samedi, 07 juillet 2012
Et la noire elle s’adapte ?
Une superbe table de cuisson d’un noir de jais doit arriver incessamment à la maison.
En réponse à ça :
Le 06/07/2012 09:21, Le-Goût-des-autres a écrit :
Bonjour Monsieur,
Je suis d’un naturel plutôt conciliant et d’un caractère plutôt patient.
Je dois néanmoins vous avouer que je commence à être un peu las de passer trop de temps à remettre en ordre des choses qui sont d’une part censées aller de soi et d’autre part relever des obligations du bailleur que vous êtes quand elles se produisent bien avant le délai communément admis en matière « d’usure naturelle des lieux ».
- La remise aux normes de l’aération de l’appartement, aérations totalement bouchées par de la mousse à « bulles fermées ».
- Le changement, à peine arrivé, des joints des siphons de la cuisine et de la salle de bains car apparemment personne ne s’était avisé du goutte à goutte sur le carrelage à chaque toilette ou dans le placard sous évier à chaque vaisselle.
- Le changement de filtre et le débouchage de la pompe de vidange de la machine à laver.
- Le changement du relais de sécurité du chauffage en cas de défaillance de la VMC (ce qui m’a permis de constater que ce relais, « cramé » qu’il était, avait été « bypassé », ce qui fait qu’il n’avait plus aucune action…Bravo pour un système de sécurité…).
Ladite VMC ayant par ailleurs la fâcheuse caractéristique –dont vous n’êtes certes pas responsable- de remplir notre appartement d’odeurs aussi variées que celles du tabac froid, du « tilapia » en train de frire et, depuis hier, de ce fameux « tabac qui fait rire » bien connu sous le nom de « shit ».
Sachant que nous ne fumons pas, que nous ne sommes pas des aficionados de la friture et que nous avons largement dépassé l’âge du pétard, vous conviendrez que notre caractère est plutôt bon enfant…
Tout ceci est déjà passablement agaçant, d’autant que le loyer n’est pas suffisamment modique pour passer sur ces incessants inconvénients et serait probablement resté sans autre réaction de ma part sans la cerise délicatement posée sur ce gâteau de petits ennuis.
Quelle cerise ? Un des feux de votre plaque vitro-céramique vient d’afficher un code d’erreur inconnu de la notice de maintenance et reste obstinément hors service.
En faisant une friture à 200°C ? Que nenni ! En faisant chauffer des haricots verts…
La notice de la plaque, présente dans l’appartement, comme celles trouvées sur le Web sont totalement muettes quant à ce code d’erreur.
Nous avons loué, il y a un peu plus d’un an, un appartement comprenant une cuisine dite « équipée », je n’ai aucune envie de sortir mon oscilloscope et mon voltmètre pour partir à la chasse d’un composant introuvable ou d’un « circuit intégré propriétaire » de Smeg.
Je vous saurai donc gré de prendre en charge la remise en état ou le changement de cette plaque vitro-céramique, l’équipement d’une cuisine, hormis le « petit entretien », étant selon la loi à la charge du bailleur.
Vous trouverez d’ailleurs ci-joint le document reprenant le texte de la loi LOI n° 2010-788 du 12 juillet 2010 - art. 10
Se reporter à l’article VII.
Vous comprendrez donc que malgré notre patience, il serait bon que vous fassiez en sorte que l’appartement et ses équipements correspondent un peu plus à ce que nous sommes censés avoir loué.
Dans l’attente d’une action efficace et rapide de votre part, veuillez agréer, Monsieur, nos salutations.
Le-gout-des-autres & Heure-Bleue
J’ai reçu ça :
Bonjour Monsieur Le-Goût,
Une nouvelle table de cuisson vous sera livrée par D****:
n° de commande: 20*****7
La livraison est prévue le 9 juillet au matin, vous pouvez changer cette date en appelant le 0 97xxxxxxxx0, j'ai également communiqué votre n° de portable.
La pose du nouvel appareil est prévue, je vous demanderai juste de retirer l'ancien avant l'intervention des livreurs qui le reprendront.
Merci également de conserver tous les documents (notice, garantie,..) qui vous seront remis.
N'hésitez pas à me contacter en cas de difficultés
Meilleures salutations
Votre proprio préféré
20:36 | Commentaires (7)
vendredi, 29 juin 2012
Le mal dominant.
Parmi tous les partis qui témoignent de la vivacité de notre belle démocratie, il en est un qui n’ose pas présenter de candidat car tous sont à la fois militants actifs, candidats et élus.
Je veux parler du parti du cul-bénisme, ce cul-bénisme au fond méchant qui se répand dans toutes les couches de la société.
Un gosse se chamaille dans une cours d’école et est envoyé prématurément ad patres ?
Vite, une « marche blanche » et un petit nuage de ballons blancs lâchés de la cours de récré.
Un car se renverse ?
Vite, un dépôt régulier de fleurs à l’endroit de l’accident.
Un représentant des forces de l’ordre se fait trucider par un bandit ?
Vite, un déplacement ministériel et un dépôt de gerbe à l’endroit du crime.
Chacun de ces drames exige évidemment « une cellule de soutien psychologique ».
Je conçois tout à fait le chagrin de ceux qui sont frappés par le sort.
J’aimerais néanmoins que cette sollicitude soit un peu moins orientée, un peu moins sélective.
D’une part, cette « cucuterie » ambiante ne réussit pas à masquer le fait que nous vivons dans un monde de plus en plus féroce où chacun doit absolument être en concurrence avec sa consœur ou son confrère, sa voisine ou son voisin, bientôt son épouse ou son mari, sa sœur ou son frère, d'autre part elle est extrêmement hypocrite et agaçante.
Le dernier exemple qui m’a frappé date d’avant-hier, et il m’a coûté la somme colossale de… trois cents, oui 0 ,03 €.
Le jeune homme qui passe à la caisse du carrouf, devant les deux personnes qui me précèdent,, fait toutes ses poches pour régler deux bouteilles d’eau et une baguette.
De pincée de piécettes en pincée de piécettes il approche de la somme affichée.
Las… Toutes les poches faites, il manque trois cents.
Il demande « une remise » à la caissière, qui n’en peut mais et lui explique que si elle le fait, sa caisse sera fausse et que « la caisse fausse » c’est un crime dans un supermarché, un crime qui risque de lui coûter son emploi.
Les deux devant moi se contentent de soupirer d’agacement.
Je tends à la caissière une pièce de dix cents, histoire de ne pas passer la soirée au carrouf…
Ebloui moi-même par ma générosité, j’en ai la tête qui tourne, les anges volètent autour de mon front nimbé de lumière.
Je crois même à un moment entendre un chœur d’enfants chanter mes louanges.
Bref, je suis surtout surpris que, bien que mon coin ne soit pas très riche, personne n’ait songé à donner les trois cents manquants –oui, je sais, « donner » est un mauvais mot, un mot qui conduit à « l’assistanat », ce « cancer de la société » abhorré par ceux qui ne manquent de rien-.
D’autant que ce jeune homme, pauvre comme Job, achetait deux bouteilles d’eau et une baguette de pain, pas une « cannette de 8.6 », horreur abominable qui eut stoppé net le geste charitable…
Il est vrai que la fausse bienveillance et les conseils ne coûtent pas cher et satisfont l’ego à bon compte…
08:16 | Commentaires (12)
samedi, 23 juin 2012
Les tristes trop piquent…
Du moins veulent trop piquer.
Heure-Bleue et moi sommes allés dans un grand magasin que nous fréquentons depuis environ quatre décennies pour Heure-Bleue et plus de cinq pour votre serviteur.
Hormis la façade, nous n’avons rien reconnu de notre magasin en arrivant.
Nous nous sommes précipités au cinquième étage pour y prendre un café.
Comme à chaque fois depuis plus d’un an, nous nous sommes désolés de la transformation d’une cafeteria, accueillante et peuplée de figures connues, en une annexe chaleureuse comme un bureau du KGB…
Toujours comme d’habitude nous pestons contre cette manie –stupide et peu rentable- de plus en plus répandue de vouloir transformer brutalement la clientèle d’un magasin.
Manie d’autant plus stupide qu’un peu d’expérience montre qu’il vaut mieux s’assurer que la nouvelle clientèle est arrivée avant de faire fuir l’ancienne…
Fâcheuse manie qui a déjà conduit à la fermeture de la Sama et à peupler les allées du Pr..ps Nation d’une chalandise plus que clairsemée.
Chalandise que nous avons connue jadis nombreuse et empressée…
L’impression de dégradation de l’ambiance et la ronde incessante de « chefaillons » experts dans l’art de casser le moral du personnel nous agace.
Il nous semblait que pour définir la politique commerciale d’un magasin vieux de plus de cent-cinquante ans et plus qu’honorablement achalandé, il fallait des gens avisés et observateurs, pas des manieurs de schlague et de slogans sortis de manuels de commerce mal compris.
Apparemment, quelques « marketeurs » issus de grandes écoles suffisent à foutre par terre une boutique qui tournait bien.
Rien qu’en voulant gratter un peu plus que ce qu’elle peut donner.
Il faut bien reconnaître à ces jeunes loups une efficacité remarquable.
En un rien de temps, ils réussissent à démotiver un personnel efficace et expérimenté et à chasser une clientèle fidèle depuis des décennies.
Sont trop forts ces lascars !
Je les soupçonne de râler entre eux, au vu de leurs brillants résultats, contre le sort funeste d’un commerce qui marcherait si bien si on n'était pas emm...bêté par les clients.
Heure-Bleue, au moment de régler l’addition prit un petit feuillet censément chargé de s’assurer de l’opinion du client sur le magasin.
Dès le départ, elle était convaincue que notre opinion serait mauvaise.
Elle avait tort.
Elle est épouvantable.
Il s’agit de répondre au questionnaire ci-dessous.
Et s’apercevoir que ces rapaces n’ont rien à faire de notre opinion sur le magasin.
Il ne s’agit que d’une gigantesque opération de flicage du personnel !
Cliquer sur l'image pour lire.
Et on ne leur dira pas ce qu'on ferait de leur papier s'il était plus doux...
19:00 | Commentaires (13)
vendredi, 22 juin 2012
La loi des reins
Hier, comme tous les ans, je suis allé rendre visite à mon éreinteur.
Ce jeune homme –il a l’âge de mon fils- était comme d’habitude en retard.
En attendant l’arrivée des gens de l’art, j’engageai la conversation avec mon compagnon de géhenne.
Un vieux monsieur –bon, il n’a que sept ou huit ans de plus que moi- dont l’accent m’a frappé.
Il m’apprit qu’il était « d’à côté », de « Ménilmuche », d’où un accent balançant entre celui de Maurice Chevalier et celui de Pierre-Jean Vaillard quand ce dernier présentait « rendez-vous à cinq heures ».
Ça faisait un moment que je n’avais plus entendu l’accent parisien, le vrai, exterminé par la neutralité du parler audiovisuel.
Cette brève incursion dans les années cinquante finit avec l’arrivée, non de l’éreinteur, mais de ses élèves.
L’une d’entre eux, une jeune externe, m’appela.
J’oubliai pour un temps le rein, objet de ma visite, car cette externe avait, pour ce que j’ai pu en deviner d’après le relief de sa blouse, de très jolis poumons.
Au point que l’arrivée de mon éreinteur, devenu Professeur, faillit passer inaperçue.
Il y a des instants comme ça, où on souhaiterait être reçu trois fois par semaine…
Il me trouva dans un état inespéré et remplit avec enthousiasme une ordonnance demandant « en avril 2013, TDM thoraco-abdomino-pelvienne pour contrôle à sept ans d’une néphrectomie élargie droite »
Bon, pour mes pièces, de plus en plus détachées, ça va, merci…
08:38 | Commentaires (9)
mardi, 19 juin 2012
Le tyranneau sort…
Depuis quelque temps, une dent de sagesse me tyrannisait.
Ne semblez pas surpris, je le suis déjà.
Comment ? Moi ! Votre serviteur, que dis-je, votre modèle !
Celui en qui chacun de vous s’accorde à reconnaître un phare de l’humanité.
Comment donc, puis-je voir cette immense sagesse remise en cause par le biais d’une dent, dite justement dans mon cas, de sagesse ?
Ce tyranneau, bien calé au fond de ma bouche, assez grande pour en caser quatre –à ce moment du récit, il est bien vu d’éviter les réflexions désobligeantes à propos de grandes gueules…-, se mit à faire des siennes.
Depuis plus de quarante cinq ans, je n’avais pas eu de souci de dents.
Jusqu’à ce qu’un médecin de l’hôpital Tenon décide qu’il me fallait des médicaments pour avoir un cholestérol de nourrisson et une tension d'élève de maternelle pendant la sieste.
Là, les effets secondaires frappent parfois durement. A commencer par la carie dite « carie médicamenteuse ».
Donc, cette dent de sagesse se caria et se mit à me donner, outre une haleine de chacal, des douleurs bien connues.
Force me fut donc d’aller à l’hôpital de l’AP-HP de mon coin, pourvu d’une école dentaire réputée de qualité.
On y pratiqua une extraction peu agréable.
On m’y apprit aussi qu’au cours des âges, le nombre de racines des dents de sagesse et des molaires diminue.
Compris entre deux et cinq, il a tendance à se situer en moyenne entre deux et trois pour les dents de sagesse et à deux pour les molaires depuis quelques millénaires.
On m'avait déjà extrait deux pré-molaires équipées de trois racines il y a longtemps
La dent extraite hier de mon admirable clapoir avait cinq racines…
Donc, malgré le haut degré de civilisation de votre blogueur chéri, on me dit que j’étais doté de ce métabolisme bien étudié chez l’homme de Cro-Magnon, ce métabolisme de l’homme des cavernes, parfaitement adapté à la vie troglodyte et la chasse au mammouth.
Bon, ce matin, je n’ai plus mal.
C’est bien aussi, non ?
09:26 | Commentaires (8)