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samedi, 11 février 2012

Poésie : le parfum des vers ou l'odeur des pieds ?

A la demande générale d'au moins moi, l'ode est courte mais faite.

La veine versifieuse me prend parfois à l’approche de la date anniversaire du mariage d’Heure-Bleue avec votre serviteur.
Commençons l’entraînement :
 
Je dois vous avouer que j'ai perdu la main.
Bientôt une heure et quart pour ces alexandrins
Et, quoique l'acrostiche soit plutôt moins aisé,
Il ne m'est même pas tellement étranger.

Lançons-nous tout de même.
Ça devrait donner quelque chose comme ça :

H
ormis quelques défauts, que je préfèrerais
E
t de beaucoup encore, à d’autres qualités,
U
nique dans son genre, et c’est très bien ainsi.
R
egrettons seulement qu’elle gâche ma vie
E
t qu’elle foute en l’air toutes mes tentatives.

B
ien qu’elle s’en défende, très vite elle y arrive…
L
orsqu’elle a décidé de faire quelque chose
E
t que j’avais prévu de faire une autre chose
U
n fourgon de motifs lui vient alors à l’aide
E
t pas une objection ne peut faire que cède

T
elle une jeune mule, cette belle obstinée.
U
ne fois bien lancée dans l’argumentation,

E
lle saoule de beaux mots, vraiment trop bien tournés,
S
i bien enluminés que j’en suis tout charmé.

L
a fin, bien entendu, est qu’une fois grugé
A
moins d’une dispute, pas question d’ergoter.

M
ême pas un délai on ne peut obtenir
E
lle exige bientôt que la chose à venir
I
llico soit tentée, et même réussie…
L
e mot même « attends », que ce vous soit bien clair,
L
icite ou non qu’il soit, de son vocabulaire
E
st à éliminer, voire à assassiner.
U
ne exception parfois, aisée à justifier
R
egarde toutefois, une autre activité.
E
t ça, lecteurs chéris, je la garde pour moi.

Bon, elle va râler que je suis trop leste...

jeudi, 09 février 2012

Lettres et le néant…

Au hasard de mes recherches sur Internet où je cherchais un truc sur Italo Calvino, rien à voir avec mon boulot harassant de retraité-nounou, bien plus épuisant que celui d'ingénieur, mais je voulais vérifier quelque chose, sujet d'une chamaillerie avec Heure-Bleue à propos du " Baron perché ", je tombe sur un site dédié aux lettres et à leur enseignement, celui de l'académie de Versailles.
Youpee !!! Me dis-je, toujours plein de l'enthousiasme et de la naïveté qui font le charme de la jeunesse.
Erreur tragique, je n'y trouve pas ce que je cherche. En revanche, j'y trouve des perles qui feraient le délice des professeurs de lettres si l'auteur n'était pas lui-même prof de lettres...
D'abord, l'étude du roman en question est répartie sur sept cours, ce qui ne serait pas dramatique si l'on n'invitait les élèves –de 4ème, normalement pas analphabètes et capables de s'exprimer autrement qu'en signant d'une croix-, à répondre à des questions via un « QCM » (Questionnaire à Choix Multiple, pour ceux qui ont eu la chance d'apprendre à répondre en vrai français en faisant de vraies phrases.).
Mais il y a mieux, une modification du sens des mots a dû intervenir pendant que je dormais car, on peut lire sur la présentation de ce cours une phrase étrange: « Il s’agit d’une lecture dirigée en sept séances, chacune de ces sept séances étant centrée autour d’un aspect particulier du roman. »
Aaaahhhh ! La beauté de ce superbe  « étant centrée autour »,  manipulation professorale autant que professionnelle, que dis-je, quasiment l'archétype de l'aporie.

Et dire que ces brillants esprits, payés pour dispenser les subtilités de la langue à nos chères têtes blondes, truffent leur discours d'inepties dont l'essentiel provient sûrement de travers attrapés à l'IUFM - et paf ! Ça, c'est pour agacer Milky- ou l'on apprend à enseigner mais pas à apprendre et où manifestement on est peu regardant sur la formulation du contenu enseigné...
Un jour quelqu'un leur fera remarquer, sans doute juste après leur départ à la retraite que:
- On dit et écrit « basé à » et « fondé sur » et non « basé sur » (il y a d’ailleurs dispute entre l’appréciation de Voltaire et celle de Balzac à ce propos).
- On dit et écrit « centré sur » et non « centré autour ».
- On peut dire « a généré » mais que c'est mieux d'écrire « a engendré ».
- Un problème a une solution, pas une résolution.
- On le résout, on ne le solutionne pas.
Et deux mille autres accrocs qui nous montrent à l'envi que l'enseignement du français a pris les journalistes pour modèle – et paf ! ça c’est juste pour titiller Liwimy…-.
Si mes souvenirs en matière de transfert des connaissances langagières sont exacts, les journalistes sont censés être des élèves, non des maîtres…

Nananèèèère ! Gnagnagna ! Je suis content, j'ai fait pester au moins deux personnes.

mercredi, 08 février 2012

Un Richard sinon rien…

Nous avons, comme Mab, regardé « Pretty Woman », jolie fable où la fille de joie se transforme en grande bourgeoise -alors que l'inverse semble plus aisé si j’en crois mes souvenirs de « Belle de jour »-.
Noue en avons retiré quelques enseignements.
Richard Gere, qu’Heure-Bleue trouvait à son goût, voire « à tomber », lui a fait l’effet, plus de vingt après, d’un bellâtre.
Cela dit, comme il fait remarquablement son boulot d’acteur, elle a fini par laisser percer l’idée qu’elle se laisserait volontiers faire un brin de conduite par « ce bellâtre »…
Quant à moi, j’ai un vieux doute, je ne crois pas un instant que Julia Roberts ait réellement les vingt-trois ans que l’état-civil est censé lui prêter via Wikipedia.

Cela dit, on s’est laissé prendre au charme de cette improbable bluette, d’autant plus improbable qu’on n’imaginait pas plus en 1990 qu’aujourd’hui un rapace de la finance lâcher aussi facilement un gros paquet de dollars.
Surtout pour des raisons morales.
Raisons aussi stupides que le maintien des emplois ou le maintien à son poste d’un « patron à l’ancienne »…

Bref, nous avons passé un moment agréable.
Non pas à nous éblouir sur la gentillesse subite d’un Américain touché par la grâce.
Non, Heure-Bleue rêvassa en regardant Richard Gere.
Quant à moi, en regardant Julia Roberts, je me disais, car je suis poète à mes heures, «qu’ il vaut mieux sauter là-dessus que sur une mine ».
On est délicat ou on ne l’est pas…

mardi, 07 février 2012

Le duo des gnomes.

Pfff…
On nous rebat les oreilles depuis que je suis gamin –et ça ne date pas d’hier- avec « le sérieux allemand ».
Eh bien, depuis qu’hier soir j’ai vu et surtout entendu Madame la Chancelière, je suis désolé de m’inscrire en faux contre cette légende.
Déjà, monsieur Nietzsche –à vos souhaits- avait, grâce, si l’on peut dire, à des écrits mal compris dans lesquels il était question du soupçon de l’éventualité de la possibilité de l’existence souhaitable, voire de l’avènement, du « surhomme », nous avions eu droit à une de ces bavures dont l’humanité se souvient encore soixante dix ans après.
Eh bien, en beaucoup moins sérieux, nous avons droit à un effondrement de la réputation de sérieux de ce pays qui donna tout de même naissance à quelques grandes figures qui marquèrent l’histoire de l’Europe.
Bon, on ne parlera pas de Martin Luther –mais non ! Pas Martin Luther King, bande d’ignares !- ni de MM Gauss ou Beethoven, célèbres grands esprits dont les équations du premier ont emmerdé tant d’élèves des classes scientifiques et les quatuors du second ont emmerdé tant d’auditeurs de « Salut les copains ».
On mettra à part monsieur von Schiller car il avait remarqué –réflexion sans doute prémonitoire- que « quand la stupidité des hommes s’en mêle, les dieux eux-mêmes luttent en vain. ».
Pourquoi ce long préambule ?
Eh bien vous allez pouvoir apprécier sa fin car justement, en un petit quart d’heure, la télévision française, non seulement donne raison à Schiller mais tue d’un coup magistral la réputation de sérieux –du coup usurpée- de l’Allemagne.

En effet, a-t-on déjà vu un chef d’état soutenir la campagne d’un chef d’état étranger ?
Ça hurlerait aussitôt « à l’ingérence inacceptable dans les affaires intérieures d’un pays », quasiment un casus belli !
Mais là, soutenir la campagne d’un chef d’état étranger !
Surtout quand l’autre chef d’état n’est pas candidat ?
C’est perdre son temps.
Et, à part le nôtre, avec des billevesées comme Gandrange ou Continental, a-t-on déjà vu un chef d’état perdre son temps en entreprises inefficaces ?

lundi, 06 février 2012

Le film de culte du samedi soir…

La gauche, par la voix  du « Secrétaire national à la Coordination » (quoi que cela veuille dire…) du PS, hurle que Mr le ministre des choses du pays à commis une phrase douteuse à propos de la valeur de certaines civilisations relativement à d’autres.

Prêts à en découdre par voie de micro et de caméra mais surtout à n’en pas débattre…
Les mêmes, ministre et « Secrétaire national à la Coordination », s’étaient pourtant offusqués de conserve pour une histoire de bal des maudits.

Rappelez-vous, il y a peu, Mme la patronne d’un parti qui se pique de mêler national et socialisme dans son programme de gouvernement avait décidé d’assister au bal d’un parti autrichien si célèbre pour ses vues particulières sur la démocratie qu’il avait rendu son pays tricard en Europe de Schengen lorsqu’il accéda au pouvoir.
Nos deux zozos, pour une fois d’accord, trouvèrent que cette dame, quelque peu poissarde dans son mode d’expression, stupide dans ses raisonnements et pour tout dire assez vulgaire, était bonne à jeter aux chiens.

Pour en revenir à la phrase controversée, je dois dire qu’elle est aussi lamentable que courante et les réactions en face aussi idiotes que mal à propos.

Le propos initial est aussi stupide que si l’on avait réduit la civilisation romaine au seul martyr des premiers chrétiens ou la civilisation chinoise au « supplice de la goutte d’eau » -j’allais écrire, obnubilé par notre ministre des arabes, « supplice de la Goutte d’Or »-.
La réaction est, quant à elle, totalement hors de propos.
Si j’avais eu l’audience du « Secrétaire national à la Coordination » du PS, je n’aurais pas bondi en brandissant la bannière de l’islamophobie –pourtant patente- du discours.


Je me serais plutôt posé la question de savoir si c’était vraiment le boulot d’un ministre du gouvernement d’une République proclamant « Liberté Egalité Fraternité » qu’aller faire un discours au raout d’un groupuscule d’extrême droite…