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samedi, 04 février 2012

Show et froid…

Comme vous l’avez déjà remarqué,  je ne supporte pas plus les Ponce Pilate que les Tartuffe, sans compter que les Trissotin m’exaspèrent.
Mais  je dois dire aujourd’hui que les enchaînements issus des conférences de rédaction de la télévision tiennent une place de choix parmi les choses dont je ne sais plus trop si elles sont à rire ou à pleurer.

Parmi les enchaînements des séquences d’information, un m’a particulièrement frappé hier soir.
Après le sempiternel air de surprise idiote des journalistes découvrant brutalement qu’il fait froid l’hiver, un sujet aborde la condition des pauvres gens qui vivent dehors quand le froid pince et parfois tue.
On y apprend la façon pitoyable dont les SDF essaient de s’abriter du froid et d’échapper à la solitude tandis que « les hébergements d’urgence » sont « activés » -on découvre aussi avec la même surprise chaque hiver dans les préfectures qu’il peut être risqué de dormir sur un trottoir, seulement vêtu d’une doudoune trouée, quand la température est comprise entre 0°C et – 15°C…
Heureusement qu’on aborde aussi le fait qu’ils picolent par convivialité et pour se réchauffer, histoire de nous montrer que c’est bien fait pour eux et qu’ils l’ont bien cherché.
Le sujet diffusé, on passe à quelque chose d’autrement sérieux et autrement mobilisateur : l’état de la pelouse du Stade de France.
Ah là, on trouve d’autres moyens et autrement efficaces pour maintenir cette pelouse dans l’état printanier qui lui sied si bien pour être foulée et défoncée par deux équipes furieuses aux pieds pleins de crampons…
On y apprend que si l’hiver est considéré comme un supplice hélas inévitable, faute de moyens, pour les SDF, pour ce qui est de la pelouse des stades il n’en va pas de même.
Sans doute convaincus par l’inénarrable Laurent Wauquiez que si les SDF sont des « cancers de la société » des « assistés responsables de leur état », les patrons de stade estiment que les pelouses, elles, méritent les soins attentionnés et les crédits opulents nécessaires à leur maintien en forme.
On y apprend aussi, pour rester factuel, que si l’hébergement des pauvres gens est hélas insuffisant, on trouve sans problème des bâches de plus d’un hectare pour abriter une pelouse.
On est ébloui quand on voit que l’on peut, sans gros problème, chauffer avec de l’air chaud à 70 °C l’immense tente ainsi constituée.

Au fait ! Avez-vous remarqué que quand une figure connue meurt, « elle a disparu », « elle nous a quitté », « les proches ont découvert son corps » mais que quand il s’agit d’un SDF, « on a retrouvé le cadavre de l’homme » et « il est mort » ?

On n’ose, semble-t-il user des mots adéquats que pour les parias, les mots qui nous garantissent qu’on ne croisera plus jamais ces reproches vivants de la cruauté de notre société.
La femme et l’homme connus, eux, ont droit à l’euphémisme qui tente de nous faire croire qu’au détour d’une rue, on peut de nouveau les rencontrer en pleine forme et au mieux de leur fortune.

Bande d’hypocrites !

vendredi, 03 février 2012

On nous fichier, à la fin…

Je me demande bien pourquoi on nous tanne à longueur de législature pour élire une assemblée de cinq-cent-soixante-dix-sept députés.

J’insiste même pour me demander pourquoi on nous incite à aller mettre dans l’urne le bulletin du prochain lascar que nous aurons choisi pour nous raconter des bobards.
On ferait mieux d’élire une seule personne du premier coup : Le ministre de l’Intérieur.
Fouché l'avait rêvé, le ministre de l'Intérieur l'a fait.
Je veux parler de la nouvelle carte d’identité biométrique.
Cette petite merveille, concoctée en fait par les leaders mondiaux de l’industrie des fichiers d’empreintes et des papiers d’identité sécurisés, qui se trouvent être des entreprises françaises, permettrait, en théorie de protéger l’identité des Français –identité dont l’usurpation frappe au pire six mille personnes, selon les chiffres réels, soit environ 0.01%  de la population, et non deux-cent-mille comme le prétendent les aficionados de cette nouvelle carte-.
En fait, Fouché, Vidocq et autres prosélytes du fichage ont gagné.
Un gigantesque fichier de toute la population a donc acquis droit de cité au pays père de la « Déclaration des Droits de l’Homme ».
Et par qui cette forfaiture –je ne vois pas d’autre mot – a-t-elle été perpétrée ?
Combien de législateurs ont été nécessaires pour voter la création de ce « fichier des gens honnêtes », malgré l’opposition du Sénat ?
Je vous le donne en mille : Sept !!
Seuls sept députés sur  une assemblée de cinq-cent-soixante-dix-sept députés ont suffi à mettre en place le fichage de toute la population !
Les cinq-cent-soixante-dix autres avaient sûrement autre chose à faire ce jour là…
Et dire que des gens qu’on élit pour nous représenter et espérant qu’ils œuvreront pour l’intérêt général sont en train de peaufiner leur réélection dans leur circonscription au lieu de surveiller les lois qu'on fait passer en leur nom.
Et pour ce faire ils sont grassement payés avec nos bons sous de contribuables !
Ils laissent graver dans le marbre de la loi le moyen de violer la constitution pour satisfaire le besoin de flicage des ministres de l’Intérieur depuis que le pouvoir existe et le besoin d’argent de certains industriels depuis que la cupidité existe !
Non seulement ce fichier contrevient à la Constitution et au droit européen mais il est voté de surcroît par une fraction inférieure à 2% de l’Assemblée !

Cette « carte biométrique » est la touche finale à ce qui avait si bien marché en 1940.
Déjà, à l’époque, un Etat, bien administré et centralisé, avec des services fiscaux et policiers efficaces avait permis de livrer à l’Allemagne nazie un « état clefs en main ».
Grace à ce fichier, un DVD envoyé au ministère de l’Intérieur du pays agresseur suffira à lui assurer la mainmise sur le pays.

La démocratie est en marche.
Heureusement que tout ça, c'est pour assurer notre sécurité, hein...

Je ne sais plus qui disait « plus un état est sécuritaire, moins on y est en sécurité », il me semble avoir raison.
La « dictature soft » dont on nous dit qu’elle s’est installée, n’attend plus que ce fichier pour devenir une « dictature hard »…

 

mardi, 31 janvier 2012

Cas d'école

Nous n’allons peut-être pas rire tous les jours, en attendant, nous avons une avance certaine sur les Chinois.
Du moins certaines Chinoises.

Un matin de la semaine dernière ou celle d’avant, j’ai entendu une jeune fille de la blanche Cathay, affirmer le plus sérieusement du monde « j’aime mieux être malheureuse avec quelqu’un en BMW qu’heureuse avec quelqu’un en vélo ! ».

Que voilà des gens qu’une éducation ferme entraîne au pragmatisme même dans les domaines où un minimum de rêve est requis…
Dans la même veine, j’ai entendu ce matin qu’un i-Pad Apple, qui vaut quand même la bagatelle de 500 €uros, s’il était fabriqué aux Etats-Unis coûterait en main d’œuvre 22 €uros alors que la main d’œuvre ne compte que pour 5 €uros en Chine.
Mais, ajoutait notre économiste, la main d’œuvre en question ne pourra jamais être rapatriée aux Etats-Unis car on n’y aurait perdu le savoir faire nécessaire.
Si la chose n’est pas surprenante en soi, depuis le temps que nous envoyons au chômage ceux qui ont le savoir-faire, notre économiste s’est lourdement trompé.
J’en veux pour preuve la photo de deux collants d’Heure-Bleue, censés être de la même taille…

taille_x_qu_y_disaient.JPG

Mieux encore, sur ces collants, les deux jambes n’ont ni le même diamètre, ni la même longueur –ça plisse d’un côté, ça fait « bas de contention » sur l’autre-, quant à la position de la taille et de l’entrejambe, c’est étrange.
On peut très bien se retrouver avec le semblant d’élastique de la taille qui arrive au dessus des seins tandis que quand les pieds sont –enfin- enfilés, l’entrejambe est à mi-cuisse…
Le résultat de cette analyse exhaustive de la fabrication extrême-orientale du collant ?
Eh bien que non seulement on nous vend trop cher des produits de merde de mauvaise qualité –quand c’est un mauvais produit, il est toujours trop cher- mais de plus, non seulement nous avons perdu et les usines et le savoir-faire pour les fabriquer mais nos fournisseurs ont les usines mais pas le savoir-faire et ne l’auront jamais faute de transmission de la chose car ceux qui l’avaient ont disparu…

En un mot comme en cent, nous sommes mal partis.
Heureusement, les bus de la RATP, comme le montre la photo,  nous rappellent sans le faire exprès le film de Mr L’Herbier.

 

les_derniers_jours_de_Pompei.JPG

 

Mais cet appel masqué à la culture est malheureusement gâché par ce panneau, situé à côté de l’école des Jésuites et proche de l’arrêt du bus, panneau qui nous renseigne sur l’avancée de l’ignorance dans ce quartier, au moins on y apprend que la danse y est classique, à défaut du français...

 

école_française.JPG

 

samedi, 28 janvier 2012

La poule aux yeux d’or.

« Dénoncée par un si grand feu, la nymphe pyromane n’eut pas le temps de fuir aux ajoncs.» écrivais-je dans une précédente note.

A la demande générale –enfin, de deux lectrices qui sèchent lamentablement sur ce contrepet-, je m’en vais en livrer aux foules éblouies la solution, particulièrement délicate.
Solution tout à fait adéquate pour enseigner aux jeunes filles et aux jeunes gens tout ce que le câlin peut avoir d’aussi efficace pour l’un que dévastateur pour l’autre.
Euh… Vous êtes sûres mesdames ? Parce qu’enfin, ce n’est pas le langage habituel des salons.
Quoique, ceux du restaurant La Pérouse, justement réputé pour ses petits salons qui permettaient d’y satisfaire d’autres appétits que ceux de l’estomac…

Bon, eh bien, puisqu’il faut y aller, allons-y… Ça donne :

« Défoncée par un si grand nœud, la pire  nymphomane n’eut pas le temps de jouir à fond.»
Classe, non ?
Bon, passons à autre chose...
Enfin, plus tard.

lundi, 23 janvier 2012

Peau de caste…

Comme y disent à France Inter…
Je suis en train d’écouter une querelle courante depuis cinq ans.
Les 35 heures ont été une folie économique.
La droite a oublié que ça a commencé avec la « loi Robien » qui demandait une réduction du temps de travail en échange de réductions de charges pour éviter les licenciements.
Il est plus aisé de rendre Mme Aubry responsable de tous les malheurs du pays.
Avec l’antienne du « travailler moins pour gagner pareil » qui serait un non-sens économique.
Le Medef, lui, pas fou, ne crie pas trop fort.
Surtout pas que la fameuse « augmentation indue des salaires de plus de 10% » s’est soldée par un résultat inattendu, le travail fait auparavant en trente neuf heures l’est désormais en trente cinq, ce qui relativise la fameuse « augmentation indue des salaires de plus de 10% » en ce sens que faire le même boulot pour la même somme n'a jamais été l'exemple de l'augmentation de salaire...
Ajoutons que ce rythme de travail nouveau a permis un gain de productivité et une diminution du prix du travail important en ce sens que ceux qui continuent à travailler trente neuf heures voient 4 heures supplémentaires payées 10% plus cher.
Soit une hausse réelle de 1% de leur salaire.
Il est curieux d’entendre les entreprises et la droite –à l’exception des entreprises du CAC40, pas folles- hurler après une réforme qui a vu les employés produire en trente cinq heures ce qu’ils produisaient en trente neuf et, du coup, en trente neuf heures ce qu’ils produisaient en quarante cinq…
Ce qui, amène en réalité à une baisse de salaire.
Ce qui est le cas quand plus de travail est fait pour la même somme...
Dans le même temps, ceux qui continuent à trouver que nous sommes trop payés échappent aux charges afférentes à leur boulot d’employeur.
Les charges qui pèsent sur le salarié restent accrochées, elles, à sa feuille de paie.
Celles censées peser sur l’employeur ont baissé dans de fortes proportions, d’exonérations en suppressions et de suppressions en exemptions, l’employeur a vu dans les faits la productivité croître et les coûts réels des salaires baisser.
Mieux encore, ce résultat, déjà intéressant en soi, est agrémenté d’un petit cadeau fait aux chefs d’entreprises sous forme d’un « accord », un peu forcé, certes, de « modération salariale » qui permet, au bout d’une dizaine d’années, de voir son salaire augmenté au rythme des hausses du SMIC, soit moins que l’inflation.
Inflation selon INSEE, qui se garde bien de refléter celle qui frappe « le panier de la ménagère ».
Alors le refrain « le salarié français coûte trop cher » me sort de plus en plus par les yeux.
Un peu d’honnêteté voudrait qu’on admette enfin que ceux qui  coûtent trop chers sont ceux qui nous expliquent que nous coûtons trop cher.
Leurs décisions conduisent immuablement à la chute du niveau et de notre qualité de vie tandis que les leurs croissent.
Heureusement que les 3% les mieux lotis ont encaissé la différence.
On pourrait croire sans cela que le pays s’est appauvri, alors qu’en fait ce n’est que le salarié…