samedi, 14 juillet 2012
Ce cas m’isole de force
Désolé, Mab, censure il y aura.
Je garderai pour moi les côtés « croustillants» de ma vie de gamin curieux...
(En plus, tu connais Heure-Bleue, non seulement elle n'aime pas prêter ses affaires, mais elle voudrait même qu'elles n'aient jamais servi avant...)
Le premier octobre 1958, je suis entré en sixième au lycée après avoir brillamment réussi l’examen alors indispensable quand on venait d’écoles non seulement pas publiques mais religieuses –ces écoles que la République accusait d’être l’épicentre d’une subversion englobant en une trinité maudite l’Alcool, l’Eglise et la Royauté-.
Afin que je conserve l’habitude de la lutte pour la survie, mes parents avaient décidé que je serai interne au lycée Michelet.
Ce fut l’occasion de découvrir que les tourments du cœur ne se produisent pas que pendant les « grandes vacances » mais poussaient aussi à rêvasser pendant les cours de latin.
On accueillait dans ce lycée des internes, dont j’étais, uniquement des garçons, et des externes, avec une mixité du type pâté d’alouette, un cheval pour une alouette.
Et justement, parmi les rares alouettes, il y avait une blonde frisée, Catherine –c’est tout ce que je saurai jamais d’elle-.
Cette pauvre enfant traînait seule dans le parc, évitant une cour de récréation qui était plus un terrain de chasse dont elle était le gibier qu’un lieu de détente.
Vous avez dû entendre parler de mon goût pour le sport, goût si mince qu’aujourd’hui encore, mon modèle en la matière reste W.Churchill et son « never sport ».
Pour éviter tout risque de croisement entre un ballon de foot et une figure pas encore abimée, je traînais alors dans le parc.
C’est là que je l’aperçus. Notre timidité nous poussa malheureusement à nous éviter pendant plusieurs semaines. Puis, comme à chaque fois, elle engagea la première la conversation.
Contrairement à certains camarades de classe, je n'étais pas un violent, sauf cas de force majeure et j’évitai donc de me faire mousser en tentant de me faire passer pour John Wayne dans Rio Bravo.
Bien m’en prit, elle m’expliqua que justement, elle prisait assez peu l’approche « cow-boy » et pour tout dire cavalière qui semblait la norme dans la cour.
Nous étions déjà des lecteurs et, comme des millions de lycéens nous avions aimé « Notre prison est un royaume » de celui que nous appellerions plus tard « ce vieux con de Cesbron ».
Ce fut un best-seller chez les lycéens de l'époque car il est évident que nous étions tous à plaindre, prisonniers quasiment torturés d’une institution sadique et prête à tout pour nous faire entrer dans le crâne les subtilités de l’imparfait du subjonctif du verbe « coudre » et la magie de la relation de Chasles –qui n’est pas qu’une petite rue derrière la gare de Lyon-…
Je me sentais pourtant bien dans ce lycée, hélas, un autre m’y sentait moins bien et je n’y resterai qu’un trimestre. Le premier.
Mon côté scientifique précoce et mes dons de stratège coupèrent court à l’avènement d’une aventure qui promettait d’être riche d’enseignements sur la diversité biologique de la gent féminine.
Deux évènements conduisirent à ce que mes parents appelèrent « la pente glissante qui conduit à la maison de redressement ».
Le premier fut l’application désordonnée d’une tentative de conquête de l’espace grâce à une fusée dont le carburant était constitué du contenu de deux pétards dans un tube d’aspirine vide qui devait décoller, non dans le parc comme l’intelligence le commandait, mais dans le vestiaire du dortoir.
Je me retrouvai donc un jeudi à recopier cinq fois le « Règlement intérieur de l’Etablissement ».
Une punition particulièrement vicieuse, vous n’avez aucune idée du nombre pages qu’il faut tartiner pour recopier la page et demie que couvrait ce foutu règlement sur le carnet de correspondance…
Je me tins tranquille au moins une semaine après cette colle et l’engueulade du censeur.
Oui, dans les lycées de la République, il y avait des censeurs.
Et le censeur est une engeance particulièrement redoutable qui se mêle de tout.
Un affreux jojo allait causer mon exclusion, ce qui n’était pas grave, mais briser dans l’œuf ce qui promettait d’être la plus grande histoire d’amour de l’humanité, entre « Roméo et Juliette », où il ne se passe rien sauf qu'ils meurent et « Tant qu'il y aura des hommes » où il se passe des choses, mais qu'on ne voit pas...
L’affreux jojo en question était un élève pas plus bête qu’un autre –le tri à l’entrée du lycée était sévère- mais il était proprement gigantesque.
Et avait une forte tendance à profiter de sa supériorité musculaire pour emmerder brutalement ses petits camarades, dont moi.
L’agencement des dortoirs de l’époque se prêtait admirablement à l’idiotie qui germa dans ma tête après le coup de poing de trop.
Les dortoirs comprenaient deux rangées de lits fixés au sol. Un plancher merveilleusement ciré.
A la droite de chaque lit, une descente de lit évitait de salir les draps et surtout, à considérer certains pieds, le plancher.
La dernière brimade du géant me fit ourdir le complot qui se solda par le changement prématuré de lycée de votre serviteur.
J’eus l’idée brillante de lancer un jeu dont je savais que le monstre ne résisterait pas à l'occasion de montrer sa force et dont il serait obligatoirement le gagnant.
Il s’agissait de s’asseoir sur une descente de lit, de s’accrocher aux montants des lits de chaque côté de l’allée centrale. Vous tiriez brutalement et deviez parcourir la plus grande distance possible sur la piste formée par le plancher ciré.
J’étais sûr qu’ « il » gagnerait.
Ça ne rata pas, grand et fort comme il l’était, il parcourut tout le dortoir sur la descente de lit.
Je n’eus qu’à ouvrir la porte du dortoir pour le voir dévaler les escaliers.
Las, il se mit à hurler, des « pions » se précipitèrent, le ramassèrent, il hurla de plus belle et finit sur une civière, un bras cassé pour de bon.
Je finis l’année scolaire dans un autre lycée face au square d’Anvers, près de Pigalle.
Et surtout près du lycée Jules Ferry, place Clichy.
Un lycée de filles…
Je sais, je ne pensais qu’à ça.
Mais vous ? Hmmm ?
09:41 | Commentaires (11)
vendredi, 13 juillet 2012
Début d’une idée…
Les vacances de 1957 ont passé…
Profitant honteusement d’heureuses dispositions pour le travail scolaire je pus mettre toute mon énergie à attendre les vacances de 1958 en m’en tirant pas mal du tout en classe.
Cette fois-ci j’étais « grand » !
Fort de mes neuf ans, on allait voir ce qu’on allait voir et Brigitte P. allait devoir compter avec moi et plaquer cette andouille de Jean-Pierre, un fils de flic, je vous demande un peu.
Jacques S., dont ma tante avait malencontreusement jeté le nom à la face du monde était encore plus occupé par la grande sœur d’Arlette –qui maintenant roulait des hanches, la grande soeur, pas Arlette- et par le Tour de France, remporté à son grand dam par Charly Gaul cette année là mais laissant tout de même Darrigade en très bonne place.
Brigitte P. continuait à marcher à côté de ce rat de Jean-Pierre en levant le menton. Elle commençait à m’agacer tandis que mon « pauv’tit cœur », dixit ma tante, se cicatrisait.
Nous traînions encore sur les chemins alentour où il passait une voiture de temps en temps et deux ou trois troupeaux de quelques vaches deux fois par jour.
Le plus grand danger que nous courions était de tomber, soit dans une bouse, soit amoureux…
Dans notre petite bande, hormis ma sœur et deux autres garçons sans importance puisque j’étais le plus beau –Brigitte P. était la seule à ne pas s’en apercevoir-, il y avait une autre fille, Danielle, assez mignonne mais que voulez-vous, elle ne m’intéressait pas.
C’était pourtant une jolie petite fille aux cheveux courts couleur de châtaigne et aux yeux clairs, en short et en chemise tout l’été.
Tout ce que j’en savais, c’est qu’elle était fille unique.
Je marchais le dernier en traînant les pieds, en donnant des coups de pieds dans les cailloux.
Je traînais, avec eux mais sans entrain, un coeur au moins deux fois trop gros pour moi.
Pour tout dire, je faisais la gueule…
Les jours passaient, le Tour de France aussi passa dans notre village et, toujours traînant je fus content de voir que nous étions deux à traîner à l’arrière de la bande.
Je rejoignais la bande ? Danielle la rejoignait.
Je traînais ? Danielle restait à ma hauteur.
Nous ne parlions pas.
Un après-midi, elle me prit la main pour rattraper le reste de la petite bande.
Ça m’a fait drôle et je l’ai suivie tandis que Brigitte P. m’intéressait du coup beaucoup moins…
Arlette me griffa, se battit avec Danielle, elles se jetèrent des noms d’oiseau à la figure et jurèrent de ne plus jamais se parler.
Pendant ce temps je regardais mes sandales et me faisait oublier…
On dit que les filles sont un gibier pour les garçons ?
Je sais depuis ce moment là que nous, les garçons, sommes les vraies proies !
Arlette se consola rapidement –elle aimait beaucoup avoir un « bon-ami », n’importe quel garçon qu’elle côtoyait assez longtemps avait ses chances- et redevint copine avec tous.
Danielle et moi, en revanche, renvoyions Tristan et Yseult au rayon des romans-photos, nombreux à l'époque.
Je la raccompagnais chez elle dans l’après-midi.
Elle me raccompagnait jusqu’au café de ma tante, et je la raccompagnais de nouveau.
Je me demande combien de kilomètres nous pouvions parcourir entre le goûter et le dîner, à nous raccompagner ainsi.
Un jour nuageux, Danielle et moi nous promenions le long du canal –le café de ma tante était près du « pont du canal »-. L’administration avait procédé au nettoyage saisonnier des berges, les débarrassant des roseaux envahissants qui rétrécissaient le passage des péniches.
Il y avait ainsi des amoncellements de roseaux posés au bord du talus du chemin de halage.
A y réfléchir, je me demande si les aires disposées ainsi à l’abri des regards, entre le talus et les tas de roseaux n’étaient pas une invention destinée à favoriser l’esprit de découverte des enfants…
Ce jour nuageux, nous nous arrêtâmes dans un de ces havres de paix et nous y assîmes.
Sans un mot.
J’avais le gargoziau un peu noué, allez savoir pourquoi.
Elle se taisait aussi.
Je ne savais quoi faire.
Et c’est là qu’on voit bien que les filles sont vraiment courageuses et savent beaucoup mieux que les garçons ce qu’elles veulent.
Elle se tourna vers moi, me regarda bizarrement et demanda gentiment « dis, tu me montres ton…ton zizi ? ».
Je marchandai « Oui mais si tu me montres le tien ! »
Je montrai donc la chose tandis qu’elle ouvrait son short.
Contrairement à moi qui avais trois sœurs dont deux dans mes âges, elle n’avait jamais vu « comment c’était fait en face ».
Et comme elle n’avait jamais vu elle toucha.
Sauf ma mère et moi, personne n’avait jamais touché mon zizi.
Je n’étais pas assez « grand » pour que le trouble qui s’empara de moi se manifestât de façon mécanique mais il était bien là…
J’osai à mon tour, je n’avais jamais vu précisément, et encore moins touché, les sœurs c’est pas des vraies filles et en plus on n’a pas le droit.
Mais là, je commençai à avoir une idée du « comment c’était fait en face » mais pas encore vraiment du pourquoi.
Il me faudrait encore attendre quelques vacances pour apprendre quoi faire de cette différence et comment…
Si tant est qu’on sache jamais vraiment comment…
Et puis j'arrête avant qu'Heure-Bleue me saute à la gorge dans une crise de jalousie irrépressible.
Vous savez maintenant comment sont les filles...
09:53 | Commentaires (10)
jeudi, 12 juillet 2012
L'objet du délire
Vous vous rappelez sûrement le Goût, laissé estourbi par un coup de foudre contrarié, lors de l’épisode précédent.
Malgré cet échec cuisant, ma détermination n’était pas entamée.
L’opiniâtreté étant la marque de fabrique du Goût-des-autres, je n’allais pas me laisser sombrer sans rien faire pour arranger les choses avec Brigitte P.
Les cris poussés par les parents d’Arlette lors d’explication de gravure avec la sœur n’étaient pas infondés.
Un autre « vieux » habitait à côté de l’infâme fils de flic.
Jacques S.
Il avait treize ans je crois et était aussi passionné par le Tour de France que par la grande sœur d’Arlette sur laquelle il semblait savoir un tas de choses que normalement on ne sait pas à son âge...
Un après-midi de juillet de cette année là j’allai chez lui et demandai à Jacques S. s’il avait une idée pour approcher Brigitte P.
Obnubilé par le Tour, il me jeta « chut » pour écouter l’arrivée de l’étape.
Et là, ça me revient, je sais que j’avais huit ans et qu’on était à l’été 1957 car ce Tour de France fut remporté par Anquetil.
Après avoir pesté car son favori était Darrigade, il m’écouta enfin.
- Mais qu’est-ce que t’y veux à la Brigitte ?
- Ben, euh… qu’elle soit ma « bonne amie » !
- Aaaahh… Tu veux yi (prononcer comme la finale de « bouillie ») faire un p'tit ! Ben t’as qu’à la « quiner » !
Après avoir traîné dans le coin en shootant dans une boîte de pilchards –impeccable pour faire des passoires pour sasser le sable, suffisait d’un clou et d’une pierre-, en jetant des cailloux dans le canal et en me creusant la cervelle, je revins au bistrot de ma tante.
- Dis, ma tante, c’est quoi « quiner » ?
D’habitude elle n’écoutait que d’une oreille distraite le babil de ma petite sœur et moi mais là elle se retourna d’un coup.
« Toi, t’as été voir le Simonot ! » me dit-elle d’un air bizarre, à la fois sévère et vaguement souriant.
Elle parlait avec l'accent de Colette (je ne l'ai su que bien plus tard).
- Oui ma tante, mais qu’est-ce que c’est « quiner » ?
- Tu le sauras bien assez tôt mon « paul’ petit » et crois-moi, quand ça arrivera, tu n’auras pas besoin d’explication…
C’est tout que j’ai appris cette année là.
Et toujours pas de Brigitte…
10:49 | Commentaires (6)
lundi, 09 juillet 2012
En ce temps là, Le-Goût dit à ses disciples…
Je vous ai parlé, il y a quelque temps, de mon embauche chez les Maristes.
Cette petite entreprise spécialisée dans l’élevage à la schlague des gamins de ma génération –et de celle d’avant-.
Je vous ai aussi décrit la façon particulière de ma mère de me présenter chez ces braves gens.
J’y emmagasinais alors des souvenirs pour le reste de ma vie.
Heureusement, il y avait les périodes de détente.
Maintenant que Robert Sabatier a rendu son tablier d’académicien je vais pouvoir m’atteler à la dure tâche de le remplacer.
Il aurait dû se méfier Robert, Pagnol avait déjà remarqué que « être immortel, c’est déjà être un peu mort »…
Nous voici donc arrivés à cette époque que les andouilles disent « bénie » parce qu’elle fait encore partie de l’enfance.
A se demander s’ils sont passés par l’enfance, pleine d’embûches, d’erreurs, de frustrations et heureusement de grands bonheurs qui font oublier les éléments précédents.
On continue à user les coudes de ses pulls sur des tables et le fond de ses pantalons sur des bancs.
Mais ceux du lycée, cette fois.
Je n’en étais pas encore arrivé à ce moment –hélas trop long- ou on a les membres trop longs, on se sait pas où les ranger, la voix qui se casse, moi qui étais celui qui était désigné volontaire, bien que mal placé pour ce faire mais voix dite « soprano 2 » oblige, pour chanter le dimanche « Agnus dei qui tolis peccata mundi » et devais attendre que le dernier distrait de l’assistance ait fini d’ânonner « miserere nobis.
En revanche j’avais déjà le cœur qui se brise à mauvais escient…
Comme tous les autres, sauf les parents, j’attendais les grandes vacances.
Ma mère avait de la famille en Bourgogne et m’envoyait avec ma sœur cadette passer deux mois du côté d’Alesia.
Et c’est là que les choses se gâtent.
On ne sait pas toujours dire « non » quand on devrait et oser se lancer quand l’occasion se présente.
Mais non, il n’était pas question de mariage.
Ni même de…
Bon, pour être tout à fait honnête, il était tout de même question d’avoir une idée de « comment c’était fait en face ».
Internet n’existait pas, nous n’étions pas encore tenaillés très férocement par nos hormones, les revues les plus osées –Intimité, Nous Deux et Confidences- étaient d’une pauvreté lamentable en matière de renseignements précis.
Quant à la famille, n’en parlons pas, j’ai souvenir d’une engueulade féroce quelques années plus tard pour avoir chantonné « Vénus mon amie », d’après ma tante, j’étais bon pour le bagne.
Si j’avais chanté « En revenant de Nantes » ou « La coloniale » (chanson de corps de garde particulièrement délicate) ça n’aurait pas été pire…
En face du café que tenait ma tante, il y avait un petit immeuble dans lequel habitaient deux filles
La grande ne m’intéressait pas plus que je ne l’intéressais, tu parles ! Une vieille d’au moins quatorze ans, qui, à en juger d’après les cris qui s’échappaient de chez eux, avait plus de chance de décrocher avec quelques années d’avance, un bébé que le bac.
En revanche, et c’est là que je suis obligé de me sacrifier, elle avait une petite sœur –Arlette, comment peut-on s’appeler Arlette…- qui avait jeté son dévolu sur votre serviteur.
Arlette donc, puisqu’Arlette il y a, au cours d’une partie de cache-cache avec les gamins du voisinage, tandis que nous étions cachés sous un buisson, me regarde avec des yeux un peu, comment dire, vagues, bizarres en fait.
Et là elle me chuchote « Le Goût, tu veux bien être mon bon-ami ? ».
Oui, en ces temps reculés, « bon-ami », ça se disait encore beaucoup, dans les campagnes.
Toujours est-il que, bêta comme l’est l’innocent, je dis « ben oui ! ».
Elle me plaque alors un bisou baveux sur les lèvres.
En fait c’était à mon goût assez dégueulasse…
Le pire restait à venir, alors que justement, elle ne m’intéressait pas, j’étais quasiment obligé de jouer avec elle, de l’accompagner faire pipi, etc.
Le drame se joua quand elle s’aperçut qu’en fait, celle qui m’intéressait était une féroce concurrente, Brigitte.
Brigitte P. était « la fille du minotier », un notable du bled et surtout une petite rouquine avec des yeux verts ravissants.
Ma sœur cadette ne réussissait pas, malgré ses efforts, à nous rapprocher, Brigitte P. et moi.
Là où on se pose des questions, même à mon âge bien tendre, c’est quand on constate qu’un concurrent qui n’a vraiment rien d’intéressant réussit dans ses entreprises alors qu’un cador de mon envergure se plante.
Ce « type », non content de s’appeler Jean-Pierre, avait un défaut bien plus grave : Son père était « policier ».
On pensait qu’il était inspecteur, comme dans « Dans les mailles de l’inspecteur Vitos », série vespérale sur Radio Luxembourg, pas encore devenue RTL.
Voire commissaire, comme dans certains épisodes des « Maîtres du Mystère » sur France Inter.
Il nous avait bourré le mou, son père était un agent en pèlerine ! Une « hirondelle » !
La honte sur lui !
Il venait avec ses parents, passer ses vacances à côté du café de ma tante, refusait de me prêter son vélo et maintenant me « soulevait » ma bien-aimée qui ne savait pas encore qu’elle l’était.
Si j’apprenais quelque chose sur les filles cette année là, ce ne serait pas avec elle...
Damned !
07:25 | Commentaires (8)
samedi, 07 juillet 2012
Et la noire elle s’adapte ?
Une superbe table de cuisson d’un noir de jais doit arriver incessamment à la maison.
En réponse à ça :
Le 06/07/2012 09:21, Le-Goût-des-autres a écrit :
Bonjour Monsieur,
Je suis d’un naturel plutôt conciliant et d’un caractère plutôt patient.
Je dois néanmoins vous avouer que je commence à être un peu las de passer trop de temps à remettre en ordre des choses qui sont d’une part censées aller de soi et d’autre part relever des obligations du bailleur que vous êtes quand elles se produisent bien avant le délai communément admis en matière « d’usure naturelle des lieux ».
- La remise aux normes de l’aération de l’appartement, aérations totalement bouchées par de la mousse à « bulles fermées ».
- Le changement, à peine arrivé, des joints des siphons de la cuisine et de la salle de bains car apparemment personne ne s’était avisé du goutte à goutte sur le carrelage à chaque toilette ou dans le placard sous évier à chaque vaisselle.
- Le changement de filtre et le débouchage de la pompe de vidange de la machine à laver.
- Le changement du relais de sécurité du chauffage en cas de défaillance de la VMC (ce qui m’a permis de constater que ce relais, « cramé » qu’il était, avait été « bypassé », ce qui fait qu’il n’avait plus aucune action…Bravo pour un système de sécurité…).
Ladite VMC ayant par ailleurs la fâcheuse caractéristique –dont vous n’êtes certes pas responsable- de remplir notre appartement d’odeurs aussi variées que celles du tabac froid, du « tilapia » en train de frire et, depuis hier, de ce fameux « tabac qui fait rire » bien connu sous le nom de « shit ».
Sachant que nous ne fumons pas, que nous ne sommes pas des aficionados de la friture et que nous avons largement dépassé l’âge du pétard, vous conviendrez que notre caractère est plutôt bon enfant…
Tout ceci est déjà passablement agaçant, d’autant que le loyer n’est pas suffisamment modique pour passer sur ces incessants inconvénients et serait probablement resté sans autre réaction de ma part sans la cerise délicatement posée sur ce gâteau de petits ennuis.
Quelle cerise ? Un des feux de votre plaque vitro-céramique vient d’afficher un code d’erreur inconnu de la notice de maintenance et reste obstinément hors service.
En faisant une friture à 200°C ? Que nenni ! En faisant chauffer des haricots verts…
La notice de la plaque, présente dans l’appartement, comme celles trouvées sur le Web sont totalement muettes quant à ce code d’erreur.
Nous avons loué, il y a un peu plus d’un an, un appartement comprenant une cuisine dite « équipée », je n’ai aucune envie de sortir mon oscilloscope et mon voltmètre pour partir à la chasse d’un composant introuvable ou d’un « circuit intégré propriétaire » de Smeg.
Je vous saurai donc gré de prendre en charge la remise en état ou le changement de cette plaque vitro-céramique, l’équipement d’une cuisine, hormis le « petit entretien », étant selon la loi à la charge du bailleur.
Vous trouverez d’ailleurs ci-joint le document reprenant le texte de la loi LOI n° 2010-788 du 12 juillet 2010 - art. 10
Se reporter à l’article VII.
Vous comprendrez donc que malgré notre patience, il serait bon que vous fassiez en sorte que l’appartement et ses équipements correspondent un peu plus à ce que nous sommes censés avoir loué.
Dans l’attente d’une action efficace et rapide de votre part, veuillez agréer, Monsieur, nos salutations.
Le-gout-des-autres & Heure-Bleue
J’ai reçu ça :
Bonjour Monsieur Le-Goût,
Une nouvelle table de cuisson vous sera livrée par D****:
n° de commande: 20*****7
La livraison est prévue le 9 juillet au matin, vous pouvez changer cette date en appelant le 0 97xxxxxxxx0, j'ai également communiqué votre n° de portable.
La pose du nouvel appareil est prévue, je vous demanderai juste de retirer l'ancien avant l'intervention des livreurs qui le reprendront.
Merci également de conserver tous les documents (notice, garantie,..) qui vous seront remis.
N'hésitez pas à me contacter en cas de difficultés
Meilleures salutations
Votre proprio préféré
20:36 | Commentaires (7)