vendredi, 26 avril 2013
La Cour des Contes…
Vous connaissez toutes, lectrices chéries, cet « esprit d’escalier », ce talent remarquable qui fait que la réflexion la plus spirituelle du monde, celle qui aurait dû estourbir votre interlocuteur ou vous assurer son indéfectible amitié –voire plus si affinités- vous vient à l’esprit la porte claquée depuis trois minutes et vos pas vous amenant deux étages au dessous.
Eh bien, il y a un pendant au moins aussi important à cet « esprit d’escalier ».
J’en eus la preuve hier et avant-hier à écouter les grands de ce pays se désoler tu triste état de notre doulce France.
Je veux parler de « la politique d’escalier ».
Que n’entends-je depuis des semaines, au fur et a mesure que nos usines ferment, que nous achetons –avec quel argent ?- des produits étrangers, que le nombre de chômeurs croît au point qu’il va nous falloir lever des impôts dans d’autres pays pour indemniser nos sans-emplois, oui, faute de contribuables imposables chez nous il va bien falloir récupérer des sous quelque part.
Oui ! Qu’entends-je ?
J’entends les plus fameux notables de l’opposition m’expliquer à longueur de bulletins de propagande d’informations tout ce qu’il faudrait faire pour sortir le pays de l’ornière où il s’est fourré pour avoir cru des gens persuadés que leur discipline est une science alors que l’expérience montre qu’elle n’est qu’un amas de supputations plutôt erronées.
Le plus extraordinaire restant malgré tout que, parmi leurs homologues de la majorité, il ne s’en trouve pas un seul pour leur jeter à la figure qu’il y a peu, eux-mêmes étant « aux affaires » ( !) que n’avaient-ils mis en pratique ces merveilleux remèdes qui devraient nous sortir de la merde dans laquelle le pays sombre…
07:47 | Commentaires (5)
jeudi, 25 avril 2013
Le Goût perd ses vers…
Heure-Bleue me cherche des histoires.
A propos de mes histoires.
Elle va jusqu’à prétendre que j’ai écrit des historiettes pour vous plaire, lectrices chéries.
Pire, que ces histoires vous plaisent, lectrices chéries, uniquement parce que vous n’êtes pas mariées avec moi.
Bon, je prétends, que dis-je, je sais qu’elle se trompe !
Elle s’est seulement si bien habituée à la perfection qu’elle vient de tomber dans le vrai piège de la perfection, car il y en a un.
Le piège de la vraie perfection ?
La perfection, telle conçue par le commun des mortels c'est-à-dire totalement exempte de défauts, serait imparfaite par essence.
Et pour cause, elle serait profondément ennuyeuse, exempte de vivacité puisque plus rien n’y serait à changer.
Pour tout dire, la perfection vue ainsi est prodigieusement chiante.
La vraie perfection, elle, telle qu’incarnée par votre Goût chéri est animée.
Il y a toujours ce petit quelque chose à améliorer.
Ce désordre consubstantiel à mon existence.
Certains rangent.
Moi, je fous le balagan.
Heure-Bleue, s’il te plaît, tu évites de parler de mon T-shirt à côté de la corbeille à linge.
Sinon, je le laisse tomber à côté. Comme d’habitude, certes, mais exprès cette fois-ci.
Et c’est la nécessité permanente de ces petites améliorations qui illustre le mieux l’idée de perfection telle qu’entrevue par le philosophe super haut de gamme que j'incarne.
Et du coup fait qu’à mon tour, grâce à ce besoin de retouches, je deviens d'un seul coup, d'un seul l’archétype de cette perfection.
Je vais d'ailleurs arrêter incessamment car je sens venir un autre risque.
Je vais me trouver embarqué sur les flots déchaînés de votre enthousiasme et de votre envie irrépressible de m’arracher à Heure-Bleue.
A tel point que je vais devoir vous repousser avec une gaffe…
Peut-être même repousser Heure-Bleue elle-même.
Une Heure-Bleue qui ne va pas hésiter longtemps à essayer le fil de mon couteau dit « couteau office » sur la peau délicate d'un ventre qui, aux dires du radiologue, n'a pas besoin de retouches pour l'année qui vient...
14:03 | Commentaires (6)
mardi, 23 avril 2013
Le magicien dose…
Ce matin, nous sommes partis à Paris.
En retard comme prévu, je crois vous avoir parlé des rapports conflictuels d’Heure-Bleue avec la ponctualité…
Nous sommes donc partis à Paris et, malgré les efforts de la femme de ma vie, nous sommes arrivés à l’heure au centre d’imagerie médicale.
J’ai très peu attendu pour passer dans cette bécane à cartographier le patient et prendre ma dose de rayons X.
Les choses s’annonçaient sous les meilleurs auspices, malgré une confiance inébranlable dans l’avenir, une certaine anxiété commençait de me saisir à la gorge.
On ne sait jamais ce qu’un médicastre va vous trouver dans la tripaille armé d’un appareil haut de gamme qui vous sort des tranches de 0.625 mm. Ça paraît précis mais ça représente une résolution de l’ordre d’une soixantaine de cellules, autant dire pas si fin que ça.
Pour m’aider, Heure-Bleue m’a proposé une de ses « pilules du bonheur », comme j’ai pu constater que, d’une part ce n’est pas ça qui la rendait heureuse et que d’autre part, ne prenant jamais ces trucs là, je savais que ça allait me plonger dans le coma pour une semaine.
J’ai fouiné dans mon portefeuille à la recherche de ma demi-plaquette de « mes » pilules du bonheur à moi, j’ai vu que je n’en avais consommé que deux l’année dernière et j’en pris une. C’est dégueulasse, amer comme le programme de Mr Ayrault mais ce fut efficace, j’ai failli m’endormir sur le plateau de la machine.
Evidemment tout ne pouvait être parfait, pour placer le cathéter destiné à l’iode, j’ai eu affaire à un nouveau venu. Il m’a troué une veine. Son mentor a changé de bras et à placé la chose non seulement correctement mais sans douleur…
Il a fallu attendre les résultats, c’est la partie la moins drôle de l’affaire.
C’était sans compter sur le talent d’Heure-Bleue, inimitable dès qu’il s’agit de détendre l’atmosphère dans une salle d’attente.
La cible fut trouvée rapidement. Une assez jeune femme, l’air inquiet, accompagnait un vieux monsieur, l’air d’avoir un pied dans la tombe et l’autre sur une peau de banane.
Cette dame avait plusieurs fois répondu au téléphone à sa mère et avait parlé du vieil homme comme de « papa ».
Aucun doute n’aurait donc dû subsister.
Sauf dans l’esprit préoccupé de l’amour de ma vie qui s’est ingénié alors à calmer l’angoisse de son mari préféré en le faisant rire de bon cœur.
Toute à l’idée qu’elle se faisait de la situation, elle a lancé :
- Les résultats de votre mari vont être bons, j’en suis sûre.
- Euh… Ce n’est pas mon mari, c’est mon père…
Histoire de peaufiner une carrière d’humoriste, mon Heure-Bleue à insisté.
- Oh ! Vous savez, on est à Paris !
- Mais quand même…
- Si si, on voit encore bien pire…
La dame en a pris son parti et a souri. Elle était vraiment très sympa. Ou bien elle à cru à un truc genre « La caméra invisible ».
Ça m’a bien remonté le moral. Puis le radiologue m’a appelé, il était en train de vérifier encore des trucs sur son écran en dictant son compte-rendu.
- Eh bien, c’est stable, rien n’a bougé depuis 2008.
Je n’ai pas précisé que si, il y avait du changement, que je me rasais tous les matins et que la glace n’était pas de son avis.
Mais bon, je n'étais pas encore un panier de crabes...
Alors nous sommes allés, Heure-Bleue, Manou –le porte bonheur d’Heure-Bleue qui n’est qu’à moitié cartésienne- et moi au restaurant.
Et j’ai décidé qu’un single malt pour fêter ça serait bienvenu.
19:05 | Commentaires (19)
dimanche, 21 avril 2013
Elle partit pas maligne, elle revint d’Inde…
Du moins d’un bled à côté mais faut bien trouver un titre…
Toujours ébloui par la grandeur d’âme de notre civilisation marchande société mercantile, je suis quelque peu soufflé par cet article du Nouvel Obs.
Surtout par la conjonction de deux façons de voir les choses. En effet, au cours de la lecture, je tombe là-dessus :
La victime, âgée de 32 ans, marchait dans la forêt avec son mari et un guide sur l'île de Karkar, dans la province de Madang (nord), afin d'observer les oiseaux et l'impact du réchauffement climatique /.../
La jeune femme a expliqué avoir voulu témoigner pour dénoncer les violences endémiques contre les femmes dans ce pays pauvre du Pacifique. "J'espère que mon histoire peut changer les choses et aider les femmes de Papouasie-Nouvelle-Guinée à se dresser contre les violences qui leur sont faites", a-t-elle raconté. La semaine précédente, un Australien de 62 ans, Robert Purdy, a été abattu à Mount Hagen (centre). Une femme qui l'accompagnait, originaire des Philippines, a été violée par dix hommes armés.
Puis, juste après :
Le Premier ministre Peter O'Neill a déploré des agressions qui "ruinent totalement nos efforts pour faire de notre pays une destination pour les investissements et le tourisme".
Là je me dis que j’ai peut-être tort de vouloir mettre des considérations morales dans les actions des politiques, qu’il s’agisse d’économie ou de social – oui, je dois séparer ces deux aspects car ils sont très différents, la bonne marche de la première s’accommode mal des exigences du second…- mais je ne peux m’empêcher de penser qu’un premier ministre qui se veut civilisé, aurait pu au moins faire semblant d’être choqué par l’abjection de ces crimes plutôt que les déplorer parce que ça allait faire baisser le PIB du bled.
Ce premier ministre est un bel exemple de ce que donne le « formatage HEC » (il est diplômé de l'Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée et fut PDG de Remington Technologies)…
13:13 | Commentaires (9)
samedi, 20 avril 2013
La mémère apprivoisée
Nous avons des élites européennes extraordinaires.
J’en veux pour preuve l’éclair de génie qui traversa le cerveau, pourtant blindé façon Panzer, de madame Merkel. Avec un sens de l’intérêt des nantis qui force l’admiration, cette dame vient de nous asséner, histoire d’éviter de gaspiller les sous des rentiers pour engraisser ceux qui bossent, que « le salaire minimum est la cause du chômage élevé en Europe » et donc s’oppose avec la dernière énergie à ce qu’une bêtise pareille soit généralisée chez elle.
Elle vient conforter là la position des patrons de l’OCDE qui, il y a plus de deux décennies, avaient découvert avec la joie que l’on devine, une méthode efficace de lutte contre le chômage.
Notre physicienne vient donc de remarquer la même chose.
Avec ce sens de l’observation qui caractérise le vrai scientifique, elle découvre que si on ne paie pas les gens, on peut tous les mettre au boulot…
Je ne suis malgré tout pas certain que si on évitait de lui verser son traitement, elle ferait preuve du même enthousiasme…
La nation qu’elle gouverne s’était déjà signalée à l’attention des foules il y a quelque temps avec cette façon d’envisager le travail.
Ça avait fait des histoires, cette méthode inventée par un mauvais rapin, célèbre pour sa mèche.
Il me semble bien que cette affaire s’était mal terminée.
Au moins les employeurs ont une démarche plus discrète.
Eux savent comment on calcule le seuil de pauvreté.
Ça leur permet de s’attaquer efficacement à la pauvreté.
Sachant que le seuil de pauvreté est égal à 60% du salaire median, l’employeur moyen à rapidement compris où était cette merveille qui fait coïncider l’intérêt général et son intérêt bien particulier.
Bien plus malin qu’Angela Merkel, il s’est avisé que baisser les salaires diminuait mécaniquement le nombre de pauvres et l’arrangeait bien.
Car sans salaire, pas de pauvres et une compétitivité maximale.
Le rêve de Goldman-Sachs.
Le cauchemar du Goût-des-autres qui compte sur les cotisations du salarié pour payer sa retraite…
09:44 | Commentaires (6)