dimanche, 14 juillet 2013
Nous, on a des potes people chez nous !
Hier, nous avons déjeuné au petit restaurant tenu par ce couple de Srilankais adorable.
Enfin, surtout elle mais elle n’était pas là…
Nous y avons été rejoints par quelques voisins dont un kabyle qui a de la chance d’être plus fort que moi car il mate ma moitié avec gourmandise, ce chien.
Mais il est sympa, et pendant qu’il papote avec Heure-Bleue elle ne pense pas à me dire de faire attention à ne pas me faire de taches.
Nous avons été rejoints par Madame le Ministre de je ne sais plus quoi, que nous connaissions déjà car elle passait nous expliquer combien il était vachement futé de voter pour elle lors de la remise en jeu des fauteuils de la précédente législature.
C’est une femme agréable et sans aucun doute intelligente puisqu’elle rit de bon cœur à mes mots…
Un autre couple de locataires est venu s’asseoir à notre table et nous avons continué à refaire le monde du XXème arrondissement puis Heure-Bleue est partie avec la Tornade qu’elle accompagna chez le coiffeur.
L’après-midi s’écoula donc calmement à me remplir de cafés – au moins six express serrés – tandis que mes commensaux buvaient autre chose.
En toute rigueur, ça eût dû leur coûter au bas mot dix points de permis.
La conversation roula –tangua pour certains- sur les gamins squatteurs.
Je fus déçu, je ne les pensais pas spécialement tendres mais j’attendais néanmoins, politiquement correct oblige, de l’un d’entre eux l’élan anti-racisto-scoutiste qui aurait entamé 1e couplet sur « ces maghrebins ou gamins de couleur qui ont soif d'intégration mais sont rejetés par les forces obscurantistes de la droite réactionnaire qui n'ont rien compris et ne voient pas dans le beur qui t'étouffe ton vélo l'appel au secours des jeunes des quartiers défavorisés. »
Allais-je lancer une polémique sur un sirupeux « Finalement, quand on veut, on peut hein ? L'assimilation ça marche si on fait l’effort de dialoguer et d’être ouvert ! »
Ça n’a pas pris. J’ai donc clos sur un sentencieux « N'oublions pas qu'il y a peu, ces nègres bouffaient les explorateurs et faisaient cuire les missionnaires... » qui n’a pas marché non plus. Tout fout le camp Sont trop malins, ces voisins. Pendant que l’une levait les yeux au ciel, un autre pouffait et le dernier lâcha « on devrait les bouffer eux, maintenant, non ? »
On a donc parlé de tout et de rien, puis, avec mon nouveau pote Kabyle, Nordine, assez peu concerné par ces histoires de missionnaires, on a dit qu’on ferait ensemble un couscous qu’on mangerait sur la place avec les autres locataires.
Le soir venu, une autre élue s’est pointée, celle qui va remettre sont titre en jeu en mars prochain, et est entrée dans le square rouvert tout exprès. Elle a fait un peu la gueule en voyant que les agents de la mairie m’ont appelé et attendu avant de reboucler le square. Je connaissais aussi cette dame, à qui j’ai pu enfin dire clairement que j’aimerais bien avoir un compte-rendu précis de la réunion à laquelle les principaux intéressés n’étaient pas conviés.
Comme je suis parfois capable de tact, elle a bien pris la chose et, devant témoins cette fois, elle m’en a confirmé les grandes lignes.
Nous sommes ensuite ressortis du square, la Tornade et Heure-Bleue sont descendues rejoindre la petite troupe.
Nous avons été entourés de nouveau par nos loubards, l'élue a montré qu'elle avait des c... en s'avançant vers eux sans crainte. Tornade s'est prise de bec avec « le chef loubard » a qui elle a fichu la honte devant ses potes. Il va de nouveau devoir faire ses preuves, celui là. Tornade a usé d'un langage qui m'a laissé rêveur. Elle connaît bien la langue « Porte de Cligancourt », je ne l'aurais pas cru.
A la suite de ces échanges et grâce au flou du compte-rendu, autant vous dire que des résultats ne sont pas prévus dans un avenir proche.
On sent bien là que c'est une vraie femme politique.
Elle a les tics de langage adéquats.
En parler c'est comme si c'était fait.
Elle va nous bâcler ça en vingt ou trente ans...
10:11 | Commentaires (8)
samedi, 13 juillet 2013
Marx & Spencer
Dans une note précédente, j’avançais, histoire de me dévoiler un peu plus que Mab dans les siennes, que j’étais vraiment de gauche, c'est-à-dire ni socialiste ni communiste, mais que, si j'appréciais Karl Marx, je ne détestais pas la veste de smoking, même sans « nœud-pap ».
Je lançai donc un appel aux lectrices chéries pour trouver une association permettant de lier « gauche » et « bohème ».
Evidemment, il s’est trouvé une des mes lecteurs chéris pour râler qu’il n’était hélas « qu’un LECTEUR ».
Que je vous dise, LECTEUR chéri, ce n’est pas que je ne vous aime pas, loin de là, j’aime beaucoup en général.
Je suis un « aimeur ».
Hélas, élevé depuis le plus jeune âge dans l’admiration de la gent féminine, j’ai fini par acquérir un tempérament que j’irai jusqu’à dire « lesbien »
Oui, ma première tétée m’a donné ce goût irrépressible pour les femmes.
Du coup, contrairement à celle des femmes, l’affection des hommes ne m’a jamais rendu gai.
J’ai la chance malgré tout d’avoir quelques lecteurs.
Parmi lesquels « Jeanmi », celui qui peste parce qu’il ne serait d’après lui « qu’un LECTEUR ».
Il y a aussi « Ludo », celui qui râle parce que lui aussi pense n’être « qu’un LECTEUR ».
Et il y a « Patriarch », celui qui porte sur le monde cette chose extraordinaire de jeunesse et de sagesse qu’est un regard à la fois scandalisé et amusé.
Patriarch, probablement le plus adorable des blogueurs –ne soyez pas jalouses, lectrices chéries, je n’ai pas écrit « blogueuses »- m’a fait remarquer que son épouse et lui étaient restés « rouges » et que donc ça devrait coller.
J’ai fait un essai.
« Rouge » et « Bohème », ça donne « robo ».
Finalement ça me plaît moyen d’être un « robo ».
Comme tout le monde je suis doté de certains automatismes.
Regarder les femmes.
Faire un rapide traitement de l’information, comme vérifier si elles sont rousses, ont la peau claire, etc.
Bref, comme toujours.
Ça doit d’ailleurs faire de moi un robot car je pense que ça fait partie de mes activités réflexes, comme la respiration, la digestion, etc.
Mais tout de même ! « Robo » ! « Ça le fait pas » comme disent les jeunes gens.
18:10 | Commentaires (6)
jeudi, 11 juillet 2013
Blanche fille aux cheveux roux, Dont la robe par ses trous Laisse voir la pauvreté
Disait Baudelaire cet idiot...
On a réussi à me dégoûter des rousses.
On a réussi à me dégoûter de celles qui furent, depuis que je regardai les filles autrement que comme des êtres faits pour faire ma toilette, m’envoyer en pension, me pourrir la vie avec des idées genre blouse bleue alors qu’il fallait des blouses grises.
Oui, on a réussi ce tour de force.
Oui, lectrices chéries, moi qui n’avait d’yeux, du moins ne jetais un regard intéressé, que sur celles dont la peau claire et la tignasse enflammée, pour peu que le tout fut agrémenté d’yeux clairs, je me vois soudain rebuté par l’exagération à grands traits de ces caractéristiques.
Qui ? Mais qui a osé retirer de mon esprit ce design hors classe ? Qui ?
Eh bien je vais vous le dire, lectrices chéries.
Et vous m’allez comprendre.
A2 ! Oui, A2 et ses infos plus proches du recueil de faits divers que de l’information.
Oui, à l’occasion de la mort d’André Verschueren, accordéoniste qui eut l’idée de poser son piano à bretelles sur ses quatre-vingt-douze ans. A2 en profita pour nous user avec un des trucs les plus ringards d’après guerre, « Les fiancés d’Auvergne ». Eh bien il y eut pire. Une espèce de compétition improvisée de vidéos de virtuoses du piano à bretelles.
Et c’est là qu’une chaîne de télévision m’a flingué le rêve qui m’occupait depuis des temps, pas immémoriaux, non, mais depuis longtemps.
Ne vous étonnez pas, après ça que je ne sois pas un téléspectateur acharné.
La photo qui suit vous expliquera mieux qu’un long discours le pourquoi de ma détestation soudaine des rousses…
22:10 | Commentaires (10)
Billet d’où ?
Pardon, lectrices chéries, de vous avoir gratifié hier d’un billet de m…
Je sais, j’aurais dû me relire.
J’ai essayé.
Je n’ai rien vu avant ce matin. Je fais d’habitude un peu attention à ma façon de tourner les phrases.
J’ai honte mais passons à autre chose.
Aujourd’hui je vais m’aventurer sur le terrain de l’indiscrétion.
Vous étiez persuadées, à l’exception notable de votre serviteur qui est observateur, qu’Heure-Bleue n’avait jamais, au grand jamais, connu les délices des grandes amours, surtout enfantines.
Eh bien, en veine de confidences et amenée délicatement sur ce sujet par un Goût plus vicelard que jamais, Heure-Bleue s’est laissé aller à quelques confidences. Publiables, je vous rassure.
Il y est question de séjour dans un home d’enfants, dont elle se demande encore comment elle a pu atterrir là et ce qu’a bien pu inventer sa mère pour l’y faire admettre.
Théoriquement, ce home d’enfants n’eut dû être accessible qu’à de petits orphelins.
Mais à l’époque, compte tenu du type de gibier pourchassé lors de la guerre qui venait de prendre fin, on n’était pas très regardant sur les détails administratifs. Quelques détails physiques suffisaient pour obtenir le visa adéquat.
Le père d’Heure-Bleue était tout de même revenu de Pologne, en mauvais état, certes, mais revenu, lui.
Ce qui eût dû interdire à Heure-Bleue ce séjour où elle connu les affres de l’arythmie cardiaque précoce.
Elle me parla donc d’un certain « C. » dont je tairai le prénom, faut pas exagérer non plus dans l’étalage.
Tous deux, armés en tout et pour tout d’un cœur « gros comme ça » pour tout viatique, tombèrent terriblement amoureux l’un de l’autre.
Suffisamment pour que six décennies plus tard l'histoire soit encore fraîche dans sa mémoire. Elle m'a même asséné « Et je suis sûre qu'il ne m'a pas oubliée ! » ajoutant « non plus » pour faire bonne mesure.
Amoureux, donc, au point que C., en pâmoison devant la petite rouquine aux yeux verts alla jusqu’à lui donner ses bonbons, elle lui donna les siens.
L’innocent… S’il avait eu plus de renseignements sur le palpitant convoité, il eut renoncé sur le champ et gardé ses bonbons, mais bon, il ne disposait pas des informations que j’ai acquises depuis.
Ils échangèrent et leurs bonbons et aussi leurs cœurs.
Il partit le premier, il pleura, il ne voulait pas suivre ses parents, il préférait rester auprès de la petite rouquine.
La petite rouquine pleura aussi en le regardant partir avec ses parents.
Je n’ai pas plus de détails, sur cette aventure mais je ne désespère pas.
Votre Goût adoré qui fut victime de jalousie rétrospective, comme s’il avait trompé Heure-Bleue avant même de soupçonner son existence, pouvait donc accuser Heure-Bleue à son tour de « cocufiage rétrospectif ».
Et paf !
Les meilleures vengeances, contrairement à une idée répandue, ne sont pas les plus brutales.
Non, les meilleures vengeances sont les plus mesquines.
09:51 | Commentaires (5)
mercredi, 10 juillet 2013
Passe-temps d'été divers.
Déjà, avant-hier, en allant au musée, nous nous étions retrouvés, Heure-Bleue et moi, à papoter dans le bus avec deux touristes israéliennes, usant d’un hébreu plein de trous, faute d’usage fréquent depuis douze ans.
Nous sommes enfin arrivés au musée, assoiffés, affamés. Nous avons fait un « compromis faim et soif » et avons opté pour une glace au salon de thé du musée.
J’ai été très content de les gruger.
J’avais toujours en mémoire ce « café gourmand » en trois exemplaires, pris avec Heure-Bleue et Manou qui m’avait vu grugé du côté gourmand il y a quelques mois.
« Café gourmand » dont le défaut de réassortiment correct des stocks m’avait vu servir un café dont le côté gourmand avait été remplacé par deux « spéculoos » sous cellophane, tels ceux qu’on vous offre dans les bistrots pour un express à 1.20 €.
La serveuse avait sûrement pensé que la peine n'était pas grande. On voyait bien là que sa conception du commerce était bizarre.
Je ne rechigne pas à payer mais je déteste être escroqué, surtout par une serveuse qui semble considérer qu’être servi par elle est une déjà gourmandise largement suffisante.
L’heure du dédommagement avait sonné. Nos deux glaces sont arrivées.
Puis une addition qui ne nous facturait qu’une seule glace.
Elles ont du coup été délicieuses.
Cette erreur en notre faveur leur avait ajouté ce « petit goût de poire » qui fait le délice des vengeances…
Nous sommes donc partis joyeux, non pour des courses lointaines, mais pour une expo qui nous a tout de même laissés sur notre faim.
Il y eut tout de même l’occasion d’une réflexion méchante qui égaya ma visite.
Dans la salle d’entrée du musée, il y a un tréteau supportant un cadre vide qui permet de photographier un proche de sorte qu’on le pense sur une toile.
Une dame malheureusement peu gâtée, dotée, comme on dit dans « Le Père Noël est une ordure » d’un « physique difficile » photographiait son fils.
Emporté par mon élan, je n’ai pu m’empêcher de glisser à Heure-Bleue « heureusement que ce n’est pas l’inverse, sinon le gamin pourrait se vanter d’avoir photographié un vrai boudin »…
Heure-Bleue m’a quasiment insulté. Me traitant de méchant mais en pire.
Ça ne m’a pas gâché la visite.
Nous avons été interrogés à la sortie par un jeune homme, Nicolas, étudiant en Histoire de l’Art.
Heure-Bleue, plus branchée jeunes gens que moi était intarissable.
Ce jeune homme était absolument charmant mais que voulez vous, je suis résolument branché jeunes filles…
On ne se refait pas.
Et pourtant j’en aurais bien besoin…
08:51 | Commentaires (10)