Alors je me suis contenté de « Oui, un peu, mais ça va vous si bien… »
Elle a souri et nous avons engagé une conversation à bâtons rompus. Comme elle allait plus loin que moi, elle est descendue sur le quai de la station Arts et Métiers pour converser encore un peu.
On a fini par se donner rendez-vous pour le dimanche suivant avec l’idée d’aller voir Rosemary’s baby au Gaumont de la place Clichy « le plus grand écran d’Europe avec ses 270 m² !!! » disait la publicité.
Ce dimanche-là, j’ai ciré mes chaussures, je me suis peigné, brossé les dents dix-sept fois.
Je me suis rendu place Clichy, devant le Gaumont. Pile à l'heure.
Puis attendu une demi-heure et suis retourné vers chez moi, un peu vexé quand même.
En vrai, je ne saurais jamais si c’était un lapin ou si elle avait trois quarts d’heure de retard.
Je sais seulement qu’elle s’appelait –et s’appelle sûrement toujours- Frédérique.
Un râteau de plus probablement, parce que quand on poireaute une demi-heure à un premier rendez-vous, c’est un mauvais plan…

vendredi, 09 août 2013

Choufe Marcel !

Je ne comprends pas que les forces de l’ordre soient présentes par milliers d’hommes quand quelques dizaines de vélocipédistes arrivent aux Champs Elysées et qu’on n’arrive pas à trouver une voiture et quatre agents de police quand une bande de petits couillons –je dis « couillons » parce que c’est avec ça qu’ils pensent- pourrissent la vie d’un ensemble qui compte, en trois immeubles une bonne soixantaine de familles.
Je suis ulcéré par le fait que ces malfaisants puissent, manifestement sans risque, considérer que les porches de la résidence leur appartiennent au point qu’il nous faudra bientôt payer un droit de passage pour rentrer chez nous.
Je suis scandalisé qu’ils puissent sans problème se moquer des injonctions de la police alors que le pauvre justiciable que je suis, dont les impôts nourrissent la même police, risque à chaque appel au 17, de tomber sous l’accusation de « délit d’outrage » pour un mot d’agacement ou une remarque sur l’inefficacité des services de police.
Comme je suis un homme de gauche, je vais rester de gauche.
Je vais seulement changer de gauche.
Il m’arrive même ces temps-ci de rêver d’une gauche stalinienne.
Une gauche pleine de cachots, de prisons, de goulags et de bagnes.
Histoire de loger décemment ces emmerdeurs.
Bref, une gauche fasciste…

Ben oui, ne prenez pas cet air étonné, voire scandalisé, ça existe !
Il n’y a pas que de la gauche faux-cul, qui lénifie à la radio et dépiaute en loucedé des camps de gitans comme le faisait la droite précédente.
Il y a aussi la gauche Kim Jong Un, qui vaut bien la droite Poutine en matière de piétinement des droits et des libertés publiques.
Si seulement ils pouvaient piétiner mes squatteurs de porche et les faire avancer à grands coupe de pieds dans le bas du dos et de coups de « tonfa » sur leurs têtes vides en direction de leurs halls d’immeuble jusqu’à ce que ces emmerdeurs aient pris l’habitude de squatter chez eux plutôt que chez moi, ça m’irait bien.
Ça m’éviterait de me désoler sur le fait que j’étais farouchement antiraciste quand j’habitais le XVIIème alors que j’ai bien du mal a seulement n’être pas raciste depuis que j’habite ce coin du XXème…
Du temps où j’exerçais mes coupables talents, on remarquait déjà dans les entreprises, en me jetant un regard mauvais, que « le hardware, c’est ce qui coûte cher ! »
Ben oui, le matériel, ça coûte des sous et du temps à étudier, à fabriquer et à contrôler.
Les choses évoluant, on a regardé de travers les informaticiens en disant « le software, c’est ça qui coûte cher ».
Ben oui, le logiciel, ça coûte des sous et du temps à analyser, à développer et à vérifier.
Je peux vous affirmer aujourd’hui que ce qui coûte le plus aujourd’hui en temps, essentiellement perdu, c’est « le bavardware »…
Ça coûte du temps en réunions dont ne sort comme décision que la date de la prochaine réunion, généralement assez éloignée de la précédente pour qu’on en ait oublié l’objet et perdu le rapport.
Et ça, ça m’agace.

jeudi, 08 août 2013

La voix dort.

 

lecrivain-de-la-famille.jpg

Tiens, j’ai lu un livre.
Un vrai. Un qui dit quelque chose. Et le dit bien.
Ça faisait longtemps, enfin longtemps j’exagère, mais trop longtemps à mon goût.
Une vie bien remplie.
De vide essentiellement, mais c’est si bien dit.
Enfin, je dis une vie remplie de vide, j’exagère.
D’occasions manquées, faute de mots.
De mauvaises occasions saisies au vol, à cause des mots.
De l’art de se laisser emporter puis couler.
Toutes les cartes en mains, puis les échapper dans le caniveau par maladresse.
Une vie à courir pour finalement se laisser mener par les évènements et les autres.
Se laisser embarquer dans des vies où il ne recueille que des responsabilités qu’on refuse de lui laisser assumer. Toujours en retard d’un sentiment ou d’une parole tandis que d’autres paroles lui assurent une fortune qu’on lui ravira.
Il y a longtemps que je n’avais pas lu un livre où non seulement l’auteur à quelque chose à dire mais respecte la concordance des temps pour le dire.
Comme il a obtenu le « Prix Marcel Pagnol 2011 », d’aucuns en ont déduit que c’était un livre amusant.
Il arrive que l’on sourie. On y rit surtout de la cruauté de la vie, comme on ne résiste pas à rire d’un mot caustique.
Pas très gaîment…
Bref, un bon bouquin.