Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 25 mars 2012

Les marchands de vain.

Non, je ne vous parlerai pas des candidats à l’élection présidentielle.
Je vais vous faire un « marronnier », comme tout media qui se respecte.
Je vous parlerai des aimables farceurs qui, chaque année, arrivent en même temps que le printemps, les pollens et peu avant les feuilles d’impôt.
Ces gentils babillards sont intarissables sur un fait qui aurait dû les inciter à un minimum de prudence mais surtout à se renseigner sur des cycles quasiment immuables.

Quoique vieille idée que Benjamin Franklin émit au XVIIIème siècle, elle fut reprise puis abandonnée à maintes reprises, avant d’être instaurée chez nous et ailleurs depuis trente-quatre ans.
Il s’agit, bien sûr de l’heure d’été.
Au mépris de toute étude sérieuse mais avec force arguments politiques –j’aurais plutôt dû parler d’arguties- elle nous fut imposée au prétexte d’économiser du pétrole.
Les chiffres de l’époque étaient déjà éloquents : trois cent mille tonnes de pétrole avaient été censément économisées.
Sur les cent millions de tonnes importées à l’époque, ça représentait l’énorme proportion de 0.3%...
De plus, cet équivalent d’un tanker n’entrait pas même dans la « zone de bruit de fond » de l’importation pétrolière.
Autrement dit, on nous bourra le mou.
Mais, chaque année, on nous sert le même couplet.
Le fait que les effets sur la santé semblent coûter bien plus cher que les théoriques économies d’énergie ne trouble personne.
Mais ce que je trouve particulièrement agaçant, c’est qu’il ne se trouve pas un seul intervenant pour remarquer un détail frappant.
Probablement parce qu’il est gênant…
A chaque tour de notre planète autour du soleil, grosso modo, on constate il n’y fait jour qu’environ huit heures l’hiver et environ seize heures l’été.
Quoiqu’on fasse, on n’est pas prêt de changer la chose.
Décaler les heures ne changeant rien à la durée d’ensoleillement, l’avancer permet de retarder l’allumage des lumignons le soir.
Mais comme il faut allumer le chauffage et la lumière une heure plus tôt, le bénéfice n'est pas flagrant.
Même le Sénat s'en rend compte régulièrement, c'est dire l'efficacité de la mesure…

vendredi, 23 mars 2012

Je vous présente mes meilleurs vieux…

Vous avez vu ?
Il fait beau et la température est -enfin- clémente.
Ça permet de s’apercevoir que les filles ont une peau en peau, pas en gore-tex, toujours ça de pris.
Du coup je me sens rajeuni de quarante-quatre ans, pile poil.
Et ce matin, comme tous les matins, j'écoute France-Inter.
L'indicatif (non, je ne dirai pas le «jingle») du bulletin d'infos de sept heures est celui de mes dix-neuf ans.
Ce matin j'ai dix neuf ans.
J'entends Alain Geismar et Daniel Cohn-Bendit, qui n'est encore que Dany le Rouge occupés à renvoyer Charles de Gaulle à ses chères études. Ce dernier est en train de m'expliquer, alors que le temps est superbe, que je dois renoncer à « courir le risque de l'aventure » et, piquant le mot à Rabelais s'exclame « Mais c'est la chienlit ! ».
Pfff... Vieux con, va...
Je ne prête pas encore attention au fait que Violette Leduc et Roger Peyrefitte risquent la taule pour leurs préférences en matière amoureuse, occupé que je suis à essayer de satisfaire les miennes.
Je suis tout de même moins fainéant que je ne le deviendrai, je persiste à lire Sartre, Balzac et Châteaubriand.
Et se taper les Mémoires d'Outre-tombe en y prenant plaisir, faut être un peu masochiste...
C'est une époque saine, où les forces de l’ordre jouent un rôle actif dans la discipline sportive de la gent estudiantine, toujours prompte à s’avachir.
Ces braves gens en uniforme nous assurent un entraînement à la course quasi quotidien, et, en échange, reçoivent quelques cailloux qui leur donnent du cœur à l’ouvrage.
C'est l'occasion de remarquer que l'étudiant romantique et maigrelet, plus musclé de la langue que des mollets, court nettement moins vite que le CRS entraîné et bien nourri...
Je dois dire que toutes les tentatives de les amener à leur tour sur les bancs des amphis furent un échec. Sauf une fois où ils entrent à la Sorbonne.
Ils en sortent d’ailleurs aussi peu diplômés qu'ils y sont entrés, les tentatives de la jeunesse pour éduquer les générations précédentes sont parfois décevantes...
Pour ma part, je suis travaillé par bien d’autres soucis -rien à voir avec les exams, toutefois- j’ai au cœur l’angoisse que ma copine du moment ne se jette dans les bras du premier trotskyste venu, sans doute un traître à la cause du peuple, que dis-je, un social-traître. Me laissant alors le cœur brisé, la cervelle vexée et les convictions politiques ébranlées. (La suite donnera raison à mes angoisses, cette hyène se maqua avec un maoïste, fanatique de la « Révolution Culturelle», pour qui le côté révolution était plus réussi que le côté culturel.
Mais « il a de si beaux yeux » dit-elle, la s...
Bref, cette blessure guérit d’autant plus facilement que c’est l’âge béni où l’on peut avoir trois chagrins d’amour par semaine sans risquer l'infarctus.
Le cœur est décidément une machine plus solide qu'il n'y paraît...

Quoique d’un caractère peu enclin à pleurer sur le lait renversé, je reprendrais bien un peu de ce mois de mai 68, surtout qu’à l’époque, ce qui m’empêchait de courir, c’était la flemme, pas la clope…
Et puis, c’était une époque où l’on réclamait avec force le droit à vivre, pas à survivre.

C'était ma contribution à l'arrivée du printemps qui, comme chaque année, me fait rêvasser à mai 68, époque bénie ou il faisait beau.
Un vrai temps à émeutes...

jeudi, 22 mars 2012

Les extrêmes satyres.

Dénoncer les discours qui glissent plus ou moins discrètement que c'est "l'autre" qui est la cause de tous nos problèmes.
Dire tout haut qu'il est toujours plus facile de trouver des boucs émissaires que des solutions.

Ne pas oublier qu'il y aura toujours
-         Un Juif pour être « le youpin riche » ou « le banquier rapace ».
-        Un Juif pour être « l’assassin du Christ » en oubliant que Jésus était juif…
-         Un Arabe pour être « le voleur de ma mobylette ».
-        Un rebeu pour « agresser un vieux ».
-         Un noir  pour « glander au lieu de balayer».
-         Un étranger pour « profiter des allocs ».
-         Un chômeur pour « frauder la Sécu ».
-         Un Chinois pour nous « voler nos emplois ».
-         Un Polonais pour « réparer nos robinets à la place de nos plombiers».
-         Un Rom pour « piquer notre larfeuille ».
-         Un musulman pour « prier dans la rue ».
-         Un « fondamentaliste terroriste ».

Bref, il se trouvera toujours quelqu’un pour prétendre, comme Tristan Klingsor dans son « Shéhérazade » que

« Je voudrais voir des assassins souriants
   Du bourreau qui coupe un cou d’innocent
  Avec son grand sabre courbé d’Orient. »

Bref, tant qu’à touches plus ou moins discrètes -en fait souvent épaisses-, il se trouvera des malades qui ne conçoivent le monde que comme un ramassis d’étrangers dont on doit au mieux se méfier et que l’on doit au pire haïr, les choses empireront.
Tant que l’on exploitera les craintes des plus faibles pour désigner à la vindicte publique « l’autre dangereux », le beur de base sera indûment contrôlé.
Tant que l’on exploitera la détresse du chômeur pour désigner « le Noir qui pique son emploi » -en oubliant que la seconde précédente on lui reprochait de ne rien foutre et d’exploiter la CAF-, la haine de l’autre croîtra.
Quand on pense que toutes ces « ficelles » sont tirées à loisir par certains qui n’ont guère en vue que la prochaine échéance électorale, et que ces « certains » ne sont pas avares des leçons d’une morale qu’ils piétinent allègrement…

Ce n’est même pas la peine qu’ils aient honte, on a honte pour eux.

Ils me font honte…

lundi, 19 mars 2012

Papier de soi

Tôt ce matin, très tôt, trop tôt, seules les premières lueurs de l’aube entraient dans la cuisine.
Rien d’important si ce n’est que, comme chaque semestre, le néphrologue tient absolument à savoir ce que je mets dans mon pipi…

Et comme il tient absolument à le savoir, je gagne le droit d’uriner dans un bocal pendant vingt-quatre heures.
Passionnant, non ?
Mais l’obligation comporte un détail : il me faut allumer la lumière des toilettes afin d’éviter de foutre parterre le précieux bocal et d’être obligé de tout recommencer –surtout de tout nettoyer-.
Ce détail a de répercussions immédiates sur la vue dès qu’on éteint la lumière.
On ne voit, ni même devine, quoi que ce soit.
Et voici votre serviteur, revenant quasiment à tâtons dans la chambre.
Butant du pied droit dans celui de l’armoire.
Se retenant de hurler un « merde ! » retentissant, ce qui ajouterait à la douleur de l'orteil malmené les récriminations d’Heure-Bleue car on peut tout faire à Heure-Bleue sauf la tirer du sommeil.

Avançant à pas comptés, espérant tourner au bon endroit pour retrouver la ruelle du lit.
Et, ô surprise, être agressé sauvagement, à hauteur de pommette par un bord de fenêtre féroce et à l’affût de votre serviteur dans la noirceur du petit matin.
Car, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, les chambres sont remplies de pièges insoupçonnés qui ne sortent que nuitamment.
La noirceur de la chambre d’autant plus profonde que le volet est fermé et s’oppose avec vigueur au passage des premières lueurs de l’aube.
Je n’ai, là encore, rien dit, couvrant une douleur intense du voile pudique d’un silence méritoire.
Et ce matin, en faisant ma toilette, que vois-je au lieu de l’Apollon habituel ?
Le rescapé d’une « baston de cailleras »…
Un « œil au beurre noir » monstrueux, un de ceux sentent le contrôle d’identité avec bavure, « œil au beurre noir » que vous pouvez admirer  .
Au moins, ça me permet de menacer Heure-Bleue d’une visite au commissariat si elle n’obéit pas à mes moindres caprices…

samedi, 17 mars 2012

Les zèles de Guéant l’empêchent de marcher…

En mai 2007, j’étais déjà préoccupé par la nervosité du candidat favori du CAC 40.
Sa récente transformation en «candidat du peuple» ne l'a pas calmé.
Enfin, il est passé de people à peuple, c'est déjà ça...


J'avais déjà remarqué sa façon de voir les choses, dont l'image qui suit donne une idée...

 

féministe_enragé.jpg


Non, vous dis-je ! Les fils d’immigrés ne sont pas tous des voleurs de mobylette !
Efficace diront les uns, vibrionnant diront les autres.
Un grand savoir-faire insisteront les premiers, un gros faire-savoir renchériront les seconds.
Un goût certain -voire immodéré selon ses détracteurs- pour la notoriété.
Malgré tout, le discours de « l’immigré faiseur d’embrouilles » reste très tendance chez lui.
Le franc-parler de celui qui pèse soigneusement ses mots avant de lâcher une phrase « que tout le monde y comprend ».
Bref le bagout du lascar qui vend des montres à la sortie du métro Bonne-Nouvelle, celui qu'on ne peut s'empêcher de trouver (presque) sympathique au détour d'un comptoir mais à qui on jetterait un regard méfiant s'il demandait l'heure, des fois que...la montre...
Ce brave homme, portant beau malgré une taille que les plus indulgents qualifieraient de modeste, nous assène des vérités de comptoir comme s'il en pleuvait, vérités qui, comme beaucoup de vérités ne font pas plaisir à tout le monde, surtout quand ce sont des mensonges.
Ce fils d'immigré -justement réchappé des charters- est un exemple d'intégration réussie.
Qui dira que la France éternelle n'est pas une terre d'asile ?
Il s'est tellement coulé dans le moule du Français de souche que, tel mon ex-confrérie  de bistrot –plus de bistrot, plus de confrérie, et ça manque…-, il n'envoie pas dire que « si c'était lui, ça tournerait 'achement mieux », que « les charters, c'est pas fait pour les chiens et les Kärcher non plus. »
Dans la réalité, les mots sont à peine mieux choisis.
Encore un effort et on aura du mal à croire que ce n'est pas un « vrai Français » qui, trahi par les politiques, s'est réfugié dans les jupons de Marine.

Un je ne sais quoi chez lui me fait penser à Talleyrand, sauf que chez lui, c'est le cerveau qui boite...
De Talleyrand il n'aura guère que le côté « plein de vices et de corruption».
De Talleyrand il n'aura jamais le côté « Homme des Lumières fidèle à la France, soucieux d'harmonie et de raison»...

- Comment a-t-on pu confondre un discours d'homme d'état avec le bagout d'un camelot ? (j'allais écrire « représentant en aspirateurs» mais j'ai eu peur d'une plainte pour diffamation du Syndicats des Vendeurs Représentants Placiers...)
- Comment a-t-on pu confondre à ce point une vision politique avec ces diatribes de comptoir ?
- Comment ce type qui s'est accordé une augmentation de 12.000 € mensuels pour 50H hebdomadaires d'agitation stérile osa-t-il nous proposer de travailler plus pour arriver à 12.000 € annuels ?
- Comment ce type coupable du « paquet fiscal» qui favorise ceux qui ont presque tout ose-t-il nous parler d'équité ?
- Comment cet ami de ceux qui sont plus habitués à être payés qu'à travailler ose-t-il parler de « la valeur travail» à ceux qui sont plus habitués à travailler qu'à être payés ?
- Comment ce représentant d'une minorité qu'il favorise outrageusement peut-il prétendre représenter tous les Français ?
- Comment ce type qui confond l'ambition et l'arrivisme ose-t-il nous parler de savoir-faire alors qu'il ne connaît que le « faire-savoir» ?
- Comment ce petit con arrogant ose-t-il nous menacer du haut (!) de son absence de projet ?
- Comment a-t-on pu l'élire ?
- Comment a-t-il pu chosir des ministres de l'Intérieur qui illustrent avec un tel brio ce qu'il y a de moins reluisant chez l'homme ?

Bref, « quelque part» comme disent les psys, il me fait honte.

On peut reprocher à la France éternelle, terre d'asile, d'avoir parfois des ministres de l'Intérieur qui manquent de clairvoyance.

Imaginez un peu, qu'en 1948, Jules Moch, l'alors ministre de l'Intérieur, ait professé le même humanisme profond que Claude Guéant.
Il y a gros à parier que Paul, père de Nicolas, eût alors été refoulé comme le Syrien de base fuyant Bachar, au prétexte « qu'on ne peut accueillir toute la misère du monde ».

Encore un grand homme auquel on aurait pu échapper.
Heureusement, il va nous abandonner d’ici peu...