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lundi, 09 mai 2011

Le croissant au beur

Je viens d’entendre une nouvelle qui nous permet d’apprécier  l’humanisme qui anime et guide nos gouvernants, occupés qu’ils sont à courir après les électeurs d’un parti réputé pour sa conception quelque peu autoritaire et pétainiste de la société française.

Voilà qu’aujourd’hui notre ministre chargé des affaires européennes, dit « Lolo » vient de découvrir que l’on verse le RSA à des gens sans travail, voire dans la misère la plus noire et même sans domicile.

Pire encore, qu’on leur donne tout ce bel argent contre rien alors qu’il servirait si bien les banques en attendant l’éclatement d’une bulle quelconque concoctée par leurs soins –et dont nous réglerions évidemment la facture-…

Eh bien, il a décidé de faire une proposition de loi qui obligerait les bénéficiaires du RSA à travailler bénévolement quelques heures par semaine afin « de leur rappeler que s’ils ont des droits, les bénéficiaires ont aussi de devoirs ».
Traduit en vraies données de la vraie vie, ça donnerait qu’en fait tous ceux qui sont au plancher ex-RMI ne seraient pas concernés, faute de domicile ou de possibilité de travailler ces quelques heures, belle occasion de supprimer les oboles de ces «fainéantsqui se complaisent dans l'assistanat le plus vil ».
Mettez donc un SDF ou un miséreux quinquagénaire, en fin de droit depuis quelques années,  à l’accueil dans un service public,  si vous ne l’avez pas habillé, nettoyé et nourri décemment pendant quelques semaines, ça risque de vider les files d’attentes...
D’autre part, prenez un des (rares, vu les conditions d’accès) bénéficiaires du RSA, quelqu’un dont l’état complète le revenu de misère par une maigre obole, pour lui faire oublier qu’il travaille vingt heures par semaine moyennant vingt-cinq heures de transport hebdomadaires et proposez lui de faire, après ses deux heures et demie de transports du soir, d’aider à nettoyer le couloir de l’école pendant une heure, cinq jours par semaine.
Je vous prédis un accueil chaleureux…
C’est à ce genre d’ânerie grandiose qu’on reconnaît l’aveuglement forcené de celui qui n’a jamais eu à se demander ce qu’il mangerait le lendemain ni même si les mois avaient une fin.
Il est certain que quand, comme le ministre en question, on naît dans une vieille famille d’industriels, où papa dirige une banque et une société de conseil en investissement, on envisage le lendemain, voire l’avenir, avec  sérénité. Peut-on en dire autant du pekin qui navigue de petits boulots en CDD payés une misère, le tout ponctué d’entractes au Pôle Emploi le mal nommé. Ajoutez-y la fin du mois qui commence immuablement le trois et vous avez une idée du fossé qui sépare le premier du second.
Du coup je commence à craindre qu’on ne condescende à me verser ma retraite que si je travaille bénévolement vingt heures par semaine, si possible pour un truc utile, une banque par exemple.
Les plus riches savent tellement bien ce qui est bon pour les pauvres qu’on se demande de quoi ces derniers se plaignent !

jeudi, 05 mai 2011

Je hais les rêves partis…

Ce matin, je me suis réveillé avec en tête le vague souvenir, plutôt agréable, d’un rêve que je n’arrive pas à « faire revenir ».

Heureusement, le monde trépidant m’emporte dès l’allumage de mon petit menteur à piles, le bidule que je mets en marche en arrivant dans la cuisine.
Comme souvent depuis quelques semaines, j’apprends que Mme Le Pen est devenue la coqueluche des media après avoir suscité l’intérêt de la classe ouvrière.
C’est normal, après l’avoir écoutée, je me suis rendu compte qu’elle a ajouté du socialisme au programme de son parti national…

Après ma tartine, j’ai lavé, comme chaque matin, la vaisselle du  dîner –quelle note passionnante, non ? – puis j’ai allumé les ordinateurs.
Lassé des élucubrations complotistes sur la mort de Ben Laden j’ai éteint la radio et ouvert le navigateur Internet.
Et là, surprise ! La tendance naturelle de la grande distribution à se mettre le cul entre deux chaises s’étale aux actualités.
On feint de s’apercevoir aujourd’hui que nous jetons une grande partie des aliments que nous achetons. Que nous jetions des produits à deux jours de la date de péremption les ennuie.
Que le riz, qui tient facilement dix ans, se voie affublé d’une date de péremption à deux ans les horrifie.
Mieux encore, Valérie de Haute Savoie me le fait remarquer: Il y a une date de péremption sur le sel !
Un truc qui est dans l'eau de mer depuis deux milliards d'années au bas mot , se périme dès qu'on le met sur une étagère...
En fait, en y regardant de près, on s’aperçoit surtout que la grande distribution s’est coincée toute seule dans un cercle d’autant plus exigu qu’il est vicieux.
Date de péremption éloignée veut dire « on n’est pas obligé de jeter » donc on peut vendre plus longtemps mais coûte en amortissement de stock tandis que date de péremption exagérément proche signifie « on peut vendre plus souvent » mais on est obligé d’acheter plus souvent sans certitude de vendre…
Quel drame, le genre de drame comptable qui fait que leurs avoirs croissent mais pas autant qu'ils le pourraient.

La fameuse « loi du Marché » est pleine de pièges, qui parfois attrapent ceux qui les tendent…

jeudi, 28 avril 2011

On nous fait marcher au « pas de loi »…

 

 

Carte_vitale_gold.jpg

 

Je remercie tous ceux qui se sont inquiétés de ma santé (j'adore qu'on s'inquiète pour moi), les rassurer aussi car le compte-rendu du scanner, enfin complet, indique que rien n'a fondamentalement changé depuis 2009, sauf mon âge.
Je viens aussi rassurer Liwymi dont les craintes se vérifient : Je n’ai plus de carte Vitale…
Après un examen ante visite à l’hôpital je me suis vu réclamer une somme exorbitante (on peut dès lors ne pas s’étonner de l’agrandissement du fameux trou après cette facture…) au prétexte que « ma couverture » présentait quelques trous du plus vilain effet.
Le premier instant de surprise passée, je me suis donc rendu à la Sécurité Sociale de mon coin. Là, après une attente dans une queue qui n’était pas sans rappeler  les boulangeries polonaises à l’ère brejnevienne, un homme assez aimable prit ma carte, la glissa dans un lecteur et soupira de désespoir.
Il reprit ma carte, la glissa dans le lecteur de son compagnon de géhenne et me sourit, un poil sardonique,
« Votre carte est invalidée monsieur ! »
J’ai craint un moment d’être brutalement abonné pour un long moment au sandwich polonais de la même époque –un ticket de viande entre deux tickets de pain-
« Euh… Et je fais quoi ? » m’enquis-je ?
« On va vous appeler, retournez vous asseoir. Ça va s’arranger. »

Un –long, très long- moment passé, on m’invita à me rendre dans une petite cahute où une accorte Martiniquaise m’expliqua que l’on avait fermé les droits de l’assuré Le-gout-des-autres.
« Et pourquoi ça ? »
« Eh bien, depuis l’année dernière, c’est à l’assuré de venir chaque année demander l’ouverture ou la réouverture de ses droits, mais rassurez-vous, je garde votre carte, d’ici un mois vous recevrez un imprimé que vous renverrez dûment accompagné de votre photographie et dans deux mois vous aurez une nouvelle carte ».
J’évitai avec prudence de remarquer que cette nouvelle carte serait probablement invalidée l’année suivante pour les mêmes raisons.

On me donna une attestation de droits, le genre de document qui pourrit la vie de tous les services de santé, des laboratoires aux pharmacies en passant par les hôpitaux, il faut faire une photocopie, l’agrafer au double de l’ordonnance et à la, du coup nécessaire, feuille de maladie qu’il faut aussi remplir …
Vie du service de santé d’autant pourrie que l’attestation mentionne une prise en charge à 100% car là se pose un problème cornélien, que dis-je, une tête de nœud gordien, car allez donc choisir « le bon 100% » entre deux « 100% ». Comment choisir entre « l’ALD », -affection longue durée-  et l’invalidité, généralement due à l’ALD Hmmm ?
Il est bien sûr inutile de rappeler aux fonctionnaires de la Sécurité Sociale que, depuis qu’en 1997, Mr Jospin accorda la protection de ladite Sécurité Sociale à toutes les personnes résidant en France de façon régulière et depuis plus de trois mois ces ouvertures et fermetures de droits permanentes sont sans objet…
Je proposerais bien l’affichage au dessus de chacun de leurs écrans l’extrait suivant du code de leur patron :

« Les personnes qui cessent de remplir les conditions pour relever d’un régime obligatoire bénéficient, à compter de la date à laquelle ces conditions ne sont plus remplies, d’un maintien de droit aux prestations des assurances maladie, maternité, invalidité et décès » (article L. 161-8 du code de la Sécurité sociale).
Mais bon, ne jamais faire remarquer à un fonctionnaire l’ineptie de son action, c’est la porte ouverte à la fermeture des portes…

mercredi, 20 avril 2011

Cette histoire n’a que trop d’urée…

Ça y est, je vais pouvoir -et pour une bonne raison- trembler pendant la prochaine semaine.
Au moins je saurai pourquoi je dors mal et que je ressens ce qu’Heure-Bleue appelle « des angoisses ».
Elle a enfin réussi à avoir sa cousine au téléphone et l’a dûment informée qu’il était temps que j’obtienne un rendez-vous pour une « tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne ».
Et si possible avec le cador impeccablement formé par un CHU de l’Assistance-Publique-Hôpitaux de Paris ».

Dont acte, mardi prochain je m’en vais, accompagné d’Heure-Bleue et de Manou me faire découper en tranches de « deux dixièmes et demi », en fait, 0.26mm par tranche, d’où le « tomo » de tomodensitométrie, dit « scanner » en langage de la vraie vie.
D’ailleurs, ce matin j’ai entendu une tournure de phrase étrange dans ma radio.
Des jeunes filles étaient interrogées sur le concept de mort.
Et l’une d’elle a eu cette réplique surprenante : « Nous sommes très attentives à la mort car nous allons la vivre »…
On sent que le monde qu’on leur promet les enthousiasme…

 

 

samedi, 16 avril 2011

Et l’un censé être un sensé est en fait insensé…

Eh oui, j’ai fini par obtenir enfin un rendez-vous avec mini-néphro.
J’avais le premier rendez-vous de la journée aussi je fus reçu avec une petite demi-heure de retard seulement.
C’est bien pratique parce qu’en théorie les consultations ne doivent durer qu’une vingtaine de minutes et, comme elle doit remonter le moral à beaucoup de ses patients, si vous avez le cinquième rendez-vous, vous passez dans son cabinet trois heures après l’heure prévue…
Mini-néphro (comme mon « éreinteur ») passe beaucoup de temps à essayer de me convaincre du bien-fondé de son traitement et moi à lui expliquer que si, du point de vue du but visé, il remplit son contrat, du point de vue des « à-cotés » il a des effets assez dévastateurs.
D’où les révisions d’avant épreuves comme au bon vieux temps de la fac.
Je me suis donc employé à lui prouver que l’acide urique, contrairement à l’urée, n’est pas soluble dans l’eau et se tenait chez moi –analyses à l’appui- dans des proportions raisonnables avant qu’elle se mêlât de me faire absorber des hydrochlorothiazides.
Puis que cette merveilleuse molécule, non seulement remplissait un peu trop bien son office au point de me pourrir la vie –une autonomie de quatre-vingt-dix minutes me semble un peu maigre pour assurer un voyage ou une nuit sereine-,  mais causait chez moi un déficit en sodium et, pire encore, avait tendance à augmenter la concentration de cet acide urique au point qu’il « précipitait » dans mon rein.
Concentration qui n’allait évidemment pas sans désagréments.
Le plus bénin des désagréments étant les fameuses coliques néphrétiques.
Le plus gênant des désagréments nécessitant le passage entre des mains expertes qui vous introduisent des instruments épouvantables –on dirait des tringles à rideau télescopiques comme celles des fenêtres de cuisine- dans l’organe normalement dévolu à prouver à la gent féminine que vous êtes un empereur de la couverture (toujours prompte à vous prouver le contraire, sans cœur qu’elle est…).
Toujours est-il que j’avais lâchement profité de son absence  pour aller voir mon médecin traitant et lui demander un autre cocktail capable de maintenir ma tension artérielle dans les valeurs exigées par mini-néphro. Mais sans diurétique.
Je m’attendais donc à une engueulade à fleuret -à peine- moucheté, mais mes explications l’amenèrent à concéder que finalement, au vu des examens hématologiques, et patati et patata,  j’avais plutôt bien fait…
J'ai pu en déduire qu'il en va donc des spécialistes avec quinze ans d’études comme des dépanneurs télé avec  un an de stage.
Si vous vous laissez faire, ils vous roulent dans la farine et vous ruinent !