Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 29 août 2012

La découverte.

Un jour d’avril 1971, votre serviteur, même pas en couple mais en état de « copinage bisouteux » avec Dominique L., oui, celle qui lui reprochera plus tard sa cécité et dont le père du Goût avait remarqué l’architecture ecclésiale,  votre serviteur donc, a grand besoin de connecteurs très particuliers et quelques semi-conducteurs.
Le Goût se heurte déjà à une particularité qui l’agacera tout au long de sa vie professionnelle.  Il a appris au cours de ses séjours à la fac que les agents commerciaux des entreprises en général et ceux des fabricants de composants électroniques en particulier, doivent se battre pour vendre le matériel fabriqué par les entreprises qui les paient. Chichement, certes mais les paient.
Et voilà que Le Goût se heurte à une autre vérité qui le poursuivra à chaque fois qu’il aura besoin d’un composant ou d’un appareil de mesure : Au lieu de se trouver face à des commerciaux qui se battent pour vendre, il devra se battre lui, pour acheter…

Malgré tout, Le Goût insiste. Il a absolument besoin de ces connecteurs, faute de quoi, sa thèse risque bien, comme les Dix Commandements, de rester lettre morte.
Il se met à éplucher les « data books » et surtout les étiquettes qui hurlent aux yeux de l’ingénieur, de toutes les lettres métallisées de leurs étiquettes, les distributeurs qui vendent ces merveilleux produits.
Sur un des catalogues de ce  fabricant de connecteurs, un distributeur se détache nettement de ses concurrents.
Pourquoi ? Il est à Paris ! Et moi aussi. Et je n'habite pas très loin… A quelques stations de métro, quatre stations exactement.
Le téléphone me pousse –sans qu’il le sache- à en savoir plus sur ce distributeur.

Une voix sérieuse me répond que quelques pièces sont disponibles et que pour les 2N3055, on pourra peut-être s’arranger.
Le Goût ne sait pas encore combien cette impression de sérieux est trompeuse…
Je préviens la voix sérieuse que je passerai avec un bon de commande dûment signé –on ne chahute avec les sous de la boîte-. Je prends mon temps pour y aller. Ce mois d’avril est miraculeusement doux et ensoleillé. Quasiment un temps à émeutes…
Je me fais la réflexion que « voix sérieuse » doit être bien malheureuse de donner un temps pareil à un patron…
Une visite s’impose. Il faut toujours vérifier le sérieux d’une entreprise à laquelle on doit passer ses commandes. Peu de temps après, on me fera remarquer, avec des sourires entendus, que le prototype de l’appareil ne comporte que des semi-conducteurs d’origine « Sescosem ». Je viens de tomber dans le piège du conflit d’intérêt…

Et pour cause.
Beaucoup de petites entreprises, à cette époque pleine d’espoir et de foi en l’avenir, s’affublaient de qualificatif genre « Compagnie Mondiale de », « Société Continentale  de», « SA Machin International ».
Aussi, en arrivant chez ce distributeur dont le nom fait penser à une gigantesque entreprise multinationale, je suis assez surpris de pénétrer dans un immeuble bourgeois près de la place de la Bourse.
Au premier étage, au moins trois entreprises partagent les appartements, une dame m’indique obligeamment la mine de composants.
Il y a là, derrière un petit bureau, l’air raisonnablement occupé, une jeune fille.
Je n’en vois pour l’instant que la chevelure rousse et frisée, vraiment très frisée.
Chevelure rousse dit « un petit instant s’il vous plaît ». C’est « voix sérieuse ».
Le dernier papier plié, et glissé dans une chemise, elle lève la tête.
Et là, je tombe raide, aveuglé par les plus beaux yeux verts que j’ai jamais vus.
Elle a des éphélides et une peau translucide si pâle que j'ai failli m'asseoir par terre pour la regarder tranquillement. A tomber vous dis-je !
Les semi-conducteurs et les connecteurs me semblent du coup d’un intérêt très relatif.

Je lui en parle tout de même, alors que j’ai envie de parler de tout autre chose.
Elle se lève et force m’est de constater qu’elle est à peu près aussi épaisse que son stylo.
Elle porte une chemise à carreaux noirs et blancs qui laisse deviner une poitrine petite mais de forme intéressante et un jeans « Newman » noir dont la ceinture a une particularité intéressante. « Voix sérieuse » est si mince qu’un repli est nécessaire –j’apprendrai à cette occasion qu’il n’y avait pas de taille 34- et ce repli tient, tenez vous bien avec une épingle à nourrice mal cachée par une ceinture trop étroite.
J'ai découvert tout cela en un instant, il faut dire que pour les filles, il a l’œil le Goût…
Il vient de découvrir une merveille qu’en plus il lui faudra retirer, que dis-je, arracher des bras d’un autre…

mardi, 28 août 2012

Dernier amour.

Tourgueniev peut continuer à dormir tranquille de son dernier sommeil.
Il n’aura même pas à se retourner dans sa tombe.
Je ne lui ai même pas –précision chronologique oblige- piqué le titre de son bouquin.
Les rares fois où je vous ai parlé d’Heure-Bleue et de la conquête magistrale de cette jeune femme sculpturale, je ne me suis pas appesanti sur les circonstances  de ce cataclysme.
Mon second grand amour est tricard de blog.
Ne ricanez pas, on voit bien que vous ne connaissez pas Heure-Bleue, surtout vous ne vivez pas avec Heure-Bleue.
Pire encore, vous ne disposez pas des moyens de rétorsion dont elle dispose pour me dissuader de tartiner sur ce second amour.
Et il ne s’agit pas que de cuisine ou de ménage.
Arrivé à mon âge, frileux comme vous me connaissez,  la seule chose dont je peux me dispenser pendant la nuit, c’est une paire de pieds gelés sur mon ventre aussi chaud que rebondi et sensible.

 

Exit donc, le second amour. Et n’y revenez pas, l’idée d’Heure-Bleue veuve ne m’enthousiasme pas des masses…


Ce récit commence demain parce que j’ai faim et que quand j’ai faim je ne peux penser à rien d’autre que manger.
Je ne parle plus, je n’écris plus, je ne pense plus.
Bref je meurs.
De faim…

A demain donc, lectrices chéries et curieuses.

samedi, 25 août 2012

Les os de Vichy

Un commentaire de juliette03, dite « Juju », qui bien que du 03 ne semble pas une alliée, appelle à son tour quelques commentaires…

Ayant remarqué ici et là sur les blogs que le désaccord peut être constructif, j’en profite pour lui dire que son commentaire sur ma note « The End », me donne l’impression qu’elle n’a pas vraiment saisi que les évènements que je relate ont près d’un demi-siècle et que les principaux intéressés n'ayant plus rien de commun, à part le souvenir, ne sont plus vraiment concernés.
De plus, ce commentaire nous fait découvrir une « Juju » d’une fraîcheur touchante,  surprise par un comportement masculin pourtant répandu, voire universel.
Je m’explique.
« Juju » écrit « Et, voilà t-il pas que je dis à mon mari que j'ai pendant longtemps pensé à mon 1er mec, que j'étais follement amoureuse, que le mec, lui n'essayait que me baisser ma ptite culotte, facile quand on porte des minis jupes... »

 

Voyons, Juju… A ton âge…
Ne me dis pas que tu ne t’es pas aperçue que « baisser la ptite culotte » de sa petite camarade est quand même une tentation à laquelle sont soumis tous les garçons depuis que « la ptite culote existe » !

C’est le grand jeu de la vie, ça, ma grande.
Si ça n’avait existé que pour se protéger des courants d’air, tu crois qu’il y aurait autant de dentelles, d’enjolivures, de fanfreluches, etc. ???
Mais non ma grande, je me dois de te renseigner !
La « ptite culotte » est un emballage. C’est ce que le papier cadeau est au cadeau !

En revanche, aller donner en guise de cadeau de « noces d’émeraude » une information que tu aurais dû garder pour toi –ou du moins présenter autrement et de façon moins précise- me semble risqué et peu diplomatique…
Et tu cites ton mari :

« puisque tu as pensé à lui pendant 10 ans, c'est que tu ne m'aimais pas, et patati, et patata… »
Sa rogne paraît quand même assez fondée, non ?
Imagine un instant que ton mec t’annonce tout de go « pendant des années j’ai pensé à ma première nana. On était follement amoureux. En plus elle n’arrêtait pas de vouloir baisser mon pantalon. »
Enfin, imagine surtout ta tête en entendant ça.
S’il te sort ça juste après que… je te sens capable de vouloir l’autopsier vivant avec le pied de la lampe de chevet.

Cette vieille histoire de mouches qu’on n’attrape pas avec du vinaigre reste, hélas, d’actualité.

Du tact, ma grande, du tact…

vendredi, 24 août 2012

Touche pas à mon post.

Je vous sens toutes inquiètes –inquiètes ? Vraiment ? Mon oeil !- pour Heure-Bleue.
J’en entends certaines penser « ouais… c’est bien connu… les mecs… etc. ».
Eh bien non !
Non que je me défende, c’est seulement qu’un truc vous a échappé.
On a tous entendu parler du démon de midi.
Une seule d’entre vous a-t-elle entendu parler du démon du dîner ?

Mais non !

 La seule chose avérée est qu’en vieillissant, on devient égoïste.
Plus exactement, plus égoïste qu’avant.
Voire carrément cynique.
Alors, réfléchissez un peu.
Un type qui vieillit, qui ne sait plus depuis longtemps repasser une chemise, à peine mettre le linge dans la machine.
De toute façon il lavera sans savonner préalablement les taches de gras dont il a pris l’habitude de consteller son plastron.
Ce qui permettra de rendre ces taches indélébiles dès la première tentative de repassage.
Un type qui pensera –peut-être- à emmener ses draps au « lavopoids » du coin mais uniquement quand il s’apercevra qu’il n’y en a plus dans l’armoire.
Qui ne fera pas son lit parce qu’après tout on s’y recouche le soir.
Bref, un type qui a absolument besoin d’une compagne compréhensive à la maison.
Il sait qu’il devra dealer avec toutes les petites douleurs d’icelle, ses coups de pieds pour l’empêcher de coller.
Il lui faudra même accepter une véritable horreur. Il n’y a que l’hiver qu’elle veut bien coller.
Coller certes, mais des pieds glacés sur votre ventre bien chaud, la mauvaise !
En foi de quoi, s’il supporte de ramasser sa chemise et ses chaussettes, ne peste pas quand on voudra lui faire faire du lèche-vitrine, il sait qu’il pourra compter sur un trait de caractère souvent présent chez l’épouse : le sens du devoir –et parfois le sens de l’humour qui aide bien quand même-.
Il sait qu’il pourra compter sur une garde-malade indulgente quand la pire des maladies, je veux parler du rhume, s’abattra sur ses petites éponges déjà mitées par des décennies de clopes.
Il sait aussi qu’il devra rassurer ladite épouse, non pas sur son sort, mais sur le sien à elle. Elle aura à son tour besoin de lui pour ouvrir l’enveloppe des résultats de l’analyse de la formule sanguine qui la panique chaque année.

Bref, un échange de bons procédés.

On est comme l’ivrogne et le vélo.
L’un ne peut pas tenir debout sans l’autre…

jeudi, 23 août 2012

Bon, trêve de nostalgie.

J’aurais quand même appris.
Et énormément, avec cet amour de jeunesse dont j’ignorais quand je l’ai écrit, qu’il tournerait au jeu de piste général...
D’abord que si on veut éviter les sueurs froides quand on est adolescent, il vaut mieux avoir assez de latex en stock et commencer par ça parce qu’en cas de rupture de stock on se fiche de ces trouilles …
Certes, depuis les années soixante-dix, les mômes ont la chance d’avoir « la » pilule.
Mais rien n’étant parfait en ce bas monde, non seulement il y a le HIV mais s’il est toujours facile de flirter, il semble toujours aussi difficile d’attirer une âme sœur entre ses draps…
Pour la pêche à l’âme sœur, les garçons doivent sacrément peaufiner leurs appâts et les filles leurs appas.

Cela dit, j’ai surtout appris à constater l’insondable profondeur de mon ignorance en matière féminine…

Ce qui me conduisit à prolonger mes études.
Etudes dont la durée et la présence permanente d'un sujet d'étude à la maison n'a pas réduit mon ignorance.
Je suis un éternel étudiant, en somme...
J’en retirai néanmoins de temps en temps un enseignement dont je profitai parfois.
Lecteurs chéris,  imaginez, une fille dont vous savez qu’elle n’a qu’un lit et pas de canapé.
Vous lui dites de l’air innocent du renard qui regarde l’air de rien l’échelle du poulailler « il est tard, je peux dormir chez toi ? ».
Si elle vous dit « non, vraiment mais on peut dîner demain si tu veux », vous repartez avec votre idée sous le bras, vous ramassez votre veste et vous partez en donnant un coup de pied dans la poubelle au passage, non mais !
Mais si elle vous répond « Oui, mais attention hein ! En tout bien tout honneur ! » avec un regard sévère.

Pro-fi-tez-en !

C’est bien le diable si ce n’est pas elle qui a amené à cette situation, et elle aurait été bien embêtée si vous étiez reparti à pieds dans le noir…
Ne rêvez pas, jeunes gens ! Vous croyez que vous choisissez votre proie ?
Vous rêvez éveillés ! Ce sont elles qui ont décidé de devenir votre proie !
J’ai raté une occasion comme ça il y a bien longtemps.
Le jour où je l’ai recroisée quand je lui ai dit « Salut, ça va ? », je me suis entendu reprocher, le second bisou sur la joue à peine claqué, « Oui, ça va, ça aurait été mieux si un idiot que je connais et qui n’est pas loin ne s’était pas endormi parce qu’il n’a pas su comprendre l’invitation… »

Ça m’a vexé sur le coup, mais j’ai bien retenu la leçon.
C’est celle-là même dont mon père m’a dit un jour « elle est mignonne, celle-là, mais elle est foutue comme une église ! »
Comme je l’interrogeai du regard il ajouta, avec un humour qui était diversement apprécié, « Ben oui, elle a les seins à l’intérieur… ».
Et c’est vrai que de ce point de vue, ce n’était Jayne Mansfield, mais elle avait de si beaux yeux bleus…
Bon, c’est une leçon qui ne sert pas à grand’chose, parce que passé vingt ans, si on est dans un appartement avec une fille, on sait généralement ce qui va se passer.
Et savoir ce qui va se passer, c’est bien.
Mais ce qui serait tellement mieux, c’est de savoir comment…
Parce que des fois…

 

Le feuilleton de l’été est terminé.