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mardi, 24 avril 2012

Maréchal, nous revoilà…

 

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Je pense que beaucoup, à gauche comme à droite, confondent la part raciste, antisémite, antimusulmane et xénophobe des thèses de l’extrême droite avec ce qui touche probablement la majorité des pauvres gens qui votent pour le FN.

Ecoutez donc la remplaçante de son père parler de la pauvreté, des ouvriers et des agriculteurs abandonnés par les partis de gouvernement, fermez-vous les oreilles quand elle part dans son délire de haine de l’immigré et rappelez-vous cette parodie de Coluche : « Mais qu’est-ce que c’est que ces Arabes qui viennent bouffer le pain de nos Portugais ! ».
Vous y trouverez probablement les vraies raisons du vote pour un parti qui met ces derniers temps du socialisme dans son national...
Et tous nos partis de gouvernement, au lieu de se préoccuper de ces gens, n’y voient guère qu’un réservoir potentiel de voix en période électorale.
Et plus encore une source d’emmerdements entre deux périodes électorales…

Ceux qui ont voté pour la fille de son père sont sans doute trop jeunes pour se rappeler les récriminations des nostalgiques de « l’Etat Français » à la francisque et de la « Révolution Nationale » encore nombreux dans les années soixante.
Ni leurs rappels incessants des fameux « Chantiers de Jeunesse » quand ils croisaient un gamin qui n’avait pas les cheveux en brosse ou une gamine à la jupe trop courte.
Dans le métro quand j’allais au lycée, je les entendais râler après ces « jeunes voyous aux cheveux longs », ajoutant peu après  « Ah c’est pas avec ça qu’on va relever la France ». Eh oui, déjà.
Et au lycéen ricaneur qui opposait « Eh, oh ! C’est pas nous qui l’avons mise dans cet état, la France ! » ces vieux cons rétorquaient méchamment « Mmmff… Te foutrais tout ça sur les autoroutes, moi, avec des pelles et des pioches ! Et avec les cheveux à ras !!! »

La montée des droites populistes en Europe m’inquiète.
On est tout près d’une époque où on va chercher activement des boucs-émissaires en expliquant que ce sont des solutions.
Bon, pour l’instant, ce n’est pas grave, ce sont les arabes et les noirs qui sont dans le collimateur.
Ce qui m’inquiète, c’est qu’après viennent les juifs, puis les malades.
Et enfin ceux qui ne sont pas d’accord.
Et là, comme je ne suis jamais d’accord avec le pouvoir, j’ai peur…
C’est pourtant, si la fille de son père entre à l’Elysée, ce qui nous « pend au nez comme un sifflet de deux sous » comme disait ma mamy à moi.


 

lundi, 16 avril 2012

Les tifs aussi…

Vendredi dernier, accompagné de Tornade et Heure-Bleue, après avoir erré dans la brocante sur le boulevard de Courcelles –inutile de vous dire que c’était plus un vide-portefeuille qu’un vide-grenier- je descendais la rue de Courcelles en espérant atteindre le Monop’ avant de m’effondrer, estourbi par des kilomètres de promenade.
Il me faut vous dire qu’une promenade avec Tornade est un savant mélange de marathon et d’essai de freinage d’urgence.
Nous descendions donc cette fichue rue, ce ghetto de nantis, lorsque mes tortionnaires furent intéressées par un salon de coiffure au nom qui fleurait bon l’époque bénie d’avant la nuit du 4 août : L. Saint-C…

Pendant qu’elles regardaient attentivement –mais pas assez- la carte des services proposés  par le merlan de luxe, n’ayant rien d’autre à faire, je la regardais en détail.
Et justement, quelque chose me frappe.
Le panneau de verre luxueux annonçait
- « Shampooing/Coupe/Brushing »
- « Cheveux courts : 50 € »
- « Cheveux longs : 70 € ».
Tandis que nous reprenions notre route, mes deux « lanistes »  disputaient de la qualité probable du travail tandis que je leur faisais remarquer que selon à longueur des cheveux le tarif changeait.
Après les « ooohh ! » et les « aaahh ! » de circonstance de mes tortionnaires, j’en vins à me poser une question tout à fait métaphysique qui me poussa irrésistiblement à rebrousser chemin.
- Où vas-tu ? Déclamèrent mes coaches.
- Je vais demander un  renseignement à la coiffeuse.
Et nous voilà de retour vers le salon.
Une jeune femme charmante s’enquit de mon but.
- Eh bien voilà, je viens de lire sur votre menu que selon la longueur des cheveux, la prestation shampooing/coupe/brushing passe de 50 à 70 €. 
-  Ouiiii…Et ? Me dit la jeune femme.
-  Mais, si je viens avec les cheveux longs et sors avec les cheveux courts, je paie 50 ou 70 € ? .
-  Eh bien… 70 € car vous êtes entré avec les cheveux longs.
-  Certes mais je n’ai pas à payer 70 € puisqu’on ne s’est pas encore occupé de moi. Tandis que quand on m’aura coiffé, mes cheveux seront courts.
- Monsieur, attendez, si je vous coupe les cheveux, je…
- Mais alors, le tarif change en cours de prestation puisqu’ils passent de longs à courts ! Sans compter que des cheveux qui semblent courts pour une femme seront plutôt longs pour un homme…
La dame me regarde en se demandant si c’est du lard ou du cochon.
- Ne vous embêtez pas, c’était juste pour savoir mais je pressens un établissement d’addition peu aisé… Comment faites vous ?
Là, la dame s’est nettement demandé si ce n’était pas un canular du genre « caméra invisible » mais elle a eu la gentillesse de rire aux éclats.
Bon, en fait j’avais repéré cette jolie femme derrière la caisse et je ne résiste pas au plaisir du badinage…

dimanche, 15 avril 2012

La vie duraille.

Hier, Heure-Bleue et moi étions gare Saint-Lazare, nous avions rendez-vous avec la Tornade qui allait rejoindre ses grands-bretons pénates.
Les quais étaient monstrueusement peuplés, ça m’a rappelé Hong-Kong, plus précisément  Nathan road à l’heure de la sortie des bureaux, n’essayez même pas de prendre le métro à Tsim-sha-tsui !
Puis, les haut-parleurs se sont mis à « doucereusiser »  qu’un « incident voyageur » perturbait le trafic entre Paris, Trouville-Deauville, Caen et Cherbourg.
Et de nous annoncer toutes les catastrophes qui en découlaient.
Je me suis demandé comment, lors d'un « incident voyageur », la circulation ferroviaire pouvait être interrompue pendant des heures, des trains annulés, des retards monstrueux prévus.
Je me fais in petto la remarque que c'est bien la seule fois où ils sont prévus et annoncés, ces retards, habituellement on nous laisse dans l’ignorance, quand ce n’est pas dans le noir et le froid...

J’ai su depuis qu’un malheureux avait trouvé la vie qu'on lui proposait si enthousiasmante qu’il s’était empressé d’y mettre fin, sans prendre garde, l’idiot, aux inconvénients qui allaient perturber le départ en vacances ou le retour de week-end de milliers de ses congénères.
Je suis toujours navré par le suicide de quelqu’un.
Mon égoïsme me pousse néanmoins à me demander pourquoi la SNCF semble pour le coup incapable de faire face efficacement à la mort d’un voyageur sous les roues d’un de ses trains.
D’autant que, si j’en crois les réactions de sa direction aux licenciements qui frappent régulièrement ses filiales régulièrement, la SNCF est bien plus indifférente que moi au sort des gens…
Vous vous rendez-compte ? Des heures de perturbation d’un trafic qui devrait avancer comme sur des rails ?
Des dizaines de milliers de tonnes –sans compter les voyageurs ni les bagages-  paralysées par soixante-dix kilos de chair ayant passé de vie à trépas !
Ah, si l’on prenait moitié moins soin du sort des personnes vivantes qui sont dans des situations désespérées.
Bon.
D'accord.
Ça coûterait cher…
Vraiment plus que ce que coûte leur mort ?

samedi, 07 avril 2012

Monsieur le Premier Ministre, je vous fais une lettre...

Que vous lirez peut-être, si vous avez le temps...

Je viens vous parler d’un ami.
Il est arrivé en France à l’âge de sept ans, il y a cinquante-sept ans, dans les bagages de ses parents.
Il est parfaitement intégré, d’ailleurs il parle le français comme vous et moi, c'est-à-dire plutôt mieux que le Président de la République.
Il est allé à l’école aussi longtemps que la moyenne des Français dits « de souche ».
Il est suffisamment français lui-même pour n’avoir été l’objet d’aucun de ces contrôles « au faciès » qui sont la marque de fabrique de nos pandores depuis quelques années.

Seulement voilà, cet aimable idiot, qui comme beaucoup, passait la moitié de son temps à travailler, au lieu de passer l’autre moitié à des choses sérieuses comme se faire nationaliser,  avoir une carte de séjour, ou faire des économies, l’a passée à chercher ce qu’il pouvait y avoir d’intéressant sous les habits des filles.

Du coup, un détail a échappé à cet éternel gamin qui passe sa vie comme le piaf sur sa branche : Il a perdu ses papiers il y a trente-et-un ans.
Et, depuis trente-et-un ans, il a le temps de s’en occuper.
Aujourd’hui peut-être, peut-être demain…
Il est passé de quelques années, grâce à une législation de plus en plus féroce et sa légèreté crasse, de l’état de « Français de fait » pour être sur le sol français depuis plus de dix ans  à l’état « d’étranger en situation irrégulière ».
Pour ne rien arranger il est juif, mais, comme il n’est pas né en Algérie, il ne peut bénéficier du décret Crémieux.
Il est né juste à côté. Il a beau être né à l’époque où la Tunisie était un protectorat français, il n’est pas français.
Il a beau vivre ici depuis cinquante-sept-ans, le fait qu’il a depuis près d’un demi-siècle franchi la « barre des dix ans » sur le territoire français ne lui donne pas le statut de Français auquel la loi lui donne théoriquement droit.
Monsieur le Premier Ministre, vous qui êtes aussi chargé de faire respecter la Loi, ce qui fait de la France un état de droit et non un vague pays livré aux caprices d’un autocrate ou à l’arbitraire d’un régime dictatorial, vous devriez laisser de côté les estrades électorales quelques instants pour faire accorder à mon ami la nationalité française qu’il a amplement méritée.
Ça ne vous coûterait pas très cher, beaucoup moins en tout cas qu’un meeting électoral.
Ça ne vous coûterait que quelques injections à titre de traitement palliatif.
Il est en train de mourir.
Travailler à la construction de nos bâtiments lui a truffé les éponges d’amiante au point que même son cerveau est métastasé…
Vous feriez œuvre pie, vous qui passez pour un chrétien fervent,  en le laissant mourir dans un lit d’hôpital plutôt que sur un grabat de centre de rétention.

samedi, 31 mars 2012

Des infects scions…

La note de Mab m’amène à une de ces considérations philosophiques sans aucun intérêt qui ont le mérite de me permettre de gloser et d’agacer Heure-Bleue.

Mab y remarque que ses petits-enfants semblent immunisés contre tous les ennuis qui frappent les gens qui ne sortent de leur salle de bain que pour monter dans leur voiture et ne sortent de leur voiture que pour entrer dans leur bureau.

Heure-Bleue est une victime de cet excès de propreté.
A force de se décaper, elle a certes une jolie peau.
Malheureusement elle est du coup affligée de plein de « tikounim » qui déconnent –demandez à Ysa, elle vous dira tout sur les « tikounim »-...
Tandis que moi, entraîné à une propreté toute relative par un séjour chez les frères, à part un cancer –qui n’est pas une maladie infectieuse mais une maladie emmerdante-, je ne suis pas particulièrement ennuyé par tous ces machins.
Ces bestioles et virus qui pourrissent la vie des « trop propres » sont efficacement éliminés par un système immunitaire entraîné par de nombreuses années de fouilles dans les débarras et de passages rapides devant le robinet.

Bon, en grandissant, course au câlin oblige, il faut bien sacrifier au dieu Savon –les filles sont assez bégueules du nez…-.
Tandis que, comme pensionnaire, face à ce qui ressemble à un abreuvoir surmonté d’un tuyau percé à intervalles réguliers, quand vous êtes torse nu au mois de février, vous y regardez à deux fois avant de chasser les microbes à coup d’eau glacée…
Quant à passer un gant en dessous de la ceinture, n’y songez pas un instant.
« Les grands » eux, étaient un poil plus surveillés à ce sujet mais à peine, des fois que… « les endroits honteux », hein…
Même le samedi, la douche des petits –dont j’étais- arrivait après celle des grands.
La réserve d’eau chaude étant depuis longtemps épuisée, il fallait nous voir, collés contre le mur de la douche pour éviter le jet glacé qui sortait du pommeau.
Jet heureusement assez maigrelet pour nous éviter un arrosage massif.
J’ai souvenir qu’un jour de maladie du « frère inspecteur », ce dernier fut remplacé inopinément par un autre frère, que j’aurais tendance à appeler « frère farceur ».
Avant le départ pour la famille, le « frère inspecteur », connaissant notre habileté à éviter les gouttes d’eau , nous mettait en rang dans la cour et exigeait que chacun retirât sa chaussure et sa chaussette droites.
Tout se passait généralement bien, une rangée de pieds droits presque pas sales se découvrait.
Las, « frère farceur », ce jour de remplacement exigea « dehors les pieds gauches !»
Une rangée de pieds noirs émergea, retardant d’une bonne heure le départ…

Une de mes relations des milieux audiophiles –des caractériels prêts à se déchirer pour savoir si l’aigu de telle enceinte acoustique est « filé » ou « piqué ».
En fait, c’est eux qui sont souvent « piqués ».
Bref, la relation en question, que je croise une fois par an –et pas tous les ans- est biologiste-généticien de son état.
Il confirma, à l’occasion d’une discussion, que la disparition de « la vaccination de caniveau » causait, depuis des années, une recrudescence gênante de maladies telles la maladie de Crohn pour cause d’hygiène forcenée.
Bref, il estimait que le monde occidental, poussé par les « je le vaux bien » divers confondait « être propre » et « être aseptisé comme un bloc opératoire ».